Invité
est en ligne
Invité
J’avais ma version. Une version qui à cet instant était un peu guidée par le désir que notre petit jeu avait fait naître en moi. Pour éteindre la flamme, cette flamme tenace, il nous fallait une vraie dernière fois. Et non pas des combats et des guerres incessantes. Mais Lucky secouait la tête à la négative. Elle avait une autre version… Un nouveau départ. Une autre chance. Mettre de côté notre entourage. « Lucky… » soupirai-je en ne pouvant malgré tout m’empêcher d’y penser, d’imaginer cette possibilité. Elle le savait, la brunette, puisque ça avait été révélé à tous par miss Thomspers, que ma meilleure amie était actuellement enceinte de moi ? Dans quelle optique pourrions nous vraiment repartir, nous laisser une chance, et surtout mettre notre entourage de côté, quand notre entourage incluait justement ma BF et mon futur bébé qui grandissait dans son ventre… « C’est pas possible tu le sais… » Se mettre des œillères, se couper du monde, ne vivre que pour soit, ce n’était pas un peu ce qu’on avait essayé ? Et un jour ou l’autre, le monde vous rattrape… Et le résultat on l’avait vu. Je restais néanmoins sûr d’une chose : en couple ou pas, qu’importe où en serait Lucky dans sa vie, ça ne changerait rien. La preuve, la penser avec Alix ne m’avait pas empêché de lui faire l’amour passionnément dans le jacuzzi cet été sur le yacht. Je souris un peu à la réponse qu’elle me fit ensuite. Juste un peu, car dans le fond, je savais qu’il n’y aurait jamais de solution, que mes amis avaient une place très importante dans ma vie, et que c’est bien avec eux que, celle qui sera la bonne pour moi, devra me partager. J’en avais plus que conscience désormais, après avoir été à deux doigts de les perdre complètement. Je les avais retrouvé et ça serait eux avant tout, ma bande, ma clique, mes amis, ma deuxième famille. Et ce, même sans la Eliot House. « Peut être que j’irai chez les quincys. » que je lançai ensuite, avec une pointe d’humour, histoire de peut être alléger cette conversation qui devenait un peu trop déstabilisante et sérieuse… Et les lèvres de Lucky qui emprisonnaient furtivement les siennes, ce baiser délicieux et trop court à la fois, ça avait le don d’attiser un peu plus mon trouble, et ma frustration… Elle m’avait ferré, j’étais fichu. Me voilà, baissant les armes, m’approchant pour lui faire relever doucement le menton vers moi, accrochant son regard du mien pour prononcer ces quelques mots que j’avais refusé d’avouer plus tôt : elle me manquait, terriblement. Réaction immédiate : miss Burberry lovée contre moi, son visage enfoui dans mon clou, mes bras l’encerclant pour l’enlacer. Et puis sa voix reprit, son souffle caressant ma peau au passage. Elle me questionnait sur mon statut et faible, je reconnus mon récent célibat : « Je ne suis plus avec elle… » Avec Cléo… Et malgré tout, trop récent pour que j’ai envie de m’étaler ici sur notre douloureuse rupture. Encore une. Encore un clash. Encore une déception. Ca devenait presque une habitude, pourtant malgré tout, à chaque fois, même si cynisme et détachement étaient ma marque de fabrique, je tombais de haut. Avec Cléo, je m’étais bien cassé la gueule. J’avais véritablement cru que c’était la bonne. Peut être parce qu’Hippo avait validé ce choix et la pensait la bonne aussi, tout comme moi… Bref, pour l’heure c’était Lucky qui affolait mes sens, et l’image de ma dernière ex en date s’éclipsa de mon esprit. Miss Burberry se détachait pour attraper dans l’un de ses placards un pot de Nutella qui lui valut un commentaire taquin : « Je le savais. Tu en as toujours. C’est vilain de mentir à ses invités mademoiselle… » Mais mes moqueries passèrent bien vite, mon regard changeant, s’enflammant en la voyant se rapprocher, ses mains s’activant pour me délester de ma veste, chemise, cravate, me mettant complètement torse nu. Mon pouls s’affola aussitôt, mes pensées chavirèrent, et les souvenirs de nos activités passées dans cette cuisine étaient plus qu’omniprésents. Mais la jeune femme assura qu’elle ne comptait que déguster. « T’es bien trop habillée pour ce genre de dégustation… » soufflai-je en attrapant sa taille pour l’attirer un peu plus contre moi, avant de laisser mes mains remonter jusqu’aux bretelles de son haut pour jouer avec quelques secondes. « Il faudrait retirer ça. » Quand à sa dernière remarque, je me contentai de répondre : « J’ai aucune intention de m’échapper Lucky… » Et histoire d’appuyer mes dires, mes mains retournèrent s’ancrer sur ses hanches alors, ma bouche partit à l’assaut de la sienne et ce fut mon tour d’initier un baiser fiévreux, mes lèvres se pressant avec urgence et envie contre les siennes, assoiffées par l’avant coût du baiser furtif de tout à l’heure.(Invité)