Louison ne savait jamais quand l'italien plaisantait ou était sérieux. Le voir étendu et inerte de cette manière lui avait flanqué une sacrée trouille malgré le contrôle qu'elle gardait sur la situation. Après avoir secoué le jeune homme du peu de force qu'elle avait à cause du coup pris dans les côtes, la belle avait retrouvé le Quincy complètement sonné. Elle s'était donc arrêtée de le malmener, le laissant respirer et se redresser tranquillement. Avec sa douleur à elle, la demoiselle s'était positionnée sur ses genoux, se penchant en grimaçant pour dérober un baiser délicat à Ezio. Pour le coup, il n'avait pas tort, cette petite virée tournait au cauchemar. Camouflant du mieux qu'elle pouvait le choc qu'elle avait subi quelques secondes plus tôt, la trace déposée sur son pull elle, n'était pas passé inaperçue pour l'oeil aiguisé du brun. Subitement, il s'était retrouvé agenouillé en face d'elle, inquiet pour son état. Elle attrapa alors les mains de son homme qui brassaient de l'air pour les joindre entre elles et les envelopper dans ses petites paluches " J'vais bien, j'aurais de gros bleus dans quelques heures c'est tout. " avait-elle tenté de le rassurer en esquissant un léger sourire. Alala, qu'est-ce qu'elle l'adorait quand il se montrait si soucieux. " Debout, on repart ! On va les dresser ces deux cons ! T'étais presque, mets-y moins de force, après on pourra sortir se balader dehors, c'est immense ! Y a même une rivière plus bas... " proposa-t-elle en s'aidant de la barrière en bois pour se relever et retrouver la terre ferme sous ses deux pieds. Sans broncher, la jeune femme s'était rapprochée de Pimprenelle, s'hissant sur son dos en serrant les dents pour ne pas affoler davantage le brun. " Allez ! Au fait, si tu veux le freiner, tu bascules ton buste en arrière en amenant les rênes avec toi et tu serres légèrement tes jambes autour de lui. Si tu veux t'arrêter carrément, t'accentues le geste comprende ? " lui lâcha-t-elle en se baladant de droite à gauche sur son cheval qui avait carrément la bougeotte. " C'est toi qui le guide, avec ton regard, avec l'inclinaison de ton corps, sens-le, comme si c'était le prolongement de ton corps, un peu comme ta Range Rover tu vois " termina-t-elle de lui expliquer en faisant demi tour pour faire trottiner sa bête dans l'enclos, le temps que l'italien râle un bon coup et refuse définitivement de réitérer l'expérience.

Ezio était encore sonné de sa chute et avait bien du mal à reprendre ses esprits. Voir la trace de sabot avait néanmoins réussit à le réveiller, il s'était d'ailleurs précipité pour elle pour essayer de savoir ce qu'il s'tait passé. La trace n'était pas là avant sa chute, il en était persuadé. Il la matait tout le temps, Louison ne pouvait pas le tromper sur ce coup-là et d'ailleurs son j'vais bien ne semblait pas rassurer le jeune homme qui essayait tant bien que mal de discerner le vrai du faux. « Pourquoi de gros bleus, déconne pas Louison, t'as peut-être des côtes fêlées. » râla-t-il pour lui faire entendre raison mais rien à faire. La blondinette se leva et lui indiqua de renouveler l'expérience. Ezio leva la tête vers elle, soupira et vint se lever pour s'approcha du cheval. « Ah bah si y'a une rivière, ça change tout .. » marmonna-t-il entre ses dents, pas content. Il posa ses mains sur la scelle et soupira de plus belle. Il n'avait pas envie de monter dessus, il n'avait pas envie de se promener et n'avait pas envie de faire d'effort. Sa tête tournait légèrement et il dû fermer les yeux pour reprendre ses esprits. Ezio allait avoir une bosse sur la tête, c'était couru d'avance mais malgré la détermination de sa belle, il abdiqua et écouta ses conseils avisés. « Je le guide avec mon regard, t'as pas trouvé plus pertinent comme conseil ? » vint-il se plaindre. Le jeune Scorsese y mettait une telle mauvaise foi que cela en était presque désespérant. Il prit son courage à deux mains et grimpa sur l'animal. Maladroitement, il arriva à se stabiliser et à monter dessus pour poser ses fesses sur la scelle. En voyant qu'il avait réussit, il leva les bras fièrement. « On fait moins la maline ! Allez, c'est qui l'patron ici, c'est moi ... Houla. » dit-il sur un air de guerrier avant de reposer ses mains sur le cheval le sentant bouger. Il ne faisait plus le mariole là. Sans chercher à comprendre plus loin, il attrapa les rennes et donna un petit coup de pied pour qu'elle avance mais Maria ne bougea pas. « Louison ! Pourquoi elle avance pas cette con ? Quand j'te le disais qu'il l'a cassé le tien là, regarde moi cette empotée ... Allez avance sac à merde ! » grogna-t-il, impuissant face aux caprices de sa jument. La blondinette arriva à sa hauteur et essaya de lui montrer comment faire, il la fusilla du regard avant de rigoler. « Fais pas la maline Chamberlain, le tien il s'est pas prit une teub d'un mètre dans l'cul ! » Ezio était incapable de rester sérieux puisque dans le fond, il n'était pas rassurer. Il agrippa les rennes d'une seule main et se retourna légèrement. « Elle aime peut-être les fessées ... » réfléchit-il en lui donnant une tape sur le cul. Et là, miracle, Maria se mit à marcher. « Tsss ... Toutes les mêmes ! » s'amusa-t-il à commenter de tout le machisme qui le composait. Cette expérience équestre était définitivement une catastrophe.

