— i sustain myself with the love of family

— Avgeropoulos' home, Cambridge, mai deux mille dix-huit

J'avais l'impression depuis qu'on était ici, que je ne profitais pas assez de toi. Et dans un sens, c'était débile, parce qu'on vivait sous le même toit, mais en même temps à être enfermé dans mes bouquins, je m'éloignais de tout et de tout le monde. Cette histoire entre Maël et Vega m'avait complètement chamboulée et au lieu de l'assumer, je le cachais comme à mon habitude. Sauf qu'en fait, j'avais besoin d'en parler et j'avais besoin de te retrouver pour me sentir plus sereine quant à l'avenir. De plus, même si je restais dans mon coin, j'observais. Je t'observais et je voyais bien qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Je prenais mon courage à deux mains, je toquais à la porte de ta chambre, attendant ton signal pour rentrer. Règle d'or ici, on respectait l'espace et l'intimité de chacun.

@Zeno Avgeropoulos

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Je n’arrivais pas encore à déterminer si c’était une bonne chose qu’on soit tous ici à Boston. Je n’irais pas jusqu’à dire que ma vie en Nouvelle-Orléans me manquait puisque ce serait un mensonge éhonté, mais il n’en demeurait pas moins que je n’étais pas bien ici pour autant. J’avais réussi à laisser certaines choses derrière moi en venant ici, mais j’avais aussi l’impression que d’autre m’avait rattrapé. En l’occurrence –Elliot. Comment aurais-je pu deviner qu’il serait ici? Et pire encore, qu’il en pincerait pour ma sœur? Il semblerait que personne dans la famille ne pouvait avoir l’exclusivité sur ses amours, pas vrai Saph’? D’ailleurs, lorsque j’entends cogner à ma porte, je sais d’avance que c’est toi. Vega n’attend pas avant d’entrer, elle. « Entre chérie. » J’suis allongé sur mon lit à lancer un mini ballon de basket dans les airs, distrait et perdu dans mes pensées. La porte s’ouvre et je m’arrête pour te regarder, esquissant un sourire.

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Tu n'étais pas au mieux de ta forme, tout comme moi en fait et c'était peut-être l'occasion pour moi de me rapprocher à nouveau de toi. J'avais pris mes distances avec tout le monde depuis notre arrivée ici, peut-être parce que je n'aimais que mon équilibre soit bousculé, mais aussi parce que notre vie n'avait jamais été aussi compliqué que depuis notre déménagement. Je toquais à ta porte, respectant ta part d'intimité, avant d'entendre ta voix, m'autoriser l'entrée. J'ouvrais la porte pour te voir me sourire, te le rendant bien et je m'approchais pour venir m'installer à tes côtés et regarder le plafond.

« Parfois, je me demande ce qu'on fait ici... » Que je soufflais simplement avant de tourner la tête vers toi. « Pas toi ? »

Quoi que j'appréciais ne plus te voir avec cette sangsu de Courtney, mais j'avais l'impression qu'on n'était pas plus heureux ici.

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Tu entres finalement et t’approche de mon lit comme s’il y avait des chances que je te saute à la gorge à tout moment. J’suis calme là, aussi zen que mon surnom alors je ne fais que me décaler un peu pour te laisser de la place et que tu puisses t’assoir à mes côtés. « Parfois, je me demande ce qu'on fait ici... » Tu tournes la tête vers moi et je fais de même, lentement avant de plonger mon regard dans le tient. « Pas toi ? » Je pince les lèvres et hoche la tête. « Ouais. Carrément. » Tu veux pas qu’on retourne chez nous plutôt Saphir? T’as qu’à demander chérie et on saute dans ma voiture pour être en Nouvelle-Orléans dans les prochains jours. Je soupir un coup et croise les bras derrière ma tête, fixant à nouveau le plafond. « J’ai jamais eu l’impression d’être chez moi aux États-Unis… » si tu veux tout savoir.

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Tu te décalais légèrement, me laissant une place à tes côtés, et comme une enfant, je m'installais près de toi. C'était rassurant pour moi de pouvoir compter sur toi, de sentir la force de notre lien sans n'avoir rien à dire. T'étais mon frère et c'était censé être normal, mais on était tellement différent, que tout pourrait nous opposer. Fixant le plafond, je me tournais finalement vers toi, pour t'avouer le fond de ma pensée qui me rongeait depuis notre arrivée. Ton regard plongeait dans le mien et tu répondais doucement à ma question. Je baissais lentement le regard, triste, mais aussi angoissé pour l'avenir. Tu croisais tes bras sous ta tête avant d'à nouveau lever le regard.

