La journée se déroulait sans encombre et j'étais ravie de voir Austin si heureux. Il travaillait dur, autant à Harvard que dans son travail, alors avoir une après-midi détente me semblait une excellente idée pour son anniversaire. Je pouffais de rire aux propos qu'il employait envers notre conducteur qui ne semblait pas apprécier. Dur dur d'avoir de l'humour ces temps-ci, les gens semblent toujours à cran. Arrivés sur le lieu de notre prochaine activité, nous descendions de la voiture alors que mon petit ami se hâtait d'aller faire le tour des différentes voitures présentées. Autant dire qu'il y en avait un large choix et que j'étais impressionnée par le design de certaines.. comme par exemple celle qu'il avait choisi. Je n'osais même pas demander jusqu'à combien de kilomètres heures elle allait tant j'étais scotchée. Le professionnel vint tout nous expliquer et je voyais qu'Austin prenait sur lui pour écouter les instructions. Je préférai éviter les accidents, en particulier parce que si nous nous en sortions, il faudrait rembourser la voiture et ce n'était pas dans notre budget. Le professionnel nous donnait un casque à chacun pour éviter les coups lors des secousses possibles sur le circuit et nous prévenait qu'il montait avec nous. Ne pas être à côté d'Austin ne me dérangeait pas du tout, j'étais rassurée qu'un pro soit à ses côtés au cas où il venait à y avoir un problème.

Même si ça faisait un peu « moniteur d'auto-école » dans la voiture pour procéder aux réglages et dernières informations, ça calmait mes petites angoisses. Bien attachée, je laissais Austin mettre la voiture sur la piste et se concentrer pour lancer progressivement la magnifique voiture qu'il avait choisi. J'espérais ne pas être trop bougé dans tous les sens et j'étais ravie que ma grossesse soit terminée pour vivre ce moment avec lui. Casque sur la tête, j'attendais impatiemment, avec un peu de retenu tout de même car je savais que ce n'était pas sans danger. Néanmoins, depuis notre rencontre, Austin avait toujours fait attention à ce qu'il ne m'arrive rien et il y était toujours arrivé. Un prince charmant à sa manière qui avait repris son statut de petit ami dans ma vie et qu'est-ce que j'en étais heureuse. Pouvoir arrêter de me prendre la tête sur notre relation floue me permettait de vivre pleinement et de profiter de chaque moment en sa compagnie, ainsi qu'en celle de nos enfants. Oui, cette année 2018 était pleine de merveilleuses surprises.

J'avais confiance pour conduire la voiture. J'ai beau avoir appris à conduire illégalement au tout début avant que ma mère me paye le permis, j'ai toujours pris soin de respecter le code de la route et de ne mettre en danger ni ma vie, ni celle des autres. Certes, parfois j'y vais un peu trop franco sur la pédale d'accélération, mais c'est surtout qu'en cas d'extrême urgence ou bien pour frimer. Autant dire qu'avec Madisson dans le véhicule, je ne risquais pas de franchir la ligne de non retour.

J'attendais le signale du conducteur avant d'enclencher le moteur. Cela n'avait rien avoir avec ma Range Rover. Je comprenais mieux l'utilité des casques pour éviter de se prendre tout pleins de coup à droite à gauche. Un virage par-ci, un virage par-là, tout en restant prudent à le fois, je n'étais pas un conducteur de formule un. J'aurais pu roulé comme cela durant des heures, car j'adore conduire, mais il était de passer aux choses sérieuses et là, c'était au pro de prendre le volant afin de nous en faire voir de toutes les couleurs et mon dieu, c'était juste géniale ! Madisson et moi s'agrippions tout de même par réflexe, un mélange de cris et de rire. Cela faisait bien longtemps qu'on ne s'était pas autant amusé. ça faisait un bien fou de se retrouver réellement.

La conduite d'Austin ne m'avait jamais réellement alarmé. Je savais qu'il pouvait y aller un peu fort sur l'accélérateur, mais sans prendre de risques. Une conduite sportive, un peu nerveuse, mais pas dangereuse. Il y a peut-être deux fois, récemment, où il avait pris des risques : quand j'étais à l'hôpital l'an passé avant d'apprendre que j'étais enceinte, le soir du bal, et pour l'accouchement. Je n'osais pas imaginer si j'avais été dans la voiture, entrain de perdre les eaux.. En tout cas, cet après-midi, c'était juste du pur plaisir et je voyais que mon petit ami avait hâte de s'amuser avec une voiture aussi magnifique. Dans le rétroviseur, une fois lancée à vive allure, je le voyais concentré et prendre son pied en roulant aussi vite, tournant et retournant avec aisance. Il m'épatait même, je dois l'avouer. Le pro ne semblait même pas avoir besoin d'intervenir, ce qui me rendait très fier de lui, pour le coup. Notre activité précédente et celle-ci étaient filmées afin de garder ces souvenirs pour les montrer plus tard à nos enfants. Ils nous prendraient peut-être pour des fois, mais je pense que ça les fera bien rire de voir leurs parents de cette manière.