Côtes fêlées ? Ezio était décidément un grand inquiet. Non mais elle le saurait si elle s’était pétée quelque chose la petite… Quoi que… Louison était au taquet, elle voulait juste qu’il ressente à son tour cette liberté qu’elle éprouvait perchée là-haut. La blonde lui avait alors fourni des conseils amateurs, ce qui avait fait vivement réagir l’italien. C’était une vraie tête de mule, elle ne comprenait d’ailleurs pas pourquoi il n’était pas encore à l’aise dans ce milieu quoi. Mule, cheval, ça se ressemble ! « J’peux pas monter à ta place aussi, arrête de faire le chiant et montre moi le badboy en toi » rouspéta-t-elle en l’observant galérer une fois de plus jusqu’à  réussir à s’asseoir là-haut. Il était temps… Mais ce taré avait lâché les rênes et s’était permis de lever les bras au ciel, perdant légèrement l’équilibre lorsque Maria avait décidé de bouger « Ezio putain ! Reste concentré, si seulement il existait un traitement contre la connerie !  » l’engueula-t-elle en se rapprochant de lui avec le beau Pimprenelle pendant que le Quincy était au point mort avec la jument. Le brun avait par la suite râlé une fois de plus avec son accent bien prononcé et une certaine vulgarité qui avait mis K.O Louison. Cette dernière n’avait pas pu se retenir et avait éclaté de rire en partant en arrière, touchant quasiment le fessier de son cheval avec l’arrière de sa tête. Oui, Louison était souple et pouvait se permettre ce type d'action. Face au désespoir de son homme, elle avait rappliqué, tentant de réveiller Maria mais rien n'y faisait. À cause des phrases de son fiancé, Louison était partie en fou rire complet, le laissant dans sa merde en tournant en rond sur son étalon « Non mais il a plus de jus le mien tu sais… » bah ouais, Ezio ne faisait pas non plus le malin après une bonne partie de jambes en l’air. Pimprenelle était aussi au bout du rouleau, il avait tout donné. Tout à coup, l’étudiant avait eu un éclair de génie qui aurait pu lui coûter cher si Maria avait décidé de cabrer vers l’avant. Il l’avait fessé « J’suis jalouse » maugréa la française en orientant Pimprenelle vers la sortie de l’enclos pour galoper dans un grand espace, vers l’infini ! Très vite, la belle avait senti le vent fouettait son visage et elle s’était sentie étonnamment puissante, levant ses fesses pour gagner en rapidité. Les pieds coincés dans les étriers et forçant sur ses cuisses, elle avait passé sa tête derrière son épaule, observant Ezio légèrement à la traîne. La jeune femme avait pouffé de rire toute seule, satisfaite de l’avoir foutu dans cette situation « On dirait que j’ai ma revanche par rapport à Rome et ton Vespa de merde ! » hurla-t-elle en agitant les rênes pour ne pas freiner son avance. En regardant de nouveau devant, elle s’était alors rendue compte que la forêt avançait bien trop vite vers elle et qu’il était temps de ralentir le rythme si elle ne voulait pas se manger une branche en pleine gueule dans quelques secondes « Commence à ralentiiiiiiir » cria-t-elle en serrant le flanc de sa bête et en basculant légèrement vers l’arrière. À cause de son inattention, la Mather était rentrée un peu trop vite dans le bois, se faisant fouetter par des feuilles piquantes. Elle sentit par ailleurs sa joue lui brûler et en y portant ses doigts, un peu de sang avait coloré son index. Louison grimaça, s’attendant déjà à un sermon de la part de son homme. Heureusement, Pimprenelle avait capitulé et marchait dorénavant calmement dans la nature. Louison avait fermé paisiblement les yeux, inspirant l’air frais du coin. Peu de temps après, elle entendit quatre autres pas lourds la suivre et aperçu Ezio qui l’avait rattrapé « La rivière n’est pas très loin… »

