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crédit/ tumblr ✰ w/pluson

— Boston, 5 mai 2018
Les sensations me venaient peu à peu. C'était pas comme si j'avais cherché à faire ça depuis une éternité, mais si. Et du coup, c'était maintenant que ça venait. Je voulais bouger mes pieds, ils bougeaient. Je voulais bouger mes doigts, ils bougeaient. C'était minime pour l'instant, mais c'était bel et bien là. Et puis le must, c'était quand j'avais tenté d'ouvrir les yeux. Petit à petit, doucement mais sûrement, mes paupières se relevaient, me laissant découvrir la luminosité de la pièce. C'était donc ça, le réveil en hôpital ? Bordel, que ça faisait mal. Je clignotais alors à plusieurs reprises mes yeux, dans le but de m'adapter à cette luminosité tant bien que mal. Et puis il fallait que j'ouvre la bouche, que je parle, mais ça me semblait être tout aussi difficile que tout à l'heure. Alors je me contentais de tenter de regarder autour de moi, tournant difficilement la tête avant de découvrir ma petite amie, assise à côté de moi, sa main dans la mienne. Esquissant un sourire, je penchais la tête et je resserrais un peu plus ma main pour lui faire comprendre que j'étais là. « Hey » que je disais d'une voix rauque, pas forcément claire.

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— Boston, 5 mai 2018
Trois jours. Cela va faire trois jours que Pluton dort profondément, telle la belle au bois dormant, mais avec une barbe grandissante. Tu ne le quittes que très peu, ne serait-ce que pour te laver ou remplir ton estomac d’une portion infime de nourriture. La situation est purement catastrophique. Chaque jour qui se lève, tu affrontes son ex rôdant dans les parages. Elle ne lâche rien et il faut se l’avouer, sa présence commence sérieusement à te parasiter. Tant bien que mal, tu fais bonne figure, pour lui, pour l’ambiance l’entourant malgré qu’il soit ailleurs. Le fantôme de Camila ne te quittera jamais, quoique tu fasses, tu es désormais fixée. Mais tu restes forte, jusqu’à son réveil, pour qu’il retrouve le monde qu’il avait à peu près quitté. Et ce jour-là, alors que tu commences à piquer du nez, sa main enveloppée dans la sienne, un murmure t’extirpe de ta somnolence. Les yeux du suédois se mettent à clignoter, sa fréquence cardiaque augmente à en faire biper ce sale moniteur jusque-là monotone. Bordel, il est réveillé. Enfin. « Pluton, tu m’entends ? » Tu te relèves aussitôt au dessus de lui en plaçant tes mains de par et d’autre de son visage « Tout va bien. Tu as eu un terrible accident mon amour. Tu me reconnais au moins ? Hoche de la tête si tu ne peux pas parler… Ou j’sais pas, mh... Clignote des yeux. Une fois pour oui, deux fois pour non… » T’aurais dû emprunter « Apprendre le Morse » pour les nuls à la biblio… N’empêche, ton coeur bat de nouveau puissamment à t’en déboucher les artères les plus endormies. Tu revis, l’air devient plus frais. Tu te sens soulagée d’un poids tout en sachant que le plus dur reste sûrement à venir…

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— Boston, 5 mai 2018
Ouais, j’étais peut-être encore HS mais je me réveillais doucement mais sûrement. Pas mal au crâne, juste un espèce d’effet flagada qui m’engourdissait plus qu’autre chose. Mais j’étais réveillé et ça faisait du bien. Me rendant compte de qui se retrouvait à côté de moi, j’esquissais un sourire avant de finalement parler. Et bon, le résultat n’était pas forcément des meilleurs, mais j’avais le cœur qui battait, mes poumons qui se remplissaient d’air… J’étais bel et bien en vie. Personne ne pourrait m’enlever ma vie, pas aujourd’hui en tout cas. Résistant comme jamais, je voyais ma petite amie s’extasier sur le fait que j’ai la moindre réaction et elle se levait pour être au dessus de moi, ses mains de part et d’autre de mon visage. « Oui je… » Bon, j’avais la gorge sèche, sûrement par le fait que j’étais endormi depuis un moment. En fait, je ne savais même pas ce qui s’était passé et Louison semblait me mettre rapidement au parfum. Accident, terrible de ses mots. « Bébé… j’ai.. soif » Et surtout une gorge terriblement sèche alors il me fallait un peu d’eau pour hydrater tout ça. Et puis même mes lèvres étaient légèrement plus sèches que d’habitude. Quand finalement le verre m’arrivait aux lèvres, je buvais tout le contenu avant de reposer le verre sur la tablette non loin de moi. Grimaçant, je tentais de mieux me repositionner mais ça tiraillait au niveau de mon ventre. « Qu’est-qu’est-ce qui s’est passé ? Tu vas bien ? » Je ne me souvenais plus vraiment de la dernière journée vécue et pour le coup, peut-être que j’étais fautif dans tout ça et qu’elle avait subi quelque chose.

