J’avais l’impression d’pas t’avoir vu depuis genre, des mois déjà. Après, c’était probablement normal puisqu’on ne s’était pas vu depuis un bon moment, mais comme toujours, mon sens de l’exagération m’encourageait à en mettre plus que nécessaire et mon manque de toi n’y aidait en rien. Alors forcément, j’avais insisté pour qu’on se voit. C’est pas que je n’aimais pas passer du temps avec Silas ou que je jalousais ton temps avec Cléo, mais mon meilleur ami me manquait, voilà tout. Alors j’attendis sagement que tu m’envoies un sms, profitant de ce temps pour me faire bronzer et picoler sur la plage –mes activités favorites, vraiment. Enfin, je me rendis à ta chambre d’hôtel où j’entrai naturellement sans cogner. J’ouvre la porte et toi t’es là, torse nu. Je me mords la lèvre distraitement jusqu’à aviser les marques sur ton corps. Tout d’suite, je traverse la pièce en quelques enjambées, envoyant valser la porte qui se claque derrière moi. « Putain qu’est-ce qui t’es arrivé bae? »

@Elliot Maxwell

J’venais de rencontrer Silas. Ton pseudo mec. Ou je ne sais qui, en fait. Ton quelque chose. Et j’me l’étais joué agent de la CIA pour avoir des infos sur lui et apprendre à le connaître. Parce que t’étais ma meilleure amie et j’pouvais pas juste te laisser traîner dans les bras de n’importe qui. Pas quand c’était sérieux. Du coup, j’étais pas allé surfer et donc j’avais du temps à t’accorder un peu plus tôt que prévu. Je t’envoyais un texto pour que tu me rejoignes dans ma chambre et tu arrivais bien vite, te précipitant tout de suite vers moi en voyant mon torse nu criblés de coups qui s’étaient transformés en hématomes. Je riais légèrement à ta réaction. Ça faisait toujours plaisir de te voir t’inquiéter pour moi. « T’inquiète, ça va. J’ai foutu une raclée aux petites merdes qui ont agressés Hae. Ils sont en taule maintenant, je suis un héros. » que je réplique avec humour en t’adressant un petit clin d’œil. Je me tournais vers toi pour te faire face, étant jusqu’alors dos à toi, et là tu voyais mes plaies suturées. « Ça non plus c’est pas grave... Un petit imprévu dans la bagarre. » Mais j’voyais bien l’inquiétude dans tes yeux fixés sur mes entailles. Alors je pinçais quelque peu les lèvres, me contentant de te regarder en silence.

Alors que moi je m’inquiétais direct de ton état, toi, tu semblais t’amuser de ma réaction, riant légèrement alors que je m’empressais de te rejoindre. « T’inquiète, ça va. J’ai foutu une raclée aux petites merdes qui ont agressés Hae. Ils sont en taule maintenant, je suis un héros. » Je roulai les yeux ne voulant pas admettre que j’étais contente de voir que quelqu’un leur avait rendu la monnaie de leur pièce. Ces trou d’cul ne méritaient rien de moins. Tu m’offres un clin d’œil et te retourne enfin, me laissant voir l’étendu de tes blessures dont une qui est clairement suturé. « BÉBÉ! » « Ça non plus c’est pas grave... Un petit imprévu dans la bagarre. » Je soupire bruyamment et vient tout de même te serrer dans mes bras, doucement pour ne pas te blesser d’avantage même si j’aurais franchement envie d’en rajouter une couche juste pour t’apprendre à pas faire le con. Lorsque je me recule, je m’attarde un peu, les mains posées sur ton torse nu. « J’aime pas te savoir comme ça, ça me donne envie de jouer les infirmières. » J’esquisse un petit sourire et hausse les sourcils de façon suggestive.