[…]

Après avoir abreuvés leurs chevaux, le couple s’était assis sur un rocher étrangement plat qui surplombait le cours d’eau. Dans un de moment de silence, où les deux contemplaient les alentours, Louison avait repensé à leur échange de sms en fin de semaine et ne pu se retenir de le remettre sur le tapis « Pourquoi tu voulais le nom de mon ex ? » l’avait-elle interrogé en ramenant ses genoux contre sa poitrine pour y déposer son menton, le regard dans le vide, déjà apeurée par la réaction du Quincy.

Ezio était fier de lui et à l'entendre parler, il venait de réaliser un véritable exploit. Monter sur cette jument semblait être l'événement du siècle dans sa tête. Amusé, il arborait un véritable sourire, sure de lui. Bien droit, il était planté comme un piquet et n'osait pas trop bouger par peur de perdre le contrôle de la bête. « Sois pas jalouse bébé, ce soir c'est ton tour ! » répondit-il en rigolant, faisant de nouveau son malin, style de rien. Finalement, Louison partit au galop et le laissa comme un con sur place avec Maria qui ne semblait pas coopérer et obéir. Ses yeux admirèrent la classe et l'allure de sa fiancée avec un mince sourire sur le visage. Elle se débrouillait vraiment bien, elle était parfaite cette fille. Il la contempla quelques secondes jusqu'à ce que la blondinette ne se retourne et ne le ramène à la raison. Voulant prouver sa virilité et sa capacité à réagir, peu importe la situation, Ezio donna un coup de pied dans les côtes de Maria pour qu'elle avance. Et là, ô miracle, elle avança. Tranquillement. Calmement, un sabot après l'autre. L'italien avait beau agiter les rennes, cela n'avait absolument aucun effet. Après quelques secondes d'acharnement, il parvint à la faire courir et à rattraper Louison. Il râla en italien parce que les chocs lui donnaient mal au cul. « Moi j'tai fait monter derrière moi sur le Vespa, toi t'as fait ton égoïste là ! » répondit-il pas content avant de rigoler légèrement. Il ne pouvait pas lui en vouloir, elle était trop mignonne. Ezio ne capta la forêt que lorsque Louison lui hurla de ralentir. « Quoi ? J'sais plus comment on fait. » marmonna-t-il avant de tenter n'importe quoi pour faire arrêter ce cheval. Décidément, il n'avait pas de succès avec Maria aujourd'hui.

[...]

