Tu avais décollé pour le Spring break, un besoin de changement. Cela faisait déjà plusieurs semaines que tu ne parlais plus à Elyes. Il t’arrivait parfois de le croiser dans l’université, mais finalement un simple regard et c’est tout. Cette crise n’avait vraiment mené à rien, tu avais juste foutu en l’air ta belle amitié avec lui. Mais, trop fière, tu n’allais certainement jamais retourner vers lui, c’est ainsi que rimait ta vie. Tu avais préparé une bonne valise, tu avais l’intention de t’amuser et profiter avant les partiels. Le transport avait été long, mais tu avais réussi à t’endormir, profitant de ce moment pour te reposer et être en forme à ton arrivée. Une fois là-bas, tes yeux naviguaient un peu partout, les paysages étaient magnifiques, cet endroit était juste paradisiaque. Tu avais pris une chambre dans l’hôtel au bord de la mer, une chambre donnant sur cette magnifique eau turquoise. Tu avais déballé quelques affaires, avant de t’allonger sur le lit pour quelques instants. Tu avais bien fait d’accepter ce voyage, tu savais d’avance que tu n’allais pas le regretter. Tu avais finalement daigné à bouger, enfilant rapidement un maillot de bain, tu prenais de quoi profiter au bord de la plage et tu avais pris le chemin de la plage. Tu n’étais pas la seule à avoir eu cette idée, tu avais retrouvé des personnes de l’université. Une après-midi plutôt tranquille et relaxante, te faire bronzer et tremper dans l’eau chaude. Les lunettes de soleil posées sur le bout de ton nez, tu avais décidé de rentrer à l’hôtel quand le soleil commença à se coucher. Il n’y avait rien de prévu pour cette première soirée. Tu avais donc dans l’idée de suivre les autres dans le centre de la ville, tu avais pris le temps de préparer, enfilant une simple robe près du corps, des escarpins noirs. Tu laissais tes cheveux détachés, un léger maquillage et une petite pochette. Tu avais rejoint le point de rendez-vous pour partir avec eux dans le centre, bien évidemment cette soirée commença à merveille avec un petit restaurant et finalement, tu te retrouvais dans un bar ouvert sur la plage. Installé au bar, comme la plupart du temps, avec un verre dans la main. Tu partais danser avec des inconnus, tu avais dit que tu allais profiter, c’était bien ce que tu faisais. Les heures passaient et tu enchainais les verres, mais tu commençais à te sentir mal, avoir la tête qui tourne. On te bouscula et sans le faire exprès ton verre se renversa sur un homme, relevant la tête, ton visage se décomposa quand Elyes était le fameux mec. « Elyes, je suis désolé… » murmurais-tu, tu passais ta main dans les cheveux, tu ne savais pas quoi faire et en plus de ça, tu ne tenais pratiquement plus debout.

Pourquoi te mettre dans un tel état? Tu allais avoir la gueule de bois pendant plusieurs jours vu à la vitesse que tu enchainais les verres. Tu souriais, tu rigolais, pendant un instant, tous tes problèmes s’étaient soudainement envolés. Car oui, tu remettais beaucoup de choses sur le fait que tu ne parlais plus à Elyes, mais secrètement tu pensais à ta grand-mère. Son décès était plus difficile à l’accepter que tu ne le pensais. Et tu pensais pouvoir compter sur cet homme, mais finalement tu ne lui parlais plus. Ton regard tournoyait un peu partout, dansant avec n’importe qui, n’importe ou, laissant la musique te faire virevolter. Tu avais facilement descendu une bouteille de vodka avec une amie, noyant ton chagrin dans l’alcool. Finalement, l’alcool et toi ça faisait mille, tu perdais l’équilibre, tu tenais difficilement debout et tu ne faisais que rire. D’un côté c’était mieux de voir une femme comme toi, souriante, qu’une personne en train de pleurer dans son coin ou à vouloir se battre. Une simple bousculade remis tout en question, ton verre se versa sur une personne et bien sûr tu ne pouvais que t’excuser. Tu ne pouvais pas faire grand-chose de plus, ton regard se posa sur cette personne qui se tenait à tes côtés. Elyes, à croire qu’à chaque endroit où tu allais, le destin faisait tout pour te remettre vers lui. Ta voix était hésitante, ton sourire avait quitté ton visage, ton regard était plus ou moins vide. Te retrouver en face de lui, à seulement quelques centimètres, te faisait repenser aux six derniers mois à ses côtés. Un pincement au coeur, voir même plusieurs pincements, tu ne te sentais pas à l’aise, une boule au ventre, des coups de chaud et froid. Depuis des semaines tu t’exposais avec Arthur, juste dans un seul but : Le faire réagir, en aucun cas tu étais en couple avec Arthur, il n’était qu’un ami. Tes pensées revenaient toujours vers la même personne : Elyes. « Je m’en veux Elyes… » soufflais-tu, suffisamment fort pour que lui seul, puisse comprendre. « Et tu me manques… » tu mettais ta fierté de côté, même si tu savais qu’il ne te reviendrait pas juste parce que tu l’avais désiré.

