Il n'était pas forcément inquiet Sullivan mais n'était pas non plus confiant. Disons que sa confiance en lui en prenait un coup en ce moment, déjà qu'il n'était pas forcément au top top déjà de base. Mais voilà, il faisait les efforts nécessaires pour se sentir mieux dans sa vie, sachant qu'il n'était pas très bien. Il avait lancé une conversation avec Meghan la veille, proposant qu'ils se retrouvent ce soir pour parler, se retrouver, avoir de nouveau cette connexion entre eux les poussant à être de nouveau eux deux contre le reste du monde. Bizarrement, il avait la sensation d'être mis en second plan puisqu'Elliot passait devant à chaque fois... Mais ouais, cette soirée leur serait forcément bénéfique à tous les deux, il le savait. Ayant quitté tôt, il a profité de ce répit pour ne pas aller travailler mais pour préparer la soirée avec sa chérie. Un tour au marché couvert pour récupérer les légumes et autres produits frais qui allaient avec leur alimentation. Rentrant chez eux, rangeant le vélo à sa place, il s'attelait à faire la cuisine le temps qu'elle rentre, en faisant une salade bien fraiche avec que des aliments bio et bons pour sa santé ainsi que celle du bébé.

Donc ce soir je passais la soirée avec Sullivan. Et quelque part j’avais hâte parce que je savais que ça allait nous faire du bien. J’avais bien senti à travers les messages qu’on avaient pu s’envoyer que ça n’allait pas de son côté. Il remettait trop de choses en question y compris son avenir. Et moi, je voulais le rassurer. Je voulais qu’il arrête de se mettre dans des états pareils parce que quand il n’allait pas bien, je n’allais pas bien. C’était aussi simple que ça. Alors ouais bien sur que les choses étaient difficiles, qu’on étaient sortis de notre zone de confort habituel et qu’a notre âge avoir des jumeaux était le genre de situation qui remettait tout en question mais, il était ma famille. Il était mon tout et je voulais pas qu’il puisse penser que d’une manière où d’une autre j’étais en train de m’éloigner de lui. C’était pas le cas, il avait toujours été ma priorité et il était hors de question que les choses changent parce que putain, je l’aimais. Il était le père de mes enfants, mon meilleur ami depuis treize ans, comment est-ce que les choses pouvaient en être autrement ? Alors ouais ce soir je voulais lui faire plaisir. J’avais pris le temps de me maquiller, j’étais passé au coiffeur et c’était le cœur un peu battant que j’arrivais devant la porte de notre appartement. Passant dans l’entrée je sentais l’odeur de ce qu’il était en train de cuisiner et à pas de loup, je me faufilais derriere lui passant mes bras autour de sa taille. « comment vas le plus parfait des hommes ? » que je demandais un sourire venant naître sur mon visage. Et ouais, pour moi, le but de cette soirée était avant tout de lui redonner confiance en nous.

Il voulait que tout soit parfait Sullivan, parce qu’il avait tendance à se mettre la barre haute. Disons qu’ils avaient eu une discussion par message et que certes, ça allait sûrement mieux mais rien n’était réglé pour autant. Il espérait simplement que ce soir ne partirait pas en dispute et qu’elle s’en aille se réfugier chez Elliot. Parce que oui, même s’il s’était excusé auprès de lui, même s’il avait fait part de ce qu’il ressentait à la femme qu’il aime, il n’arrive pas à s’empêcher de penser qu’il le remplaçait. Pour la partie “meilleur ami” tout du moins. Mais bref, il essayait de ne pas penser à tout ça, préférant alors s’occuper du repas qu’il préparait. Du cent pourcent vegan, aucun additif provenant d’un animal, de près ou de loin. Finissant de couper les carottes, qu’il rajoutait dans le saladier déjà presque rempli, il sentit les bras de sa fiancée s’enrouler autour de sa taille et il ne pouvait pas s’empêcher de sourire à ce genre si tendre et pourtant devenu rare entre eux. Tournant la tête pour la regarder, il embrassait le front de sa belle avant de lui répondre « Il va mieux. Et la plus parfaite des femmes ? » Il finissait par se tourner pour être face à elle et qu’importe le ventre qu’elle avait, il l’aimait telle qu’elle était et rien ni personne ne changerait ça, pas même elle. « Woaw… qu’est-ce que t’es belle.. T’as fait ça pour moi ? » qu’il finissait par demander, incapable de savoir si la réponse serait positive ou négative. Après tout, ça pouvait être pour elle-même, se revaloriser sachant qu’elle avait du mal à se trouver belle.

