La soirée d'hier soir demeure floue. Je sais que Muse était là, qu'on a pas mal picolé, puis le trou noir. Selon moi, c'était une bonne soirée. Les yeux toujours clos, je n'ai aucunement la force de me réveiller vraiment. La douceur des draps sur mon corps est agréable, mais les vagues vapeurs d'alcool restent présentes dans la pièce. En essayant de me concentrer, j'essaie d'avoir des flashs de cette soirée en la compagnie de mon amie. Je nous vois encore, assises dans le canapé. Je sais aussi que Cesare, mon nouveau colocataire n'était pas là. Il était parti vadrouiller je ne sais où, et je m'en foutais. Il est libre de faire ce qu'il veut, tout aussi libre que moi. Une aubaine, puisque je n'avais pas cours de la journée aujourd'hui. Du moins, rien qui ne valait le coup que je mette un réveil. Tout au mieux, j'irai faire un certificat pour mon absence. Je sais que Muse et moi avons discuté, beaucoup ri. Ca faisait du bien de se sentir libérée. Ces derniers temps, ma vie reprenait son cours normal. Lentement, je passais une main dans mes cheveux pour les coiffer légèrement en arrière, comme toujours. Puis je passais ma main sur mon visage de haut en bas, signe que je prends mon courage à deux mains pour ouvrir un oeil. Mais avant de pouvoir laisser mes yeux se poser sur le mur face à moi, je m'étirais. Et je sentais un pied, proche de moi. J'inspirais par le nez, avant d'ouvrir les yeux, et je regardais sous les draps. Je n'étais pas seule, et qui plus est, nue. Okay, restons calme. Je suis nue, dans mon plumard, et accompagnée. Lentement, je me tournais, et je vis une chevelure blonde et longue. Muse dormait paisiblement, à mes côtés. Jusque là, rien d'anormal. Puis en soulevant les draps, je constatais sa nudité. Je reposais le drap sur nos corps dénudés, la tête bercée par de multiples questions. Je me retournais dans ma position initiale. « Qu'est-ce qu'il s'est passé hier soir ? » me demandais-je dans un murmure, juste avant que je ne sente le corps de mon amie bouger contre moi. Elle se réveillait, doucement. Je soupirais doucement, avant de m'installer sur le dos, un bras sur ma tête, et laissant tomber l'autre sur le lit.

Les yeux luisant dans l'obscurité de la nuit, je m'étais réveillée d'un mauvais rêve. Au réveil, il m'avait été impossible de retrouver mes repères et pour cause: je ne suis pas chez moi. Un mal de crâne à la limite du supportable me donnait des nausées et comme il m'était impossible de me rendormir dans ces conditions, j'en avais profité pour aller me rafraîchir et dénicher où Jaimie cachait ses anti-inflammatoires. Eh oui, je n'étais pas chez moi, mais bien chez Jaimie. Dans son lit, à ses côtés. À la vue de mon corps entièrement nu, je devinais que le sien devait être tout autant dévêtu. Si les souvenirs étaient flous, il ne fallait pas un QI de cent cinquante pour comprendre ce qui avait bien dû se passer hier. Un verre en entraînant un autre, les rires avaient été nombreux et la soirée haute en couleurs. Elle s'était visiblement terminée dans le lit de l'hôte. Pas choquée le moins du monde, mais plutôt étonnée, je m'étais passé l'eau sur le visage à de multiples reprises, attendant que l'effet de l'ibuprofène fasse son effet. Je sentais mon coeur taper contre les parois de mon crâne, la douleur était horrible. J'étais retournée m'étendre aux côtés de Jaimie, me rendormant plutôt rapidement. Ce n'est que lorsque je sentis un corps se mouver à mes côtés que mes sens se réveillèrent de nouveau. Les yeux lourds, ils s'ouvrirent de peine et de misère aux petites heures du matin. J'entends sa voix, faible et intriguée à mes côtés: « Qu'est-ce qu'il s'est passé hier soir ? » Je m'étire doucement en bâillant et glisse mes doigts au niveau de sa hanche, que je trouve sans trop de difficultés. « Ce n'est pas bien difficile de deviner... » La bouche pâteuse, les paupières lourdes, un sourire se dessine sur mon visage, alors que je peine à enfin ouvrir les yeux.

