Une vie dans la mafia.

C'est vrai que ma petite vie pourrait faire l'objet d'un film dans le genre du "Parrain."

Dire qu'une jolie artiste comme moi a pour famille les pires criminels du monde, serait un rêve...ou plutôt un cauchemar.

Comme vous avez dû le lire plus haut, je suis né à Rome, en 1995 plus précisément. Le premier jour de décembre fut pour mes parents la conclusion d'un mariage arrangé et heureux.

Que dire sur mes parents?

Ils sont tous les deux les ainés des fratries de la mafia russe et napolitaine. Mon père, Ivan Prokofiev, était l'héritier de la Sokolnitcheskaïa, à la mise en prison de mon grand-père. Il était prévu dans un accord signé avec les italiens que celui-ci à l'âge de ses 21 ans épouse la seule fille de Di Lauro, chef de la mafia napolitaine.

Maria Francesca, ma mère donc, était différente de tous. Les affaires de famille lui importaient peu et elle n'était pas la figure de la matrone. C'était plus une douce jeune fille passionnée d'art et de littérature. Mon père en tomba immédiatement amoureux quand il la vit la première fois, à ses 14 ans.

Ce fut donc en août 1994, sur une plage d’adriatique, que mes parents se dirent oui, entourés de toutes les figures importantes de la criminalité mondiale. Cela bien sûr sous des couvertures et une mise au silence totale, car la police était au courant de tout.

Un an et 4 mois plus tard, je naquis sous le soleil d’hiver dans la maison familiale. J’avais de beaux cheveux noirs à l’époque et une bouille joufflue. Dire que j’étais le résultat d’une vente… Que nenni.

Mes premières années se passèrent tranquillement. J’appris ce qu’il y avait à savoir avec deux précepteurs fantastiques : Igor Trovski et Gianluca Pandoro. Ces deux-là m’apprirent autant les arts que les langues, ainsi que les sciences que j’avais en horreur. J’appris donc le piano, le russe, l’italien, le français, l’anglais, mais plus particulière la danse et les arts pour lesquels j’avais sois disant un don hors du commun. En effet, ma mère découvrit un jour, alors que je dessinais dans ma chambre, que mes traits étaient bien plus soignés que les siens. Beaucoup plus précis et harmonieux.

Mes relations avec mes grands-parents étaient certes compliquées, vu leur réputation, mais je m’entendis à merveille avec les italiens. Ma grand-mère fut une véritable source d’inspiration pour moi, tout comme l’autre qui était ancienne danseuse étoile.

En 2005, lorsque j’atteins mes 10 ans, Père décida qu’il était temps de partir. En effet, des affaires l’appelaient aux USA avec un président si j’ai bien compris. Nous partions donc loin de la famille en Amérique. Là-bas, mon père réussit par quelques moyens d’obtenir une place de professeur en business à Harvard. Ne me demandez pas comment, je n’en ai aucune idée. Cependant, il est un des profs les plus appréciés de l’université. Evidemment, nous avons changés de nom pour certaines causes. C’est comme ça que Giulietta Ivana Prokofieva, devint Gin Zweig.

Pourquoi ? Mon père adorait le Gin et son auteur préféré était Stefan Zweig.

Ivan Zweig fut donc le meilleur prof de business d’Harvard pendant longtemps. Ma mère, elle, resta à la maison à dessiner et créer des expositions sous le même nom de famille.

Je finis tout de même par rentrer dans des écoles publiques. Collège, puis lycée, je fis la connaissance de mes deux compères de toujours : Cal Denver et Ben Hetchwork. Deux américaines pures souches, amis d’enfance et accessoirement mes voisins de droite et de gauche en classe. Ils furent les premiers à m’adresser la parole et à rire de mn accent mi- russe, mi- italien.

Un joyeux mélange pour citer mon professeur d’anglais.  Pourtant, l’italien dominait souvent.

Bref.

Ces deux-là étaient différents de tous les autres. Un peu rebelles dans l’âme, fans de tatouages et d’art, les clichés des mauvais garçons. Surtout Cal.