Décidément, tu n’arriverais certainement jamais à te faire comprendre. Tu croisais les bras, du moins tu essayais car vu comme ta tête tournait, tu n’arrivais pas à tenir debout. Tu ne t’en voulais pas vraiment pour la chemise, ce n’était qu’une chemise à tes yeux. Il pouvait la laver et c’était comme si rien n’était passé. Par contre tu t’en voulais plus pour la crise que tu lui avais fait, le jour de cette fameuse saint Valentin. Bien évidemment, il prenait la facilité, pensant certainement se débarrasser plus facilement de toi s’il te disait que ce n’était rien. « Je ne parlais pas de la chemise. » tu mettais les deux pieds dans le plat, de toute façon, ça ne pouvait pas empirer la situation, elle ne pouvait pas être pire que là. Son regard te fuyait, il était énervé pour ta chemise et bien d’autre chose. Tu fermais un instant les yeux, appuyant un doigt contre ta tempe, tu commençais à avoir mal au crâne. Finalement, tu n’allais pas rester bien longtemps, ça ne servait à rien de te battre, il ne voulait plus te voir, il ne voulait plus entendre parler de toi. Ton regard se tourna vers d'autres personnes, tout le monde s’amusait, à part toi et lui.Tu lui gâchais sa soirée, tu le savais juste avec son regard. « Non pas du tout, je tiens encore debout et je peux encore parler. » ce qui n’était pas totalement faux, tu savais encore ce que tu faisais là et où tu en étais, pas pour bien longtemps, mais à ce moment-là tu étais encore capable de tenir une discussion. Il faisait allusion à cette photo que tu avais postée, comme quoi ça marchait, tu ne savais pas si c’était dans le bon sens, mais une chose était sûre c’est qu’il regardait tes faits et gestes. « Ce n’est que la vérité, tu me manques. Tu réfléchirais un au minimum, tu comprendrais que je ne suis pas en couple. Qu’il n’a été qu’un leurre. » tu lâchais ton verre qui explosa au sol, tu t’appuyais contre le mur derrière toi. Les larmes qui montaient doucement aux yeux. « Alors oublie-moi aussi, arrête de fouiller mon insta ou autre chose, si c’est ça que tu désires, oublie les six derniers mois. » lançais-tu froidement. Te mordant la lèvre, comme tu le faisais à chaque fois que le stress ou l’énervement s’emparait de ton corps. « De toute façon, ça à l’air si simple à tes yeux de m’oublier. » laissais-tu s'échapper doucement de ta bouche.

