Assis, limite affalé, sur le canapé de la MH. La télé allumé, je réfléchis à ce que je peux bien faire de ma journée et surtout si je compte ou non rester un Mather. Non pas que j'apprécie pas les gens de cette maison, j'ai l'impression qu'elle n'est pas réellement ce que l'on m'a dit. Un long soupir sort de ma bouche, parce que je ne sais pas vraiment quoi faire. C'est toujours mieux d'être dans une maison que simple étudiant, puis où j'irai ? La Eliot ? Depuis la manifestation, ce n'est pas possible pour moi d'aller là-bas, non, je pense que j'en exploserai plus d'un. La Quincy ? Je n'ai pas forcément une tête de mec qui aime les autres puis la Dunster, je ne suis pas idiot mais être trop intelligent ? Très peu pour moi. La WH ? Être gentleman, c'est pas ma tasse de thé. C'est sûr que je pars dans les clichés, mais bon. Dans mes pensées, je ne regarde même plus la télé, j'ai surtout le regard vide.

se détacher de sullivan ? plus facile à dire qu'à faire. très honnêtement, ziggy, elle était au bout du rouleau. parce que sully, il était avant tout son meilleur ami et qu'il était plus que compliqué de le tenir à l'écart. chaque jour, la même rengaine. elle attrapait son téléphone, écrivait un message sur leur conversation, effacait le tout puis recommençait sans jamais l'envoyer. elle était celle qui avait demandé du temps mais malgré les jours passant, elle n'arrivait toujours pas à mettre les choses aux clairs. normal. il lui avait dit l'aimer, comment pouvait-elle réagir à ça ? elle n'en avait aucune idée ziggy et c'était bien la raison qui faisait qu'elle était complètement désorientée dans cette histoire. inspirant un coup, elle passait les portes de la mather house s'arrêtant au niveau du salon où le son de la télévision trahissait une présence. camille. camille qui avait l'air totalement absent. poussant un soupir, elle venait s'affaler à ses côtés attrapant la télécommande pour changer de chaîne. geste qui ne semblait pas le perturber le moins du monde puisqu'elle n'obtenait aucune réaction de sa part. "qu'est-ce que t'as ?" non mais parce qu'il avait sérieusement l'air déconnectée de la réalité là et ouais, elle se posait des questions.

Juste avant le bal, juste avant toutes ces disparitions, je suis posé sur le canapé de la MH, je réfléchis. Faut dire que la maison ne me plaît pas plus que cela, je suis encore en bizutage, mais je n'arrive pas à apprécier à sa juste valeur la MH. Avachis là, j'attends que l'heure tourne, le regard vide, je ne fais même pas attention à Ziggy qui arrive, qui change la chaîne de la télévision. Non, je ne fais attention à rien. Mais, sa voix me fait sortir de mes pensées. Hein ? Mon regard se pose sur elle, longuement je le regarde et j'attends. Rien... Que je lui dis, je ne suis pas le genre à parler de ma vie, de ce que je pense. Elle le sait, mais je la connais. Alors, mon regard se dévie d'elle et son corps ravissant pour se poser sur la télévision. C'est quoi cette merde que t'as mis ? Que je dis, en me sortant une cigarette de mon paquet.

peut-être qu'elle était trop curieuse. ou peut-être qu'elle était juste passée maître dans l'art de s'introduire dans sa vie. ouais, c'était probablement plus la deuxième option. quoi qu'il en soit, elle lui posait la question même si elle était quasi certaine de se faire envoyer bouler. parce que camille, l'envoyer bouler, c'était ce qu'il faisait de mieux. "mais bien sûr" elle n'était pas dupe. encore moins stupide. à la rigueur, il aurait pu lui dire qu'il n'avait pas envie d'en parler plutôt que balancer un mensonge que seul le dernier des débiles auraient pu gober. "la merde que j'ai envie de regarder." ni plus ni moins. et puisqu'il ne regardait pas spécialement la télévision, elle avait bel et bien le droit de mettre ce qu'elle avait envie. "tu vas me dire ce que tu as ?" probablement mais insister, c'était aussi ce qu'elle faisait de mieux. elle lâchait jamais l'affaire ziggy. "tu sais que si tu me dis pas, je vais te prendre la tête pendant une éternité et t'auras envie de m'étouffer avec un coussin." parce que c'était toujours comme ça que ça fonctionnait.

Parce que Ziggy, elle est comme ça depuis que je la connais. Être méchant et désagréable avec elle, ça ne marche pas, elle se laisse pas faire déjà et j'ai surtout l'impression qu'elle cherche à voir quelqu'un d'autre en moi. Elle doit penser que j'ai une carapace qu'elle s'est décidée à percer, mais bon... si ça l'enchante. Elle insiste pour savoir ce que j'ai, commençant son argumentaire par la même occasion et là, elle n'a clairement pas tort. J'ai déjà même envie de la tuer, parce que j'étais tranquille là et pour une fois, je ne faisais chier personne. Alors, sans qu'elle s'y attende, je lui balance le coussin à ma droite dans la figure. Ca t'regarde pas. Et puis voilà, c'est comme ça et encore, je suis gentil là. Si je me rappelle bien, elle a pris bien plus cher niveau punchline. Si tu veux, tu peux me détendre... Que je lui dis, en baissant mon regard sur mon sexe. Et moi, ça me fait rire ça.

