— Centre ville, début d'après-midi, 09 mai 2018
Mais quelle mouche t'a piqué Stella ? Tu es méconnaissable depuis hier, depuis que tu as liké en première le profil de ce garçon. Pourquoi lui ? Pourquoi toi d'abord ? Tu ignores encore pourquoi tu as fait ça mais ton audace t'as conduit à l'inviter à venir choisir ta robe avec toi. Il t'a également conduit à lui mentir. Ce qui devait être à la base qu'un simple mensonge sur ta confrérie s'est rapidement transformé en mensonge plus conséquent. Tu es partagée entre le rôle que tu joues mais en même temps, que tu ne joues pas. C'est la première fois que tu te montres aussi ouverte à l'idée de rencontrer quelqu'un. Florian est calme, adorable mais surtout il ignore la peste que tu es. Bizarrement, tu n'as pas envie qu'il connaisse cette personnalité qui te colle à la peau. Tu te plais à te montrer sensible. C'est tout nouveau pour toi. Tu es perturbée et la preuve en est là, tu ne roules pas au volant de ton énorme voiture de luxe. Non. Tu as carrément été louer une voiture nettement plus modeste, une petite quatre roues toutes mignonnes et très girly. Tu es folle mais tu veux que Florian est l'image d'une fille simple, peut-être celle que tu es au fond de toi et que tu caches par une extravagance fatigante. Tu arrives quelques minutes en avance et tu gares ta petite bagnole juste devant la Winthrop House. Tu coupes le contact et t'affales dans le fond de ton siège, tu n'es absolument pas sure de toi. Tu repenses à la discussion que vous avez eu et tu te mordilles la lèvre inférieure anxieuse. Un garçon te mets mal à l'aise, c'est à marquer d'une pierre blanche. Tu te caches toujours derrière tes cheveux ? Tu repenses à ça également. Tu tournes ta tête pour t'assurer que personne ne te regarde et tu relèves ta longue crinière en un chignon. Lorsque 2pm s'affiche sur l'horloge du tableau de bord, tu sors de ta voiture et avance vers la Winthrop House. Un large sourire se dessine sur tes lèvres pulpeuses lorsque tu vois Florian en sortir. Il est à l'heure, putain mais il est parfait ce type. Tu te sens intimidée et ne te reconnais absolument pas. " Je crois qu'en France on fait la bise pour se saluer c'est ça ? " dis-tu en rigolant légèrement. Tu pétilles. Tu as opté pour un maquillage discret, pas de rouge sur ta bouche, pas de gros trait noir, tu restes naturelle. Ce n'est pas toi Stella, si ?


@Florian Lefebvre

Avec Tinder, tu étais toujours surpris de voir comment les choses pouvaient aller vite. La veille, une belle jeune femme avait liké ton profil et bien sûr, voyant sa photo et sa bio, tu avais fait de même. Suite à votre discussion, tu avais aujourd’hui en quelque sorte un rendez-vous avec elle. À l’habitude, tu allais plutôt en boite ou dans un parc marcher par exemple, mais là, tu devais accompagner Stella pour choisir sa robe de bal. Ce n’aurait probablement pas été tous les garçons qui auraient été excité à cette idée, mais si la demoiselle avait fait faire des robes sur mesure sur elle, tu étais certain qu’elles devaient être magnifiques. La mode t’intéressait, mais tu n’avais malheureusement pas les moyens pour te faire faire un habit sur mesure par exemple, ou acheter le nouveau de la plus grande marque. Alors tu avais sauté sur l’occasion pour encore une fois jouer comme si cela était ton quotidien. Tu faisais cela car la brésilienne t’avait semblé réellement intéressante, pas comme la plupart des filles sur qui tu tombais. Vous aviez beaucoup discuté et cela c’était fait naturellement. Tu espérais donc que la suite se fasse ainsi entre vous et d’ailleurs, si ce petit rendez-vous se déroulait bien, tu l’inviterais probablement à un second dans un autre endroit. Pour l’instant, tu n’avais que pu voir le visage la demoiselle et tu avais complètement accroché à ses yeux. Ton esprit de photographe