« Tu aimerais retourner en Grèce ? » Que je chuchotais presque. « J'ai l'impression que tout part en vrille ici, la Nouvelle-Orléans me manque, mes habitudes et je ne sais pas, c'est un tout.. Vivre en face des Rowan, c'est.. Perturbant. »

Par perturbant, j'entendais, effrayant.

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Ton corps se presse tout près du miens et j’accueille ta chaleur rassurante d’un petit soupir. Même si on est complètement différent toi et moi Saphir, tu sais que je t’aimerais toujours inconditionnellement –tout comme Vega d’ailleurs. C’est ça la famille, après tout. « Tu aimerais retourner en Grèce ? » Je te regarde un moment en pesant le poids de ta question. « J’en sais rien… oui et non j’imagine. J’sais pas. » Et c’est la vérité parce que j’en sais foutrement rien… « J'ai l'impression que tout part en vrille ici, la Nouvelle-Orléans me manque, mes habitudes et je ne sais pas, c'est un tout.. Vivre en face des Rowan, c'est.. Perturbant. » J’hoche la tête à cette dernière remarque. Je ne peux pas vraiment dire que ma vie en Nouvelle-Orléans me manque – Courtney, le casino, mes activités illégales…. Non, rien de tout ça me manque. « Carrément. Si tu savais comment ça me démange de traverser chez eux et de défoncer Jaxon tous les putains de jours. » Je ris un peu, un rire las alors que je secoue la tête et esquisse finalement un sourire rassurant. « Qu’est-ce qui te tracasse Saphir? »

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Ca me faisait du bien d'être près de toi comme ça, parce qu'en plus d'être mon frère, t'étais mon pilier et sans toi, je n'arrivais pas à avancer. J'étais heureuse de ton choix de nous suivre, même si j'avais clairement du mal ici. Je n'avais pas l'impression d'être chez moi ici, même si je vous avais vous. Après ma question, tu me regardais, cherchant sûrement à toi-même savoir ce que tu en pensais avant de répondre hésitant. Je faisais une petite moue, comprenant que finalement nul part, tu ne trouvais ta place. Finalement, j'abordais le sujet des Rowan.

« T'sais, il a dû changer, comme nous, il y a quatre ans, je n'étais pas la même, mais je comprends ouais... »

T'étais protecteur et bien évidemment que tu lui en voulais, comme moi ça m'avait tué de savoir ce qu'il avait fait.

« Je pensais que le temps avait effacé mes sentiments Zeno.. Mais à chaque fois que je le vois, j'ai le cœur qui accélère et j'ai toujours les yeux pétillants... Tu crois qu'un jour, j'arriverais à l'oublier ? » Que je soufflais en tournant un peu sur moi-même. « Quelle était la probabilité qu'on se retrouve dans la même ville, dans le même immeuble et sur le même palier ? »

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Est-ce qu’un jour j’allais finalement trouver ma place? Cet endroit où je serais bien et me sentirais chez moi? Certain dise que notre maison est là où notre cœur se trouve, il était peut-être là le problème; n’étant amoureux de personne et ma famille ne me suffisant apparemment plus, j’avais du mal à me sentir bien où que ce soit. M’enfin. Tu changes de sujet, abordant plutôt les Rowan et c’est plus fort que moi, j’dois parler de Jaxon. « T'sais, il a dû changer, comme nous, il y a quatre ans, je n'étais pas la même, mais je comprends ouais... » Peut-être, mais ça demeurait toujours à prouver. Pour moi, il était coupable jusqu’à preuve du contraire. Malgré tout, je te demande ce qui te tracasse parce que j’imagine bien que ce n’est pas ton envie de défoncer la gueule de Jaxon. Tu sembles sérieusement mal et j’aime pas te voir comme ça. « Je pensais que le temps avait effacé mes sentiments Zeno.. Mais à chaque fois que je le vois, j'ai le cœur qui accélère et j'ai toujours les yeux pétillants... Tu crois qu'un jour, j'arriverais à l'oublier ? » Oh, l’autre Rowan mâle – Mael. Je pince les lèvres et te regarde un moment, contractant ma mâchoire. « Honnêtement? J’en sais rien… tu lui as parlé de tes sentiments..? » Fin, je sais qu’il est entiché de Vega, mais comme c’est pas possible à quoi bon se rattacher à elle? Ugh, j’sais pas c’que j’aurais préféré, la voir avec Mael ou avec Elliot. Mh, Elliot, parce que j’veux pas que tu souffres Saph, moi j’ai le dos large alors ça va. « Quelle était la probabilité qu'on se retrouve dans la même ville, dans le même immeuble et sur le même palier ? » Je lâche un petit rire en secouant la tête. « J’suis presque certain qu’on aurait dû gagné au loto au moins 3 fois avant que cette situation se présente. Mais hey, apparemment, on est pas exactement chanceux dans cette famille.. » Je soupire et t’attire dans mes bras pour te serrer contre moi. « Allez vient là. »

