Peut-être que dans le fond, je ne m'aidais pas. Je n'étais pas du genre à vouloir trouver l'âme soeur, à m'inscrire sur des sites de rencontre disant que je cherchais quelque chose à long terme, quelque chose pour la vie. Non, j'étais plutôt du genre à me sauver des profils comme ça. Pour toute la vie, c'était trop tôt pour moi. Je voulais encore profiter de ma jeunesse, ne pas avoir de regret. Les responsabilités et tout ça, ça va venir bien assez vite sans qu'on se l'impose aussi jeune par nous-même. J'avais rien contre ceux qui ne pensaient pas comme moi. Chacun sa façon de penser, comme on dit. Mais je n'Étais pas encore prête à les suivre dans les convictions. Alejandro était inquiète que la demoiselle pour qui il commençait à avoir des sentiments ne soit courtisée par d'autres hommes aussi. C'était peut-être une raison du fait qu'ils y allaient doucement. "C'est toujours le prince charmant qui remporte la main de la princesse à la fin du conte." dis-je pour tauinermon ami qui se comparait à un chevalier. Je le voyais déjà arriver sur son cheval blanc pour conquérir le coeur de sa belle Harper. Tout ce qu'il y avait de plus romantique, tout ce dont chaque petite fille pouvait rêver en regardant les contes de fées à la télévision. "C'est peut-être parce qu'elle a peur qu'elle ne met pas de freins aux autres. Si elle a jamais rien eu de sérieux. ça doit l'effrayer." Moi, ça m'effraie et pourtant, j'ai déjà eu une relation sérieuse, une relation qui, je pensais, aurait pu durer toute la vie. Alejandro demanda par la suite si je serais l pour le soutenir si jamais elle lui brisait le coeur. Déposant ma main sur celle de l'espagnol dans un geste amical, je répondis: "Évidemment que je vais être là. Mon ami Jack Daniels et moi, on est toujours là pour ce genre de situation." Je rigolais un peu là-dessus mais oui, je serais là pour lui s'il en avait besoin.

Alejandro venait de faire une comparaison à un jeu d'échec, Savannah lui en sortait une sur les contes de fée. Il n'y avait que elle pour penser des trucs pareils. Le beau brun rit.

-Tu crois que j'ai des attributs de prince charmant?

N'empêche que pour le coup, le prince charmant livrait pas mal d'effort pour la séduire et la rendre heureuse la Harper. Plus qu'il ne l'a jamais fait pour une femme et pourtant, Alejandro, c'est un romantique. Pas au sens gnagna du terme, plutôt romantique à la 19e siècle. L'Espagnol esquissa un petit sourire. Les paroles de son amie faisait du sens.

-Tu as sans doute raison. Tu me conseilles donc la patience?

Pour l'instant, ce n'était qu'hypothèse, Alejandro ne savait pas si son amante avait d'autres amants. Il découvrira que oui, au moins un. Un de trop. À sa petite blague, la belle blonde mit sa main sur la sienne et le jeune homme rigola comme elle après, avant de poser son autre main sur la sienne.

-J'aurai besoin de toi, mais ton ami Jack, je suis moins sûr.

Les alcools forts, il n'aime pas trop, enfin, pas vraiment le whisky et le scotch par exemple. Harper, elle, en raffole. Tiens tiens, un point commun entre Savannah et elle.

-Assez parlé de moi et de mes affaires. Si tu finis ton verre, on paie et tu me fais visiter ton nouveau chez-toi?

