Bon sang, j’avais l’impression d’être la pire des idiotes. Je passais pour quoi là, exactement ? Une pauvre vierge effarouchée ? La blague !! Pas crédible pour un sou. Et pourtant, quand Léo posa sa question concernant le manque d’homme dans ma vie avec lui, je ne pouvais qu’hocher la tête en grimaçant, un peu honteuse. « Pas vraiment évident de trouver un homme quand on est enceinte jusqu’au cou et…encore moins quand on a un gosse sous le bras après cela. » Ce n’était pas les seules raisons, mais elles en faisaient bien partie. Ce que je ne disais pas c’est que j’avais eu des opportunités, mais que c’est moi qui n’avait pas su les concrétiser, parce que ces hommes n’étaient tout simplement pas Léo…

Malgré ma nervosité, sa remarque sur ma poitrine m’arrachait un rire nerveux « Hey ! Je suis encore consciente de certains de mes atouts, et je n’ai pas envie de les perdre, alors… » répondais-je même si toujours un peu angoissée. « Si y’a bien un seul sport que j’ai suivi à la lettre après la grossesse, c’est comment retendre tout ça » concluais-je en désignant d’un geste du menton, ma poitrine. Mais même si cette remarque semblait légère, Leonidas n’était pas dupe : il savait que j’en plaisantais pour mieux faire diversion et lui faire oublier que j’avais peur. Le grec me traina jusqu’à sa chambre, et j’en profiter pour regarder partout autour de moi, sauf son lit justement, comme si ce dernier m’était interdit. Je pouvais alors découvrir son appartement et me rappeler à la finesse de ses gouts dans la décoration : masculin mais élégant. Toujours élégant… Mes fesses se posèrent sur le rebord du lit, que je n’osais toujours pas toucher ; posant mes mains sur mes cuisses, j’observais Vasilis fouiller dans une grande penderie coulissante, pour mieux y dénicher une cravate et me la tendre. Il de fout de moi ? je lui dis que je flippe et il me proposer de quoi m’attacher ? Ah non…ouf…Franchement l’espace d’un instant, j’ai failli lui dire que je savais « que quand on a fait une chute de cheval, il valait mieux remonter…mais que je n’étais pas vraiment si pressée de me faire un rodéo à l’aveugle, pour une première ».
A la place, Léonidas m’a clairement surpris avec cette cravate et l’utilité qu’il voulait en faire. Il est sérieux ? il a conscience de ce qu’il est en train de faire ? pour moi ?? je le regardais, complètement étonnée par ses mots, et ce geste qu’il avait à mon égard. Autant dire qu’en cet instant, il me donnait encore plus envie de lui…si tant est que ce soit possible ! « Leo… » tentais-je d’articuler, une voix tremblante ne laissant aucun doute à mes émotions « Tu n’es pas obligée de faire ça… » lui rappelais-je, bien qu’attendrie par son comportement. Mais il ne m’écoutait pas, ou donnait l’impression de ne pas m’écouter. Il se contentait de me mettre encore plus sous effet cocotte-minute, en se déshabillant devant moi…d’abord la veste, puis ensuite la chemise…et il resta ainsi, torse nu, debout. Telle une statue grecque, c’est le cas de le dire. Leo avait conscience de son allure, de son sex-appeal…mais il n’avait pas conscience de sa BEAUTÉ…il n’y a sans doute que moi qui comprenne la nuance, ce soir. Ilse permit tout de même de me faire remarquer qu’il allait bien falloir qu’il me voie nue, et…enfin… Bordel de merde, si y’a bien un mec devant qui j’ai envie de me foutre à poil dans la seconde, c’est bien devant lui !!! Alors pourquoi je chipote, là, putain ??!

Je jouais un véritable combat, dans ma tête, entre mes intentions et mon angoisse, triturant la cravate qu’il m’avait donné quelques secondes plus tôt…jusqu’à ce que je me lève de ma place, bien aider par Léo qui s’était approché de moi pour mieux me redresser et me pousser à me mettre à genoux sur le lit. A son niveau, devant lui, j’observais son regard, puis descendais lentement le mien vers son cou, où une veine battait nerveusement sous sa peau mate…je suivais cette ligne discrète jusqu’à la naissance de son buste fièrement dressé devant moi. Sa respiration profonde et appuyé me fit réaliser qu’il était à la fois nerveux, impatient….mais en contrôle. Du Vasilis tout craché… tout simplement – et aussi etrangement que cela puisse paraitre – le Léo en qui je pouvais avoir une confiance aveugle. Il était là…devant moi…prête à me découvrir à nouveau…

Inconsciemment et tout en fixant à nouveau mon regard dans le sien, je lâchais la cravate qui glissa sur le lit pour finalement tomber par terre, puis leva les mains pour retirer moi aussi ma veste en cuir…puis les trois petits boutons de mon haut qui formait un col en V…sans jamais lâcher son regard, mes mains descendirent sur les pans de mon t-shirt, pour les attraper les tirer vers le haut, pour que je puisse me débarrasser de ce morceau de tissu qui passa bien vite au-dessus de ma tête. Ce foutu t-shirt m’avait distrait de ma cible que je ne voulais pas quitter des yeux une seconde. Il me permettait de ne pas vaciller, de ne pas paniquer à nouveau et faire machine arrière….
Sans un mot, mes mains passèrent dans mon dos, où mes doigts s’affairèrent à désenclencher l’accroche de mon soutien-gorge, qui ne soutenait soudain plus ma poitrine…le tissu dévala mon buste pour atterrir entre Léo et moi, sur le rebord du lit. « Oublie ce que j’ai dit » osais-je enfin dire d’une voix un peu enraillée par le désir de cet homme torse nu en face de moi « Je ne vais pas avoir besoin de la cravate… » lui assurais-je, bien que je frisonnais encore de peur…à moins que ce ne soit parce que je me sais à moitié nue devant lui et qu’il me regarde, sans sourciller ?