Bien content d'être descendu de Maria, Ezio avait étendu tous ses muscles engourdis par la petite course de débutant qu'il venait de faire. Le cheval n'était vraiment pas son truc. Les deux amants s'étaient posés au calme, près de la rivière afin de profiter un peu des lieux. Admirant la vue, le Quincy était loin de s'imaginer que ça serait le moment que Louison choisirait pour déballer son sac. Il tourna sa tête vers elle et fronça les sourcils. Prit de court, il n'eut pas vraiment le temps de réfléchir à sa réponse. « Pourquoi ? Mais parce que je voulais savoir qui il était Louison. » répondit-il simplement. Ezio n'avait pas envie de se prendre la tête, il n'avait pas envie de lui mentir non plus. Ce sujet de conversation ne lui faisait pas peur et semblait ne tétaniser que la blondinette. « Tout comme toi tu m'as posé des questions sur Anja, j'ai voulu me renseigner. Savoir à quoi il ressemblait, son age, son physique, son caractère ... et j'dois bien avouer qu'on a l'air diamétralement opposé lui et moi. J'suis pas ton type d'homme à la base Louison, pas vrai ? C'est pour ça que tu as tellement peur que j'aille voir ailleurs, t'as toujours eu des mecs discrets, qui s'intéressaient à autre chose qu'aux femmes, j'me trompe ? » la questionna-t-il. Finalement, la Mather avait lancé les hostilités mais Ezio en profita pour renverser la tendance et poser ces questions qui lui brûlaient les lèvres.

L’amusement avait été de courte durée. Louison avait bel et bien était fière de la performance de son amant mais une fois le calme retrouvé, ses pensées s’étaient dirigées vers son ex. Durant la semaine, Ezio s’était montré légèrement curieux à ce sujet, ce qui n’avait pas arrêté de faire paniquer la petite blonde, surtout vis à vis de ses rencontres répétées avec Raphaël, par un hasard absolu. Elle s’en était de nouveau rapproché et l’entente était de nouveau cordiale, autant dire que le français comptait toujours beaucoup pour elle. Il n’y avait cependant aucune ambiguïté pour la jeune femme, elle n’aimait plus qu’un seul homme passionnément mais le Mather demeurait toutefois une certaine menace pour son couple. Leur complicité était toujours présente et ils veilleraient probablement l’un sur l’autre encore longtemps. Alors que le couple s’étaient installés dans ce lieu reposant, la blonde avait finalement interrogé son petit ami sur les objectifs qu’il avait pu avoir en obtenant l’identité de son ex. La française était assez terrorisée à l’idée qu’Ezio tente de le rencontrer, de lui foutre la pression ou un truc du genre. Néanmoins, Louison fût tout d’abord rassurée par la réponse simple et concise formulée par son fiancé. C’était peut être juste pour apercevoir sa bouille sur les réseaux sociaux rien de plus… Malheureusement, son italien ne s’était pas arrêté là.  Une fois de plus, il avait retourné la situation à son avantage, foutant l’étudiante dans une sale position. La pression était telle que Louison n’entendait plus que le bruit sourd de son sang qui circulait lourdement dans ses oreilles. Elle se sentait débusquée et fragilisée par son homme. Il n’avait pas si tort que ça, en réalité, il y voyait très clair. C’était affreux. N’osant plus regarder dans les yeux le Quincy, Louison fixait à présent la végétation « Oui vous étiez diamétralement opposé à une époque. Il a bien changé et il te ressemble davantage à présent. Enfin, à ce que tu étais avant qu’on sorte ensemble, je l’espère. » démarra-t-elle en douceur avant d’élever légèrement la voix tout en reportant son attention sur le brun toujours aussi paisible en apparence « Effectivement, à la base, je n’aurais jamais envisagé une relation avec un homme comme toi. Qui le pourrait ? Une grosse illuminée qui croit aux contes de fée ? » ironisa-t-elle en haussant légèrement les épaules « J’suis une petite rebelle en carton qui a toujours était attirée par des hommes… avec une certaine profondeur d’esprit et une pointe de noirceur. J’aime les écorchés vif, ceux qui dégagent un certain mystère, une histoire de vie particulière et qui ne vivent pas que pour des paires de fesses et de seins. C’est si ennuyant, si éloigné de la fille que je suis. Je ne suis pas dans le paraître Ezio, je suis dans l’être, tu le sais à présent et je pense que tu m’aimes pour cela. » une fois lancée, la française avait décidé d’aller jusqu’au bout mais aussi de transmettre concrètement ce qu’elle pensait de lui, d’Ezio Scorsese « T’es bien conscient de ton physique de rêve, pour des filles superficielles, ça suffit amplement, pour moi, non. Je vais sûrement me répéter, mais ce n’est pas uniquement grâce à ta plastique que je suis à tes côtés aujourd'hui, loin de là. Je ne sais par quel miracle, j’ai pu découvrir et gratter la petite couche de protection que tu t’étais crée et là, là j’suis tombée enfin sous ton charme. Tu es si beau à l’intérieur... Quand tu ne te laisses pas avoir par des filles écervelées uniquement portées sur le cul. Bon, je suis obsédée, je l’avoue, mais je ne pense pas que j’aurais un tel appétit sexuel avec n’importe qui non plus. Non, c'était une évidence, je ne me voyais m'offrir qu'à toi dès notre retour de Rome. J'suis totalement tombée amoureuse de ce que tu es, de l'homme romantique, protecteur et sensible que tu caches » termina-t-elle en dépliant ses jambes pour s'allonger totalement afin d'observer le ciel, carrément soulagée grâce à ses confessions.

