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FEAT SCARSIN

La rebellion des mathers avait duré une bonne partie de l'après-midi, et pas mal de slogans avaient été utilisés, réutilisés, usés, bref, Scarlett n'avait quasiment plus de voix. Son bizutage se terminait sur cette manifestation, et selon son avis, ça avait été une vraie réussite. De l'avis de sa bizutrice aussi, visiblement, puisque la rousse faisait désormais partie officiellement des verts. C'est couverte de quelques tâches de peinture, paillettes, les cheveux passablement en vrac, que la belle se pointe chez celle qu'elle avait le droit d'appeler petite-amie. Enfin, pas trop fort. « J'ai besoin d'une douche, et de quelqu'un pour me frotter le dos. » Qu'elle minaude, de sa bouille de gamine, quand la belle ouvre la porte de l'appartement. La moue est exagérée, forcément. D'accord, ils ont bu deux-trois verres pendant la manif. Juste pour supporter le ton pédant des eliots. Et je capture tes lèvres, sans vraiment que t'ai le temps de répliquer quoique-ce soit, sur le palier de ta porte. Y a pas d'espion dans ta rue, j'te dis. ✻✻✻

CODES LITTLE WOLF.

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Difficile à croire mais oui, j'étais bel et bien en pyjama, déjà. J'avais clairement entamée mon après-midi sur une série, manger ce qui traîne et j'avais fini par une sieste, pour relancer quelques épisodes. La vie étudiante, douce joie. J'avais un peu perdu la notion du temps, j'avais même l'impression d'avoir vu trop peu d'épisode dans le temps que j'avais pris. Il en manquait encore un nombre terrible pour que je sois à jour. Entre deux, la porte se fait entendre. J'attends personne, pourtant. Les sourcils se froncent devant la silhouette rousse qui n'est d'ailleurs plus si rousse à en voir le mélange de couleurs. « J'ai besoin d'une douche, et de quelqu'un pour me frotter le dos. » les sourcils se haussent, j'émerge doucement, laisse moi le temps de te comprendre. Non, j'ai pas le temps. Les lèvres se plaquent aux miennes. Ma réaction n'en n'est que prévisible. Mon bras s'enroule à ta taille, rapprochant ton corps du mien. Je te tire à l'intérieur, ferme derrière toi pour ensuite te pousser contre la porte. J'en serais jamais lassée, tu sais ? C'est trop difficile de me dire qu'un jour je pourrais en avoir marre. Une de mes mains glisse avec tendresse dans les cheveux plus clairs, avant de s'y bloquer à cause d'un probable nœud. Mes lèvres se reculent pour esquisser un sourire, "Ouais, t'a vraiment besoin d'une douche." un autre baiser, mes yeux se bloquent dans les tiens. Du chaud, passent au froid. Mes lèvres frôlent de nouveau les tiennes avant d'être un peu plus adulte ; "J't'avais pas demandé de me prévenir avant de venir ?" par précaution, tu sais. Un message, un pigeon, c'que tu veux. On me piège une fois, pas deux.

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Je t'ai cueuillis de mes lèvres, et tu finis de parfaire l'échange, mon dos rencontrant bientôt le bois de ta porte. Un sourire amusé sur cette bouche rosée, et ces grands yeux verts qui te dévisagent avec le juste milieu entre la tendresse d'une fille amoureuse, et l'envie d'une fille passionnée par l'être que tu es.  "Ouais, t'a vraiment besoin d'une douche." Scar pouffe, ses yeux tentant de voir où les doigts féminins s'étaient arrêtés dans la chevelure. « T'as jamais été très douée pour me brosser. » J'avoue, ma crinière s'approche de la sauvageonne, c'est la faute aux autres, la faute à l'énervement, à la foule, aux bousculades. A moi, qui fait n'importe quoi. Je me sens nouvelle, mieux, éprise de liberté. Et entre ton chaud et ton froid, moi je choisis le chaud, je choisis ta bouche, que je fais mienne encore un peu. "J't'avais pas demandé de me prévenir avant de venir ?" Je souffle contre tes lèvres : « Tamsin.. Allez, détends-toi.. » Et mes bras qui entourent ton cou, te poussant doucement vers ta salle de bain. Pas maintenant, pas tout de suite, pas d'inquiétude et de paranoia. « On m'a pas suivi, j'ai fais gaffe. » Qu'elle essaye de prendre un air sérieux, se pincant les lèvres. J'suis tellement pas crédible. J'ai pas fais gaffe, j'm'en fous, s'ils veulent recommencer, c'est plutôt facile de me trouver. Il ne faut pas nous connaître, pour penser un instant qu'on s'est éloigné. On peut pas, c'est aussi simple que ça.  ✻✻✻

