Hier, j'étais à Cambridge, seule avec mon grand frère et aujourd'hui, je me retrouvais avec ma meilleure amie, sa famille et les frères Rowan. C'était tout aussi plaisant que déstabilisant. J'étais arrivée ici pour repartir à zéro suite aux incidents liés à La Nouvelle-Orléans et finalement, j'avais l'impression que mon passé ne pouvait pas vraiment me quitter, que je devais faire avec. Et, d'un autre côté, je me rendais compte, maintenant que l'on s'était revu, que je ne pouvais pas vivre sans ma meilleure amie. Je n'imaginais pas vivre ma vie sans l'avoir à mes côtés et je me sentais comblée désormais. Avec elle, j'allais donc revoir son frère et sa sœur, des amis eux aussi. D'ailleurs, j'étais chez eux, bien que je sois seule à cet instant. Vega se trouvait dans sa salle de bain, prenant sa douche et se préparant pour faire la tournée des bars pendants que je squattais son canapé pour regarder la télé. Le temps qu'elle se bouge, on allait jamais réussir à décoller. Je lâchais un soupir juste en y pensant et avant même que je puisse aller au bout de ma réflexion, j'étais revenue à la réalité en entendant la porte d'entrée s'ouvrir, puis se refermer. Un sourire apparait sur mes lèvres en voyant Zeno apparaitre dans le salon. Pas de réaction parce que j'attendais la sienne avec un sourire amusé aux lèvres.

@Zeno Avgeropoulos

Il n’y a pas que des avantages ou des inconvénients à déménager du jour au lendemain dans une nouvelle ville à plus de 2500 km de tout ce qu’on connait. En fait, j’crois que c’est plutôt un mélange des deux, pas toujours équilibré, mais avec lequel on apprend à vivre. Puis, la transition cette fois est certainement moins brutale que lorsqu’on a dû quitter notre pays pour venir nous installer aux États-Unis. Alors même si j’suis heureux d’avoir laissé derrière moi ce boulot de merde et cette folle de petite amie, j’me retrouve tout de même loin de mes potes avec pour seule compagnie mes petites sœurs, des voisins que j’déteste et beaucoup, beaucoup de temps libre. Je reviens tout juste de trainer en ville quand j’entre dans l’appartement sans m’attendre à tomber sur toi. En fait, je ne te remarque même pas tout de suite, retirant ma veste après avoir balancé mes clés sur la table. Je traverse la cuisine, ouvre le frigo pour me prendre une bière et c’est en le refermant que je te vois enfin. « Putain Madd! Tu veux m’faire mourir? » que je sursaute en ouvrant grand les yeux, ma bière en suspend devant ma bouche.

J'étais épatée. Zeno entrait chez lui en toute décontraction, enlevant sa veste, se mettant à son aise et allant à son frigo sans même comprendre que j'étais assise sur son canapé. J'veux dire. Ça serait un cambrioleur, ça serait la même chose. Alors surtout, je ne disais rien, le regardant faire sa petite vie d'un air amusé jusqu'à ce qu'il me regarde enfin. « Putain Madd! Tu veux m’faire mourir? » Mon visage prend aussitôt les traits du sien, ne m'attendant pas du tout à le faire sursauter. « Je pensais quand même que tu allais voir qu'il y avait quelqu'un dans ton canapé... » que je disais en levant mon index. Une masse de cheveux blond ça ne se loupe pas tout de même. « Et je pensais voir un sourire aussi, mais je vais me contenter des yeux écarquillés et du petit cri de surprise que tu as poussé. » Je me moquais de lui, c'était de bonne guerre entre nous. Je me levais finalement sans trop savoir comment me comporter, je préférais largement laisser les gens agir plutôt que de prendre les devants.

« Je pensais quand même que tu allais voir qu'il y avait quelqu'un dans ton canapé... » Sur ces paroles, je me mets à rire comme un crétin. « Eh bah, en fait, j’ai tellement l’habitude d’y voir traiter Vega ou Saphir que j’ai pas fait gaffe. » Sauf que ouais, vu tes cheveux pratiquement blanc, j’aurais peut-être du tilter avant. Je cligne rapidement des yeux, attend, depuis quand t’es blonde? « Et je pensais voir un sourire aussi, mais je vais me contenter des yeux écarquillés et du petit cri de surprise que tu as poussé. » Je me passe une main sur la nuque et secoue la tête en buvant une gorgée de ma bière. « Désolé, on recommence? » Tu te lèves et je fais un pas vers toi, invariablement attiré par toi comme à un aimant. « Salut Madd, depuis quand t’es blonde mh? »

Au moins, je l'amuse toujours autant. Faut dire qu'il fallait le faire pour ne pas remarquer la présence de quelqu'un. Puis, j'étais pas la plus discrète non plus, j'étais plus proche de l'ours que de la souris dans ce genre de situation. « Eh bah, en fait, j’ai tellement l’habitude d’y voir traiter Vega ou Saphir que j’ai pas fait gaffe. » Je ris. C'était compréhensible en fait. Même si je ne ressemblais pas vraiment à ses sœurs, faut l'avouer. Mais, ouais, je comprenais qu'il n'ait pas fait attention. Je me levais pour m'approcher de lui, me moquant encore un peu parce que c'était trop tentant. « Désolé, on recommence? » Je fronce les sourcils, intriguée mais amusée en même temps. « Salut Madd, depuis quand t’es blonde mh? » Il s'approche et je quitte son regard pour regarder l'une de mes mèches en haussant les épaules. « Depuis que j'ai pu mon père sur le dos » Parce que jamais j'aurais eu le droit de sortir de l'ordinaire.