avait directement eu envie de le capturer et voilà pourquoi tu avais apporté ton appareil photo. En réalité, tu l’avais toujours dans ton sac à dos, mais la demoiselle n’avait jamais fait fasse à un photographe et avec la grosseur de ton appareil, ça pouvait être intimidant, voilà pourquoi tu avais préféré l’avertir. Continuant à lui écrire, tu discutais avec tes confrères chez les Winthrop. Bien que tu n’habitais pas ici, tu passais assez souvent, t’entendant bien avec les garçons. À l’heure donnée, tu sortis donc et tombas rapidement sur Stella, qui était en effet petite comme elle te l’avait dit. Tu essayas de ne pas trop t’attarder sur son physique, après tout tu pourrais le faire amplement plus tard. Tu souriais donc en t’approchant d’elle. « Normalement oui, mais j’ai bien vu que ce n’était pas le cas ici… » Tu ris un peu en venant lui faire pour sa part, ta main se posant au creux de son dos pour un instant. En arrivant ici, tu avais bien sûr continué cette habitude, mais tu avais fini par arrêter cette habitude. « Ça te fait très bien le chignon, tu es magnifique. » Les deux photos que tu avais vu d’elle, ses cheveux cachaient une partie de son visage, mais dans l’instant, tu pouvais pleinement la voir et tu étais d’autant plus émerveillée. « Je ne sais pas où nous allons alors je te suis. » Pour ma part, je venais sur le campus en autobus, n’ayant pas de voiture. C’était toutefois assez rare pour les étudiants d’ici.

— Centre ville, début d'après-midi, 09 mai 2018
En réalité, tu ne connais pas grand chose à la culture française mais la bise t'as marqué lors de tes quelques voyages là-bas. Tu vois les français comme des gens plutôt chaleureux et démonstratifs, dans le monde du luxe en tout cas. L'excuse de la bise est bien trouvée, tu vas pouvoir sentir son parfum mais également voir s'il met quelques limites ou non à ce rendez-vous. Car oui, c'est un rendez-vous. Tu fais dans l'original, tu veux qu'il se souvienne de toi et de cette date, pas comme toutes les pétasses qu'il a déjà dû rencontrer. Bref. Tu le regardes s'approcher et ce contact te ravi à merveille. " C'est vrai que les Américains sont plus coincés à ce niveau là, tu as dû te prendre quelques vents au début, nan ? " Tu le taquines parce qu'il est aussi sympa qu'à travers un écran, tu te sens à l'aise, ça te détend un peu. Stella, tu as envie de te coller des baffes tellement ce comportement n'est pas toi mais aussi surprenant que cela puisse paraître, tu fais ça naturellement, tu ne te forces pas. Il n'y a qu'avec Raf ou même Rio que tu es aussi calme. C'est troublant. Il remarque le chignon que tu as fait, ça te fait énormément plaisir. Tu glisses ta langue entre tes lèvres gênée. " Profite, ce n'est pas souvent que je les attache, si tu m'embêtes je les détaches et je me cache le visage avec. " Tu grimaces et commence à marcher vers ton véhicule de prêt. Un véhicule de prêt, tu n'en reviens toujours pas toi-même. Si Florian savait ça, il te prendrais pour une folle c'est sur. Tu contournes la voiture et entre côté conducteur. Tu mets rapidement le contact et prends la route. Comme à ton habitude, tu n'aimes pas les blancs alors tu parles le long du trajet pour te détendre. Tu l'as prévenu hier par message, tu es un moulin à parole. " On va en centre ville, c'est un couturier en vogue qui a un magasin là-bas, il a accepté de me faire deux robes sur mesure. " Tu ne précises pas que ce monsieur en question a été un couturier d'Yves Saint Laurent. " Mais je ne t'apprends rien, tu as surement déjà été dans ce genre d'appartement privé, je ne sais pas trop comment ils appellent ça dans la mode. Un salon privé ou un truc comme ça ... " Tu tournes ta tête vers Florian et affiches un large sourire puis reportes vite ton attention sur la route. La route Stella, ne te déconcentres pas.