donc ouais, s'il voulait se débarasser d'elle, mieux valait qu'il lui lâche un truc convaincant. dans le cas contraire, elle allait juste l'emmerder et pourrir encore plus sa journée. en soit, c'était rien d'attrayant. "donc il y a bien quelque chose" elle esquisse un sourire bien décidée à finir par lui faire cracher le morceau. "pour ça, t'as ta main droite. tu peux même alterner avec la gauche." qu'elle répond d'un très grand sérieux. parce que ouais, elle était pire que sérieuse là. il croyait quoi ? qu'elle allait le sucer comme ça parce qu'il le lui demandait ? "mais tu peux toujours te brosser pour que je te touche un jour." voilà voilà. au moins les choses étaient claires sur ce sujet-là, pas besoin d'en discuter plus longtemps. "et si tu me disais plutôt pourquoi est-ce que tu fais la tronche comme ça ?" et ouais, elle insistait. ouais, elle était chiante. elle en était parfaitement consciente de toute façon et elle en avait rien à foutre.

Ouais, elle est lourde. Ouais, elle me fait royalement chier mais bon, c'est comme ça qu'elle est la Ziggy. Elle a toujours été comme ça avec moi, elle ne changera pas. Elle veut tout savoir de ma vie, tout savoir de mes états-d'âmes, mais je n'ai pas forcément envie d'en parler. Si je lui explique, elle va me poser tout un tas de questions après. D'ailleurs, je tente une petite approche sexuelle, mais je fonce dans le mur. Parce qu'elle est cassante l'Atkinson. Et pas le temps de rebondir qu'elle me demande encore une fois ce qu'il se passe. Je soupire. Si je te le dis, t'arrêtes de me faire chier ? Que je lui demande en posant enfin mon regard sur elle, c'est qu'elle est vraiment pas mal cette petite Mather. J'pense à quitter la MH, j'réfléchis. Au moins, c'est clair et net.

ziggy, elle ne comptait changer pour personne. elle était comme elle était, c'était à prendre ou à laisser. dans tous les cas, elle se fichait bien de savoir qu'elle pouvait être insupportable parce que c'était clairement le dernier de ses soucis. quand elle avait une idée en tête, elle ne l'avait pas ailleurs et concrètement, camille était bien placé pour savoir qu'elle ne lâcherait pas l'affaire tant qu'elle n'aurait pas eu la réponse qu'elle voulait. c'était à lui de voir s'il voulait capituler ou s'il était prêt à la supporter encore longtemps. et visiblement, elle obtenait gain de cause haussant les épaules elle lâchait un simple "on verra" s'intéressant plutôt à la suite. et.. tout ça pour ça ? quitter la mather ? en soit, il faisait ce qu'il voulait, c'était pas bien grave qu'il reste ici ou non. "si tu penses à la quitter c'est peut être que tu n'as rien à faire ici." c'était peut être un peu trop cash tiens. mais c'était elle et sa manière de penser, elle n'y pouvait pas grand chose. "tu te sens pas à ta place ici ?" simple curiosité.

Au final, je décide de me livrer à Ziggy pour qu'elle me lâche enfin la grappe. Je n'ai pas envie de me prendre la tête plus que de raison que ce soit avec elle ou n'importe qui d'autre, surtout qu'il s'agit d'un problème peu important au final. Sa réaction me fait lâcher un petit rire, n'étant clairement pas d'accord avec son avis. Mais, je n'ai pas l'envie de batailler, elle me demande si je pense ne pas avoir ma place ici. Cette fois-ci, mon regard se pose sur la brune, je soupire. Au contraire, je sens que ma place est ici, mais j'aime pas la direction que prend la MH. Je m'attendais à mieux, j'ai l'impression qu'on est des bisounours. Pas faux, je m'attendais à une maison qui vit pour la fête, pour être des grands rêveurs. Mais, on est loin de tout ça depuis que je suis rentré dans la maison. La rivalité avec l'Eliot n'existe plus vraiment, on est une maison comme une autre.

pour comprendre son mal être, fallait peut être qu'elle sache qu'est-ce qui bloquait en premier lieu. parce qu'il y avait forcément quelque chose, il y avait forcément une raison. et ziggy, c'était pas le genre de fille qui se contentait d'une seule réponse puis partait voir ailleurs. peut être que c'était sa curiosité qui était sans limite. ou alors, peut être qu'elle appréciait vraiment bien camille et que pour le coup, elle voulait savoir qu'est-ce qui pouvait déclencher toutes ses interrogations chez lui. ouais voilà, ça devait être. et quand elle entendait la réponse, elle haussait les épaules. elle devait avouer que sur ce point, il n'avait pas vraiment tord. la mh était plutôt calme cette année. peut être trop. aucun guerre, rien en prévision. "j'pense que t'es assez grand pour changer les choses toi même." s'il voulait de l'action, quelque chose, il pouvait lui même le déclencher. "sache que si t'as envie de faire un coup tordu aux eliots, j'suis totalement prête à être ton acolyte sur ce coup."