Vêtu d'un simple jean noir, d'un t-shirt blanc et d'une veste de cuir totalement banale, je stationne Styx devant le starbuck. J'suis sorti à la hâte de mon lit, l'estomac dans les talons, après une soirée plutôt intéressante chez les WI. Heureusement que j'reste un peu plus tard sur le campus pour étudier sinon j'serais jamais prêt pour les examens. J'ai besoin d'un café bien corsé. C'est une putain de torture de se lever aussi tôt. Nan mais aucun être humain est fonctionnel à cette heure. J'ouvre la porte du starbuck et l'odeur du café me titille les narines. Hallelujia. Puis, une petite chose passe à côté de moi et me frôle l'épaule. Un simple regard suffit pour te reconnaître. J'connais pas ton prénom, mais j'sais exactement à qui j'ai affaire. Pour une raison que j'ignore, je te suis à l'extérieur. Grand sourire taquin sur les lèvres, je te sors: " Salut boucle d'or! "

Trop tôt. Il est humainement trop tôt pour que qui que ce soit puisse fonctionner. Mais je n’ai pas d’autre choix, j’ai une tonne d’étude et de travaux à rendre tout ça parce que j’me suis laissé aller ces derniers temps et là, j’peux plus repousser. Alors je passe vite fait au Starbucks en face du Yard, ou du moins, c’est mon intention. « Venti soy extra hot no foam latte, thanks. » J’esquisse un sourire forcé à la meuf derrière le comptoir, lui donne mon nom et vais attendre avec les autres au bout du comptoir sans jamais lâcher mon téléphone des yeux. Je passe à travers mon fil d’actualité facebook avant de faire de même avec les nouveaux postes sur instagram et prends finalement ma commande pour sortir. Or, bien que je ne te remarque pas, ta présence me chatouille de l’intérieur et dès lors que j’entends ta voix derrière moi, je m’arrête net. " Salut boucle d'or! " Je lève la tête et ferme les yeux en soupirant bruyamment. Lorsque je fais volte-face, c’est ton sourire suffisant qui m’accueil et je secoue la tête. « Sérieusement? Tu me suis ou c’est comment? »

Putain... Comment t'arrives à être aussi belle alors que le soleil vient de se lever? Ça me dépasse. Heureusement que ton caractére de merde me ramène à la raison. Je pouffe de rire. Non mais sérieusement? Tu te crois assez importante pour que j'te suive partout comme un petit chien? J'ai plus de fierté que ça chérie. Puis je m'affligerais pas ça quand même. Putain pourquoi je t'ai suivi à l'extérieur déjà? Aucune idée.  "Si j'te dis que, comme tout humain normal, j'suis là pour un café... Tu me croirais?" Tu sais... J'ai une vie. "Parce que la Terre tourne paa autour de toi princesse." J'prends un malin plaisir à 'énerver. Tu mords trop rapidement à l'hameçon. C'est trop facile. J'peux pas résister.

J’ai pas la tête à supporter ton air suffisant, mais j’mentirais si j’disais que ça me déplait vraiment de te voir. Non, parce qu’en vérité, tu fais pas mal à regarder du tout toi bel inconnu qui pense avec ses poings et qui fait apparemment partie d’un club de motard. Je n’avouerai cependant pas ça à voix haute même sous la torture alors je me contente de soupirer bruyamment et de te regarder comme la nuisance que tu es –de haut, malgré ma petite taille. "Si j'te dis que, comme tout humain normal, j'suis là pour un café... Tu me croirais? " J’esquisse un moue en haussant un sourcil. Ce serait stupide de croire que tu me suis vraiment, mais j’aime étrangement l’idée alors je choisis de ne pas répondre, laissant planer le doute. "Parce que la Terre tourne pas autour de toi princesse." Celle-là, je l’avale de travers. « J’vais commencer à croire que t’aimerais vraiment faire de moi ta princesse. Maintenant au cas où t’aurais oublié, j’suis une reine. Et la reine, elle a autre chose à faire que de perdre son temps avec un gros dur comme toi! » Je tourne les talons dans un mouvement parfait de mes cheveux qui forment un halo autour de ma tête et profite de la lumière piéton allumée pour traverser la rue.