L’oncle de Cal dirigeait un salon de tatouage pas loin d’Harvard, ce qui fait qu’on me trouvait souvent là-bas à observer les séances. C’est là que je trouvais ma destinée :
Un jour, je marquerais l’histoire par mon art et je deviendrais la plus grande tatoueuse de tous les temps.  

Pas mal pour une fille de 14 ans hein ?

C’est à partir de là que la petite fille sage commença à se décoincer un peu. Mes cheveux passèrent par toutes les couleurs, avant de devenir ce rouge sang qui me sied tant au teint. Les garçons commencèrent à passer dans mon lit dès que je sus séduire. A mes 16 ans, je m’offris mon premier tatouage, effectué par Cal qui avait 2 ans de plus que moi à cette époque et commençait déjà son apprentissage de tatoueur.

Une ancre sur la nuque.

Evidemment, mes parents le remarquèrent et j’eus droit à une branlée totale. Même chose quand ils découvrirent un paquet de cigarette dans mon sac.

– Tu te drogues, jeune fille ?!? Comment tu peux t’abaisser à ce genre de choses ?

« On est bien de la mafia non ? On ne respecte jamais les règles ! Et voilà que vous voulez jouer les parents sérieux ? »

- On veut une bonne éducation pour toi.

«  Eh bah votre éducation, vous pouvez la mettre ou je pense ! »

SBLAM !

Une gifle de mon père me fit serrer les dents. Il avait toujours été violent avec moi, j’en avais l’habitude à force.

Mes fugues commencèrent par là. Pourtant, je restai toujours une bonne élève. J’assistais à tous les cours, dans un but bien précis : L’université.

Pourquoi rester bas si on peut viser plus haut ? Je connaissais la faculté des arts pour y avoir vu les plus grands enseigner. Père m’y emmenait souvent, quand nous avons débarqué.

 Un jour, tu y seras toi aussi. Et tu seras la meilleure.

Bien sûr que je le serais !

Ce fut à la fin de mon lycée et mon diplôme en poche que je postulais à Harvard. Igor et Gianluca me suivant toujours à la trace, me motivèrent et soutinrent mon essai.

Un soir en rentrant du salon, je vis une lettre aux couleurs d’Harvard dans ma boite aux lettres. Mon dossier les intéressait. Il ne fallait plus que je passe quelques Stats.

Ce que je fis.

Ma détermination à réussir avait dû se sentir, car quelques mois plus tard, je fus enfin acceptée.

Ma famille fut fière de moi, mais je m’en contrefichais légèrement. Là-bas, j’allais pouvoir être libre. Sans être dirigée par les dictats de la mafia et de mes parents. J’allais pouvoir être Gin Zweig, la jolie fille rebelle, sans foi, ni loi, artiste dans l’âme.

Pendant mes trois premières années, j’avoue avoir travaillé d’arrache-pied à m’en tuer à la tâche. Cependant, il a semblé que mes professeurs n’aiment pas mon petit côté rebelle. J’ai failli me faire renvoyer deux trois fois, mais la famille m’a épaulé et surtout j’ai joué des coudes.
Pour les auditions de danse, il m’a fallu parfois un peu triché, c’est vrai. Mais, j’ai toujours privilégié la vérité de la danse. Pour l’art, je laisse mon cœur s’exprimer.

Cette année est la première avec diplôme.
Mes examens de fin d’année ? Je compte plus que les réussir.

Ah comment je finance ? Bien qu’une grosse partie vienne de la mafia, je travaille en grande partie dans le salon de mes deux potes Cal & Ben. Une petite place de tatoueuse qui me sied bien. Je tatoue de nombreux clients, du jeune de 18 ans à la vieille dame de 90 ans qui va nourrir les pigeons chaque matin. On s’amuse bien à faire parfois les cons. J’ai aussi accessoirement emménagé avec eux en deuxième année. Un petit studio au-dessus de notre commerce.

Enfin, petit… Ca dépant du point de vue.