Ce fut au tour du pro de nous faire monter l'adrénaline et autant dire que je ne m'étais jamais autant cramponnée dans une voiture de toute ma vie. Accrochée à la voiture, j'espérais ne pas broyer la main d'Austin de l'autre, criant et riant avec lui, bougeant dans tous les sens sous l'effet de la vitesse. Le rythme de la voiture se calmait peu à peu et mon cœur aussi avant de s'immobiliser. Nous pouvions sortir de la voiture et mes jambes tremblaient encore sous le coup de cette activité. À peine hors du véhicule, je me tenais à mon copain en attendant que mon corps se calme après tant d'émotions. « Heureusement que tu ne conduis pas comme ça avec ta voiture.. » pouffais-je doucement en souriant. Je vins poser un léger baiser à la commissure de ses lèvres. « ..même si ça te rend encore plus sexy » lui murmurais-je à creux de l'oreille avec un sourire malicieux. En même temps, il l'est toujours mais là.. J'étais toute retournée (a)

Je n'avais pas pu m'empêcher de rire. Faut dire que Madisson est un grand sketch à elle toute seule lorsqu'elle à peur, mais c'est ce qui fait son charme -bon, pas que- Nos coeurs reprirent un rythme de battement régulier, alors qu'on descendait tout deux du véhicule, un peu serein de retrouver la terre ferme. Nous avons fait les airs, la terre, il ne manque plus que l'eau et le feu j'ai envie de dire pour pouvoir faire tous les éléments de dame nature.

Face à ma petite amie, je lui souriais en accueillant tendrement ses lèvres. "Je suis un conducteur prudent, qu'est-ce que tu crois" Bon, ça n'a pas toujours été le cas, mais depuis que j'ai officiellement mon permis, je refusais de perdre le moindre point dessus. Je savais ô combien ma mère c'était serré la ceinture pour me l'offrir et se serait lui faire déshonneur que de mal conduire. D'autant plus que maintenant, si je venais à mourir dans un accident de voiture, elle m'attend de pieds ferment là haut pour me tuer une seconde fois. Elle aurait toute les raisons de le faire, ne serait-ce que pour avoir été assez imprudent pour laisser toute ma famille derrière moi. "Je ne peux pas être encore plus sexy, ça dépasserait le stade de la perfection là" je levais les yeux au ciel en souriant. Oui, mes chevilles vont bien.

Les ascenseurs émotionnels, je connaissais ça par cœur, mais une immense dose d’adrénaline entre la conduite d'Austin et celle du pro, j'avais l'impression que j'allais mourir sur-le-champ. Hors de la voiture, je respirais comme je le pouvais en faisant remarquer à mon petit ami que j'étais rassurée qu'il ne roule pas comme le professionnel. « Je suis fière de toi » dis-je tendrement après l'avoir embrassé. C'était tellement vrai et depuis un moment. Certes, ça n'a jamais été simple entre nous, mais il avait grandi – à son rythme – et il avait mûri. Forcément, en ayant presque toujours été l'un à côté de l'autre, j'avais vu son évolution et aujourd'hui, j'étais heureuse de pouvoir être sa petite amie. Je pouffais de rire à sa remarque. « Tu te la pètes grave là » riais-je avant de remercier le pro et de repartir – après avoir laisser Austin dire au revoir à sa femme aka la voiture de ses rêves. « Si tu veux revenir, ils font des abonnements ou des conduites spécifiques sur verglas et tout ça » proposais-je tranquillement, imaginant très bien lui offrir quelque chose dans le genre pour Noël prochain. Pas que ça, évidemment, mais ça pourrait en faire parti.

Retournant dans le Uber, j'étais assez fatiguée, mais je n'avais pas envie de passer à côté de la suite du programme que j'avais préparé. Ce n'était plus grand-chose car cela se résumait à aller manger et rentrer chez nous.. avec une petite surprise à la clé. Pour le dîner, j'avais opté pour quelque chose d'assez simple. Je connaissais Austin assez pour savoir qu'un restaurant où il fallait être en costume cravate, ce n'était pas son truc – on garde ça pour la demande en mariage (a). Je n'avais pas grandement envie d'aller au McDo car bon, ça reste son anniversaire donc je voulais quelque chose de sympa quand même. J'avais donc opté pour un restaurant portugais, histoire d'être en lien avec lui et ses origines. Descendant de la voiture, je l'attendais pour entrer dans l'enceinte du bâtiment et de nous annoncer. Autant dire qu'en plus d'être fatiguée, toutes ces émotions m'avaient grandement creusé l'appétit et j'avais hâte de pouvoir me poser avec lui pour manger et pour discuter un peu.

