Je ne sais pas ce qu’il m’avait pris d’accepter l’invitation…enfin SI, si je sais pourquoi ! Pour parler. Mais ce que je me demande, c’est si j’ai bien fait de profiter de cet échange de texto, dont la raison de départ pour ce cher Léonidas était autre chose que le besoin de parler. Plus j’avais été loin dans ma démarche de me libérer pour aller le retrouver au parc de Boston ce soir, et plus j’avais commencé à me dire que je faisais n’importe quoi. Il n’y avait qu’à voir nos messages ! Il y a quelques jours lui et moi ne nous adressions même plus les paroles ! Et aujourd’hui, on se donnait rendez-vous ? Et pour quoi exactement ? A quoi avais-je dit oui : à l’idée de parler ou à l’idée de baiser ? ** Les deux, je ne vois pas sur quoi tu doutes…** Je m’entendais réfléchir mentalement, et ça me donnait envie de me baffer sérieusement.
Il va falloir que je me fasse une raison : je suis dépendante de cet enfoiré de Léonidas. J’ai beau crier haut et fort qu’il ne m’intéresse plus, qu’il peut aller s’envoyer en l’air avec qui il veut…en réalité, s’il pouvait finir dans mon lit tous les soirs, je ne dirais pas non ! C’est bien là tout mon drame, vu que je suis censé tout faire pour l’éloigner de moi, l’éloigner de mon fils….NOTRE fils. Ce n’est pourtant pas Léo, la menace : C’est son grand-père. S’il venait à l’apprendre, je suis foutue… Mais malgré, je continue mes conneries et retombe inlassablement dans le piège « Leonidas »….Pitoyable, que je suis.

Ma tante étant revenue de son séjour avec son amie, je ne cherchais pas bien loin pour faire garder Ilias. Bien évidemment, Ellie avait amorcé un petit interrogatoire sur la raison de ma soudaine envie de lui laisser mon fils pour la nuit, et j’avais habilement sorti à ma tante qu’une soirée étudiante était organisée et que jusqu’ici, j’avais souhaité me dérober mais qu’une amie avait réussi à me convaincre d’y aller. Ellie souhaitant tellement que je me fasse à ma nouvelle vie avait donc été ravie de me savoir m’ouvrir aux autres… Bon sang, s’il elle savait vers qui j’allais, et à qui je m’ouvrais ? ** à qui tu souhaites ouvrir les cuisses, surtout ? Nan ?? ** Encore une fois, j’ai envie de me gifler…Mais je ne me démontais pas pour autant. Après un passage dans la salle de bain de chez ma tante, ou je m’étais longuement regardé dans le miroir – aussi bien pour me donner du courage que pour m’assurer que j’étais potable – J’avais quitté l’appartement d’Ellie en l’embrassant sur la joue, et avait embrasser le front de mon fils qui s’était endormi dans ses bras…il est tellement beau quand il dort, fut la dernière pensée que j’avais eu avant de prendre un taxi pour me rendre au Parc de Boston.

Arrivée à destination, je sortais du taxi et réajustais bien vite mon blouson en cuir, par-dessus mon t-shirt gris. Y’avait sans doute mieux qu’un jean – bien que moulant – et un simple t-shirt pour se rendre à un rendez-vous avec un mec, mais bon : après tout, je suis censée être venue pour parler, non ? Le reste, bah …en fonction de notre discussion il y a peut-être des chances pour que cela ne se fasse pas, n’est-ce pas ? Donc, il ne valait mieux pas espérer ? Non. Oh et puis, merde : Jean T-shirt, Boots, c’est très bien !! Surtout à cette heure… D’ailleurs, en parlant d’heure : un coup d’œil à ma montre tandis que j’entrais dans le parc, me fit réaliser que je n’étais pas en avance – mais ça, c’est une habitude – mais pas trop en retard non plus…je ne savais pas trop ou me rendre, le parc étant vaste, je décidais de ne pas trop m’enfoncer je ne sais où. A la place, je sortie mon portable de la poche intérieur de mon blouson, et m’apprêtait à appeler Leonidas, sans me rendre compte qu’il n’était en fait, pas bien loin de moi en cet instant.