Je le sais pourtant... Depuis toutes ces années que je la côtoie, je sais qu'elle est un poil rancunière et dans la situation actuelle, elle en a tout à fait le droit, c'est clairement justifié. Je lui ai dis des horreurs que je ne me pensais même pas capable d'avoir à son encontre et je le regrette amèrement depuis. J'ai bien tenté à plusieurs reprises de reprendre contact  mais je me suis heurté à un mur silencieux jusqu’à aujourd'hui, Piper m'accordant un rendez-vous. Un bon début pour commencer à rattraper cette erreur stratosphérique qui est la mienne. M'habillant chaudement pour affronter le froid hivernale qui régnait actuellement, je pris la direction du parc jusqu'à apercevoir sa silhouette. M'approchant, la procédure était dorénavant très différente, pas de bises, pas de câlins. Zelda vint se jeter dans mes jambes mais je ne lui accordais pas plus d'attention que cela, cette dernière est porté sur la Cabot a qui j'adressais un léger sourire en coin qui n'aura surement pas de réponse de sa part. " Je suis content de te voir Piper, on marche un peu ? ", lui dis-je tandis que je l'invitais à me suivre d'un signe de la main.

Si un jour on m'avait dit que mes rapports avec Piper seraient si froid, qu'il y aurait une telle distance entre nous, j'aurais dit à cette personne de se faire interner sans plus attendre. Mais si un jour on m'avait dit que je dirais un jour de telles horreurs à celle que je considère comme ma grande sœur, celle qui un jour est venu me sauver de ces enfant qui me violenter, je ne l'aurais jamais cru. Et pourtant... C'est bel et bien arrivé. Je n'en reviens toujours pas, je passe des nuits à me demander comment j'ai pu en arriver à dire une telle chose à la fille qui compte le plus pour moi, mais je ne trouve aucune réponse à cette question. " Je suis conscient qu'il faudra bien plus qu'un désolé mais je voulais tout de même te le dire en face à face, pas par SMS. ce que j'ai fait est impardonnable et pourtant, je ferais tout pour me faire pardonner et que tu me permette de t'appeler sœurette à nouveau. ", lui expliquais-je tandis que Zelda jouer comme une petite folle dans la neige quelques mètres plus loin. Son regard accusateur et froid m'était assez difficile à supporter, c'est un regard que je pensais qu'elle ne m'adresserais jamais mis les faits sont là, je l'ai blessé, et je mérite ces yeux emplis de colère posés sur moi.

" Je t'interdis de penser ça ! ", m'écriais-je tandis que j'avais hausser la voix sans véritablement le vouloir. Je lui interdis ? J'en ai encore des bonnes idées comme ça ? En vérité, elle a totalement le droit de croire que je pensais les horreurs que je lui ai dites, il s'agissait de paroles blessantes, méchantes et stupide. Il est compréhensible qu'elle ait désormais une rancœur envers moi. " Je peux te jurer que cela ne reflétait pas ma pensée ! ", affirmais-je même si je me doutais bien que celle que j'appelais sis' il n'y a pas si longtemps ne serait pas convaincus par de simples mots. Son expression faciale et le regard qu'elle me lance est d'ailleurs très significatif, elle doute de moi et c'est fortement compréhensible. " Tiens ! Attends ! ", ordonnais-je à la jeune femme lorsqu'une idée me traversa l'esprit, plaçant ma main devant elle pour lui signifier d'arrêter notre marche quelque secondes. Je plongeais ma main dans ma poche et en sortais mon portefeuille que j'ouvrais pour me saisir d'une photo abîmée par le poids du temps. " Tu vois cette photo de toi et moi, on devait avoir entre 8 et 10 ans et c'est sûrement le jour où j'ai compris que tu serais plus qu'une amie, que tu serais ma sœur. Depuis ce jour, je garde cette photo parce qu'elle revêt une importance toute particulière pour moi. ". Je ne lui ai jamais parlé de cette photo, sûrement parce que je n'en avais pas besoin jusque là, nous savions que l'on se considérait l'un et l'autre comme des frères et sœurs. Mais aujourd'hui, cela ne refermera certainement pas les blessures que j'ai infligé à Piper, mais lui fera peut-être comprendre à quel point ce lien est important à mes yeux.