Tu ne sais pas trop à quoi t’attendre pour ce rendez-vous. Tu étais toujours surpris qu’elle désire t’amener pour choisir sa robe d’ailleurs. Elle ne te connaissait pas après tout, mais te faisait apparemment confiance. Au départ, tu n’avais pas voulu aller à cette soirée qui te semblait comme l’événement parfait pour faire ressortir la superficialité des gens. Tu avais toutefois décidé de laisser une chance et y aller. Tu espérais que Stella ne faisait pas partie de ce genre de personne, mais ce que tu savais d’elle pour l’instant te laissait croire que ce n’était pas le cas. Elle aimait probablement se faire belle parfois avec une robe de princesse, comme toutes les filles d’ailleurs. Puis travaillant dans le milieu de la mode, ce n’était pas quelque chose qui te dérangeait. C’était l’attitude qui faisait toute la différence. Pour l’instant, la brunette te semblait aussi sympa qu’en ligne. « Oh oui, mais on s’habitue rapidement, on prend nos distances. » Cela t’avait tout de même surpris, car les américains étaient assez ouverts selon toi, mais sur d’autres choses apparemment. Même si tu n’avais pas trop voulu t’arrêter sur le physique de Stella, ne voulant pas avoir l’air de t’intéresser à cela, tu devais avouer que la jeune femme était assez marquante. De ton côté, tu ne comprenais pas non plus ce que faisait une aussi jolie sur Tinder. Elle semblait assez difficile au niveau de ses relations alors tu sentais tout de même une légère pression. Tu ne lui avais bien sûr laissé voir que tes bons côtés, mais tu n’avais pas que cela quand même. Tu préfères toutefois mettre cela de côté et te concentrer sur le moment présent. « C’est dommage! Et je tâcherai de rester sage… » Tu ne voulais pas qu’elle se cache, tu voulais profiter de sa beauté un peu. Tu finis par la suivre vers sa voiture, t’installant du côté passager. Tu avais supposé que cet endroit ne serait pas proche du campus alors c’était parfait. Tu avais ton sac sur tes genoux alors que tu regardais la demoiselle te parler du rendez-vous. « Tu as de la chance dis donc… et tu comptes faire quoi de la seconde? » En tout cas, ce n’était certainement pas les moyens qui lui manquaient. Ou peut-être qu’elle avait simplement investi dans cette soirée pour se faire plaisir. En tant que photographe, tu fréquentais en effet parfois ce genre de lieu. Tu en louais même, car ils étaient bien mieux que ton petit appartement. « C’est assez impressionnant en général, ça change du quotidien. » Tu devrais peut-être te taire avant qu’elle réalise que tu étais complètement paumé. Tu avais envie de plaire, ce n’était pas pour rien que tu mentais au quotidien. « Tu connais bien le créateur? Tu traines un peu dans ce monde? » Tu ne connaissais pas vraiment ce qu’elle faisait dans ses temps libres, peut-être que cela en faisait partie.

— Centre ville, début d'après-midi, 09 mai 2018
Rester sage, rester sage. C'est de bien belles paroles mais quand tu vois le morceau qui entre dans ta voiture, tu n'as absolument pas envie de rester sage. Ton nouveau rôle de fille douce et calme te plait. C'est vraiment étonnant, surtout en sachant toute la férocité avec laquelle tu peux te montrer extravagante et chiante au quotidien. Florian te poses des questions à ton tour, tu prends le temps de réfléchir avant de répondre. Tu ne vas pas dire de connerie, tu ne veux surtout pas qu'il te juge sur ton fric. " Je n'en sais trop rien, je ne dois pas être la seule sur Boston à avoir cette morphologie là. C'était prévu avec le gars, vu le prix de la robe, il en fait deux et je n'en prends qu'une. Il saura la revendre, je ne me fais pas trop de souci là-dessus. " Tu t'en sors plutôt bien pour l'instant, tu affiches un petit sourire, tu es intérieurement fière de toi. La conversation se crée facilement entre vous, tu poses des questions pour apprendre à le connaître et il fait de même. " C'est vrai. A la base je devais venir avec une copine mais je l'ai appelé pour lui dire que j'avais un empêchement, c'est pas beau de mentir mais je suis contente que tu m'accompagnes. Tu sais qu'on va avoir le droit à du champagne et tout. On va être traités comme des rois. " Florian te demande si tu connais bien le créateur, tu es tentée de dire que oui mais non. Il ne faut pas. Tu hausses tes épaules. " Je ne connais le créateur que de réputation, le monde de la mode me fascine beaucoup, j'admire les mannequins qui posent pour de grands magasines ou encore les défilés. Je suis déjà allée à la Fashion Week de Paris et j'en garde de merveilleux souvenirs. " Tu ne peux pas trop lui mentir, c'est inhumain. " Si jamais tu photographie une grande star, tu m'appelles surtout, je viendrais assister au shooting. Promis je me mettrai dans un coin et tu ne sauras même pas que je suis là. " Tu rigoles un peu en le regardant. Tu es troublée par sa présente mais tu fais genre tu es à l'aise. Ne pas croiser son regard semble être la meilleure attitude à adopter. " Tu en as déjà fait des photos toi ? " Et par là, tu entends, poser devant un objectif. Non parce qu'avec la belle gueule qu'il a, Florian peut faire fureur c'est sur. Une belle gueule et un torse de dieu grec. Ne penses pas à son corps Stella, concentres-toi sur la route. D'ailleurs, vous êtes arrivés. Tu gares ta voiture et te penche vers l'avant pour regarder l'appartement à travers la glace. " C'est là, on y va ? " Tu es excitée à l'idée d'essayer tes deux robes et d'avoir un regard aussi précieux que celui de Florian pour te guider dans ton choix. Tu n'aurais pas pu espérer meilleure compagnie que lui.