J'essayais de me souvenir, je luttais contre les pertes de mémoires liées à l'alcool. Rien. Aucun moyen possible de me remémorer l'instant où les choses ont dérapées, ni même si c'était bien. Une terrible frustration s'emparait de moi, car jamais je n'avais oublié mes ébats passés. Même avec Noah, bien que je préfère largement oublier cette erreur plutôt que d'oublier cette nuit au creux des cuisses de Muse. Je m'en souviendrais certainement au cours de la journée, en voyant l'état déplorable du salon, les vêtements au sol, et peut-être même les réflexions de Cesare ou de ma voisine de palier. Alors que je venais de murmurer ma question, je sentais les doigts de Muse se poser sur ma hanche nue. Elle avait entendu ce que j'avais dit. Un large sourire amusé venait se dessiner sur mes lèvres, tandis que mon bras qui se trouvait sur le lit venait gagner ses cheveux. J'avais une envie irrépressible de rire, mais les battements douloureux à l'intérieur de mon crâne me conseillaient de ne pas le faire. « T'as pas tort. C'était bien, au moins ? » demandais-je, laissant échapper un léger rire. Peut-être qu'elle se rappelait de ces choses que moi j'ai oubliées. Ca m'aiderait grandement, en vérité. Je ne savais pas si dans la nuit j'ai été affectueuse, ni même si je suis tombée comme une bûche après l'acte. Je me relevais un peu dans le lit, laissant apparaître ma poitrine hors des draps, histoire de regarder autour de moi les vestiges de cette soirée. Je voyais quelques uns des vêtements, jetés un peu partout dans la pièce, mais il s'agissait en vérité de nos dessous uniquement. Okay, ça voulait certainement dire que les choses ont commencées à basculer dans le salon. Déposant rapidement un baiser sur son épaule, je me levais du lit sans prendre la peine de me couvrir. Après tout, elle avait déjà tout vu. Je me dirigeais vers la salle de bain attenante à ma chambre pour choper un anti-douleurs, que j'avalais avec un peu d'eau. En revenant dans la chambre, moins de deux minutes après, je m'affalais à nouveau dans le lit. « Putain de gueule de bois... Ca va, toi ? Tu veux un café ? » lui demandais-je alors, le visage tourné vers elle.

J'avais dû rechercher un peu de compagnie, hier. Déjà un peu pompette lorsque j'avais rejoint Jaimie, j'espérais ne pas m'être fait honte à moi-même. À vrai dire, je supportais vraiment mal l'alcool. Paradoxal n'est-ce pas, puisque je buvais parfois excessivement et trop souvent. Sa main dans mes cheveux, je ferme les yeux et mon corps menace de retrouver le sommeil à nouveau. Non, pas à cette heure. Évidemment, il me faut lutter, mais je parviens à demeurer éveillée, quoique légèrement engourdie par Morphée. « T'as pas tort. C'était bien, au moins ? » Mes doigts glissent contre sa hanche et frôlent la peau du bout des doigts, descendant et remontant à leur guise. « Tu ne te rappelles de rien? J'étais si nulle que ça? » Évidemment, non. Je connais mes charmes. Mes talents, devrais-je dire? Je ne suis pas inexpérimentée, loin de là. Manière pour moi d'éviter de répondre à la question, je ris face à mon propre commentaire à son égard et je la regarde s'éloigner, admirant ce corps dont la beauté n'était pas à refaire. Si je ne me rappelle que de très peu de choses concernant la veille, ou la nuit, je garderai souvenir de cette image précieusement. Pendant qu'elle disparaît vers la salle de bain, je m'étire dans le lit en tirant les couvertures sur moi un moment. La chaleur dans laquelle elles m'enroulent me procure un bien-être qui fait presque disparaître complètement le mal de crâne qui demeure encore. Il n'est plus aussi violent qu'au beau milieu de la nuit, mais la gueule de bois demeure, tout de même... Je remarque le «carnage» au sol et souris devant la scène. On aurait dit que deux lionnes étaient passées par là et avaient littéralement foutu le bordel partout dans la chambre - dans l'appartement, même. Des culottes ici, des vêtements par-là, des livres par terre, les couvertures pas du tout à leur place sur le lit... Une nuit remplie de plaisirs, très probablement. « J'dirais pas non. » Comme pour mettre un terme sur la nuit qui venait de se dérouler et pour y mettre peut-être un souvenir plutôt plaisant alors que rien ne remontait à la surface, je passe par-dessus Jaimie et penche mon visage pour atteindre le sien. Mes babines retroussées sur mes dents blanches, je retiens prisonnières sa lèvre inférieure de mes dents affamées et tire légèrement dessus. « Tu ne te rappelles vraiment de rien, Jai? », dis-je, arborant une mine séductrice et amusée. Ma bouche rejoint son oreille pour y murmurer, dans un chuchotement sensuel : « J'ai joui plusieurs fois, tu peux m'croire... » Et je retourne à ma place sur le lit, riant de bon coeur.