J'pourrais te dire que cette moue boudeuse te va pas du tout. Le problème c'est que c'est faux. Tes lèvres sont à croquer et ça me déconcentre légèrement malgré le fait que je reste impassible de l'extérieur. J'aurais envie de mordre cette lèvre inférieure... Bordel un peu de tenu Hyde. Cette fille est un vrai cauchemars après tout. Je te laisse déblatérer tes suppositions et me dire que t'es une reine. Tu te prends pas pour de la merde. C'est un fait. Je lève les yeux au ciel, exaspéré. Instinctivement, je te suis lorsque tu traverses la rue. "Mh... Au cas où tu l'aurais pas remarqué, j'suis pas l'amoureux transit mais l'amant fougueux moi. J'fais pas dans les contes de fées." C'est la stricte vérité. " Le gars de l'autre soir... Lui tu pourrais le présenter à tes parents. " Je pouffe de rire. Quel abruti celui-là. " Qu'est-ce que tu lui trouvais d'ailleurs? "

Je traverse la rue sans me retourner, en profitant pour ranger mon téléphone dans la poche de mon manteau alors que je prends mon verre à deux mains pour les réchauffer. Le temps s’est drastiquement rafraichis depuis un moment alors je prends ma chaleur où je le peux –soit dans mon café et dans les draps d’un mec ou d’une fille. "Mh... Au cas où tu l'aurais pas remarqué, j'suis pas l'amoureux transit mais l'amant fougueux moi. J'fais pas dans les contes de fées." Pourquoi je n’suis pas surprise que tu me suives encore? T’es peut-être pas l’amoureux transit, mais t’es certainement le bon petit toutou puisque tu me suis à la trace comme tel! Je roule les yeux et continus d’avancer sans me retourner ou te répondre d’ailleurs. " Le gars de l'autre soir... Lui tu pourrais le présenter à tes parents. " Oh, really? You just had to go there, didn’t you? Je claque la langue contre mon palais plus par exaspération qu’autre chose. « Bien sûuuur… » " Qu'est-ce que tu lui trouvais d'ailleurs? " je m’arrête finalement et me retourne si vite que j’entre directement en collision avec ton torse, mon front se percutant sur tes pectoraux et me sauvant heureusement d’un beau dégât avec mon verre. Je lève lentement les yeux et croire ton regard, remarquant pour la première fois la couleur olivâtre de tes yeux. Je cligne des yeux à quelques reprises et avale finalement ma salive de travers avant de reculer d’un bon pas. Qu’est-ce que tu m’as demandé déjà? Ah ouais.. « Rien du tout, pas que ça te regarde te toute manière. »

T'es énervante. C'est un fait. Je t'ai toujours pas vu sourire. Faut croire que cette moue boudeuse est scotchée à tes lèvres. Putain j'comprends toujours pas pourquoi je suis toujours là. Te rendre de mauvaise humeur me fait rire. J'dois être fou. Je serais même pas surpris si t'avais une poupée vaudoo à mon effigie. Tu te retournes d'un coup, comme ça, sans crier garre. Ton visage s'écrase sur ma poitrine sans que j'aie eu le temps de comprendre ce qui c'est passé. Je dois baisser la tête pour te regarder et nos corps sont tout près. Ton regard bleu croise mes prunelles et je me demande si ton coeur est aussi de glace que tu laisses le paraître. Peut-être. "Oulaah. Ça va?" Ma main gauche vient enlever une mèche de cheveux qui cache ton oeil. J'en profite pour prendre le gobelet que tu tiens en espérant que tu ne le remarques pas. Ouais baah j'le veux moi aussi mon café malgré tout. Tu sembles légèrement déconcentrée et je m'humecte les lèvres alors que tu t'éloignes d'un pas. Effectivement, c'est pas de mes oignons mais j'voulais juste t'énerver. "Mh, j'vois que tu vas bien. T'as la tête dure. Pourquoi ça m'étonnes pas?" Je ricane en reculant à mon tour. "Bref, j'te souhaite une affreuse journée barbie." Je te tourne le dos. "Et merci pour le café."