Oui, je plaisantais de la situation. Vaut mieux en rire qu’en pleurer. Alléger l’atmosphère. J’en avais assez de me morfondre sur des trucs qui m’étaient hors de contrôle. Les coups, les plaies, on s’en foutait. Fallait penser à la victoire. Que ces connards étaient en train de pourrir en taule. Sûrement pas pour longtemps, connaissant la justice, mais c’était déjà ça. Et dieu merci tu ne m’engueules pas. Oui, j’avais déjà eu un sermon de la part de Megara, d’Hae, de Ziggy et de Nath. Alors ça allait, merci. À la place, tu viens me serrer gentiment dans tes bras et j’esquisse un petit sourire. Quand tu fais un pas en arrière, tes mains restent posées sur mon torse. Et à tes mots, je feins une grimace de douleur, faisant une petite moue. « C’est vrai que j’aurais bien besoin d’être soigné… » Je pose mes mains sur les tiennes et les fais glisser dans mon dos nu. Quoi? C’était mal parce que j’avais rencontré ton futur mec ce matin? Bah, vous n’étiez pas encore ensemble à ce que je sache. Et lui, je ne lui devais rien.

J’aurais très bien pu t’engueuler. J’en ai même gravement eu envie. Mais à quoi bon au fond puisque je ne doutais pas que tu te sois déjà fait enguirlandé une bonne dizaine de fois avant moi. Enfin, si tes autres potes sont au courant bien sûr puisqu’apparemment moi, j’suis de la merde et je mérite même pas d’être tenu au courant. Bref. J’opte plutôt pour l’approche douce et au vue de la moue sur ton visage je comprends que c’était la bonne chose à faire. « C’est vrai que j’aurais bien besoin d’être soigné… » Tes mains se posent sur les miennes et les glissent vers ton dos. De ce geste, je me retrouve encore plus pressé contre toi et ce n’est pas pour me déplaire. J’ai toujours aimé la chaleur de ton corps, la fermeté de tes muscles contre ma frêle silhouette. Je joue doucement de mes ongles dans la peau de ton dos et profite de mon visage qui se retrouve près de ton cou pour venir y poser un ou deux baisers légers, mais bouillants. « Devrais-je embrasser tes blessures et ecchymoses une à une? » Je relève les yeux sur toi et me mordille la lèvre, ma poitrine pressée contre tes pectoraux.

Je joue la carte du blessé et du séducteur. Bah quoi? J’étais toujours pas convaincu par ton Silas, et si tu posais encore les mains sur moi, c’est que toi non plus. Pas totalement, du moins. Alors je fais glisser tes mains dans mon dos, réduis la distance qui nous sépare. Tu me caresses du bout de ongles et je frissonne à ce contact, tes lèvres venant se loger dans le creux de mon cou. J’esquisse un sourire alors que mes mains à leur tour se baladent. Elles descendent le long de ton dos pour atterrir sur tes fesses que j’ai tant de fois maltraitées. « T’en aurais pour des heures, crois-moi… Pourquoi ne pas se concentrer sur l’essentiel hm? » Je recherche tes yeux pour y ancrer les miens. Tu sais lire mes plus profondes pensées en un seul regard. Alors je ne doute pas que tu comprendras où je veux en venir. Et c’était peut-être pas la meilleure idée. Sûrement pas. Mais j’avais besoin d’essayer. Parce qu’avec toi, ça n’avait jamais posé problème. Avec toi, tout était toujours simple.

Ce sourire qui flotte sur tes lèvres, je l’ai vu un million de fois. Tes mains qui se posent sur mon cul bien rebondit l’on exploré un bon nombre de fois aussi. C’est peut-être ce qui rend les choses aussi simples entre nous. L’habitude, la simplicité, la facilité avec laquelle on arrive à s’abandonner l’un à l’autre sans craindre le jugement. « T’en aurais pour des heures, crois-moi… Pourquoi ne pas se concentrer sur l’essentiel hm? » Je passe lentement la langue sur mes lèvres en penchant un peu la tête sur le côté. Je vois très bien où tu veux en venir et si j’en doutais encore, tes yeux vairons me le confirme rapidement. « Embrasse-moi alors, qu’est-ce que t’attends? » Je prends un air angélique bien que je doute que tu n’y crois une seule seconde. La vérité, c’est qu’il me pousse des cornes au moment où on se parle parce que je sais que dans nos états respectifs, nous ne devrions pas nous aventurer sur cette pente et pourtant, j’en meurs d’envie.