En lui avouant pourquoi il avait voulu des informations sur son fiancé, Ezio était loin de s'imaginer qu'il allait déclencher la discussion la plus sérieuse qu'ils aient eu depuis le début de leur relation. L'italien et la française étaient très opposés et rien ne semblait les rapprocher, pourtant, ils s'étaient découverts et n'arrivaient pas à se détacher l'un de l'autre. Ils s'étaient enfermés dans une bulle qui n'appartient qu'à eux, dans leur monde si paisible et si envoûtant. La fusion était totale entre ces deux êtres. Après avoir avoué la vraie raison de sa curiosité, le Quincy la regarda se livrer sur son ex, sur ses choix mais également sur lui. De base, il n'était pas son style de mec mais c'était à prévoir. Et tant mieux dans un sens, il avait su la surprendre et se surprenait également sur ce coup-là. Lorsqu'elle eut terminé de parler, il vint s'allonger à ses côtés et regarda le ciel, encore chamboulé parce qu'il venait d'entendre. « Wow, je ne m'attendais pas à ça bébé. Tu sais, je crois que t'as raison, j'me suis forgé une carapace et une réputation de mec à femmes parce que dans le fond ... c'est plus facile ne pas s'attacher et de changer quand j'en ai envie. C'est qu'une quetion de facilité mais avec toi, tout est tellement différent. T'as su me captiver, j'sais pas comment t'as fait mais j'vois plus que toi, y'a que toi que j'regarde. Ouais, j'suis amoureux, j'suis même fou de toi. Peu importe l'ex que t'as, tu es à moi maintenant et j'compte pas te laisser partir. Ce plouc a eu sa chance, ça n'a pas fonctionné pour je ne sais quelle raison et franchement, j'crois que j'préfère ne pas le savoir. C'est toi et moi à présent. » avoua-t-il avant de finalement tourner sa tête dans sa direction. Son regard croisa le sien et il afficha un mince sourire. « En vrai, toi non plus t'es pas mon style à la base mais bordel ... T'es encore mieux que mon style, tu les dépasses toutes, elles semblent si fades à tes côtés ... Ecoute pas c'que je dis, c'est la chute de cheval qui m'fait divaguer. » dit-il avant d'exploser de rire. Ezio adorait la taquiner et la faire chier. Elle marchait à chaque fois dedans, c'était trop drôle. Une fille parfaite pour une relation parfaite, l'italien n'aurait jamais pu espérer mieux.

Louison avait le coeur en sang. Certaines déclarations de son petit ami ne passaient absolument pas, mais elle maîtrisait ses réactions. À quoi bon s'énerver ? Il était juste maladroit. Dans le fond, il lui disait pourtant ce qu'elle désirait. Il l'aimait, elle et pas une autre. Les autres disparaissaient d'ailleurs de son radar et elle en était plus que ravie. La réflexion sur son ex lui avait même décroché un petit sourire. Cet aspect de sa personnalité lui plaisait tellement, bien qu'elle ne soit trop souvent absente au goût de la Mather. Ezio n'était pas un homme grandement jaloux, il était bien rare que Louison puisse effectivement le faire sortir de ses gongs sur ce terrain là, or, elle adorait ça quand il se mettait à rager. Alors que les deux amants discutaient toujours côte à côte, les yeux rivés sur le ciel azur, la blondinette avait ensuite senti le regard de son homme sur elle et tout naturellement, elle avait tourné son minois en sa direction. Une fois de plus, son palpitant s'était serré dans sa poitrine, ouais, entendre qu'elle n'était pas son style, c'était toujours douloureux. Qui se ressemble s'assemble comme on dit. Mais eux, eux ne se ressemblaient en aucun point " Je ne vais pas soulever ce que tu viens de dire en effet. Étant donné que tu as accepté de me suivre ici, je vais t'épargner " déclara-t-elle en se redressant vers l'avant tout en fouillant dans sa besace. " J'ai quelque chose pour toi chéri. Je trouve ça triste que la demande de fiançailles ne se fasse que dans un sens et comme j'emmerde les coutumes... " démarra-t-elle par confier en attrapant enfin l'écrin au fond de son sac " Le voilà ! " s'exclama-t-elle en chevauchant ensuite l'italien " Ezio Scorsese, veux-tu toujours être mon fiancé et porter cette chevalière le temps que nous soyons définitivement unis ? " lui proposa-t-elle en ouvrant enfin sa petite boite devant ses yeux. La française avait fait flambé sa carte et personnalisée la bague en or massif avec leur initiales au centre, liées l'une dans l'autre. À l'intérieur, la date de sa première demande à Paris était également inscrite, complétée d'un Lo voglio, per sempre. " Dis moi oui ou tu crèves ici hein "