Pourquoi ? Cette question est encore sans réponse et ce n'est pas faute d'avoir tenté de trouver cette dernière. Des heures à réfléchir, à revivre cet événement pour comprendre comment j'en suis arrivé a dire une telle chose a celle que je considère d'une importance égale à ma mère dans mon cœur. Certes, Piper a toujours eu ce coté moralisateur avec moi, ce coté protecteur qu'une grande sœur peut avoir avec son petit frère mais il ne m'a jamais dérangé, il était même plutôt rassurant en quelque sorte, mais ce jour là... C'est juste incompréhensible. Je lui montre la photo que je garde depuis de nombreuses années, je ne saurais dire depuis combien de temps exactement, afin qu'elle comprenne a quel point notre lien est important pour moi. La larme perlant sur sa joue me fend le cœur, mais ce dernier se brise complètement lorsque la Cabot plonge en pleurs dans mes bras. Il m'est arrivé souvent d'avoir à la consoler mais jamais à cause de moi. La culpabilité vient se joindre à la honte alors que je la serre tout de même fortement dans mes bras. " Je sais bien Piper ! Je ne me le pardonnerais jamais ! ", lui répondais-je d'une voix presque tremblotante, n'osant même pas encore la surnommer sis' après ce que j'ai fait. Désireux de revenir sur un ton plus léger, je lui fis part d'une info qui pourrait éventuellement lui redonner le sourire: " Tu sais que quand j'ai dit à ma mère ce qui s'était passé entre nous, je me suis fait grondé violemment !", et violemment est un mot faible, je me suis fait littéralement pourrir au téléphone, un sale moment, j'avais rarement entendus ma mère dans un tel état. " Elle m'a ordonnais de me réconcilier immédiatement avec ma grande sœur et qu'elle n'accepterait pas que ses deux enfants soient en froid. ". C'est un fait, si je considère Piper comme ma sœur de cœur, Maman l'a, elle, toujours vu comme sa fille de coeur.

Son regard encore humide des larmes qui ont submergés ses prunelles pour finalement glisser sur ses joues contrastait avec le léger sourire que j'étais parvenus à faire apparaître en lui expliquant à quel point Maman m'avait pourris pour avoir fait une chose pareille. Ça la fait rire mais me concernant, j'ai passé un sale quart d'heure, mérité, mais pas très agréable tout de même. " Ça t'étonnes ? ", demandais-je à celle que je pouvais de nouveau appelé grande sœur lorsque qu'elle fut surprise d'entendre que ma mère l'avait qualifié comme son enfant également. Pour moi, à partir de mes dix ans, il n'a fallus que très peu de temps pour que je considère Piper comme ma famille et il en fut de même pour ma mère qui se pris très vite d'affection pour mon amie d'enfance. Et très vite, je n'avais plus à demander l'autorisation à ma mère pour inviter la Cabot à la maison, la porte lui était ouverte sans hésitation, elle pouvait rester manger, rester dormir, plusieurs jours de suite si elle le souhaitait. Les trois mots m'accordant son pardon provoquèrent un soulagement en moi que je n’espérais plus. Une bonne chose mais je doute de pouvoir me pardonner un jour d'avoir dit de tels horreurs à Piper, je vais sans doute devoir vivre avec désormais. La serrant dans mes bras, j'adressais un baiser sur son front avant de répondre à sa menace: " Crois moi, si ça recommence, je me tue moi-même ! ". Je posais mes yeux sur la photo toujours dans la main de ma sis', elle est moche, toute déchiré et n'a surement aucune valeur pour une autre personne que moi mais elle est d'une importance capitale en ce qui me concerne et j'y fait attention comme à la prunelle de mes yeux. " Je peux la récupérer sis' ? ", demandais-je à ma sœur d'une petite voix.