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— Boston, 5 mai 2018
Les premiers sons qui sortent de sa bouche se font incompréhensibles. Tu fronces tes sourcils en tentant de déchiffrer cette langue lointaine. Impossible. Calme toi Louison. Laisse-lui le temps d’émerger, de reprendre ses esprits, ça ne doit pas être simple de revenir d’entre les morts. Pourtant, c’est plus fort que toi. Tu débites, pour masquer cette panique qui te gagne. Bon sang, il t’appelle bébé. Ton coeur se retourne pour saluer d’autres organes qu’il n’avait jamais vu jusque-là. Très vite, à sa demande, tu te jettes sur une carafe d’eau pour lui apporter de quoi s’hydrater. « Bouge pas, je m’en occupe » Tu remplis le récipient en plastique et accoures à lui sans renverser une seule goutte. Tu l’aides ensuite à se redresser et soutiens le verre le temps qu’il avale un peu de flotte. Bah tiens, tu pourrais limite te reconvertir en auxiliaire de vie. Pluton réussit à l’empoigner, tu le laisses alors terminer pour qu’il regagne ses réflexes et un peu de dignité. « Chéri, arrête, ne bouge pas ! » le sermonnes-tu avant d’appuyer sur un bouton magique pour redresser le lit de quelques degrés « Pluton, tu es au paradis. J’suis morte et toi aussi » La sale blague. Pourquoi tu sors ça sérieux ? Parce que Louison c’est avant tout du rire, quelle que soit la situation merdique qu’elle traverse. Si ça peut aussi aider le Dunster à dédramatiser. « Je déconne. J’vais bien. Ne t’en fais pas pour moi. Une voiture a foncé droit dans ton Uber, alors que tu venais me rejoindre pour aller faire du putain de patins à roulettes ! Tout est de ma faute ! Tout. J’savais que j’étais mauvaise pour toi… » Tu t’assois à ses côtés en creusant une place dans son lit. Qu’est-ce que tu te sens mieux tout à coup. Il respire et il se souvient de toi en prime, que demander de plus ? Que Camila n’ait jamais existé peut-être… Ouais, parce qu’à côté de toi, c’est le jour et la nuit, t’as bien pigé. « Tu as beaucoup dormi poussin, on est en 2032 » lui avoues-tu en réprimant un nouveau rire nerveux. « Excuses moi, je me tais… je te laisse t’acclimater un peu… » Ton bras passe au dessus de sa tête, tu embrasses le sommet de son crâne et colles délicatement ta tempe contre ce dernier pour lui rappeler à quel point tu es là pour lui, à quel point il t’a manqué et à quel point tu l’ai…

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— Boston, 5 mai 2018
Ouais, j’étais en vie. J’étais en vie et Louison était là, à côté de moi, à attendre que je me réveille. Combien de temps ça faisait ? Un jour ? Une semaine ? Un mois ? J’en avais clairement aucune idée pour le coup et autant dire que c’était pas la première question qui me venait en tête. À vrai dire, je voulais surtout boire de l’eau. Ma gorge me brûlait, mes lèvres étaient aussi sèches que le Sahara et c’était certainement cette molécule d’H2O qui allait m’aider à aller mieux dans l’immédiat. « Merci.. » que je disais avant d’avoir le gobelet à mes lèvres, laissant couler le liquide le long de mon œsophage. Une fois que j’avais fini, je cherchais à me redresser un peu plus sur mon lit, chose que je ne pouvais faire puisque ma petite amie me réprimandait assez rapidement. Un bouton appuyé et voilà que mon lit se redressait. Et je finissais par lui demander ce qui s’était passé, preuve que je n’avais aucun souvenir de la dernière journée avant d’être passé dans les vapes. Forcément, sa réponse me poussait à froncer les sourcils avant d’entendre qu’elle déconnait. « Arrête… c’est pas ta faute bébé » Depuis quand ça pouvait être sa faute alors qu’elle n’était même pas présente sur les lieux de l’accident. Je grimaçais, sentant que ça tirait sur mon ventre mais je me contentais de la laisser s’installer à côté de moi. Je me mis cependant à sourire avant de secouer négativement la tête. « Embrasse-moi » que je finissais par dire, levant le visage vers elle, lui faisant presque les yeux doux. Après tout, c’était elle que je voulais là, tout de suite maintenant. « En vrai… ça fait combien de temps ? J’espère que je ne t’ai pas trop fait peur… » Et c’était à ce moment là que les docteurs décidaient de rentrer dans la pièce, remarquant bien rapidement que j’étais réveillé. C’était là que j’apprenais beaucoup de choses. Trois jours de coma, hémorragie interne avec perte d’énormément de sang, ce qui avait poussé Camila à faire un don de sang. Comment ça Camila ?! Ils finissaient par partir, laissant Louison face à moi. « Camila…? Elle était là ? » 