Ezio vint afficher un large sourire, montrant toutes ses dents lorsque Louison avoua qu'elle ne relèverait pas sa remarque. Ah c'était blessant d'entendre qu'en fait, on ne plait pas trop à l'autre ? Elle lui avait fait juste avant, c'était de bonne guerre. Peu importe qu'elle soit son type de femme ou non, il l'avait choisi pour partager sa vie et c'est tout ce qu'il comptait. La blondinette avait su capturer son coeur et captiver son corps. Il la voulait pour lui, jusqu'à la fin de ses jours. Il était juste hors de question qu'il la perde, elle était sienne, pour le meilleur et pour le pire. L'italien fronça les sourcils et la regardant se redresser. « Ah ouais ? Qu'est ce que c'est ? » lui demanda-t-il, curieux de savoir ce que Louison lui avait réservé. Le Quincy n'attendit pas trop longtemps pour avoir sa réponse. Il posa ses mains sur les fines cuisses de sa belle et la regarda avec un fin sourire sur ses lèvres. « Hm. » murmura-t-il en caressant ses cuisses. C'était dangereux de se mettre comme ça, Louison devrait pourtant le savoir. Ses yeux dérivèrent sur le petit objet qu'elle tenait entre ses doigts et fronça les sourcils. « J'y crois pas. » dit-il en levant les yeux au ciel, en rigolant légèrement. Elle avait osé le faire, c'était hallucinant. Ezio ne s'attendait absolument pas à ça. Il aurait pu se venger de l'attente qu'elle lui avait mise la dernière fois mais il ne pouvait pas. « Ouais carrément bébé, j'pensais pas que tu irais jusque là, t'as dû te ruiner ... J'veux pas que ton argent serve à ça mais ... elle est super belle et ton geste me touche. Vas-y, fais de moi ta propriété privée, j'attends que ça. » s'amusa-t-il à dire en la regardant. La chevalière était superbe, elle commençait à connaître ses goûts, c'était appréciable. Ezio vint lui tendre sa main et attendit qu'elle lui passe la chevalière. Il se mit à rire un peu. « Elle m'va comment ? » lui demanda-t-il en prenant une voix assez féminine, levant sa main en l'air en l'admirant. Le bel italien se redressa et vint coller son torse contre elle. « Ça y est, on est fiancés. C'est officiel alors ? Tu vas être la femme de ma vie ? » dit-il en plongeant son regard dans le sien. Ezio n'arrivait pas à ôter ce sourire de ses lèvres.

