Apolline se retint de justesse de répliquer quelque chose d'aussi méchant qu'Emrys, ne souhaitant pas envenimer davantage les choses. Ce n'était ni utile, ni franchement intelligent. A la place, elle se dirigea sagement dans sa chambre, comme il le lui avait plus ou moins ordonné et se confia à sa chienne, sa confidente, la seule capable de la comprendre et surtout de ne pas la juger au moindre faux pas. La brune sursauta à moitié lorsqu'elle entendit un raclement de gorge, et le vit entrer dans la chambre. Elle baissa un instant le regard. Franchement, c'est pas l'évidence même ? fit-elle valoir en se redressant de son lit, s'approchant de quelques pas, plantant son regard dans celui de son ami d'enfance. J'ai pas fuis là Emrys, c'est toi qui m'a poussée vers la sortie. Mais si tu veux vraiment que je me casse, t'as qu'un mot à dire et au petit matin je dégage. Mon idée c'était pas d'être un poids. Mais apparemment j'en suis un puisque tu pars en vrille après une simple question...

Je la regarde se lever. Elle vient vers moi. Apolline se trouve bientôt face à moi, me plante son regard bleuté dans le mien et je suis tout petit d'un coup, super impressionné. Je ne sais que dire alors qu'elle semble dire que tout est évident et je ne vois pas alors faisant le débile, je lui dis : bien...dis-moi merde, je ne comprend pas ? Je ne m'énerve pas. Je passe une main dans mes cheveux. Je l'écoute ensuite déblatérer qu'elle va s'en aller et dans sa colère, je me sens mal, ça me fait mal au cœur. Je l'attrape et la serre dans mes bras : Non, tu peux rester... je ne comprend juste pas ta jalousie alors que moi, je le suis pour une raison, toi tu me fais espérer... dis-je émotionné.

La colère semble s'être complètement dérobée de la conversation, et Apolline s'en trouva apaisée d'un coup d'un seul. Emrys ne lui avait jamais parlé ainsi avant ce soir, et l'émotion qu'elle a pu ressentir face à ses mots, à son ton, fait encore battre son cœur à toute vitesse. Ceci dit, tout balancer maintenant reviendrait à avouer bien d'autres choses. Comme le fait qu'elle soit vierge, détail dont personne n'était au courant, pas même ses plus proches amis. Je reste là Emrys... je reste aussi longtemps que tu voudras de moi. C'est le plus important... murmura-t-elle à son oreille, continuant de le serrer longuement contre elle. Son aveu ne serait pas pour ce soir, c'était encore trop tôt. Mais d'un autre côté, lui-même ne lui avouait pas ce qu'elle lui faisait espérer... un point partout la balle au centre.