Je ne cessais de sourire, content de notre petite journée conçu rien que pour mon anniversaire. Je devrais fêter mes non-anniversaire aussi, comme ça se serait la fête tous les jours ! Bon, pas sûr que Madisson soit de ce point de vue là, mais j'aime quand ma petite femme me fait des petites intentions ainsi et tout, qu'elle s'occupe de moi et qu'elle me prouve encore par mille et une façon qu'elle est la personne qui me connait le mieux. Comment j'ai pu un jour, vouloir allez voir ailleurs alors que mon âme soeur se trouve sous mes yeux depuis des années.

Arrivé devant notre prochaine destination, je regardais l'enceinte de l'établissement avant de me tourner vers elle. "Portugais ? Trop la classe !" J'ai tendance à oublier d'où je viens du fait que je parlais cette langue essentiellement à la maison avec ma mère, car Madisson ne comprend pas le portugais, mais je comptais le lui apprendre en même temps que nos enfant. Oui, nos enfants seront OBLIGE de connaître la langue de leur père. ça va, ce n'est pas la pière langue du monde non plus. Je descendais de la voiture. "Tu ne vas pas me faire une demande en mariage" disais-je choqué avec beaucoup d'humour dans mes propos avant de passer le pas de la porte. "Olá, nós temos uma reserva para dois por favor" annonçais en souriant au vendeur, alors qu'il nous indiquait notre table fraichement réservée et mise de côté. "obrigado" Je tirais la chaise de Madisson pour qu'elle prenne place tel un gentleman. Ha, l'époque où j'étais un véritable gentleman juste dans l'unique but de draguer le maximum de fille. L'ancienne époque. "Nos bébés apprendrons cette langue, jte le dis de suite" disais-je en souriant.

Le voir rire et sourire était mon plus beau cadeau de la journée. Certes, ce n'était pas mon anniversaire, mais ça comptait à mes yeux de le voir si heureux. En tout cas, j'étais ravie de passer autant de temps avec lui, un peu sans les enfants pour se retrouver un peu tous les deux. Je pense que c'est important dans un couple, dans une famille même, de pouvoir passer du temps juste avec la personne que l'on aime, une fois de temps en temps. J'aime mes enfants à la folie et je serais prête à donner ma vie pour eux, mais il est vrai que mon amour pour Austin avait traversé mille et une situations alors c'était très fort. Lui rappeler ses origines me semblait être important. Je savais que ça pourrait l'attrister un peu – chose qu'il ne me montrera pas – car sa mère ne pourrait être là cette année pour son anniversaire, mais.. C'était important. Elle serait toujours présente dans mes souvenirs et dans mon petit cœur. C'était comme une deuxième maman et elle me manque, beaucoup. J'aurais aimé qu'Athéna et Achille puissent la rencontrer. Elle aurait fait une grand-mère formidable.

Sa remarque sur le mariage me surprenait un peu. Certes, c'était pour rire, et tout ça mais.. Je me retenais de lui répondre que j'attendrais que lui le fasse. Ce serait une réponse trop.. trop. « Mince.. tu as trouvé la bague dans mes sous-vêtements ? » riais-je doucement en sachant bien qu'il riait. Autant s'amuser un peu. De toute façon, nous venions de nous remettre ensemble, alors ce n'était pas d'actualité. Même s'il y avait les bébés, ça ne nous obligeait pas à nous marier. Ce n'était pas une excuse. Entrant dans le restaurant, je regardais Austin, sans rien comprendre. Il fallait qu'il me donne des cours rapidement, j'avais l'air d'une idiote à côté de lui. Son côté gentleman me fit sourire de plus belle. « Merci » soufflais-je dans un français timide mais clair et correctement prononcé.

Apprendre le portugais ? Bien sûr que j'étais partante pour nos enfants, c'était toujours bien de connaître différentes langues. « Sans soucis, après tout, c'est leur héritage » dis-je doucement avant que le serveur ne vienne nous donner les menus. Je n'y connaissais pas des masses en nourriture portugaise. « Tu me conseilles quoi ? » Je levais les yeux vers lui en souriant. Je voyais deux-trois trucs intéressants dont une soupe. Certes, il faisait beau, mais j'étais curieuse et j'avais un très bon appétit alors je comptais me lâcher. Et puis, vu que c'est l'anniversaire de l'homme que j'aime, c'est moi qui régale. Autant se faire plaisir avant de retourner aux petits pots bébé de nos deux adorables monstres qui, je l'espérais, se comportaient correctement en notre absence.