De ton côté, tu étais allé faire les boutiques avec un ami, Yaël. Il était un peu dans la même condition que toi, c’est-à-dire serré niveau argent. Alors vous n’étiez pas allés vers les marques les plus connues. Vous vous étiez trouvés chacun un habit à bon prix, qui pourtant paraissait des plus chers et griffés. De ton côté, tu avais bien sûr des bourses et un peu plus puisque tu avais un enfant à ta charge, mais justement, tu avais des priorités qui passaient bien avant le fait de t’acheter le morceau de la dernière collection, dont payer à manger à Léo ainsi que de l’inscrire à des activités par exemple. Tu ne voulais surtout pas de tes moyens aient un impact sur lui. Tu écoutais ainsi la demoiselle te dire qu’il vendrait sûrement l’autre, étrangement, tu n’y avais pas pensé. « Bien sûr, ça sera simplement un morceau unique… » Tu n’étais pas habitué aux grands créateurs en tant que client. Tu en avais côtoyé à Paris, mais ici, tu commençais tranquillement à te faire ta place. Tu recommençais en quelque sorte à zéro, tu n’avais pas de contact ici après tout. Lorsqu’elle te dit qu’elle devait y aller à la base avec une amie, une moue apparut sur tes lèvres. Vous auriez pu faire n’importe quoi ensemble, tu t’en fichais bien. Tu voulais bien sûr la rencontrer, mais ce que vous faisiez n’était pas l’important. « T’es pas sérieuse? J’espère qu’elle n’apprendra pas que tu l’as lâché pour un mec de sur Tinder, elle serait déçu… » Tu ne te considérais pas comme que ça, mais c’était tout de même la base. Sauf qu’alors qu’elle t’en parlait, avec le champagne et tout, tu avais tout de même hâte. Ce qui t’intéressait le plus toutefois était toujours la belle jeune femme à tes côtés dans de belles robes. Tu l’imaginais déjà un peu tremper dans ce monde au quotidien, mais elle te dit plutôt que ça l’intéresse, sans y être nécessaire. Parlant de la Fashion Week de Paris, tu souris grandement. Tu y as de bons souvenirs. À quelques reprises tu avais réussi à te faire engager comme photographe à cet événement. Tu n’avais pas assez d’argent pour y assister, mais faire des photos backstage et sur la catwalk, c’était encore mieux! « Je les admire aussi, puis la Fashion Week c’est le meilleur événement! » Tu n’avais jamais entendu que cela avait lieu à Boston alors tu pouvais déjà abandonner d’y participer maintenant en Amérique malheureusement. « Pour l’instant j’ai fait plusieurs shootings avec des connaissances, j’ai commencé quelques contrats, mais rien de grandiose. Je suis nouveau ici, je dois commencer au bas de l’échelle… » Ça te décourageait un peu, mais tu te disais que si tu avais réussi à monter à Paris, tu réussirais bien à le faire ici. « Mais tu pourrais venir un jour, tu verras comment ça se passe et ça t’intimiderait moins par la suite. » Tu avais toujours en tête de l’avoir comme cible de ta caméra et tu ne lâcherais pas l’idée. En l’ayant maintenant face à toi, tu avais d’autant plus envie. « Je l’ai déjà fait pour aider d’autres photographes, puis ça aide d’avoir déjà été devant la caméra pour ensuite y être derrière, mais ce n’est vraiment pas mon truc… » Tu n’aimais pas avoir ce genre d’attention. Tu t’intéressais aux autres naturellement, mais on ne devait pas te le retourner. Alors que vous arrivez à l’appartement, tu souris en regardant à l’extérieur. « Bien sûr, j’ai hâte de voir le style que tu as choisi! » Il y avait un thème, mais au final, on avait bien des options. Tu débarquas alors de la voiture, mettant ton sac sur ton dos.