"Oulaah. Ça va?" J’hoche rapidement la tête, hors de question que j’admette que t’as le torse sacrément musclé et que j’me suis pété le nez en te fonçant dedans. Je grimace plutôt subtilement et me retient de prendre mon nez dans ma main pour m’assurer qu’il n’est pas cassé. Non au lieu de ça, tu te permets de replacer une mèche derrière mon oreille et ça me captive –un peu trop même. J’avale de travers et recule d’un bon pas sans me rendre compte que c’est désormais toi qui tient mon café dans ta main. "Mh, j'vois que tu vas bien. T'as la tête dure. Pourquoi ça m'étonnes pas?" Je roule les yeux en secouant la tête. Un compliment n’en rattrape pas un autre avec toi dit donc! "Bref, j'te souhaite une affreuse journée barbie." J’esquisse un sourire forcé, prête à reprendre ma route vers la bibliothèque où je m’en allais à la base pour étudier en paix. « J’espère que tu auras les pieds gelés toute la journée! » Ouais, parce que je souhaite pas vraiment de malheur aux gens, juste des inconvénients très désagréable. Karma is a bitch, j’pousse déjà trop ma chance de façon générale, bref. Tu me tournes le dos en lâchant un dernier; "Et merci pour le café." Hein? Je regarde ma main et regarde à nouveau vers toi. « REVIENS ICI AVEC MON CAFÉ TOI! » Je pars pratiquement en courant pour te rattraper et sautille comme une imbécile pour tenter de reprendre le gobelet, décidant finalement de me planter devant toi pour t’empêcher d’aller plus loin. « Rend le moi ou je cri. » Une main sur la hanche, l’autre tendue vers toi, yeux plissés et pas envie de rire du tout –ou alors juste un peu.

Je te tourne le dos et marche en direction de ma moto. Pour être franc, j'étais pas certain de quelle réaction ça allait susciter que je parte nonchalamment avec ton café. J'ai ma réponse lorsque je t'entends me rattraper et me dire de te le rendre. Tu te plantes, les mains sur les hanches, devant moi comme si t'avais l'air le moindrement dangereuse. Je te nargue en levant le café plus haut pour qu'il ne soit pas à ta portée en poussant des "oh" et des "raté". Tu menaces de crier et je ris. T'es pas du tout crédible chérie. Les mots sortent de ma bouche sans que j'y pense. " Si j'voulais vraiment te faire crier je m'y prendrais d'une façon... Differente. Mon ton de voix a changé, plus suave, plus grave, presque murmuré. Je finis par reprendre mes esprits et boire une gorgée du fameux café. Je fronce le nez en signe de dégoût. " Beurk. T'as des goûts aussi mauvais en café qu'en mec tu sais..." L'ombre d'un sourire se dessine sur mes lèvres. J'devrais peut-être te rendre son imbuvable café.

Tu me nargue, te fous carrément de ma gueule en lâchant des petits commentaires désobligeants et condescendants alors que j’essaie d’atteindre le maudit café que tu dis genre dix pieds au-dessus de ma tête. Ça va, t’as suffisamment d’oxygène là-haut? Pff. " Si j'voulais vraiment te faire crier je m'y prendrais d'une façon... Différente. " Je m’arrête net, le son de ta voix éveillant un truc en moi que je ne savais pas endormi. Cette proposition pourrait presque m’intéresser. Presque. Sauf que t’es un gros lourd et que j’veux pas te donner cette satisfaction. Pourtant, j’me retrouve à avaler difficilement ma salive, à me mordre la lèvre inférieure et à détailles tes lippes comme en me demandant quel goût elles ont et surtout, de quoi elles sont capable. Tu portes le café à ta bouche, en prend une gorgée et je suis la descente du liquide dans ta gorge, ta pomme d’Adam remontant et redescendant dans un mouvement étrangement sensuel avant que tu ne t’étouffes presque en disant; " Beurk. T'as des goûts aussi mauvais en café qu'en mec tu sais..." Je souris malgré moi en voyant apparaitre la même chose sur ton visage. C’est que t’es même beau quand tu m’fais pas chier. « Karma is a bitch. » Je te chope le café alors que t’es distrait et te tire la langue comme une gamine avant de rire. Sincèrement même.