Marley avait une petite idée en tête. Mais pour le moment, il se trouvait ridicule de poser cette question à quelqu'un qui aimait aller dans les airs. Peut-être que le vertige et la peur du vide était différents mais il n'osa pas poser la seconde question. « Oui ... C'était stupide, désolé. » Il tritura les manches de son sweat un peu nerveux, puis à la question d'Elliot, il releva le regard sur lui. « Je voudrais te montrer un endroit. » Le but étant de lui faire comprendre ses pensées, il n'allait pas simplement lui montrer un endroit mais surtout essayer de lui faire comprendre sa vision des choses. Mais peut-être n'avait-il pas le temps aujourd'hui. «Je pourrais te le montrer quand tu auras du temps, si tu veux. » En fourrant une main dans sa poche, il tâta son paquet de cigarettes déjà bien entamé en se plongeant dans ses songes. Si Elliot avait du mal à le comprendre, Marley était dans le même cas. Parfois, il ne se comprenait pas lui-même et se demandait surtout pourquoi il pensait de cette manière-là. D'une manière pas tranquille du tout. Mais les différences qui séparaient Elliot de Marley pourraient peut-être devenir bénéfique l'un à l'autre.

« Mais non c’était pas stupide. Faut que t’arrêtes de te dévaloriser et de toujours te sentir coupable. » Voilà, premier conseil pour être un peu plus comme moi. Tu te prenais trop la tête, Marley, il fallait te détendre. Sérieux, no stress, j’allais pas te sauter à la gorge si tu disais une connerie ou faisais une erreur. C’est humain, après tout. « Je voudrais te montrer un endroit. » Oh? Une petite sortie fraternelle? Quand j’aurais le temps, tu t’empressais d’ajouter. « Prends des initiatives. Tu veux y aller quand? Décide ce qui t’arranges le mieux toi, et propose à l’autre. » Sinon, t’allais facilement te faire marcher sur les pieds. C’était pas comme ça qu’on avançait dans le monde réel. Je ne te blâmais pas hein, c’était juste ta façon de vivre et ta façon d’être et je n’essayais pas de changer les bases fondamentales qui te constituaient. Mais il fallait quand même t’endurcir un peu. Crois-moi, ça a du bon. C’est grâce à ça par exemple que, même quand tu te crashes en hélico et que tu perds les souvenirs de vingt-trois ans de vie, t’arrives à te relever et à faire comme si de rien n’était.