— Centre ville, début d'après-midi, 09 mai 2018
" Si je suis sérieuse. Tant pis pour elle, toi tu as la fibre artistique et l'oeil surement critique, tu me seras de meilleur conseil qu'elle. Tu verrais la robe qu'elle a prise pour le bal, elle ressemble à une grosse meringue violette. Pourtant, ce n'est pas faute de lui avoir dit que sa robe était moche. " Tu recommences Stella, attention. Chasser le naturel et il revient au galop. Tu rigoles pour essayer d'atténuer ce que tu viens de dire. Tu as envie d'être méchante, c'est plus fort que toi, ça te démange. C'est tellement dur de devoir faire attention à tout ce que tu dis, tu te demande combien de temps tu vas réussir à jouer la comédie. " C'est vrai, la Fashion Week c'est ce que je préfère. Je viendrai alors. " Tu retrousses ton petit bout de nez dans un sourire sincère. Tu demandes à Florian s'il s'est déjà fait prendre en photo, c'est sans surprise qu'il te répond que oui. Tu parles, un beau gosse pareil, ce n'est pas étonnant. Même toi tu pourrais t'inventer photographe pour capturer son charme fou. " Je suis sur que ça a donné de magnifiques clichés ! " Tu le conduis jusqu'à l'appartement du couturier et gares la voiture juste devant. Tu descends et rejoins ton tinder date rapidement. " Si ça se trouve, ça ne va absolument pas te plaire ... et j'aurais l'air d'une idiote. " Tu arrives à sa hauteur et glisse ton bras dans le sien. Florian ne te connais pas encore. Tu peux tricher autant que tu veux sur ta personnalité, tu n'as pas envie de tricher avec ton côté tactile un peu trop développé. Tu n'as pas envie de lui mentir sur tout. Tu ne le regardes pas et le tire jusqu'à l'entrée de l'immeuble où tu composes le code à six chiffes qu'on t'a donné un peu plus tôt dans la journée. " Bonjour ! " Tu t'adresses à la standardiste qui t'explique que le couturier n'est pas là aujourd'hui mais que les robes sont bien arrivées elles. Tu te tournes vers Florian et affiches un mine déçue. " Oh mince ... moi qui voulait que tu le rencontres. " Tu reportes ton attention sur la standardiste. En temps normal tu l'aurais pourri comme jamais pour l'affront qu'elle vient de te faire. Mais pas cette fois, tu gardes ton sang froid. Tu le fais pour le Winthrop qui se trouve à côté de toi. La standardiste vous demande de la suivre, ce que tu fais, le bras toujours accroché à Florian. Au cas où il s'envolerait quoi. Vous arrivez dans un énorme salon avec des canapés, une big cabine d'essaye juste devant. C'est magnifique, tu connais les lieux toi. La standardiste s'éclipse pour aller vous chercher du champagne et surement des trucs à manger mais toi, tu repères les deux houses suspendues religieusement devant toi. Tu te précipites vers elles et les attrapes, une dans chaque mains. " Je commence par laquelle ? Violette ou noire ? " C'est simple, vous ne voyez pas les robes, juste deux houses de deux couleurs différentes. Tu laisses le soin à Florian de te dire laquelle essayer en premier.