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  « T'as jamais été très douée pour me brosser. » secoue la tête, j'ai déjà du mal avec mes propres cheveux. Je suis un peu plus douée pour prendre soin de toi, cela dit. Je suis même plus douée que toi à ce jeu. Est-ce que tu fais attention, Scar ? Parce que ce n'est pas un sujet qui m'amuse, et tu le sais. « Tamsin.. Allez, détends-toi.. » Quand t'es comme ça, je sais jamais comment réagir. Une partie de moi est en colère, alors que l'autre n'a qu'envie de te serrer contre moi. Je me laisse faire, soupirant las contre moi-même. « On m'a pas suivi, j'ai fais gaffe. » Je suppose que ça a été la phrase de trop. Celle qui ne fallait pas dire, celle qui m'a fait basculé de l'envie à la colère. Et encore, j'aurais tendance à dire que ce n'est pas la phrase mais le ton employé. La manière peu sérieuse. T'a essayé, je t'en veux pas, mais disons qu'au mensonge j'ai toujours été meilleure. Je reconnais tes failles. Je deviens violente quand c'est toi, Scar. Je deviens une autre, incontrôlée. La main de la brune glisse à la nuque en face, tendrement. La mâchoire, en caresse. Ne te fie pas aux gestes, c'est le regard qui importe. Celui qui devient plus sombre, plus profond. "T'es entrain d'me mentir ?" ne perds pas ton temps à répondre, je connais déjà la réponse. Je serais capable de t'enfermer pour ta propre protection. La brune se détache, sort une serviette de bain d'un des placards et la pose à côté du lavabo. "Prends une douche." ça te fera du bien, et pas seulement pour les tâches de couleurs sur toi, mais aussi pour l'alcool dans ton sang. J'évite la rousse, sort de la salle de bain en prenant soin de fermer la porte. J'ai pas envie de toi quand t'es comme ça.

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Je te laisse le sérieux, l'inquiétude, je te laisse la préoccupation, tu seras bien assez anxieuse pour nous deux. Tu me protégeras pour deux. Vivre, comme d'habitude, même mieux, plus intensément, voilà ma seule résolution. Tes gestes sont doux, et ton regard dur. J'essaye de ne pas trop faiblir le mien, me raccrochant à la douceur de ta main, qui est rejoint par la mienne. "T'es entrain d'me mentir ?" J'appellerai pas ça comme ça. C'est pas un mensonge, c'est juste une manière d'éviter la tornade, d'éteindre le feu que tu fous au sol. « Je refuse de vivre en regardant continuellement derrière moi. » Qu'elle murmure, entre ses dents serrées. Sans colère, ou, de la colère contre ce qui est arrivé, ce que ça t'as fais, pas contre toi. Je regarde davantage quand je traverse la route, mais, je ne vais pas sursauter à la vue de mon ombre, je refuse de vivre dans l'angoisse. "Prends une douche." Un soupire qui souffle entre ses lèvres. « Tamsin.. » Qu'elle soupire à nouveau, attrapant la serviette. Lui courir après, autant dire que ça mènera à un échec. Alors, la belle se sépare de ses vêtements, et une fois dans son plus simple appareil, entoure son corps lacté de la serviette. Entrouvre la porte, et se penche allègrement dans cette fine ouverture. « T'es sûre que t'as pas besoin de prendre une douche, aussi ? » Minaude la rousse, la lèvre inférieure mordue, la serviette qui s'fait à moitié la malle. Ouais, j'sortirai tout l'attirail pour t'ôter cet air ronchon. Du moins j'essaye, maladroitement.  ✻✻✻