Hier soir, avant que Muse ne vienne me voir, j'étais partie à l'entraînement de boxe, histoire de me défouler un peu. La colocation avec Cesare est sympa, mais comme nous sommes des caractères très forts lui et moi, souvent, on se prend la tête comme des enfoirés. On se gueule dessus, on se balance des trucs dans la tête, et après on se calme. Il va faire son yoga, et moi je me casse à la salle. Je me trouvais sur le retour quand la demoiselle m'a demandé si elle pouvait me voir, et j'avais bien sûr accepté, lui demandant uniquement le temps de prendre une douche. Je venais à peine de me fringuer qu'elle débarquait, déjà un peu alcoolisée. On a ri, on a bu, on a parlé, puis je me suis retrouvée nue dans mon lit à ses côtés. Résumé parfait de la soirée. Ses doigts qui se baladaient sur ma hanche provoquaient quelques frissons agréables, je devais bien l'avouer. Elle me demandait si je ne me souvenais vraiment de rien et si elle était nulle. Un léger rire venait à nouveau se glisser entre mes lèvres. « J'avoue que je suis dans le flou. Mais si tu veux on peut recommencer, je te dirais à quel point tu es douée. » Un sourire amusé venait se dessiner sur mon visage à la suite de cette phrase. Quitter le lit était presque digne d'une épreuve sportive. J'avais encore l'impression que les murs bougeaient, comme si j'avais le mal de mer. J'étais bien dans les draps, foutue migraine. A peine de retour dans le lit, elle avouait bien vouloir un café. J'essayais de me motiver pour me lever à nouveau, avant qu'elle ne se mette au dessus de moi. Son visage au dessus du mien, elle vient attraper ma lèvre inférieure entre ses dents, me demandant si je ne me souvenais vraiment de rien. Un premier flash rapide traversait mon esprit, de nos corps mêlés dans le plaisir. Elle venait par la suite murmurer à mon oreille qu'elle avait jouit plusieurs fois, avant de retrouver sa place, en riant. Un large sourire aux lèvres, prenais mon courage à deux mains pour me retrouver à mon tour au dessus d'elle et je plantais mon regard azur dans le sien. « J'crois que ça me revient un petit peu... » dis-je avant de fléchir un peu mes bras pour m'approcher un peu plus d'elle, un sourire en coin. « Et j'ai adoré ça... » dis-je alors avant d'attraper sa lèvre inférieur entre les miennes, puis me relevant d'un coup.