Depuis que tu es à Boston, tu as l’impression d’être un homme nouveau. Tu avais l’habitude à Paris d’être plus solitaire. Puis tu appréciais ce temps passé seul à trainer dans les rues. Mais ici, tu avais tellement rencontré de gens sympa et cela n’arrêtait pas d’ailleurs. Tu savais que c’était le Florian que tu leur montrais simplement qui leur plaisait, mais c’était en partie toi, alors tu ne te sentais pas mal pour autant. Tu écoutais Stella te dire que tu étais plus approprié que son amie pour choisir. « On en reparlera après… » Elle semblait avoir de très grand espoir en toi et autant cela te faisait plaisir, autant tu ne voulais pas la décevoir. Puis elle commenta la robe de cette dite amie et tu fronças un peu les sourcils. Pour qu’elle réagisse ainsi, elle devait être vraiment moche. « C’est nul pour elle dis donc… » Tu ne savais pas si tu devais rire ou être mal à l’aise. Enfin, tu ne devais pas oublier que les histoires entre filles étaient toujours plus dramatiques alors tu ne t’arrêtas pas trop là-dessus. Elle aborda le sujet de la mode et de la photographie, ce qui te plaisait bien sûr. Tu avais hâte d’avoir de grands contrats ici, mais tu ne pouvais pas sauter des étapes. « Personnellement ce que je préfère, après le résultat bien sûr, c’est l’ambiance qu’on peut créer sur les plateaux… quand on tombe sur une bonne équipe, c’est génial! » Tu disais cela en souriant, tu étais vraiment passionné. Puis tu espérais que Stella accepte de jouer les mannequins. Tu étais un peu accro à ton métier et souhaitait que tout le monde autour de toi y touche de près ou de loin au moins une fois. Tu repenses aux fois que tu as joué au mannequin et grimace un peu. Tu n’es clairement pas le meilleur, mais tu aimes bien si ce n’est pas pour quelque chose de sérieux. Tu n’accepterais pas un contrat, mais si c’est pour ton instagram, ça te va! Tu levas les yeux au ciel lorsque ta date te dit que ses robes n’allaient peut-être pas te plaire. Tu étais peut-être critique, mais tu doutais que cela puisse être possible. « Ou je vais tomber amoureux. » Réalisant tes paroles avec le contexte, tu te repris. « Enfin, tu comprends… » Tu ris un peu nerveusement alors que vous arriviez à l’endroit. Tu n’allais pas littéralement tomber amoureux, mais tu pouvais clairement tomber sous son charme. Tu n’avais aucune idée au final de ce qu’elle recherchait, mais pour aujourd’hui, tu étais là pour choisir une robe. Tu espérais bien sûr que votre date ne se termine pas là quand même. Tu la suivis alors à l’intérieur où elle aborda la standardiste qui lui annonça que le créateur n’était pas là. Comme les robes étaient faites sur mesure, tu supposais qu’elle allait lui faire comme un gant, alors que le créateur soit là ou non, ça ne changeait rien selon toi. Tu haussas alors simplement les épaules. Stella te garde près d’elle alors que vous suivez la dame jusque dans une pièce. Tu ne trouves pas cela déplacé et la suis de cette manière. Ton regard parcourt tout ce qui vous entoure et tu souris en te détachant d’elle pour la laisser se diriger vers la cabine. « Ça me plait déjà, mais je suis certain que tu me plairas plus… » Tu n’étais pas là pour brusquer la demoiselle, mais tu pouvais bien la complimenter. Alors qu’elle se dirigeait vers les robes, tu allais pour ta part t’installer sur un canapé. « Violette? Vas-y! » Violet, représentait la luxure et la royauté. Noir était plus sexy et même si tu ne les avais pas vu, tu supposais déjà que ça allait être ta préférée.

