Voir sa tête m’avait rendu limite fou de rage et c’était impossible de me calmer, il fallait que je tape, que j’évacue cette colère qui me bouffait dès l’instant où j’ai vu cette photo et surtout le prénom qui en était associé. Si Willa m’avait dit que c’était pas son idée, c’était celle de Lenny, ça ne changeait rien au fait que j’avais la haine. J’avais envie de le défoncer à mort et pourtant, je m’étais stoppé, sûrement par respect pour Hendrix dans le fond. Il ne voulait certainement pas que son frère et son meilleur ami se foutent sur la gueule. Alors ouais, j’parle, je dis des trucs que je ne pense même pas pour l’enchainer, pour chercher à provoquer une certaine injustice chez lui. C’était de cette façon encore que je m’éloignais de lui, lui foutant un coup à l’épaule pour quitter ce magasin tant la tentation de l’alcool était forte. Il ne fallait pas que je cède, il ne fallait pas que je sois tenté plus que je l’étais déjà. Alors ouais, je me barrais. Seulement, il lâchait pas, tel un chien avec son os préféré. Putain mais barre toi merde. Sauf que le mec était là, face à moi avec la ferme intention d’en découdre avec moi. Alors je l’écoutais, sans vraiment l’écouter au début, sauf que plus il parlait, plus j’entendais des mots qui avaient du sens. Et ouais, ça m’énervait parce que j’avais été sanguin sur le coup, j’avais été plus qu’impulsif et maintenant, je regrettais parce que j’en savais rien. Mais la fierté, mal placée, elle pouvait faire des dégâts. « Que ce soit son deuxième prénom me gêne pas mec, c’est juste.. l’appeler Hendrix sur les réseaux sociaux, devant moi, ça m’fait vriller. Ça fait même pas un an que mon fils est mort. J’te souhaite pas ça mais si jamais ça t’arrive… tu comprendras. Tu comprendras et tu prendras certainement ce prénom bien trop à cœur, parce que t’es en deuil, parce que déjà que tout dans la vie te fait penser à cette perte, voir quelqu’un se pavaner avec un petit garçon bien en vie avec ce même prénom… ça rend fou. » que je disais, me calmant petit à petit. « Si j’étais dans ce magasin, c’était pour acheter de l’alcool, alors que je suis aux alcooliques anonymes. C’est à ce point que le prénom de ton fils me fait vriller »