L'argent, Louison s'en foutait royalement. Avec ses talents de mathématicienne, elle gérait ses comptes comme une professionnelle, sachant très bien où étaient ses limites en terme de folie. La bague d'Ezio n'avait pas provoqué de séisme majeur à la banque. Son héritage lui donnait une belle longueur d'avance, ainsi que les versements de ses parents. Non, Louison n'avait pas paniqué en choisissant un modèle luxueux pour son futur époux. Il méritait le meilleur sur cette planète. À califourchon sur lui, équipée de sa petite boite en velours, la française avait pour une fois inversé les rôles et proposé à son homme de l'épouser. Fort heureusement, Ezio n'avait pas malmené la blondinette, acceptant sa demande assez rapidement " T'en fais pas pour moi, j'ai la tête sur les épaules, je contrôle. Donne moi ton doigt hum " lui dit-elle en attrapant son annulaire pour y glisser le bijou. Le doré se mariait parfaitement bien sur sa peau et symboliquement, il lui appartenait un peu plus. Cet instant qui se voulait romantique tourna malheureusement à la connerie grâce au brun " Tssss, petite pédale va " siffla-t-elle avant qu'il ne reprenne son sérieux et se redresse, lui divulguant une vérité qu'elle peinait encore à croire. Louison perdit soudainement ses moyens, ses yeux s'étaient alors recouverts d'une pellicule vitreuse, celle des larmes " Oui, je crois que oui. J'crois que... " la Mather était en train de craquer. L'émotion la gagnait sans prévenir, la rendant une fois de plus vulnérable " J'crois que je suis la femme la plus heureuse du monde malgré que je sois en train de chialer. C'est juste des larmes de joie tu sais. Ezio, je veux vraiment pas te perdre, je peux plus m'imaginer ma vie sans toi... Je veux du Ezio en permanence, je t'aime, je suis folle de toi à en perdre la tête et je ne veux surtout pas que cela s'arrête. Tu es définitivement devenu mon style de mec, et il n'y a qu'un seul modèle sur Terre, alors si ça s'arrête... " avoua-t-elle en essuyant les larmes qui dévalaient le long de ses joues " Si ça s'arrête, je perdrais à tout jamais mon édition ultra limitée du mec parfait... "

Ezio s'était redressé pour presser son torse contre le sien. Il avait besoin de contact avec Louison, cela en était devenu vital, il avait besoin de la sentir près de lui, contre lui, dans ses bras. Elle était devenue son essentiel et son repère dans sa vie. Alors forcément, lorsqu'elle lui avait retourné la question sur la demande en fiançailles, il n'hésita pas une seule seconde. Il la voulait pour lui tout seul, pour toujours. La tête légèrement relevée pour capter son regard, le Quincy ne pouvait détacher ses yeux des siens. Et là, contre toutes attentes, il les vit s'humidifier. Ezio fronça les sourcils, ne comprenant pas trop ce qu'il se passait, tout à coup. Avait-il dit ou fait quelque chose qu'il ne fallait pas ? Il ne savait pas trop. Finalement, Louison vint se livrer et lui avoua des mots tous plus touchants les uns que les autres. Le rythme cardiaque du beau brun s'intensifia. Il était juste touché par ce dialogue si émouvant et par l'élan d'amour qu'elle lui offrait. L'italien posa sa main dans sa nuque et caressa sa joue de son pouce. « Bébé ... » murmura-t-il en regardant simultanément ses lèvres et ses yeux. « J'sais pas quoi te dire ... J'ai pas de mots pour exprimer combien ce que tu me dis me touche. C'est fou comme je t'aime, comme tu m'es devenue indispensable. J'suis prêt à tout pour toi et comme tu l'as si bien dit, tu es devenue mon seul type de femme, tu es mon âme soeur ... tu sei la donna della mia vita. » dit-il avant de venir capturer ses lèvres tendrement. Ils échangèrent un baiser intense et passionné. Ezio remonta son autre main dans le dos de la blondinette et se laissa tomber en arrière, l’entraînant avec lui dans sa chute. Il rigola entre deux baisers et entoura Louison de ses bras musclés, la serrant contre lui. « Tu sais mon coeur, il y a un proverbe italien qui dit Grand'amor, gran dolor, ça veut dire grand amour, grande douleur .. J'pense la même chose que toi. J'veux pas te perdre, surtout pas pour une histoire de jalousie. J'me le répète mais j'me répéterais jusqu'à la fin de mes jours. Louison, fais moi confiance. Je t'aime, il n'y a que toi que j'aime, que toi que je regarde, que toi qui me fais cet effet-là, que toi qui m'intéresse. C'est toi et moi. Tu e me per sempre. » avoua-t-il en replaçant délicatement une longue mèche blonde derrière l'oreille de sa belle. Ezio voulait qu'elle comprenne que ses crises de jalousie étaient inutiles, qu'elle pouvait avoir confiance en lui.