Les gars comme Alejandro, oui, je les qualifiait de princes charmants. Pourquoi? "Si tu serais pas du type prince charmant et romantique, t'aurais fait comme tout les autres et t'aurais essayé de m'avoir." Je savais bien ce que les gars pensaient lorsqu'ils me rencontraient, que j'étais une fille facile. Peut-être avec certains, je l'avoue. Mais bon. Alejandro n'avait jamais eu ce genre de pensée envers moi. Du moins, s'il en avait eu, il ne m'en avait jamais fait part. Et c'était bien comme ça. J'aimais notre relation comme ça. Pas que l'espagnol n'était pas à mon goût. Il était bel homme mais ce qui nous unissait n'était pas un désir mais bien une amitié. D'ailleurs, en tant qu'amie, j'essayais de le conseiller du mieux que je le pouvait. Je comprenais la situation dans laquelle pouvait être la demoiselle t sa peur de s'engager mais comment la régler? Bonne question. Si j'avais la solution miracle, je l'appliquerais pour moi en premier. "Pas nécessairement du temps, Ça lui laisserait le temps d'en voir d'autres, si c'est son genre. Lui faire comprendre que t'es celui qui peut la rendre heureux." C'était un bon début, non? C'était probablement le mieux que je puisse faire. De toute façon, on ne s'attarda pas sur la question, ni au bar. Surtout que le jeune homme qui me faisait de l'oeil au départ continuait de me regarder du coin de l'oeil et ça commençait à m’énerver. Je termina mon verre d'un trait avant de me lever et de laisser de l'argent sur la table. "T'as raison. Allons-y." On quitta l'endroit et quelques coins de rue plus tard, nous y étions. Mon nouveau chez moi. "Laisses toi pas impressionner par l'extérieur. L'intérieur est encore mieux." rigolai-je avec fierté.

Avoir une fille. Ce mot le fit grimacer. Personnellement, il voit les filles, les femmes, comme ses égales, non comme des trophées ou autre. Il est un peu vieux jeu aussi l'Espagnol, il aime faire la cour, séduire et pas juste se jeter sur la fille comme si c'était un morceau de viande. Pas étonnant donc que Savannah le qualifie de romantique, de prince charmant.

-Je serais passé à côté d'une belle occasion de mieux te connaître, même si je ne doute pas qu'une nuit avec toi... ouf!

Il rigole, puis ajoute:

-Puis bon, faut bien un mec qui a de l'allure avec toi pour compenser les autres cons qui ont l'air de te courir après.

C'était dit un peu brutalement, mais pas tout à fait faux non plus. Suffisait de penser à l'autre mec de tout à l'heure, à qui Alejandro ne faisait pas confiance une seule seconde. Pas dans le sens de dangereux, non, mais sûrement que tout ce qu'il voulait, c'était tiré son coup.

La conversation dévie sur la nouvelle de l'heure: l'histoire amoureuse d'Alejandro. Source de bien des tracas et questionnements, mais ce n'était rien avant la tournure tragique va prendre cette histoire.

-Me concentrer sur ce que je peux faire et ne pas trop penser aux autres, cela a du sens.

Puis bon, un jour, Harper devra se décider. Assez parler de lui et de ses histoires de cœur pour ce soir, il ne voulait pas embêter Annah plus que nécessaire. Ils quittèrent donc vite fait le restaurant après avoir payé et rejoignait la demeure de la jeune femme.

-Ça promet. Hey bien, je te suis.