Tu n’avais pas fait exprès, choqué par sa réponse ton verre avait glissé de tes mains et était venu s’éclater à tes pieds. Tu n’avais rien senti, même pas un morceau qui avait dû t’ouvrir légèrement la jambe, en même temps vu comme tu étais alcoolisé, tu ne pouvais plus rien sentir. Si, ce mal de crâne, cette envie de vomir et cette sensation que tu allais faire un malaise ou une connerie de ce genre. En même temps tu enchainais les conneries, toi qui avais pratiquement arrêté de fumer, tu avais repris de plus belle. En plus de ça, tu avais même repris les joints alors que tu avais dit que tu n’y toucherais plus jamais. Il t’engueulait, tu t’en voulais encore plus, tu essayais de l’aider à ramasser. « Mais … » tu ne disais rien de plus, tu ne l’avais vraiment pas voulu, il était temps pour toi de rentrer… « Je n’ai pas fait exprès. » lançais-tu sur un ton enfantin, avec une petite mou totalement défaite. D’un côté tu t’en voulais et d’un autre côté, le voir s’énerver te donnait l’envie de rire. Comme quoi, il fallait avoir les nerfs solides avec toi, et là, tu étais clairement en train de lui faire péter un plomb. « Quand on ne veut plus voir la personne, on ne la suit plus, c’est le principe aussi. » rajoutais-tu sur un ton boudeur, tu croisais les bras telle une gamine et tu tournais la tête. Il avait absolument raison, mais tu ne voulais pas t’avouer vaincu, alors que finalement ce n’était que toi qui avais tout mal compris depuis le début. « À y réfléchir, tu l’aurais pris comment si c’était l’inverse? Qu’un mec sortait de chez moi, alors que je venais de t’offrir une rose ou un parfum enfin voilà. » ton regard se planta directement dans le sien, il n’y avait pas plus de vingt centimètres qui te séparaient de lui, et tu pouvais sentir sa chaleur, son parfum… Sans réfléchir, tu déposais tes lèvres sur les siennes, c’était peut-être ça que tu attendais depuis longtemps. Ni une, ni deux, tu reculais avec un léger sourire « C’est bon tu ne me fais plus la gueule? » une gamine, voilà ce que tu étais quand tu avais trop d’alcool dans le sang. Tu fouillais dans ta sacoche, quelque chose que tu pouvais fumer, tu savais que tu l’avais soigneusement rangé pour le fumer en fin de soirée, et là, tu en avais envie. Tu sortais le précieux, le glissa entre tes lèvres, pour l’allumer. « Je ne suis pas fatigué, je n'ai pas envie de rentrer. » tu commençais à danser, toujours près d’Elyes, le joint entre tes lèvres. Tu n’avais pas pensé une seule seconde à ce qu’il allait te dire quand il allait voir que tu avais replongé, en même temps, tu ne pensais absolument à rien, sauf à lui…

Tu n’aurais jamais réagi de cette façon si tu étais sobre, tu n’aurais jamais osé, déposer tes lèvres contre les siennes. Non, tu n’aurais jamais rien fait de tel, ça aurait été à peine si tu t’en serais approché. Parfois l’alcool avait du bon, qui sait, peut-être que dans quelques heures, il ne t’en voudra plus? Tu n’étais pas une femme simple, loin de là, tu avais un fort caractère, tu avais plusieurs facettes, que tu cachais. Tu prenais soit tout mal, soit tout bien, tu fonçais au lieu de réfléchir et par la suite tu regrettais, mais trop de fierté pour faire le nécessaire pour arranger. « Je ne suis pas toi, malheureusement. J’ai certainement fait une connerie, mais je tiens à toi et de la voir… ça m'a fait mal, maintenant tu le sais. » tu venais de lui ouvrir ton coeur, chose que tu ne faisais pas facilement. Tu venais de lui avouer ce que ça t’avait fait en voyant cette femme sortir de chez lui. Personne ne réagit de la même façon, tu le savais parfaitement. Auparavant, tu lui aurais fait une crise de jalousie, où tu serais carrément aller voir cette femme. Mais, avec le temps, tu avais préféré prendre du recul et encaisser, et finalement exploser quand ce n’est pas le moment et sans connaitre la vérité. Tu venais de l’embrasser, un baiser qui ne voulait rien dire, rapide et imbibé d’alcool, mais cette idée t’avait traversé rapidement la tête et tu l’avais fait. Comme un défi, comme une envie, car dans le fond tu le désirais. Tu voulais être dans ses bras, sentir ses bras dans ton dos. Tu aimerais sentir ses lèvres contre les tiennes, tu aimerais peut-être bien plus que de l’amitié avec lui. Tu haussais juste les épaules à sa remarque, ça ne te touchait pas plus que ça. Tu commençais à fumer ton joint, dansant à moitié, tu poussais encore et encore le bouchon, à croire que tu voulais le rendre dingue. Il te piqua ton joint, pour le garder dans ses doigts, les sourcils froncés. Tu déposais tes mains sur tes hanches et tu lâchais « Je viens alors. » tu ne comptais pas le lâcher d’aussitôt. « Mais tu peux me le rendre? » tu faisais un grand sourire, des yeux de merlan frit. Au final tu t’agrippais à son bras pour pouvoir marcher « C’est pas évident de marcher avec des talons. » oui tu faisais totalement tout pour avoir un minimum de contact avec lui, c’était limite mignon.