Bon, le message d'Alaska m'a surpris puisque ces derniers jours nous n'avons guère parlé. Elle n'est pas trop au courant de tout ce qui m'est arrivé ces derniers jours que ce soit Lily, Adria ou bien ma récente rencontre avec Cléo. Mais, je me dis que je peux faire confiance à Alaska et tout lui raconter. C'est sûr que ces derniers temps, je ne peux pas compter sur Nova : elle est ma meilleure amie, mais elle est disparue des radars. Malgré mes textos, elle m'évite, je crois bien. Enfin bref, je me depêche de me préparer pour rejoindre l'appartement de l'Hamilton. Elle est avec son enfant, mais ça ne me dérange pas : je l'adore. Arrivé au bout d'une dizaine de minute, je toque à la porte attendant patiemment qu'elle m'ouvre.

Je m'ennuie et quand je m'ennuie, je fais en sorte que mes amis viennent à moi. Parce que quand je m'ennuie, j'ai la flemme de bouger. Enfin, j'ai un bébé de huit mois hein, sortir avec un môme c'est comme partir à la guerre et généralement, cette guerre, tu la perds à partir du moment où tu as oublié un élément de survie crucial. J'avais la flemme de bouger avec Lilou et aujourd'hui, le "passe à la maison si tu veux" tombait sur Kale. Ça faisait un bail que je ne l'avais pas vu, alors ça allait être cool de prendre des nouvelles de ce gros nounours. Je ne perds pas de temps pour lui ouvrir. Lilou fait sa sieste, mais d'ici qu'il reparte, elle se sera réveillée. « Tu sais Kale, il faut arrêter de grandir à un moment... » Parce que j'avais l'air absolument ridicule à côté de lui.

Tout ce qui est petit est mignon, c'est pas ça que l'on dit ? Que je lui balance avec un sourire alors qu'elle m'a ouvert la porte et laissé entrer dans son petit appartement. Je regarde un peu autour moi, c'est la première fois que je rentre ici puisque on a l'habitude de se voir en dehors de chez elle ou chez moi en temps normal. Enfin, je reste ravi d'être là. C'est calme, Lilou dort ? Au vu de l'heure, ça ne m'étonnerait pas que la petite fasse la sieste, parce que les bébés ont la belle vie : on les promène, on leur fait à manger et ils dorment tout le reste du temps. Ouais, j'aimerai bien revenir à cette époque là de ma vie.

« Tout ce qui est petit est mignon, c'est pas ça que l'on dit ? » Je fais une petite moue avant de sourire, satisfaite par le compliment qu'il venait de me faire indirectement. « Tu as raison » Il ne me fallait pas grand chose pour me faire changer d'humeur. Kale était vraiment grand et sa carrure était impressionnante et, j'étais tout le contraire de lui physiquement parlant. Je le laisse entrer sans trop faire de bruit, l’embarquant dans la pièce de vie. « C'est calme, Lilou dort ? » - « Oui, c'est l'heure de la sieste. Mais en ce moment, ça ne dure jamais longtemps, elle a du mal à se séparer de maman ces derniers jours » lui confiais-je en fronçant le nez. Une passe certainement, je l'espérais. Disons que j'avais peur de me faire avoir à force, de céder trop souvent à ses caprices et qu'elle me mène par le bout du nez.

Alaska a toujours été une amie fidèle, une personne que j'adore. Elle est simple, c'est surtout cette simplicité chez elle que j'apprécie. Alors que nous allons dans la pièce de vie, je lui fais remarquer que c'est calme contrairement à d'habitude, alors je lui demande si sa petite fille dort. Elle me dit que c'est l'heure de la sieste, mais que cela ne dure pas très longtemps. J'ai l'impression que ça ne va pas trop en ce moment chez la brune, ou peut-être est-ce juste une fausse impression. T'es sûre que ça va ? On dirait que tu réfléchis beaucoup trop... Par rapport à Lilou ? Ou autre chose du genre un homme ? Alaska me dit souvent tout, mais je dois lui tirer les vers du nez à chaque fois. Moi, j'aime quand elle se confie à moi.