Même si ça pouvait en surprendre plusieurs, j’avais des amis avec qui je n’avais jamais couché, avec qui cette idée ne m’avait jamais traversé la tête. Et ce n’était pas plus mal comme ça. C’était agréable d’avoir des personnes de mon entourage, des gars, qui ne me prenait pas pour un morceau de viande ou comme un numéro. J’avais peut-être une réputation qui me suivait mais ce n’était pas tout ce que j’étais. J’étais d’ailleurs bien heureuse d’entendre mon ami dire que si les choses avaient été différentes entre nous, il n’aurait pas appris à me connaître comme il l’avait fait. Parce que beaucoup connaissait la fille qui veut s’amuser mais je n’étais pas que ça. Alejandro profita aussi de l’occasion pour dire qu’il n’était pas réellement d’accord avec le genre de fréquentation que je pouvais avoir. C’était adorable de le voir se soucier de qui je côtoyais comme ça. Je n’avais jamais eu de grand frère pour le faire. Alejandro avait récemment pris ce rôle auprès de moi. Tout comme j’avais entrepris de lui donner des conseils pour la fille qui avait en vue. Encore là, j'étais super pour donner des conseils aux autres et vraiment nulle pour les appliquer à ma vie. Mais bon, c'était pas le temps de penser à ça. Mon ami et moi avions quitté l'endroit où nous étions pour se rendre à mon appartement. Une fois devant, je passa ma carte dans la fente pour déverrouiller l’ouverture et ainsi se retrouver dans le hall d'entrée. D'ici, on avait accès à la piscine et au spa ainsi qu'à l’ascenseur pour de rendre dans chaque logement. Saluant le personnel de l'entrée, j'amena l'espagnole jusqu'à l'ascenseur où on grimpa avant de monter jusqu'au dernier étage. Oui, nous étions tout en haut. Ce qui nous permettait d'avoir accès au toit de l'immeuble en plus de notre balcon.  "Nous y voilà." dis-je quand les portes s’ouvrirent devant nous.  "C'est mon nouveau chez moi." L'entrée donnait directement dans le salon où on pouvait y trouver deux canapés, une table basse et la télévision au mur. Juste à droite,c'était la cuisine. Assez grande pour contenir un îlot au centre. C'est d'ailleurs sur cet îlot que nous mangions. Pas de table de cuisine. Les deux chaises qui entouraient le comptoir nous suffisait amplement.C'est pas comme si on était beaucoup par ici, du moins, pas pour les repas. Au fond, on pouvait apercevoir trois portes. Deux de celles-ci étaient nos chambres alors que celle du centre se trouvant au centre était la salle de bain. Grand bain tourbillon, douche en céramique. Rien n'y manquait. Le tout bien éclairé par de grandes fenêtres. Dans la cuisine, on y trouvait également la porte pour se rendre sur la balcon. De là, on avait une vue magnifique sur la ville.

Direction chez Savannah donc, qui déménagée depuis peu, allait lui montrer son nouveau chez soi. Après quelques minutes de marche où Alejandro parla avec Savannah de musique et de films, entre autre chose, ils arrivaient dans l'édifice qui abritait l'appartement de la jeune femme. Première étape, le hall et Savannah saluait au passage le personnel qui s'y trouvait.

-Ah, toi aussi tu as de la sécurité à l'entrée. Cela étonne souvent les gens.

Qui ne conçoive pas qu'il peut y avoir autant de gens qui travaillent dans un bloc à appartements quoi. Hey si! Petit passage dans l'ascenseur et hop, ils sont au sommet de la tour et la jeune femme lui parlait de cet accès au toit qu'elle avait.

-Oh, c'est bien ça.

Il l'enviait presque du coup. Enfin, ils entrent chez elle et la jeune femme lui fait visiter le tout. Salon, cuisine, pas de table ni dans la cuisine, ni ailleurs d'ailleurs?

-Tu n'as pas de table?

Au fond, un ilot, c'est suffisant. Petit passage rapide devant les chambres, mais c'est surtout la salle de bain que Savannah lui montre avec enthousiasme, sans doute très heureuse d'avoir une belle grande douche et un bain tourbillon.

-Woah, un bain tourbillon. Bah dis donc, c'est le grand luxe ici. Pas mal miss Dawson-Reed.

Et encore, il restait le balcon à voir. Ils s'y rendent et Alejandro profitait de l'air de dehors et s'approchait de la rampe pour bien profiter de la vue. Non, il n'a pas le vertige le moins du monde. Ils étaient plus haut qu'à son appartement, c'est clair.

-Ce n'est pas la vue sur la mer comme chez moi, mais on a une jolie vue sur Boston. C'est un petit bijou d'endroit que tu as entre les mains.

Qui doit coûter et valoir une petite fortune aussi.