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« Je refuse de vivre en regardant continuellement derrière moi. » Elle a pas tord. On devrait pas vivre comme ça, notre relation ne devrait pas naître d'une peur, elle devrait être comme c'était déjà avant, comme nous étions. Sans peur aucune de la mort qui peut arriver à tout moment. J'ai toujours été celle qui était le plus exposée, qui aurait cru que c'est toi en première qui aurait été jusqu'aux portes. « Tamsin.. » Je m'en moque, je sors. J'aime pas te voir comme ça. C'était moi, ça, avant. L'intrépide, l'inconsciente. Je vais dans la cuisine, faisant un peu de ménage. Calmant mes nerfs sur les restants collés aux assiettes, surtout. La porte de la salle de bain s'entrouvre, je l'entends. L'intérêt d'avoir un studio, toutes les pièces se réunissent sur le salon qui est ouvert. Un grand studio, j'ai pas à me plaindre d'un petit appartement étudiant, mais un studio quand même. « T'es sûre que t'as pas besoin de prendre une douche, aussi ? » la regarde, soupire. Las. Elle m'énerve. Je pourrais la détester, très sincèrement, si j'étais pas autant amoureuse d'elle. J'éteins l'eau, avance vers la salle de bain et glisse ma main dans sa nuque en l'embrassant, la faisant reculer dans la salle de bain, fermant la porte derrière nous. J'arrive pas à te résister, tu l'sais et t'en joue. C'est horrible d'me faire ça, mais j'suppose que tu sais ce dont tu es capable face à moi et tu sais user de tous tes charmes. Un sourire glissé contre ses lèvres et nous voilà toutes deux enfermés dans la salle de bain. On pourrait détailler la suite mais elle semble si naturelle. J'arrive pas à me lasser d'elle, de ses courbes, de son empreinte sur moi, ni même de sa manière qu'elle a de m'aimer. Une Tamsin amoureuse, on y croirait à peine, et pourtant.

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C'est mieux quand c'est moi qui m'inquiète, moi qui peut m'attendre au pire. Parce que j'arrive à l'occulter, je passe outre, j'en viens à oublier qu'on peut t'enlever à moi, à n'importe quel moment. Ca sera une souffrance pour plus tard. L'instant, celui qu'on vit, c'est le beau. On est dans notre meilleure période, j'en suis convaincue. Tu n'es pas encore lassée, tu me regardes encore avec envie et désir, tu n'es pas ennuyée de mon roux, de mes airs enfantins, de mes mines boudeuses quand je n'ai pas ce que je veux. Tu te laisses séduire par mes maladresses, mon rire n'épuise pas encore ton ouïe. On est notre meilleure version. T'as pas le droit de nous rendre moins beau, avec cette peur qui plane, assombrissant notre magnifique ciel. Tant pis si je me trompe, on surmontera la prochaine galère. Le malheur précédant l'évènement, n'a jamais servi à l'éviter. Autant ne souffrir qu'une fois. Alors oui, j'essaye. Je tente la diversion. Ce n'est ni subtile, ni vraiment bien réalisé, mais ça suffit. Je souris, idiote, quand tu soupires, délaissant ton ménage. Tant que tu te tais, et que tu viens me rejoindre, j'ai pas besoin d'autre expression. Tes soupires sont bien plus salvateurs que ton inquiétude, ils réparent ce qui peut se craqueler dans notre bonheur, ils finissent de panser mes cicatrices. Le vert passe de ma peau à ta peau, avant de se mélanger à l'eau. Tu vois, j'vais tellement t'aimer que t'oublieras pourquoi t'étais en colère, à l'origine. Et quand j'sors de la salle de bain, recouverte de ce peignoir que je t'ai piqué, mon regard vert cherche le tien, le sourire de ces gens heureux sur les traits. S'assoit à une chaise, les bras affalés sur le bar. Les cheveux trempés, le maquillage ôté, et la femme glisse un mutin : « Tu sais faire un gâteau ? » C'est pas des conneries, quand on dit que ça creuse. ✻✻✻

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Je mettrais fin à cette histoire, t'en fais pas. Je trouverais une solution qui facilite tout le monde, je ferais disparaître ce type de nos vies et ce sera comme si jamais rien ne ce serait produit, même s'il a réussi à tirer le meilleur de nous. Quand on regarde bien, notre histoire vient de là, nous sommes nées de là. C'est fou, quand on y pense. « Tu sais faire un gâteau ? » souris, hoche la tête, ouvre la porte du frigo, "C'est des restes de celui d'hier." quand je m'ennuie, je cuisine. Du sucre, principalement. Des gâteaux, des petites pâtisseries, des tartes, des cheesecakes et toutes ces sortes de connerie. Je sers une part dans une assiette et lui donne, avec une fourchette. Je la regarde, et je souris. C'est tout ce que je fais, je souris. Comme une débile, et puis, sorti de nulle part, "Tu voudrais la clef de mon appart' ?" que tu comprenne la confiance, que tu me fasse confiance. Tu peux entrer n'importe quand, que je sois seule ou accompagnée, tu pourra entrer chez moi comme si c'était chez toi. Je te connais, je sais que tu ne fera pas d'extra, je sais que ça ira. Je me connais, je sais ce que je propose, "j'changerais pas la serrure dans deux jours." souris, taquine, puis vole sa fourchette pour manger un bout de sa part.