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Outre passé notre état actuel quant à notre nouvelle vie ici et le fait qu'on ne s'y sentait pas tellement bien, on évoquait Jaxon. Jaxon que tu détestais au plus haut point pour avoir fait du mal à Vega. Si tu savais comment il m'avait brisé le cœur autant qu'il lui avait brisé le sien... C'était quelqu'un sur qui je comptais, que je considérais comme un second grand frère, même si dans mon cœur, tu étais réellement l'unique. Alors, ouais, j'espérais qu'il avait changé, déjà pour lui, mais aussi pour nous. C'était notre voisin après tout et on partageait le même palier so.. Tu le voyais que ça n'allait pas fort, puisque tu me demandais comment j'allais et ce qui n'allait pas, parce qu'avec toi, j'pouvais pas faire semblant. Je déballais mon sac, sans prendre de pincette, ouvrant réellement mon cœur, parce que c'était toi. Je me tournais la tête vers toi, intrigué, mais aussi choqué de cette question, dont tu connaissais probablement déjà la réponse.

« Jamais de la vie. » Que je soufflais directement. « Je ne peux pas. J'pourrais jamais. »

À quoi bon ? On savait toi comme moi, que celle qu'il appréciait le plus c'était Vega. Du moins de manière charnelle, parce qu'on était proche, trop proche, pour que je ne compte pas à ses yeux. Je rigolais à ta remarque qui détendait d'un seul coup notre conversation, et ça faisais du bien réellement. D'être avec toi, de te sentir concerné par mon état d'esprit.

« Je crois que je vais me mettre à jouer du coup... Avec un peu de chance, la roue va tourner non ? » Que je demandais avant que tu ne m'attires dans tes bras, alors que je te serrais un peu plus contre moi. « Et toi Zen'... Comment tu te sens ? »

Parce que c'était pas tout de parler de moi, mais ton bien-être comptais énormément pour moi et je n'oubliais pas ce que t'avais laissé à la Nouvelle-Orléans - ce qui était plutôt une bonne nouvelle pour moi - ton ex.    

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Je ne m’attendais pas à une réponse positive de ta part, malgré tout, j’étais légèrement amusé et triste à la fois de t’entendre dire « Jamais de la vie. Je ne peux pas. J'pourrais jamais. » Je pinçai les lèvres, hochant simplement la tête. Il n’y avait rien à ajouter j’imagine. Pour Vega, tu ne dirais rien. Pour ton propre cœur non plus j’imagine. T’étais comme ça toi Saphir, prête à te sacrifier toujours pour les autres. « Il sait pas ce qu’il manque en tout cas. » Et c’était probablement la chose la plus vrai à dire –il ne savait pas et ne saurait probablement jamais. Finalement, tu me demandes quelles étaient les chances qu’on se retrouve voisin des Rowan et j’avoue ne pas savoir. Même moi qui est un expert au jeu n’arrive pas à calculer le nombre de chose qui ont du se faire d’une certaine manière pour nous mener ici. Les possibilités sont quasi inexistantes et pourtant… « Je crois que je vais me mettre à jouer du coup... Avec un peu de chance, la roue va tourner non ? » Je lâche un rire bref, serrant immédiatement la mâchoire. « Hors de question que tu te mettes au jeu, mais tu peux toujours essayer la loterie si tu veux. » J’essaie d’être léger, mais je ne peux m’empêcher de repenser à ces quelques dernières années où j’ai non seulement joué au Black Jack derrière votre dos à toi, Vega et les parents, mais aussi tout le reste –la violence, l’alcool, parfois même la drogue. Cette vie dont vous ne savez absolument rien. Alors je te serre dans mes bras, tout contre moi. Parce qu’on a besoin du réconfort tous les deux, mais parce que je veux éviter que tu vois mon expression aussi. « Et toi Zen'... Comment tu te sens ? » Je te berce dans mes bras et caresse tes cheveux. « Pas très bien, mais ça ira j’suppose….Ça m’a fait un sacré choc de retrouver Elliot, mais de le savoir avec Vega? C’était juste… ugh. »