« J'avoue que je suis dans le flou. Mais si tu veux on peut recommencer, je te dirais à quel point tu es douée. » Amies proches depuis bon nombre d'années maintenant, ce n'est sûrement que maintenant que je me retrouve dans son lit. Si l'alcool y est pour beaucoup dans le franchissement de ce pas, il n'en demeure pas moins que Jaimie, c'est une putain de femme. Une femme attirante, belle, sexy et vachement douée au lit. Je ne me rappelle que de très peu de choses, mais je me rappelle des moments forts de la nuit. Il ne faut pas la sous-estimer. Et maintenant, ces images, ces souvenirs me donnent envie de recommencer. « Disons que c'est une offre plutôt intéressante... » Évidemment, qu'elle l'est. Mais il ne faut tout de même passer tout de suite à l'action, ce serait un peu précipité, n'est-ce pas? Ah-ah! Depuis quand est-ce que je cogite avant d'agir? Jamais. Ce n'est pas maintenant que je vais commencer à être réfléchie. Je me retrouvais rapidement au-dessus d'elle, dans un objectif entièrement provocateur. « J'crois que ça me revient un petit peu... » Un sourire s'étire sur nos deux visages. Sincèrement, des matins comme ça, c'est ce qui m'fait du bien. Je déteste rester seule, et me réveiller aux côtés de quelqu'un... c'est génial. « Et j'ai adoré ça... » À son tour de me dominer; de se retrouver au-dessus de moi. Je me laisse faire, manipuler, mais je laisse entendre mon mécontentement par un bruit sonore lorsqu'elle se relève. « Dans c'cas, on doit forcément se donner rendez-vous pour recommencer. » C'est une invitation? Une suggestion? Peut-être un mélange des deux. Je me lève à mon tour et parvient à dénicher ma culotte, à moitié sous le lit. Je l'enfile et fouille dans les vêtements que Jaimie possède pour enfiler une chemise, que je ne prend même pas la peine de boutonner. À quoi bon? Elle m'a vue nue, pas vrai? « Alors, on s'le fait ce café? »

Malgré les années d'amitié très proche, c'était bien la première fois qu'on passait cette étape. On avait déjà dormi ensemble, mais uniquement de façon platonique, jusqu'à la nuit dernière. Et malgré les souvenirs vagues de cette soirée, ma sensation de satiété sexuelle semblait comblée. Et même si l'alcool était le facteur numéro un de ce dérapage, je ne peux que constater la beauté de la Lowell, désormais. Je la trouvais déjà sublime habillée, mais dénudée, c'est autrement meilleur. Elle disait que j'avançais une proposition intéressante, ce qui m'arrachait un large sourire. Après tout, il faut savoir se souvenir des bonnes choses, et quel meilleur moyen que de recommencer ? Je n'en trouve aucun. Cependant, nous restions sages, pour le moment. « Quand tu voudras... » dis-je alors, tout en lui adressant un clin d'oeil. Lorsqu'elle se trouvait au dessus de moi, avec sa provocation et son sourire, ça la rendait terriblement sexy. C'est l'une des raisons pour laquelle je prenais les devant, pour me retrouver sur elle. Planter mon regard dans le sien était la meilleure façon de déceler ses envies au fond de ses yeux, et la provoquer ainsi, corps contre corps, avec une telle proximité entre nos visages, c'était peut-être un moyen de mieux comprendre comment nous avions terminé la soirée. Elle est terriblement belle et attirante. D'autres flashs me viennent en tête, juste avant que je ne me lève, entendant son grognement de mécontentement. Elle voulait un rendez-vous pour recommencer. Un sourire en coin au bord des lèvres et debout face à elle, je faisais mine de réfléchir. « Je suis libre tous les soirs après dix-neuf heures, ou aujourd'hui toute la journée. » terminais-je alors par dire, avec un léger rire. Je cherchais quelque chose à me mettre, et le choix fut assez rapide. Un short de foot et un gilet sans manches que je ne prenais pas la peine de fermer. Je posais mon regard sur Muse, qui s'était vêtue d'une de mes chemises et de la culotte qu'elle avait hier soir. Je m'approchais doucement de son oreille, afin de lui murmurer « T'es très sexy là-dedans, tu sais ? Allez, on va se faire ce café. » finis-je par dire après avoir reculé ma tête de la sienne, lui offrant un clin d'oeil par la même occasion, tout en sortant de la chambre, pour voir le carnage de la tempête que nous avions provoquée la veille.

