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{ don't you worry babe }
crédit/ tumblr ✰ w/pluson

— Boston, 5 mai 2018
C'était pas forcément facile de se concentrer sur des petits détails mais Louison était là, contre moi et c'était certainement le plus important. Seulement, elle comme moi - je suppose - le prénom de Camila s'était infiltré et je la sentais de plus en plus distante dès l'instant où ça avait été mentionné. Oui, elle l'avait rencontrée, elle et Cléo... mais quoi ? Il s'était pas passé grand chose je suppose puisqu'il s'agissait de mon lit de coma. Et puis Camila était éprise d'une autre alors elle n'aurait jamais tenté quoique ce soit pour empêcher Louison d'être avec moi. Mais elle s'immisçait visiblement plutôt bien dans l'esprit de ma petite amie pour le coup et ça me faisait chier. Grimaçant de nouveau pour mieux me positionner, je tentais de lui tirer les vers du nez. « Si c'est Camila qui t'inquiète... je refuse. Je te l'ai dit l'autre fois, c'est fini entre elle et moi » Seulement, malgré ce qu'elle disait, j'étais bel et bien réveillé et je voulais pas qu'elle s'inquiète. Mais je pense que mes mots n'auront pas l'effet escompté. C'était comme si elle s'était fait tout un scénario dans sa tête et qu'il était impossible de la détourner de ce film. Je soupirais alors, hochant la tête à ses mots. « Ouais... Enfin, juste leur dire que je vais bien du coup, pas besoin qu'ils fassent le déplacement » surtout pour si peu. Un coma de trois jours duquel je me réveillais sans réelle séquelle, si ce n'est une cicatrice à l'abdomen et l'esprit embrouillé par les pensées obscures de ma petite amie. Attrapant sa main dans la mienne, je laissais mes doigts s'infiltrer entre les siens et je cherchais à dédramatiser les choses. « S'il te plait bébé... arrête de te torturer »

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— Boston, 5 mai 2018
Touché. Oui, c’est Camila qui t’inquiète. C’est une menace. Ton contraire. Une peste. Sauf que t’as mangé pire que ça, pire qu’une nana qui se voit forcer d’aller poser son cul sur un trône. Ce n'est pas elle, la personne en chair et en os qui t’effraie, c’est l’pouvoir qu’elle a sur lui. Elle peut te l’enlever. Ses fiançailles en carton peuvent se briser. Si ça arrive, qu’est-ce que tu feras ? « Fini, pour l’instant oui » murmures-tu en jetant une couverture sur le bas de tes jambes frigorifiées. Ils ont mis la clim, c’est pas possible. Ou c’est tout ton être qui s’anesthésie avec cette discussion insoutenable. N’ayant pas envie spécialement de t’attarder sur cet élément qui te ronge, tu préfères te focaliser sur lui ou plutôt sa famille qui mérite d’être au courant de sa situation. « Ok… Je les appellerais après avoir un peu profité de toi, si ça te convient… » T’ignores si tu te présenteras à eux comme la fille avec qui il sort. Non, tu opteras sûrement pour une amie très proche, ça évitera de rectifier ça dans deux jours. Pessimisme Louison, tu te noies dans le catastrophisme, encore une fois. Le brun entrelace ses doigts aux tiens. Tu regardes la scène avec détachement, comme si cette main n’était pas la tienne. « J’suis en droit de me torturer Pluton. Elle réapparaît, me nargue et te sauve. Comment veux-tu que je sois zen en sachant à quel point il t’est difficile de l’enfermer dans un coin de ta tête ? Si j’étais à ta place, que mon ex débarquait de manière aussi chevaleresque, je serais légèrement perturbée. Sauf qu’après les trahisons, j’ai tracé le trait moi, je me suis entièrement donnée à quelqu’un, à toi en l’occurrence, en sachant que la réapparition magique de mon ex ne changera jamais rien. Je n’en suis juste pas si sûre de ton côté, excuse moi de douter bébé, excuse moi, vraiment. » Tu espères juste qu’il pourra comprendre. Qu’il ne t’en tiendra pas rigueur, car c’est la peur d’être moins bien et moins intéressante qui t’attrape les tripes et commande tes paroles. Parfois tu te demandes comment tu as fait pour en arriver là. Tout avait démarré sur Tinder merde. Et aujourd’hui, ta vie semblait vraiment dépendre de lui. Tu l’avais placé au centre et tu avais fait en sorte qu’il soit ta priorité… Donc oui, tu perdais la tronche en sachant à quel point Camila et lui étaient liés. Que la seule raison à leur séparation soit un mariage arrangé... « Je suis horrible de faire passer mes sentiments avant ta guérison. Tu veux plus de morphine ? »