— Centre ville, début d'après-midi, 09 mai 2018
Il va tomber amoureux ? Non, si ça continue c'est toi qui vas tomber amoureuse. Jamais tu n'aurais pu croire qu'une rencontre tinder te bouleverserait autant. Tu te tiens à côté de lui et rougis à ce qu'il vient de dire. Heureusement pour toi, tu as le teint assez mat pour qu'il ne se rende compte de rien. Tu te contentes de joindre ton rire au sien et d'avancer jusqu'à l'appartement où une hôtesse vous conduit au salon privé. Tu jettes un petit coup d'oeil à Florian, tu apprécies sa réaction. Il se pose sur l'un des canapés en face de la cabine d'essayage et toi, tu te précipites sur les robes comme si ta vie en dépendait. Tes yeux brillent, tu as des étoiles, une lueur scintillante dans le regard. " La violette ? Ok, laisse moi quelques minutes pour l'enfiler. " Tu le regardes et affiches un sourire sincère sur tes lèvres, tu es toute excitée. Tu entres royalement dans la cabine d'essayage et ferme le rideau. Tu laisses juste ta tête dépasser autour de l'épais tissu et tu rigoles. " Et je t'ai à l'oeil, pas de bêtise. " Tu rigoles et pars te cacher intégralement. Tu dézippes la house et découvre ce monstre de beauté qu'est la robe violette. C'est pas vraiment violet, la couleur tire plus sur le mauve. " Elle est magnifique, tu vas voir. " tu lui dis à travers le rideau. Tu ne peux pas attendre une seconde de plus, tu enlèves ton petit pull et le jette sur le banc. Tu ôtes également tes bottines et ton jean pour te retrouver en sous-vêtement. Tu n'es pas pudique mais tu retournes quand même pour t'assurer qu'il ne regarde pas. Ce mec t'intimide trop, c'est perturbant. Les deux robes sont des bustiers, tu enlèves donc ton soutif et le pose plus délicatement au dessus de tes fringues. Tes longs doigts attrapent la robe pour la sortir de son étuis. Tu l'enfiles. Elle est somptueuse, avec de la dentelle un peu partout. Tu agrippes la fermeture derrière et la lèves jusqu'au maximum où tu peux aller. Tu ne vas pas y arriver seule. Tu te mords la lèvre inférieur et abaisse le zippe jusqu'en bas. Une idée te vient à l'esprit, tu rigoles silencieusement. " Flo ... est ce que tu peux venir s'il te plait ? J'ai un petit problème. " Tu te mets dos au rideau et attend bien patiemment qu'il entre dans la cabine. " Est ce que tu peux m'aider à fermer ma robe ? " Tu le regardes de coin, avec un sourire sur tes lèvres pulpeuses. Tu lui offres une vue bien dégagée sur ton dos, tu as aussi envie de jouer un peu la séduction. Florian n'est pas ton pote, tu n'es pas venue ici pour enfiler des perles avec lui.

Tu te posais ainsi sur le canapé, attendant le retour de ta date Tinder. C’était assez original comme première rencontre, mais dans le fond, tu avais l’impression de la connaitre déjà depuis un bon moment comme vous aviez déjà beaucoup échangé. Alors c’était peut-être la première fois que tu la voyais de tes propres yeux, mais tu savais quelques trucs sur elle. Tu avais accroché à ses messages, à la personnalité que tu avais pu percevoir et à présent, tu devais avouer que tu accrochais également à son physique. Tu ris lorsqu’elle te dit de ne pas faire de bêtise et hochas de la tête. « Tu veux que je fasse quoi? » Tu regardais simplement autour alors que la brésilienne allait se changer dans la cabine. L’endroit était magnifique et confirmait ton idée : ces robes devaient couter une fortune. D’ailleurs Stella semblait excitée en voyant sa robe et tu souriais un peu, impatient de la voir enfin. « Je n’en doute pas... » Elle semblait d’être une femme qui a du goût. Après les créateurs pouvaient sortir de l’ordinaire et faire des choses étranges, ce qui arrivait parfois. Lorsqu’elle te dit qu’elle a un petit problème, tu fronces les sourcils. Ce n’est pas pour ça que la dame doit rester avec vous? Tu n’as aucune idée de comment faire. Tu te lèves donc en jetant un coup d’œil autour au cas où l’employée revenait, mais ce n’était pas le cas. « Oui oui, enfin si je réussis! » Tu pousses ainsi le rideau pour la rejoindre et la vois de dos à toi. Toutefois, tu vois son sourire à travers le miroir et lui retourne avant de baisser ton regard sur son dos. « Oh c’est un zippe ça va! » Tu te mets donc à la tâche, devant avouer que c’est difficile à faire. La robe épouse à présent parfaitement ses courbes alors que tes doigts ont frôlé sa peau. Tu aurais plutôt envie de lui retirer que de lui mettre. Tu relèves ainsi ton regard pour pouvoir l’admirer de face et fait un petit signe de tête. « C’est parfait, tu es… magnifique. » Ton regard parcourait son corps, enfin la robe, avant de le remonter dans le sien. « Et même plus que cela. »