J’avais réfléchi des heures pour savoir si j’avais fait le bon choix de rejoindre le bâtiment des Mather en cette fin d’après-midi. Pendant longtemps, j’étais resté devant ce miroir à contempler ce reflet, j’avais l’impression de retrouver mon moi intérieur petit à petit, jour après jour après des mois de souffrances et de douleurs intensifs. A présent je ne voyais plus cette Keyla zombifié qui ne prenait pas soin d’elle non je voyais se dessiner à nouveau la Keyla souriante, dynamique qui avait la joie de vivre mais le chemin était encore long à parcourir pour que je sois de nouveau moi-même. Si cela puisse être possible un jour, car le passé laisse forcément des traces. Celui que je venais de vivre encore plus car il me rappellera toujours que j’ai failli perdre ma meilleure amie pour toujours, quoique je n’ai pas encore complètement renoué avec Briony, mais parce qu’il était aussi à l’origine d’un des pas les plus importants dans la vie d’une femme. Fiancée, je passais ce mot dans ma tête depuis des jours, tellement cela me semblait irréel. J’étais venue à Harvard pour étudier non pas pour me marier mais voilà le destin a eu raison de moi en me poussant dans les bras de Kol. Pour le moment je n’avais pas peur pour mon futur d’épouse, non j’étais effrayée à l’idée de l’annoncer à mes proches. Mes parents n’étaient pas au courant, et ma sœur encore moins vu qu'elle était encore introuvable. Je ne voyais pas comment leur dire de toute manière car j’avais d’abord besoin de l’avis de ma meilleure amie pour le dire aux autres. Mais là tout était le problème, car je n’étais pas sûre que Briony n’approuve mon choix. Le pire dans tout ça c’est que jamais je n’aurais cru un jour dire que j’allais me marier avec quelqu’un qui s’était bien amusé avec ma meilleure amie dans mon dos. C’était risible, et ça tenait plus du scénario d’une mauvaise série télé mais pourtant c’était bel et bien mon cas. Qui plus est, mon amie n’avait pas besoin d’une autre nouvelle déconcertante dans sa vie mais comment lui cacher mes fiançailles, c’est tout bonnement impossible. Me regardant une dernière fois dans le miroir, je quittai la salle de bain pour me retrouver très vite hors de ma chambre. J’avais besoin d’elle plus que je n’avais pu le penser dans les derniers mois. J’avais cru qu’il serait possible de rayer un trait sur mon amitié avec elle mais c’était tout bonnement impossible de dire au revoir à mon passé, notre passé, avec tout ce que nous avions partagé. Dix minutes plus tard, je me retrouvais dans la maison des Mather, c’était la première fois que j’allais voir Bri ici dans sa nouvelle chambre, dans sa nouvelle vie. Ca me faisait bizarre. Je m’étais renseignée auprès de Victoria pour savoir dans quelle chambre elle dormait et quand je fus enfin devant la porte où se trouvait normalement Briony à cette heure, mon rythme cardiaque s’accéléra, notre dernier entrevue remontait à des lustres dans la chambre que nous avions partagé au summer camp et ça n’avait pas été une réussite loin de là. Effacant toutes les mauvais pensées de mon cerveau, je frappai finalement à la porte, angoissée, avec la peur d’être rejetée.

De toute ma vie,je n'avais jamais senti ce vide immense dans mon coeur. Comment voulez-vous oublier, réduire en poussière une amitié qui existe depuis que vous êtes venus au monde. Briony, c'était une partie de ma vie, l'autre moitié de moi. Celle qui avait été là pour mes moments de joies mais aussi de peines et inversement. Depuis des années, j'avais pensé notre amitié increvable, résistant à tout. Hélas j'avais tort, elle n'avait pas résister à la jalousie que j'avais pu éprouvé ces derniers mois, pourtant jamais un garçon ne pourra la remplacer pas même Kol. Briony restera toujours la première dans mon coeur, qu'elle me pardonne ou non jamais je pourrais la remplacer, je ne m'en sentais même pas capable.

Mon coeur s'était peu à peu remis à battre depuis que j'avais renouer contact avec Kol, si l'on peux dire. Hélas, si je voulais redevenir moi même, il me manquait encore quelque chose, elle. Qui plus est je m'inquiétais vraiment pour elle, je me rongeais les ongles jusqu'au sang de ne pas avoir pu être réellement à ses côtés alors qu'elle devait faire face à un évènement tragique que j'avais moi même vécu par le passé lorsque j'avais perdu mon meilleur ami percuté par une voiture. Il était parti sans que je puisse lui avouer ce que je ressentais réellement à son encontre. Ca personne ne le sait mis à part mes parents et Bri, il faut dire que je n'en parle jamais, par peur que mes vieux démons ressortent. Je savais donc que Bri avait besoin de soutien et je me sentais vraiment mal qu'elle ait à faire à ça alors que je retrouvais petit à petit le bonheur. Briony n'avait pas répondu après que j'eu enfin le courage de cogner à la porte; peut être n'était elle même pas là mais je connaissais Bri, lorsqu'elle va mal, elle se réfugie dans son lit. Elle est comme moi, ne veut voir personne donc je suis persuadée qu'elle se cache derrière cette porte. Je frappai une seconde fois. Je fermai les yeux, priant Dieu que pour cette fois ci elle m'ouvre. Lorsque je les rouvrit, la poignée bougeait et c'est sur mon amie très mal au point que je tombai. Elle semblait surprise de me voir à l'entendre prononcer mon nom. Elle s'installa immédiatement dans mes bras. Cela semblait faire une éternité que ce genre de moments ne nous étaient pas arrivés. Je caressai ses cheveux noirs et la serrait fort contre moi. "Je suis désolée Bri, mais je suis là et je partirai plus je te le promet." En soi je n'étais jamais parti mais je n'avais pas été avec elle alors qu'elle avait retrouvé une partie de sa famille, que son grand prère et que son ami s'était envolé et qu'elle avait du mal à faire face à des sentiments naissants. Je m'en voulais tellement que je versai même une larme à cause de l'motion du moment beaucoup trop forte pour moi.