On avait finalement pris la direction de mon logement après avoir terminé nos verres là où nous nous trouvions. On parla un peu en chemin et quand on arriva, je salua l'employé à l'entrée.  "Rien de trop beau pour nous." rigolai-je quand Alejandro parla se la sécurité. Violet faisait partie d'une famille importante, il était normal qu'elle ait droit à un minimum de sécurité. On ne savait jamais qui pouvait tomber sur la tête et vouloir du mal aux enfants de ceux qui avaient de l'argent. Bref, on monta ensuite dans l'ascenseur pour aller jusqu'au dernier étage où se trouvait le logement en question. Pendant que je faisais faire le tour à mon ami, celui-ci remarqua que nous n'avions pas de table dans la cuisine.  "Pas vraiment utile. On est juste deux et la plupart du temps, on mange à l'îlot. Ou sur le divan." Même si on habitait ensemble, on avait notre vie chacune de notre côté alors on attendait pas toujours l'autre pour manger. Quand on continua, on passa par la salle de bain et Alejandro s'émerveilla devant le bain tourbillon.  "J'te jure, c'est le paradis ici. Si j'aimais pas autant voir du monde, je m'enfermerais ici et je ne sortirais plus jamais." Il y avait de quoi m'occuper, de quoi être bien dans l'immeuble sans avoir à sortir. Livraison de repas de restaurant et le tour était jouer. Mais bon, je serais incapable de me passer de compagnie pendant aussi longtemps.  "Une vue sur la mer. Ça doit être quelque chose chez toi aussi. Allez, viens. J'te montre la piscine." Je raccompagna Alejandro jusqu'à l'ascenseur et on retourna au premier étage. Après avoir traverser une porte, on se retrouva dans la piscine.  "Assez grande pour faire tes longueurs?"    

Alejandro eut un sourire. Que son amie se gâte un peu était une bonne chose. Faut bien de temps en temps!

-Bien d'accord señorita.

Alejandro s'interrogea, une fois dans l'appartement, sur le fait que son amie n'avait pas de table pour dîner. Le beau brun a bien un petit côté européen, limite traditionnel parfois. Personnellement, il ne se passerait pas d'une table.

-D'accord. Après, ce n'est pas difficile de se trouver une table.

La petite visite se poursuit et impossible pour le beau brun de ne pas se mettre à rire à la remarque de la belle blonde.

-Tu me laisserais te rendre visite quand même?

Renchérit-il, toujours amusé. Direction ensuite la piscine et n'en fallait pas plus pour qu'Alejandro marche d'un pas accéléré. C'est clair que dans une autre vie, il a sans doute été un poisson vu son amour pour l'eau, la mer. Son amie sait sûrement qu'au collège, il était dans l'équipe de natation et qu'aujourd'hui, l'Espagnol, en plus de nager à la piscine, est un grand amateur de surf, de voile et tout ce qui relève de la mer.

-Oh mais oui! Une prochaine fois, je viendrai avec mes affaires et j'en ferai quelques unes.

Comme ils avaient échangé un peu plus tôt et que Savannah s'imaginait déjà en train de lire sur un transat, tranquille, tout en le regardant faire ses longueurs. Une prochaine fois, certainement!

-Il commence à se faire tard, je ferais mieux d'y aller. L'Espagnol t'a assez embêté.

Ajoute le beau brun en rigolant. Se connaissant, il peut vite devenir pot de colle si on ne le pousse pas gentiment vers la sortie.

La petite visite que je faisais faire à Anlejandro était la première que je faisais à quiconque. En même temps, ça ne faisait que quelques jours qu'on était installé, Violet et moi. Bon, elle avant moi étant donné que c'est elle qui avait acheté le bloc et qui m'avait invité à venir vivre avec elle. Je me plaisais vraiment dans l'appart et je le fis savoir à mon ami disant que je ne sortirais lus jamais d'ici.  "Ouais, si t'amènes de la glace, je veux bien te laisser entrer." rigolai-je avant qu'on se dirige vers la piscine. C'est en sortant de l'ascenseur que je montra la bassin à l'espagnol lui demandant s'il pouvait y faire ses longueur. Ce dernier semblait déjà ravi et prévoyait ramener ses effets pour la prochaine fois. J'avais bien hâte d'aller un faire une petite trempette pour ma part aussi. Je n'avais même pas pris le temps de la faire encore.  "Tu peux venir quand tu veux. T'as qu'à me texter et j'vais t'ouvrir." À quoi ça servait d'avoir un si bel endroit si on ne pouvait pas en faire profiter ses amis. Puis, Alejandro avoua qu'il commençait à se faire tard et qu'il ferait mieux d'y aller. Il avait sans doute raison. Je ne savais pas l'heure qu'il était mais je commençais à avoir hâte de rejoindre mon lit. Je raccompagna donc mon ami jusqu'à l'entrée avant de lui dire au revoir et de retourner dans mon logement.