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— Boston, 5 mai 2018

Si, c’est de ta faute. Tous les chemins que tu empruntes mènent au chaos. C’est un fait. Si ce n’est pas toi la victime, ce sont tes proches. Le mieux, c’est que tu deviennes une Liam au féminin. Que tu arrêtes de t’attacher trop vite pour butiner à l’infini, sans développer de sentiments. Mais avec Pluton, c’est trop tard. Les jours passés à ses côtés ont laissé des traces indélébiles. Tu ne peux pas t’enfuir précipitamment. Tu n’en as pas envie, pas avant que cela sorte de sa bouche ou que le climat devienne irrespirable. Te glissant à ses côtés, tu prends soin de ne pas effleurer de zones endolories. Tu soupires et le regardes tristement malgré les touches d’humour que tu parsèmes à droite et à gauche. Sa requête retire toutefois ton masque dépressif en une seconde. Tu te délectes de ses lèvres pour quelques secondes en caressant le sommet de son crâne. Ton coeur pèse lourd. Il y a encore une chose que tu as omis et pas des moindres, la présence de Camila. Celle qui va anéantir ce moment de réjouissance. « Ça fait trois jours Pluton. Tu n'as pas raté la coupe du Monde, tout va bien. Et bien sûr que tu m’as fait peur. Je… » À ce même moment, alors que tu allais t’expliquer plus en profondeur, une troupe de médecins débarquent. Tu quittes ta place pour les laisser faire leur chorégraphie bien panifiée. Ils énoncent le don de sang de Camila et tu roules des yeux. T’aurais vraiment préféré lui annoncer en tête à tête. Quand ils se décident enfin à vous laisser un peu d’intimité, tu te rapproches du lit en t’accrochant à la rampe de sécurité. L’entendre prononcer son prénom suffi à t’anéantir. « Oui, elle était là. Elle t’a donné de son sang pour que tu vives. Elle ne doit pas être très loin encore. Vous êtes inséparables après tout » Ta voix s’enroue. Tes yeux se chargent de larmes. Tu croyais vraiment pouvoir éviter ce moment, mais il est là, il arrive, plus tôt que prévu. « Je l’ai rencontré. Elle et son amie Cléo. » Et il ne peut pas savoir à quel point c’était un supplice de la voir le toucher, comme s'il était sien et lui parler comme s'ils étaient encore ensemble. Pendant ce temps-là, toi Louison Chamberlain, tu encaissais dans un coin de la pièce. Sans broncher. « Tu veux que j’aille la chercher ? » Parfois, il vaut mieux se retirer d’une partie. Ne pas se faire remarquer. Il vaut mieux faire profil bas, accepter la défaite, sans cri, sans larme, sans mot. Il vaut mieux se faire toute petite, partir et peut-être ne pas revenir. Ou pas. Ou continuer d'y croire.