Entre nous, on savait qu'on pouvait rire de ce genre de situation tel que le mariage. Je n'étais vraiment pas le genre de personne à m'engager de la sorte et même si j'aime Madisson, je n'ai pas besoin de trois mille papiers administrative pour le lui prouver. A la limite, tout ce que je pourrais faire serait une promesse à vie de rester avec elle, une petite soirée ou autre, mais on oublie tout ce qui est religieux et tout le bordel. D'autant plus qu'entre Dieu et moi, il y a quelques conflits. Les aléas de la vie, que voulez vous. Tout le monde croit en lui et pourtant, il a beau être parfait, c'est la merde sur terre, so soit c'est un sadique, soit il existe pas. Je pencherais pour la seconde option.

J'esquivais un petit sourire. "Il n'y a pas que ça que j'ai trouvé dans ce fameux tiroir" Moi, faire le tiroir à sous-vêtements de Madisson ? Jamais ! Bon, j'avoue, c'était très régulier durant notre adolescence, mais c'est parce que j'étais curieux et bon, je savais à quel point elle était gênée quand je faisais ça et entre nous, elle est à croquer quand elle devient rouge comme une pivoine (a)

Je regardais le menu en réfléchissant ce que je pouvais bien choisir. "En même temps, si Achille veut réussir à séduire une femme aussi belle que sa mère, le portugais c'est imparable pour flirter" je levais les yeux au ciel en souriant. "On prendra deux Cataplana aux fruits de mer s'il vous plaît" Je refermais le menu pour le lui donner. Nous verrons le dessert après. "Et on prendra une carafe d'eau" On va être raisonnable. "Bah quoi, je bois de l'eau parfois" dis-je en riant. C'est vrai qu'elle n'a pas du me voir souvent boire de l'eau, mais essayons de ne pas trop faire l'alcoolique devant elle (a)

Qu'Austin ne veuille pas se marier n'est pas une surprise. J'en suis consciente depuis un long moment et je sais qu'il n est pas près de changer d'avis.. et je ne lui forcerais pas la main. Je suis déjà tellement surprise d'être à nouveau en couple avec lui que je ne comptais pas l'agacer comme je l'avais fait jusque là. En tout cas, j'étais ravie que cette après midi lui ait plus et je voulais finir cette journée en beauté. Un restaurant et.. ensuite, chez nous. Concrètement, nous étions fraîchement mis ensemble et.. en quelques jours, j'avoue que nous n'avions pas été jusqu'à coucher ensemble. Surprenant n'est ce pas.. et en même temps, la dernière fois, j'étais tombée enceinte alors j'avoue silencieusement avoir un peu la trouille que ça arrive une fois de plus.

Rougissant légèrement, je roulais des yeux. « Pervers » râlais-je avec un léger sourire. En même temps, je n'avais rien à lui cacher. « Tu me flattes là » souriais-je tendrement. Notre commande passée, je me disais qu'on pourrait papoter en attendant nos plats. « C'est toujours bon pour toi pour le Summer Camp ? » demandais-je doucement. « Juste histoire de confirmer à mes parents pour nos bébés » Heureusement que j'avais deux parents au top pour nous aider. Je sais que la mère d'Austin aurait été une mamie formidable. Elle me manque tellement. Nos enfants auraient tellement appris avec elle..

Moi pervers ? J'affichais un air outré, même si entre nous, ce n'était un secret pour pas grand monde, mais j'aimais tellement faire l'innocent. Ou tout du moins, le faux innocent. Je lui tirais la langue -réaction de gamin, je vous l'accorde- avant de sourire en voyant nos plats arriver. Tant mieux, car après toutes ses péripéties, je mourrais de faim. Non, je n'exagère pas. "Merci" dis-je avant de pouvoir enfin remplir mon ventre sur patte. "Bon appétit" Et la discussion pouvait reprendre de plus bel, puisque voilà ma jauge d'humeur remonté grâce à un super plat à la portugaise.

"Yeup ! Toujours bon pour moi !J'ai hâte !" En plus, pour une fois que je n'intègre pas une équipe, mais que je m'incruste juste en tant que simple vacancier (a) Nous avions du temps à rattraper, notre jeunesse bien trop vite oublié, notre amour pas assez profité. "Ils ont besoin que je les paye ou que j'apporte autre chose que le nécessaire ?" ça me gênait tout de même de faire garder nos bébés et cela même si c'était les parents de Madisson. J'avais toujours voulu me débrouiller par mes propres moyens et ça, on ne mel'enlèvera pas. "Ils vont me manquer" Deux mois en les voyant qu'à travers des snaps de ses parents. Je sentais que la séparation risquait d'être dure. Je suis un vrai papa poule en vrai (a)