Je laissais Kale entrer et nous nous dirigions vers la pièce de vie. L'appartement était calme puisque Lilou était en train de faire sa sieste. Ça ne durait jamais longtemps en ce moment, elle se réveillait et impossible de la rendormir ailleurs que dans mes bras et là, si elle entend que quelqu'un est là, ça sera de toute façon mort pour la laisser dans son lit. Je la connaissais par cœur, je l'avais faite aha. « T'es sûre que ça va ? On dirait que tu réfléchis beaucoup trop... » Je tourne le regard vers le jeune homme, surprise. Comment il pourrait le voir, que ça n'allait pas forcement ? « Tu veux boire un truc ? Je vais me faire du thé, tu en veux ? » Autant commencer par le début.

Bon, je suis un peu triste que la petite Lilou dorme, j'avais bien envie de la voir mais d'un côté, cela va me permettre de parler un peu avec la maman. Une amie proche que j'ai un peu boycotté ces derniers moments, il faut dire que ma vie est un sacré boucan et que je m'en sors plus. J'ai un peu de mal à sortir ma tête de la surface de l'eau, en tout cas je vois bien qu'Alaska n'est pas au top de sa forme, je lui demande alors ce qu'il ne va pas. Je la connais plutôt bien, malheureusement pour elle, elle ne peut rien me cacher. Je veux bien, oui. Moi aussi, j'ai des petites choses à lui raconter d'ailleurs. Donc, ouais, c'est le bon moment pour l'après midi confidence.

« Je veux bien, oui. » Je file donc préparer du thé dans ma petite cuisine et je reviens quelques minutes plus tard avec un plateau contenant une théière, quelques sachets et deux tasses. Il avait l'embarras du choix. Je posais le tout sur la table basse et je prenais place sur le canapé, à ses côtés. Lilou dormait, mais je savais très bien qu'il allait la voir d'ici peu de temps. Mademoiselle n'aimait pas être loin de maman en ce moment, alors à tous les coups, elle allait se réveiller et pleurer comme jamais. « Je réfléchis toujours beaucoup trop, tu sais... » que je lui confis en repensant à la question qu'il m'avait posé peu de temps avant, en arrivant. « J'ai beaucoup de mal à oublier Osean et je culpabilise souvent, en fréquentant d'autres hommes. » Je m'arrêtais pour le regarder. Aucun sourire, aucune émotion sur le visage. J'étais neutre et sincère.

Je reste souvent l'éternel ami, mais avec Alaska, ce n'est pas plus mal. Je ne dis pas qu'elle ne m'attire pas, mais je n'ai jamais eu ce genre de pensées avec elle. Une amitié avec elle me va parfaitement, puis j'aurai trop peur de tout détruire pour une histoire qui peut ne mener à rien. Voyant qu'elle ne va pas bien, je lui ai posé la question, mais elle s'en va chercher deux boissons chaude avant de commencer. Revenant quelques minutes après, Alaska m'avoue avoir du mal à oublier son ex et qu'elle culpabilise en voyant d'autres hommes. Je reste songeur. Oh, je vois. Beaucoup, beaucoup ? Que je lui demande en parlant d'autres hommes. Après, tu n'as pas à culpabiliser, tu sais ? Enfin, c'est fini...

J'avais besoin de parler, mais autant préparer le thé avant, comme ça, j'étais certaine de ne pas être coupé dans la discussion. Alors quand je revenais, je commençais à lui expliquer pourquoi je ne me sentais pas très bien. Osean m'avait quitté, certes, mais je culpabilisais en fréquentant d'autres hommes que lui. J'avais beaucoup de mal à oublier mon ex compagnon et à passer à autre chose et pourtant, je pouvais affirmer que je le désirais et même que j'en avais besoin. « Oh, je vois. Beaucoup, beaucoup ? » Euh. J'hausse les épaules l'air de rien. « Quelques uns » que je répondais en gardant mon air angélique. Il n'y avait pas de mal à se faire plaisir. « Disons qu'il y en a deux qui sortent du lot.. » Camille et Wolfgang. Des opposés. C'était compliqué. « Après, tu n'as pas à culpabiliser, tu sais ? Enfin, c'est fini... » Je lâchais un soupir « Ouais, je sais. C'est terminé, mais ce n'est pas facile de passer à autre chose ». Surtout quand il y a un bébé dans l'histoire.