est-ce que j’allais y arriver ? je le souhaitais de tout mon être. parce que la conversation qu’on avait eu la veille, j’avais détesté. j’avais détesté sentir à quel point il était mal, à quel point il remettait tout en question et clairement, je ne voulais pas qu’il puisse ressentir des choses pareilles. j’en venais à me demander si c’était de ma faute. si c’était mon comportement qui le poussait dans ses retranchements. si c’était à cause de moi qu’il en venait à douter de la sorte. parce que je n’avais jamais voulu ça. je n’avais jamais voulu que les choses se dégradent au point qu’il puisse penser que j’étais en train de le remplacer. c’était pas ce que je faisais. « elle va bien. » que je répondais fermant les yeux au contact de ses lèvres sur ma peau. et concrètement, j’irais même encore mieux s’il me disait que tous ses doutes s’étaient envolés même si je me doutais que c’était loin d’être le cas. « je.. c’est vrai ? t’aimes bien ? » je tournais sur moi même le laissant admirer tous les efforts que j’avais pu faire avant de reprendre la parole. « j’voulais que tu me trouves jolie. » que tu me regardes comme avant. avec les yeux qui brillent comme si j’étais la plus belle sur cette planète. « qu’est-ce que tu prépares ? » je regardais le saladier posé devant de lui avec un petit sourire avant de lui voler un baiser. ouais, j’voulais qu’on aille mieux, vraiment. parce qu’il me manquait affreusement et que j’avais du mal à supporter rien que l’idée qu’on puisse s’éloigner de la sorte.

Attentionné, comme à son habitude, il avait pris soin de choisir tout ce que Meghan préférait, sans oublier bien sûr les quelques graines comme les pignons de pin qu'elle adorait. Et ouais, il savait que de cette façon, elle ne saurait pas résister au président Winthrop. Alors il s'appliquait, jusqu'à ce qu'il sente les bras de sa belle s'enrouler autour de lui. L'embrassant sur le front, il voulait juste passer la meilleure des soirées en sa compagnie, sachant que la veille il avait été avec Marla, la laissant seule. Il regrettait pas mais il n'avait pas voulu la rendre triste par cet acte. Mais qu'importe, elle était là, apprêtée comme jamais, chose qu'il remarquait presque immédiatement. « Tu l'es tout le temps à mes yeux » qu'il avouait tout de même, bien que l'attention le touchait particulièrement. Ça faisait longtemps qu'il ne l'avait pas vue ainsi et ça changeait, en bien. « C'est parce que tu veux me draguer, c'est ça ? » qu'il tentait en humour avant de sourire franchement à celle qu'il aimait. Mais oui, elle était magnifique à ses yeux et elle avait réussi son coup. Disons que pour l'étonner, elle l'avait étonné. D'ailleurs, continuant de préparer le repas, il lançait des coups d'oeil vers elle, le regard pleins d'étoiles. Il sentait que ça allait mieux, que tout ce qui la concernait n'était qu'une mauvaise passe. « Une sal- » Pas le temps de tout dire qu'elle lui volait un baiser, chose qu'il adorait tellement qu'il venait lâcher tous les ustensiles qu'il avait en main pour venir récupérer ses lèvres et prolonger le baiser. C'était finalement en posant son front contre le sien, l'embrassant de petits smacks, qu'il finissait alors sa phrase. « Une salade, ta préférée. Tu veux m'aider à la finir ? » Peut-être que faire un truc ensemble pourrait les aider également.