Mes mains glissent rapidement pour rejoindre tes fesses, le sourire aux lèvres, le regard charmeur. J’devrais pas, parce que j’viens tout juste de rencontrer ton potentiel mec, mais j’lui dois rien à lui. C’est pas un Winthrop, c’est pas un de mes frères, c’est pas un pote. Et puis… C’est pas comme si tu me repoussais. Au contraire. Ta langue qui roule sur tes lèvres transmet tes pensées sans un seul mot, images en tête qui me donnent la chair de poule malgré la chaleur environnante. J’ai pas envie de faire de manières, pas avec toi, on n’en a jamais eu besoin toi et moi. Alors je glisse une main derrière ta nuque, te rapproche de moi pour venir plaquer tes lèvres contre les miennes et t’offrir un baiser passionné, quelque peu hâtif. D’ailleurs, la carrure de mon corps te pousse vers le lit, tu t’y cognes avant d’y tomber, rompant notre baiser. Pas pour longtemps cependant car je te rejoins rapidement, au-dessus de toi, mon corps te surplombant alors que mes lèvres viennent directement dévorer ton cou. J’ai pas envie de passer quinze ans à te chauffer, je sais que tu l’es déjà, mais j’sais aussi que t’adores sentir mes dents sur la fine peau de ton cou, alors je fais des concessions.

Il ne te faut pas beaucoup de supplication de ma part pour obtempérer et plaquer tes lèvres contre les miennes dans un baiser passionné et quelque peu pressé. Je ne suis pas certaine de comprendre l’urgence de la situation, mais intérieurement, mon corps est exactement en synchronisme avec le tient. Tu me pousses à reculer et je ne t’en empêche pas, mes pieds suivant simplement le chemin que tu leur imposes jusqu’à ce que le derrière de mes genoux rencontre le matelas et que j’y tombe en riant un peu. Tu me regardes et j’en profite pour reculer un peu et m’installer vers le milieu du lit avant que tu ne grimpes et me rejoigne. Tes lèvres dans mon cou m’arrachent des soupirs, ma tête rejetée vers l’arrière et mes cheveux éparpillés tout autour de ma tête. Mes doigts emprisonnent ensuite ton menton et je t’oblige à m’embrasser, mon jeu de langue envoyant des décharges électriques tout droit dans mon bas ventre. Tu les sens ces pulsions toi aussi bébé? Ma main libre s’installe directement sur l’objet de mon désir par-dessus ton short j’ai pas envie de passer par quatre chemins.

Je te fais tomber sur le lit et te rejoins rapidement, mes lèvres s’échouant directement dans le creux de ton cou. J’y glisse la langue, je mordille ta peau, l’une de mes mains parcoure ton corps pour rejoindre ta cuisse que je remonte contre ma hanche. Tu forces mes lèvres à s’emparer à nouveau des tiennes pour un baiser passionné, une danse endiablée entre nos langues respectives. Ta main libre empoigne ma virilité à travers mon short et j’étouffe un léger gémissement rauque entre tes lèvres. Ma main à moi, elle déboutonne le tien de bas et je glisse directement la main dans ta petite culotte, histoire que tu te prépares à mon passage en humidifiant tout ça et je me redressais sur les genoux non sans une petite grimace de douleur quand ça tirait sur mes plaies. Je baissais ton bas ainsi que ton sous-vêtement jusqu’à tes chevilles, me logeant avec autant d’aisance que d’habitude entre tes cuisses. Et j’étais prêt à faire aller ma langue, sauf qu’au dernier moment, je me ravisais. Oui, je soupirais même, la bouche à un seul petit centimètre de ton intimité, et me redressais à nouveau, me laissant tomber lourdement sur le dos dans un long soupire agacé, non sans un râle de souffrance face à tant de nonchalance envers mes blessures. « J’peux pas, j’suis désolé. » soufflais-je en fermant les yeux, les mains recouvrant mon visage. Fais chier, putain.