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Je ne m'inquiète pas, je suppose que c'est bien là le problème. Ca ne me panique pas, tout ça. Je vis, chaque heure, chaque minute, je ne m'inquiète pas des voitures, des gens, du quotidien. Cette idée qui reste que je résisterai au lendemain. Même si c'est faux. Tant pis, je ne souffrirai pas de l'anticipation. Je mérite cette liberté, cette légèreté. Laissez-moi être heureuse, un peu. Pas longtemps, j'demande juste une petite pause. Pour nous deux. J'crois qu'on la mérite. "C'est des restes de celui d'hier." Ca m'va. J'suis nulle en pâtisserie, mieux en salé, et encore. Ma mère m'a apprit quelques trucs, elle voulait tellement que j'sois cette femme parfaite. Et, dans sa tête, une femme parfaite, porte un tablier. Evidemment, elle ne sait pas que ma peau s'est teintée de vert. Elle n'approuverait pas. Qu'importe. Plante la fourchette dans le dessert, et porte ce dernier à ses lèvres. “Ca devient rageant, toutes ces choses que tu sais bien faire.” Qu'elle souligne d'un doux sourire. "Tu voudrais la clef de mon appart' ?" Les surprises par exemple, aussi. Hausse les sourcils, légèrement. "j'changerais pas la serrure dans deux jours." Un peu sonnée, tu peux facilement me piquer cette fourchette. “J'serai passée par la fenêtre.” Qu'elle réponds d'abord avec malice, pas sur la chose la plus importante. “Tu me proposes vraiment la clé de ton appart ?” Je veux que tu l'entendes de mes lèvres. Tu sais que ça signifie une certaine absence de secrets ? “J'veux juste pas que.. tu te sentes oppressée, ou j'en sais rien.” Qu'elle justifie sa crainte, mais elle est heureuse, la gamine, ça se voit. Moi, ta clé, j'la prends tout de suite, j'la porte en pendentif, je crains juste à tout moment que tu te réveilles, et que tu suffoques. ✻✻✻

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Le gateau, c'est juste du passe temps. C'est d'ailleurs rare les fois où j'arrive à le finir dans le temps imparti. C'est sympa d'en faire mais mon estomac est rarement assez vide pour que le tout puisse y entrer sans aucun problème. Tant mieux, cette fois-ci, j'ai un peu d'aide, il ne finira pas dans la poubelle. “Ca devient rageant, toutes ces choses que tu sais bien faire.” Je rigole en secouant la tête, si il y a bien une chose que j'ai appris d'elle, c'est d'aimer. C'est rageant, toutes ces autres choses que je ne sais pas faire. Te montrer mon amour, par exemple. J'ai parfois du mal, je met les pieds où je ne devrais pas, comme des lits différents de celui que nous partageons. Je fais des efforts, je prends sur moi, je me retiens, tu sais comme c'est compliqué pour moi. “J'serai passée par la fenêtre.” Rigole, on est un peu haut pour que tu puisse, mais je rêverais de te voir essayer. Une combinaison en cuire type agent du shield, ça doit t'aller à merveille. “Tu me proposes vraiment la clé de ton appart ?” lève les yeux vers la rousse, “J'veux juste pas que.. tu te sentes oppressée, ou j'en sais rien.” je fais le tour du plan de travail et me plante face à elle, attrape son visage dans mes mains, "Oui, j'te propose sérieusement la clef de mon appart." ça sera aussi un peu chez toi. J'ai déjà le double de fait, je pensais pas te laisser le choix. Mes lèvres approchent les plus douces, en face, "J'me sentirais pas oppressée." souris, "En fait, j'veux que tu m'oppresse. J'veux que tu t'sentes libre de venir quand t'en as envie, j'veux que tu comprenne que j'serais toujours là pour toi." quelque soit l'heure, la date, le temps, mon humeur, qu'importe. J'veux surtout que tu comprenne la confiance que je t'offre. Je pose un nouveau baiser sur ses lèvres, "C'est un oui ?" t'acceptes cette clef ?


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