Tu m'énerves. Qu'est-ce que tu gagnes à jouer le daron avec moi? Qu'est-ce que ça peut te foutre si j'aime me défoncer quand je sors? Tu m'annonces que au final, tu t'en cales, mais que faudra pas que je compte sur toi à l'avenir, "contrairement aux autres Winthrops". Pardon? Alors j'avance vers toi, assis pépère dans ton fauteuil, plantant mes yeux dans les tiens. "T'as pas le droit de remettre en cause mon intégrité et mon appartenance à cette maison." Si y'avait bien un truc dont j'étais fier, c'était de faire parti des rouges. Alors t'avais pas le droit de m'attaquer sur ça. "J'pense que j'ai assez de raison pour vouloir oublier un peu le monde réel pendant une nuit, nan? Le crash, l'amnésie, la relation de merde avec mes parents, mon absence d'avenir, l'arrivée de ma soeur dans ma vie? Nan? C'est pas assez pour péter un cable d'après toi? Scuse-moi, on a pas tous tes épaules carrées, Emrys." T'étais peut-être un adulte fort, responsable, réfléchi - mais moi pas. Alors ouais, j'encaissais peut-être pas les choses comme il fallait, mais c'était ma façon de gérer toutes ces merdes.

Il pétait complètement un boulon le gars. je le pensais mieux et surtout, plus responsable que cela au vue de tous ce qu'il avait vécu mais je me trompais totalement. Il s'offusqua que je remette en cause son appartenance à la maison mais il fallait dire que là, il ne l'honorait guère. Je ne répondais rien. je restais dans l'affrontement et faisant mine de rien dans le grand fauteuil comme un juge. Là, il se dédouana de son acte par toutes les mauvaises choses qui lui arrivait. Je souriais et je me montrais insolent : donc dès qu'on a des soucies, on flingue notre vie ? Heureusement que j'ai pas fait ça quand mon père me frappait, quand ma copine est partie avec mon gosse, quand mon frère jumeau est décèdé ou ... enfin peu importe, j'ai donc été con de pas me shooter ! Dis-je faisant mine de réfléchir.

J't'écoutais parler de tes dramas de façon sarcastique et je roulais des yeux. "Ouais, c'est bien ce que je dis. On n'a pas tous tes épaules." Bravo Emrys, t'étais fort, parce que même avec tout ce que t'avais vécu, t'avais réussi à rester droit et responsable. C'était ça que tu voulais que je te dise? Je soupirais et me laissais tomber dans un siège face à toi, plus loin pour quand même laisser une certaine distance qui représentait mon irritation. "J'peux pas, moi. J'suis pas comme toi." Ouais, j'étais trop instable, j'me laissais trop entraîner. Suffisait que Serah me propose une pilule pour que je l'avale sans même réfléchir.

Ces réflexions m'énervent irrévocablement. Je grimace et je me lève enfin. Je suis grave saoulé. Je me lève. Je lache le paquet par terre et je l'écrase bien. Au moins, c'est déjà dilué ! Je sors donc rapidement de la grande salle et attrape la poignet de la grande porte de chez les rouges. Je me tourne un instant : Fous bien ta vie en merde ! Je me tire et claque la porte.