« Depuis que j'ai pu mon père sur le dos » Je fais un pas de plus dans ta direction en hochant lentement la tête, attrapant une mèche de tes cheveux une fois que je suis suffisamment près pour le faire. « Eh bah… ça t’fais bien. » Je joue un peu avec la mèche avant de la relâcher, me retenant bien pour ne pas caresser ta joue au passage. Chill Zeno, elle sait pas Madd que tu la trouves mignonne depuis genre 10 ans. Je me racle la gorge et tente d’avoir l’air le plus décontracté possible. « J’imagine que t’es venu voir Vega? » Et à en croire par la douche qui fonctionne, elle t’a abandonné pendant qu’elle se faisait une beauté.

Zeno s'approche encore un peu. Il était bizarre. Enfin, l'atmosphère était bizarre d'un coup. Il attrapait l'une de mes mèches pour l'enrouler autour de son doigt et je suivais son mouvement du regard avant de relever les yeux vers lui. « Eh bah… ça l’fais bien. » Je souris avant de froncer un peu les sourcils. « Merci » Bizarrement, c'est le genre de comportement qui avait tendance à me calmer. D'ordinaire excitée, j'étais stoïque, ne bougeant plus du tout. Je me réveille quand il se racle la gorge et j'hausse les sourcils en glissant mes mains dans les poches arrière de mon jean. « J’imagine que t’es venu voir Vega? » - « Elle se prépare et on sort » Et elle était toujours en train de prendre sa douche en fait. « J'pense que dans 40 minutes, elle est toujours pas sortie.. » Et je lâchais un soupir avant de m'étirer, d'où le fait que j'étais dans le canapé.

« Merci » Ouais, c’est bon, ton expression me le confirme, j’agis bizarrement. Enfin, trop bizarrement pour le frère de ta meilleure amie. Alors j’me racle la gorge et j’essaie d’avoir l’air normal, détaché. Pourquoi je ne t’ai encore jamais rien avoué, j’en sais rien. Mais c’est comme ça, alors j’dois vivre avec. « Elle se prépare et on sort » J’hoche à nouveau la tête et regarde l’heure sur ma montre. « J'pense que dans 40 minutes, elle est toujours pas sortie.. » Je ris un peu et roule des yeux dramatiquement. « J’allais justement le dire. Heureusement que j’ai déjà pris la mienne ce matin de douche parce que j’aurais le cul gelé là-dedans après elle. » Je secoue la tête. « Elle oublie parfois qu’on est trois… ou alors elle s’en fou! » Je lève ma bière entre nous deux et la désigne du doigt de la main opposée. « T’en veux une? »

Je ne vais pas mentir, la situation virait à l'étrange. Zeno était bizarre. Il touchait mes cheveux, jouait avec ma mèche comme si nous avions toujours eu une proximité comme celle-ci. Sauf que ce n'était pas le cas. Nous étions amis, des amis proches même. Il m'avait défendu à des moments où j'avais besoin de quelqu'un. Mais là, c'était encore différent. Il se racle la gorge et se décale pour me parler de Vega. Cette dernière est dans la salle de bain, et clairement, elle en avait pour un moment. « J’allais justement le dire. Heureusement que j’ai déjà pris la mienne ce matin de douche parce que j’aurais le cul gelé là-dedans après elle. » Je ne pouvais m'empêcher de rire. J'aimerais être une petite souris et voir comment tout ce déroule pour eux. Ça devait être drôle en fait. « Elle oublie parfois qu’on est trois… ou alors elle s’en fou! » Une petite moue le temps de la réflexion. « Oh, elle s'en fout peut-être » Et je souriais. Si je pouvais mettre ma meilleure amie dans l'embarra, c'était cadeau. Zeno me montrait finalement sa bière pour m'en proposer une et j'haussais les épaules l'air de rien. « Ouais, je veux bien » Je le laissais me servir et je revenais à l'attaque avec mes questions et ma curiosité. « Ta petite amie aussi elle est dans le coin ? » Ou bien il était venu seul.

« Oh, elle s'en fout peut-être » J’hoche la tête d’un air entendu. « Ouais, c’est c’que j’crois aussi. » Je t’adore Vega et si tu peux nous entendre, alors j’espère que tu prends tout ça avec un grain de sel parce qu’en dehors de papa et maman, il n’y a probablement personne au monde qui t’aime plus que Madd ici présente et moi. Bref, j’te propose une bière que tu finis par accepter d’un haussement d’épaule. « Ouais, je veux bien » Je retourne donc vers le réfrigérateur, y attrape une autre bière, la décapsule et te la tend. Puisque tu dois attendre, autant le faire avec une bonne petite froide! « Ta petite amie aussi elle est dans le coin ? » J’avale ma gorgée de travers et toussote un peu en baissant rapidement les yeux sur toi. « Ma..? » Cerveau, c’est le moment ou jamais de fonctionner. « Oh, Courtney. Mh, non, elle est restée en Nouvelle-Orléans. » Et elle pourrait bien crever, j’m’en ferais pas d’avantage à son sujet. Depuis un an maintenant elle me pourri la vie alors ces deux semaines qui se sont écoulée depuis notre arrivée? Eh bien ce sont les premières depuis longtemps où je me sens enfin libre. « Et toi? Tu t’es fait un mec ici à Boston? » Je pose innocemment la question, marchant vers le salon où je me laisse tomber sur le canapé.