« c’est pas objectif » il ne pouvait pas me trouver jolie quand j’étais en pyjama, les cheveux sale et en train de bouder. j’veux dire.. c’était pas possible. mais sullivan, c’était typiquement le genre à toujours m’envoyer des compliments comme si j’étais un canon de beauté alors que c’était loin d’être le cas. « peut être bien » que je répliquais avec un petit sourire. j’veux dire, j’avais jamais été dans la séduction avec lui. peut être parce qu’il était amoureux de moi depuis tellement longtemps que je n’avais pas eu besoin de passer par cette case là pour l’avoir mais.. ouais, peut être qu’il serait temps que je sorte cette carte. « j’essaie de voir si j’arrive à te charmer ou pas » et ouais, ça me faisait du bien de le voir comme ça. de le voir me regarder comme si j’étais la huitième merveille du monde. parce que pour le coup, je me sentais désirée et j’avais tellement eu la sensation de ne plus l’être ces derniers temps que concrètement, ça faisait du bien à mon égo. bref, dans tous les cas je ne lui laissais pas le temps de répondre à ma question que je venais lui voler un baiser et l’instant d’après, c’était lui qui venait me le rendre de manière un peu plus prolongée. c’était bête de se rendre compte dans ce genre de moment que même ça on avait arrêté de le faire. s’embrasser, se toucher, essayer de se plaire. et j’aimais pas du tout la direction que notre relation avait prise parce que je savais que ça nous faisait de la peine à tous les deux. mon front contre le sien, j’inspirais lentement esquissant un sourire à sa proposition. « carrément » dans le fond, ce n’était rien d’autre qu’un petit truc simple mais dans notre cas, ça représentait beaucoup de chose. « dis moi ce que je dois faire » que je reprenais me décollant légèrement de lui. j’étais prête à recevoir toutes les instructions. « j’ai un cadeau pour toi d’ailleurs » que je posais, comme ça, en plein milieu de la conversation. parce que moi aussi j’ressentais le besoin de lui faire plaisir.

Peut-être que les choses avaient été trop vite, comme Sullivan était déjà amoureux d'elle, une des phases avait été éclipsée et.. ouais, Meghan faisait en sorte de la remettre dans le processus de leur couple, ce qui était certainement bénéfique, autant pour elle que pour lui. « J'ai jamais été aussi objectif » Elle était belle Meghan. Et belle était un faible mot. Pour Sullivan, elle restait la fille la plus belle qu'il connaisse, celle qui le marquait au fond de lui et qu'il ne pourrait jamais retirer de son esprit. « Tu peux toujours essayer... Mais il parait que c'est difficile de me conquérir, sauf peut-être ma copine » Parce que les filles avaient beau tenter de le charmer, il restait fidèle à celle qu'il aimait, et ne regardait aucunement les autres filles. Va savoir pourquoi, Meghan l'avait marqué au fer rouge et personne ne l'égalerait à ce niveau là. Et ouais, il la regardait avec des yeux, comme s'il allait la préserver comme ça pour le restant de sa vie. Sullivan était comme ça, il n'aimait pas les filles vulgaires ou qui ne cherchaient qu'à se faire remarquer en toute occasion. Et Meghan, elle était magnifique, d'une beauté naturelle qui était inégalable aux yeux du jeune canadien. D'où son regard pétillant à chaque fois qu'il posait ses yeux sur elle. Si elle lui avait volé un petit baiser, il venait finalement capturer de nouveau ses lèvres pour prolonger ce moment de retrouvailles. Non, il ne s'en lassait clairement pas. Puis elle acceptait sa proposition, ce qui le faisait sourire davantage. « Mh, j'ai fini les carottes, il faut encore faire la vinaigrette, rajouter les concombres... Mince, j'ai oublié de les faire dégorger » qu'il finissait par dire, se tapant le front de la paume de sa main avant d'être interpellé par ce qu'elle disait. « Un cadeau ? Pourquoi ? C'est quoi ? »

quand je le regardais sullivan, j’avais l’impression de trouver un sens à ma vie. de savoir pourquoi j’étais là et ce que je voulais faire. mais j’avais besoin qu’il soit à mes côtés pour ça. j’avais besoin qu’il soit présent dans ma vie et qu’on soit juste heureux lui et moi. est-ce que c’était si difficile que ça à comprendre ? « une chance que je sois la femme de ta vie alors » que je répondais d’un petit sourire. et j’aimais l’entendre dire ça. savoir que j’étais la seule vraiment capable de le conquérir. parce que dans tous les cas, j’avais pas envie de te partager avec qui que ce soit. j’avais pas envie de devoir regarder toutes les autres avec méfiance. d’avoir peur qu’un jour tu t’en ailles avec une autre que moi. j’voulais être le centre de ton monde au même point que tu étais le mien. « mon dieu, la recette est complètement foutu alors » que je répondais l’air taquin t’embêtant plus qu’autre chose. « parce que j’avais envie ? » est-ce que j’avais forcément besoin d’un motif pour t’offrir quoi que ce soit ? j’voulais juste.. te donner quelque chose, te faire sourire et j’avais aucune idée de si ça allait te plaire ou non mais ouais, dans le fond, je l’espérais. faisant demi-tour pour aller récupérer une boîte dans mon sac, je revenais vers toi avec un petit sourire te tendant alors le cadeau. « c’est pas grand chose hein ? » j’veux dire, après t’avoir offert un stage en basket, ça, ça pouvait sembler ridicule en fait. parce qu’en soit, ce n’était rien d’autre qu’une gourmette marqué de nos prénoms et de notre date de rencontrer - soit de mon emménagement à vancouver. limite kitch en fait. mais au moins, y aurait toujours un peu de moi avec toi.