Sincèrement je ne sais pas comment j'ai fait pour vivre sans Briony pendant de longs mois. Quoique quand on y pense je n'ai pas réellement vécu ces derniers mois. Mon coeur avait continué de battre mais ce n'était pas une vie. Et tout ça parce que j'avais perdu deux êtres chers en même temps. M'éloigner d'eux avaient été la décision la plus difficile à prendre de ma vie sauf que j'y avais été obligé si je voulais prendre du recul et revenir vers Briony et Kol un jour.De toute manière, au plus profond de moi, je n'ai jamais cessé de penser que sans eux je ne serais rien. Briony était la personne avec qui j'avais construit ma vie. J'ai grandis avec elle, fait les pires conneries de ma vie à ses côtés. Nous avions pendant des années vécues à deux, soudées comme les deux doigts de la main. Quand l'une était là, l'autre n'était jamais très loin. Plus qu'une amitié fusionnelle, Bri avait toujours fait partie de ma famille. Si je l’effaçai de ma vie, alors c'est toute mon enfance qui partait en fumée. Tant de souvenirs conservés dans un coin de ma tête réduit à néant. Et je n'avais nulle envie que cela se passe car quoique je fasse, j'étais toujours ramenée vers Bri. Même quand je ferai ma vie avec Kol, elle serait là tel un fantôme car elle avait eu un rôle dans notre histoire. C'était ainsi, jamais je ne me débarrasserai d'elle car c'était impossible et je crois que j'en mourrais car je n'aurais plus personne à qui me confier, à parler, à tenir dans mes bras en cas de coups durs. J'étais toujours collée à elle m'excusant pour les évènements passés, pour tout ce que j'ai pu dire dans les moments où je me sentais mal et blessée de l'intérieur. Je le pensais peut être sur le moment mais ces paroles n'avaient plus de signification dorénavant. Je ressentais toute la tristesse qu'elle avait en elle simplement en la serrant contre moi. Ce moment, je l'attendais depuis des semaines, depuis que nos relations s'amélioraient. Après quelques minutes ainsi, elle me conduisit jusqu'à son lit pour s'asseoir alors que sa mains était toujours cramponner à la mienne. Elle ne voulait pas briser le contact et moi non plus de toute manière. "J'suis vraiment, vraiment, vraiment heureuse de te voir.. j'suis encore désolée." Un sourire apparut sur mon visage, j'étais rassurée et je lisais la sincérité dans ses excuses que ce soit par les paroles ou son regard qui en disait long. Je ne savais pas trop comment aborder les sujets délicats à savoir la perte de son ami et mon annonce à lui faire. J'avais peur qu'elle réagisse mal. A sa tenue, je voyais d'ailleurs qu'elle allait mal, elle n'avait pas du faire grand chose aujourd'hui et en plus elle avait le visage pâle. Rien pour me rassurer. "Tu n'as rien fait de ta journée, n'est ce pas." dis-je en haussant les sourcils, une manière de lui dire que je savais qu'elle allait mal. En réalité, je n'avais pas besoin de lui poser cette question mais je voulais entendre de sa bouche ce qu'elle ressentait sur le moment. Je ne voulais pas qu'elle cache son mal être et encore moins devant moi.