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— Boston, 5 mai 2018
J'avais du mal à savoir comment la réconforter. Disons que les choses faisaient que ouais, elle avait du mal avec le fantôme de Camila, elle avait du mal avec le fait que mon ex soit encore dans les parages et c'était compréhensible. Mais j'avais aussi cette désagréable impression qu'elle ne me faisait pas confiance. Qu'elle pensait que je pouvais l'éjecter comme ça, sans vergogne. Non, non. J'étais amoureux d'elle, c'était pas une situation simple puisque du coup, j'étais entre deux femmes... ouais enfin, non. Il n'y avait que Louison puisque l'option Camila était inenvisageable. « D'accord » Ouais, au moins prévenir ma fratrie de cet accident, sans vraiment leur faire peur. Disons que je n'avais pas non plus envie de les voir venir en masse avec les parents sous prétexte que je suis dans un lit d'hôpital. Bon, pour l'instant je ne sais pas encore combien de temps j'allais tenir mais je supposais pas énormément, c'est pas comme si j'avais quoique ce soit de cassé qu'il fallait rééduquer. Mais voilà, j'essayais de dédramatiser la situation, chose qui était impossible du côté de la Mather qui m'expliquait le plan en trois parties de pourquoi elle pouvait pas ne pas être inquiète. « Ok... ok, je comprends mais... J'essaye, ok ? J'essaye vraiment de la sortir de mon esprit, de faire en sorte qu'elle soit dans ce coin de ma tête mais... avant d'être Camila mon ex, elle était Camila ma meilleure amie. C'est sûrement celle-là qui a agi pour me sauver, j'en sais rien. Elle est amoureuse d'un autre et je suis amoureux de toi.. Prends ça en compte, s'il te plait. Je suis amoureux de toi et ça n'est pas rien » soufflais-je alors, en la regardant, pour essayer de lui faire comprendre les choses de mon point de vue. Parce que Camila je l'aimais oui, mais Louison, je l'aimais aussi. « Je veux bien oui... Je crois que je vais dormir un peu » soufflais-je alors, sentant alors que la fatigue s'emparait un peu plus de moi. J'avais lutté mais je crois qu'il fallait que je cède.

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— Boston, 5 mai 2018
Les mots sortent plus vite et facilement que tu l’aurais prévu. Tu déballes tout. Ton coeur fait sa lessive. Il essore tout et laisse désormais sécher tes soucis à l’écart, le temps que tout se tasse. Ouais, tu as fini de te torturer pour quelque chose que tu ne contrôles pas. Qu’est-ce que tu peux faire de toute façon ? T’es strictement impuissante. Putain, en fait t’aurais jamais dû te confier. Ses explications sont un véritable coup de massue. T’aimerais bien qu’elle ait agi en qualité de meilleure amie, mais tu soupçonnes tout autre chose et tu as raison. Tu n’es pas stupide, juste volontairement aveugle de temps à autre, plus particulièrement quand ça t’arrange. Bref. Étant donné que tu ne changeras rien à la suite des événements et entre autres la visite de Camila à son chevet, -voir dans son pieu-, tu te contentes de ce qu’il te déclare. Tu enfiles ton masque et tu souris à la fin de sa confession. « Je veux bien te croire… Je … Souviens toi que c’est réciproque Pluton, sinon je n’agirais pas aussi bruyamment » Il est sûrement temps d’aller souffler, de le laisser aussi reprendre des forces au lieu de l’asséner de problèmes insignifiants. Cet accident a aussi rouvert d’anciennes plaies de ton adolescence, celle de la mort que tu as frôlée à quelques reprises et que tu as aussi subie par la disparition de quelques proches. En apprenant que Pluton avait eu cet accident, toute cette peur enterrée au plus profond de toi avait ressurgi d’un coup d’un seul. Toutefois, tu avais aussi senti être prête à tout sacrifice. C’est vrai, si la grande faucheuse avait posé ses pattes sur lui, tu l’en aurais dissuadé en t'offrant volontiers à elle. Et ce, sans hésitations. Ta vie n’est pas aussi importante que la sienne, loin de là « Endors-toi » chuchotes-tu en appuyant sur la petite pompe à morphine afin le guider plus vite dans les bras de Morphée. Collée à lui, tu t’aventures sur son visage en enfonçant tes lèvres dans sa joue. Bien que tu essaieras de te montrer forte pour les prochains jours, tu craques aujourd'hui en silence. Une larme se barre de sa prison sans ton autorisation. La pression a été trop forte. Tu apportes par la suite le visage du Dunster sur ta poitrine pour le caler au niveau de ton coeur et tu caresses sa chevelure lentement, très lentement. En espérant l’avoir ainsi hypnotisé, tu en profites pour souffler quelques mots, des mots qui seront peut-être à usage unique « Je t’aime poussière d’étoiles… »

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— Boston, 5 mai 2018
Oui, c’était compréhensible qu’elle puisse être jalouse, Louison. C’était compréhensible mais je voulais qu’elle cesse tout ça parce que j’étais avec elle. J’avais eu l’occasion d’avoir un truc avec Camila de nouveau et au final, on s’était repoussé et.. ouais, on était chacun de notre côté à présent. Mais bon, elle était tendue, elle était perplexe et je lui prouverai avec le temps qu’elle peut avoir confiance en moi. Après tout, les sentiments que j’ai pour elle sont indéniables et ils ne pouvaient pas s’en aller de sitôt. « Promis » Oui, je m’en souviendrai. Oui, je sais que c’est réciproque. Mais continuer la conversation devenait de plus en plus difficile, la fatigue s’emparant de moi sans aucune vergogne pour le coup. « Merci mon cœur » soufflais-je alors, sentant alors l’anti-douleur s’emparant de moi petit à petit. Elle avait appuyé sur le petit bouton magique et du coup, ça me convenait parfaitement. Je m’étais alors collé à elle, sentant que je m’endormais de nouveau, paisiblement bien installé aux côtés de ma petite amie. Le sommeil s’emparait de moi mais il n’était pas totalement installé. Je sentais alors ses gestes, sa posture envers moi. Je sentais son souffle sur ma peau. J’entendais au loin quelques mots qui me semblaient imperceptible pour finalement sombrer pour de bon. Mais cette fois, j’allais me réveiller, je le savais. Ce n’était pas le coma, c’était simplement un repos, une sieste en quelque sorte et c’était bien mieux comme ça. C’était sans compter qu’à mon réveil, ça allait être une toute autre personne à mes côtés.