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— Boston, 5 mai 2018
Je comprenais pas son besoin obsessionnel de mettre la faute sur elle à chaque fois. Elle était tout à fait indépendante de ce qui s’était passé. Si elle dit vrai, si une voiture a percuté celle dans laquelle j’étais, en quoi ça faisait d’elle la responsable de mon état ? Non, elle ne l’était pas et ne le serait jamais, du moins pour ma part. Et il fallait qu’elle cesse de croire que c’était le cas. Mais je n’avais pas forcément la force à un débat là, le réveil se faisant assez dur. Mais, mine de rien, je n’avais pas un mal de crâne atroce  ou quelque chose qui me faisait aller mal. Peut-être une légère nausée ainsi qu’une douleur significative au ventre. Mais sinon, ça allait plutôt bien. « Trois jours ? » que je faisais des gros yeux. Aussi longtemps ? Woaw… je ne m’y étais pas attendu. Et de toute façon, pas le temps de me remettre de mes émotions que le peloton de médecins débarquait pour parler de mon cas médical. Rupture de la rate, hémorragie interne, on avait du me transfuser d’un sang fraichement donné par Camila. Et ouais, sûrement que mon esprit avait bloqué sur ce prénom que j’essayais par tous les moyens d’oublier, pour être heureux avec ma copine actuelle. N’écoutant que d’une oreille tout le blabla des hommes et femmes à blouse blanche, ce n’était que lorsqu’ils étaient sortis que je finissais par me tourner pour regarder Louison.. et je sais que ça ne lui plaira pas mais j’étais incapable de réfréner ce qui se passait en moi. Et je sentais dans les mots de ma petite amie qu’elle vivait mal tout ça, la présence de Camila ici, dans cet hôpital… pour moi. Mais j’y pouvais rien, rien du tout. Et tout ce que je pouvais faire, c’était la rassurer. « On est pas inséparable… » soufflais-je, sinon, on serait encore ensemble, n’est-ce pas ? Et elle m’avouait même l’avoir rencontré et j’osais espérer que ça n’avait pas trop fait d’étincelles pour le coup. Même si Louison prenait sur elle, elle pouvait péter à tout moment, je le savais. « Non » C’était sorti un peu tout seul mais non, je voulais rester avec elle pour l’instant, redoutant sûrement un peu trop le moment où Camila débarquerait et chamboulerait tout en moi. Bien sûr que je la verrai oui, mais… pas tout de suite. « Reste avec moi s’il te plait » Je me décalais même de l’autre côté du lit pour lui faire suffisamment de place pour qu’elle s’installe contre moi. « J’suis désolé… de tout ça » finissais-je par souffler doucement, calant ma tête contre elle.

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— Boston, 5 mai 2018

Trois jours. Trois jours de souffrance, à s’inquiéter pour un homme qui t’oubliera sûrement à la seconde où cette fille sournoise débarquera pour un moment en tête-à-tête. Les choix Louison, les choix n’ont jamais été ton fort. Alors bien entendu, quand la discussion se porte sur elle et sur son sang spécial qui lui a en quelque sorte sauvé la vie, tu te pétrifies. Sérieux, y en a des tonnes de poches de sang en réserve, de tous les groupes. Nan, fallait qu’elle joue à la super-héroïne. C’est acté, tu ne peux plus te la voir cette fille. Son numéro de peste dans la chambre t’a suffi, tu te demandes comment il fait pour l’aimer. En pesant tes mots, tu transmets ta jalousie que tu as camouflée ces longs derniers jours à ton petit-ami. Tu ne veux pas non plus l’accabler d’histoires de coeur quand le sien peine pour lui envoyer le sang qu’il faut au quatre coin de son corps. Nan. Tu veux qu’il soit heureux et être heureux, c’est l’avoir elle, pas toi. Tu lui demandes donc s’il veut que tu lui rapportes cette future princesse et il te sort un non-direct que tu apprécies, mais que tu préfères mettre sur le compte du respect. Pluton ne veut pas te blesser, t’as pigé. Tu t’exécutes sans un mot, grimpant sur le lit pour te réfugier à ses côtés. « Si tu veux… » lâches-tu dans un soupir, toujours aussi révoltée intérieurement par les heures qui vont succéder ce moment de tranquillité. Ouais, tu penses déjà à l’instant où tu profiteras qu’il soit endormi pour aller faire un brin de toilette et que la reine impitoyable volera ta place pour se l’accaparer. Tu l’as bien vu, c’est un démon ste meuf. Elle veut la main sur tout, tout conquérir, tout, en même temps. « Tu n’as pas à être désolé. Ce n’est pas ta faute si un imbécile a voulu se suicider contre la voiture dans laquelle tu étais. Tu es juste autant maudit que moi. » Tes doigts traversent sa chevelure ébouriffée pour y mettre un peu d’ordre. Tu regardes devant toi, l’esprit brouillé. Tu croyais que la route était libre, que tu allais pouvoir le rendre heureux, l’avoir rien que pour toi, ben non. Tous ces moments de bonheur à croquer la vie à pleine à dents sont brusquement balayés. Toutes ses heures en contact avec Camila t’ont fait pas mal cogiter, et cela ne cesse d’ailleurs de tourner dans ton cerveau « Il fallait bien que ça arrive, heureusement que ça tombe maintenant » sors-tu de nulle part en réponse à tes ruminations intérieures. Oui, fallait bien que tu te rendes compte que cette position n’est pas supportable et que rien n’est réglé pour eux. Elle ne sortira jamais de sa vie et si ça lui plaît d’être jeté et rattrapé, tant pis pour lui. Tu ne pourras jamais survivre à cette situation, t’es forte, mais purement humaine.