Je me sentais tellement mal de ne pas avoir été aux côtés de celle qui avait partageait toute ma vie depuis ma naissance. J'aurais jamais pensé avoir une telle dispute un jour avec elle, au point de ne plus la voir pendant des mois, de ne plus savoir comment me comporter avec elle; J'avais l'impression de marcher sur des oeufs, ne sachant comment aborder n'importe quel sujet avec elle. Avant tout était si simple, on se disait tout car on ne se jugeait pas mais tout avait changé récemment. J'avais peur de faire un écart au moindre mot qui sortait de ma bouche surtout depuis que Bri était mal au point. Pourtant je savais qu'il était possible de retrouver cette confiance passée que nous avions car si vraiment elle m'avait rayé de sa vie alors elle ne m'aurait pas appelé l'autre jour pour me confier sa tristesse. Ca m'avait d'ailleurs foutu encore plus mal de la voir comme ça, une partie de mon coeur s'était un temps soit peu déchirée à l'entendre au bout du fil totalement perdue. Et même si je le savais forte, je sais pertinemment, en connaissance de cause, que traverser ce genre d'épreuves toute seule est quasi impossible. J'avais vu à son visage pâle que sa journée avait été bien vide et jamais je ne l'avais vu comme ça, elle qui d'habitude est si joyeuse et pétillante. "Nop. Pas la motivation pour me lever, ni même pour aller voir les gens. Charlie n'était pas ici de la journée, donc j'en ai profité.." Je n'allais pas lui remonter les bretelles d'être rester toute seule dans sa chambre, dans son lit car c'est ce que je faisais il n'y a pas encore si longtemps que ça. Comme quoi nous ne ressemblons énormément malgré nos différents. " C'est pas le top avec ce qui s'est passé dernièrement, mais j'essaie de ne penser qu'aux points positifs. Ca va un peu mieux que les premiers jours.. j'crois." J'esquissai un sourire timide, caressant sa main pour lui donner le maximum de réconfort possible. Sa tristesse se lisait sur son visage mais aussi dans sa voix. "Tout ca n'est qu'une question de temps, je te promets que tu arriveras à surmonter tout ça." Si je l'avais fait alors elle pouvait le faire, elle était beaucoup plus forte que moi sur le plan physique mais psychologique également, j'en étais certaine et puis j'étais là dorénavant si elle éprouvait le besoin. Je pense qu'elle en était consciente. "Pourquoi.. pourquoi tu es venue ? Fin, j'veux pas te virer, mais c'est juste que ça.. m'étonne.. fin, j'sais pas comment le dire.." Elle se posait des questions, c'est normal après tout. Il y avait deux raison à ma venue, c'était d'abord pour elle, je ne voulais pas la laisser seule, imaginer un instant qu'elle puisse faire la pire des bêtises, je m'en voudrais toute ma vie. Mais il y avait aussi ma formidable annonce mais comment lui annoncer et aborder ce sujet si délicat? Je baissai les yeux, un peu honteuse et septique ne sachant que répondre. "Je suis venue pour toi, je voulais pas que tu sois seule Bri, tu es importante pour moi tu sais." Je finis pas me tourner un peu, pour lui faire un peu plus face, mon coeur battait un peu plus qu'à son habitude. "Mais pas seulement. Je voulais te dire autre chose en personne." Manière délicate pour tourner encore un peu plus autour du pôt, retardant ce moment où je devrais lui dire pour mes fiancailles, je redoutais tellement sa réaction, je ne voulais pas qu'elle me rejette alors que nous faisions seulement de nous retrouver.

C'était tout simplement bizarre de ne plus pourvoir parler à Bri comme avant. Me confier à elle sans crainte, l'appeler à n'importe quelle heure pour le moindre soucis, me blotir dans ses bras en cas de chagrin... Tout ça me manquait, elle me manquait et la perdre définitivement me faisait peur, je n'osais d'ailleurs même pas imaginer la chose. "T'as intêret à tenir ta promesse Key !" Elle cachait sa tristesse par un sourire, je voyais qu'elle était mal à l'aise pour se confier facilement à moi comme par le passé. Je ne la blâme pas après tout, elle a tout à fait le droit d'être réticente à me parler de certaines choses mais ne rien pouvoir faire me frustrer au plus haut point mais je tentais tant bien que mal de cacher mon mal être. J'avais dit ce que j'avais sur le coeur en lui révélant indirectement que j'avais peur de la laisser seule, qu'elle me manquait; J'aimerais tellement pouvoir lui dire à voix haute comment ça m'avait tué de ne pas la voir pendant si longtemps mais la blessure qu'elle m'avait infligé était encore ouverte, ce n'était pas facile. Pourtant, je l'avais fait avec Kol même si j'avais eu du mal mais je lui avais dit. Pourquoi avec Bri, tout était plus compliqué? Parce que nous nous connaissions depuis beaucoup plus longtemps et qu'être trahie par votre moitié fait encore plus mal? Son froncement de sourcil ne me rassurait guère, je n'aurais pas du laisser le planer le doute en fait. " Tu es aussi importante pour moi Key.. et qu'importe la chose que tu dois me dire en personne, tu peux me le dire sans craindre de jugement, d'accord ma belle ?" Je n'avais préparé aucun discours pour mon annonce choc, je savais pas trop comment tourner la chose, mon cerveau était en pagaille et je pensais même devenir folle. "Il m'a demandé en mariage... et j'ai accepté." Je baissai le regard non pas par honte au contraire, ces fiancailles me rendaient heureuses, mais j'avais peur d'affronter son regard, peur d'être rejeté malgré qu'elle avait dit qu'elle resterai neutre qu'importe la nouvelle. Saug que ce n'était pas n'importe quelle nouvelle. "Tu es la première personne au courant, je me devais de le dire." J'étais stressée au plus haut point et son long silence ne me rassurait guère. Je savais qu'il lui faudrait du temps pour digérer cela mais bon je flippas quand même.