« La meilleure chose qui me soit arrivé » Et il ne mentait pas Sullivan quand il disait ça. Parce que Dieu seul sait ce qu'il serait devenu si elle ne s'était pas précipitée dans sa vie, treize ans auparavant, quand il se faisait persécuter par les enfants de son école. Certainement pas l'homme qu'il est devenu, c'est sûr. Peut-être même pas amoureux, encore moins futur père de famille. Autant dire que oui, il se sentait chanceux de l'avoir à ses côtés, malgré tout ce qu'il pouvait ressentir de négatif vis à vis de lui-même. « J'ai envie de te conquérir aussi... à base de salades et de mots doux » Et d'attentions particulières, de gestes doux et tendres. A base également de regards et de sourires. Meghan lui apportait tellement qu'il avait du mal à vivre cet éloignement soudain, à cause du fait qu'elle n'acceptait pas son corps. Mais il prenait sur lui et espérait qu'elle allait rapidement revenir sur sa façon de voir les choses, parce qu'il la trouvait tout simplement sublime. « Je sais, je sais... tant pis, on improvisera et y'aura de l'eau » qu'il disait sourire en coin, préférant ne pas se mettre dans tous ses états à cause de concombres non dégorgés. Mais elle l'interpellait quand elle mentionnait un cadeau. Et Sullivan, il adorait les cadeaux alors c'était sa tête d'enfant qu'il retrouvait quand il voulait savoir ce qu'elle lui concoctait. « Mais j'ai rien pour toi... » Mis à part cette salade, pensait-il. Mais elle était déjà partie vers l'entrée pour aller fouiller dans son sac afin de récupérer une petite boite à bijou. Il avait déjà les yeux brillants, tant il était ému. Il attrapait alors la boite, l'ouvrant pour découvrir le bijou gravé en plein milieu. Relevant la tête vers Meghan, le sourire aux lèvres, il finissait par attraper la gourmette pour finalement découvrir la gravure, se souvenant parfaitement ce que ça signifiait. « C'est... c'est parfait » Posant la boite à côté de lui, il venait attraper le visage de Meghan de ses deux mains pour l'embrasser de tout l'amour qu'il ressentait pour elle. « Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ton amour... » finissait-il par se demander tout seul, son regard plongé dans celui qui était la femme de sa vie.

et ouais, j’sais pas, ça avait été un coup de tête. sur le moment, j’avais pris le bijou, je l’avais fait graver et je n’avais pas spécialement pensée au fait qu’effectivement, c’était un cadeau totalement niais. mais.. y avait trop d’éloignement entre nous et je voulais qu’on rectifie les choses alors ouais, j’essayais de me montrer attentionnée. de te prouver que t’étais toujours aussi important à mes yeux et qu’il n’y avait rien qui avait changé entre toi et moi en fait. « t’es conscient que me conquérir à base de salade y a un sacré double sens ? » que je répondais avec un sourire amusée. parce que ça pouvait être entendu comme un « t’inquiète meghan, je vais te sortir tellement de disquette que ça passera crème ». ouais, enfin dans le fond je savais que ce n’était pas du tout le cas mais te taquiner avait toujours été mon passe temps favori. « t’en fais pas, c’est parfait comme ça » t’avais déjà fait l’effort de nous préparer un repas alors concrètement, j’allais pas en plus râler pour un détail qui n’allait rien changer du tout. « et je veux rien échange » faire un cadeau c’était clairement pas pour attendre quoi que ce soit en retour. j’avais pas envie qu’il arrive le lendemain avec un présent alors que c’était pas du tout ce que j’attendais. moi, je voulais juste te faire plaisir. ni plus ni moins. t’avais pas besoin de me rendre quoi que ce soit. et ouais, j’aimais la réaction que t’avais. voir dans tes yeux que ça te faisait sincèrement plaisir. alors je te laissais encadrer mon visage et te rendait ton baiser avec douceur souriant contre tes lèvres à tes mots. « c’est plutôt moi qui devrait poser la question » caressant doucement ta joue, je venais mordiller ta lèvres inférieure avant de te donner un nouveau baiser. ouais, je t’aimais tellement en fait. tout avait peut être évolué trop vite entre nous mais je voyais plus une seule seconde de ma vie sans toi. un point c’est tout.