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— Boston, 5 mai 2018
Je me retrouvais dans une position assez délicate, entre mon ex et mon actuelle petite amie. La logique voudrait que je n'en ai rien à faire que Camila soit dans les parages. La vérité était toute autre. Mais qu'importe, je voulais profiter de la présence de Louison, la sentant alors tourmentée de bien des maux. Ces trois jours n'ont pas du être facile, je m'en doute bien, je pensais seulement pas qu'elle puisse avoir vécu l'enfer. Certes, Camila ne l'aimait pas, pour la simple et bonne raison qu'elle m'avait approché, qu'elle avait su attirer mon attention et que je développe des sentiments pour elle. Mais j'osais espérer qu'elle avait eu un sens de l'hospitalité exemplaire. Louison était ma petite amie et elle était fiancée à Abelard. Alors que les choses restent à leur place et qu'elle aussi par la même occasion. « Bien sûr que je veux » Et elle s'installait Louison, bien contre moi et je me délectais de sa présence, de son odeur, de ce tout qui me faisait du bien. En tout cas, je m'excusais, ne voulant pas qu'elle se sente elle responsable. C'était moi le fautif. J'avais pris ce Uber, qui avait décidé de prendre cette route et.. ouais, c'était arrivé. C'est la vie. Je me demande bien d'ailleurs si le chauffeur en question était encore en vie ou s'il se portait bien. Et le chauffard qui m'est rentré dedans... j'hésitais entre vouloir savoir ou rester dans l'ignorance. « Je t'ai dit que j'avais la poisse... c'est ça de naître un vendredi treize » Je tentais l'humour, en vain. La situation ne portait pas vraiment à ça malheureusement mais ça aurait pu être pire. J'aurais pu finir tétraplégique avec une paille en guise de seul élément m'apportant de la nourriture. J'aurais pu devenir presque comme Stephen Hawkins, paix à son âme, la maladie en moins, l'accident en plus. « De ? » que je demandais, les sourcils froncés, le regard posé sur elle. Mes doigts qui caressaient sa peau depuis tout à l'heure, continuaient sur un rythme un peu plus lent, dans l'attente d'une réponse de la part de la Mather. « Dis-moi ce qui te passe par la tête... Rumine pas, s'il te plait » Parce que Louison qui rumine, c'est une bombe qui explosera dans pas si longtemps et je voulais limiter les dégâts, le plus possible.

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— Boston, 5 mai 2018
Qu’il ne se rendorme plus. Il n’a pas intérêt à jouer à l’hiberné une fois de plus. Tu vas faire de ton possible pour qu’il aille mieux et tu passeras le relai à celle qui a planté ses griffes acérées dans son coeur. C’est ça la logique non ? Oui, tu as bien vu ses yeux s’illuminer quand les médecins ont prononcé son prénom. Malgré cette plaie qui s’ouvre dans ton coeur, tu tentes de te montrer à l’écoute et apaisante pour lui. Tu l’enlaces de tes bras à sa demande et le berces par les mouvements lents que produisent tes doigts sur son crâne. Tu tiens à lui, même si son jeu n’est pas si clair que ça. Tu te doutes qu’il soit encore paumé vis-à-vis de son ex, tu espérais seulement que la croix avait été tracée comme il faut. « Ouais… Tu n'as pas eu de chance » rajoutes-tu sans grande émotion. Tu arques un sourcil d’exaspération, infestée de pensées parasites auxquelles tu réponds maladroitement à voix haute. Merde, tu le croyais suffisamment shooté pour qu'il n'entende pas. C'est râpé. Ton esprit vagabond atterrit alors en catastrophe sur la chambre quand Pluton t’interpelle. « Tu dois t’en douter Pluton. Pas la peine de savoir lire et écrire pour savoir ce qu’il se passe dans ma tête. » tranches-tu froidement en soupirant. Il ne mérite pas ça, pas sur son lit avec son abdomen bandé comme un début de momification. « Je ne veux pas t’embêter avec des futilités pareilles, repose-toi. Oh, une petite chose, dois-je prévenir ta famille en Suède ? Ton frère et ta soeur ? » Durant ces trois jours, tu avais longuement hésité à les joindre, ne sachant pas si Pluton allait se réveiller dans la seconde et décider à ta place. Résultats des courses, tu n’avais rien fait, puisque tu ne les connaissais pas, pas comme l’autre qui avait sûrement pu avoir ce privilège.