« Quand tu voudras... » La réponse est claire, nette et précise. Elle veut que l'on se revoit. Malgré ce qui venait de se passer, je ne ressentais aucun malaise en sa présence, bien au contraire. Il n'y a pas d'ambiguïté dans le moment, et c'est très bien ainsi. Je n'aurais pas voulu briser cette amitié pour une simple histoire de baise. « Je suis libre tous les soirs après dix-neuf heures, ou aujourd'hui toute la journée. » C'est ce qu'elle me propose alors que je suis en train de m'habiller, de me revêtir de quelques morceaux de tissu, quoique légers. J'y réfléchis un moment et repasse mon horaire de cours mentalement. J'ai un cours de création artistique en milieu d'après-midi, mais... je peux bien m'en passer rien qu'une journée, pas vrai? Je me sens légèrement coupable: je ne manque que très rarement les cours. Je suis une très bonne étudiante, avec d'excellentes notes. Je finis par me convaincre que, ayant justement d'excellents résultats, je peux bien me permettre une petite journée de triche, pour mon propre plaisir? T'as vraiment envie d'm'endurer toute la journée? Un rire s'échappe d'entre mes lèvres. La balle est entre ses mains: à elle de voir si elle veut passer la soirée avec moi ou non. « T'es très sexy là-dedans, tu sais ? Allez, on va se faire ce café. » Ses lèvres qui frôlent presque mon globe d'oreille, sa voix chaleureuse et un brin sensuelle me chatouille jusque dans les tripes. Je me contiens toutefois, en secouant la tête pour chasser mes idées pas sages du tout. Plutôt, je la suis pour me rendre jusqu'à la cuisine avec elle. Un café me fera le plus grand bien, j'en aurai toujours besoin pour commencer la journée du bon pied. Quoique... le réveil n'avait pas été si mal que ça, pas vrai? J'attends devant la cafetière qui se met rapidement en marche et son doux ronronnement m'apaise. « T'as pas de cours aujourd'hui? »

Je ne suis pas le genre de fille mal à l'aise après avoir couché avec une de mes amies. Ce n'était pas la première fois que ça arrivait et, comme je suis de nature détendue en toutes circonstances, ça facilite les choses, bien souvent. Je ne suis pas du genre non plus à tenter un rapprochement de tendresse, comme un baiser sur les lèvres lorsque je n'y suis pas invitée. Peut-être trop détachée des choses, je laisse souvent l'autre venir vers moi dans ce genre de situation. La voir se vêtir si peu m'arrache un sourire, je devais bien l'admettre. En la voyant réfléchir, je me disais qu'elle n'était pas forcément contre le fait qu'on recommence nos ébats de la nuit passée, car dans le cas contraire, elle m'aurait donné un « Non, je ne peux pas. » plus ou moins catégorique, sans prendre la peine d'un temps de réflexion. Elle me demandait alors si j'avais envie de l'endurer toute la journée, ce qui provoquait un léger rire de ma part. Si c'était un défi, je voulais bien essayer de le relever. « Si tu te sens capable de tenir toute la journée, pourquoi pas. » dis-je avec un léger sourire. Je me sentais bien à ses côtés, donc pourquoi ne pas faire durer le plaisir un peu plus longtemps ? Arrivée dans le salon, je constatais que les choses avaient bien débutées ici. Les verres vides renversés sur la table basse, des fringues qu'on portait hier soir qui jonchaient le sol, le sofa complètement en vrac, aucun doute sur les prémices de notre folle nuit d'amour. Dans la cuisine, j'allumais la Tassimo, mettais une première capsule à l'intérieur, une tasse au niveau du bac et j'attendais que ce dernier se fasse. Le ronronnement de l'appareil m'endort légèrement, jusqu'à ce qu'elle me demande si je n'avais pas cours de la journée. La première tasse était pleine de café, et je la lui tendais, avant de mettre la deuxième en route. « Rien qui ne vaille vraiment le coup de m'y présenter. J'irais voir un médecin pour justifier mon absence et puis voilà. » dis-je en souriant, attrapant par la suite mon café, et la boîte de sucres dans le placard. Par la même occasion, je regardais ce que je pouvais lui proposer à manger. « Tu veux que j'prépare des pancakes ? » demandais-je alors, dubitative face à mon placard.

« Si tu te sens capable de tenir toute la journée, pourquoi pas. » Si elle croit que c'est difficile d'endurer sa compagnie, elle se trompe pas mal. Mon sourire ne cesse de s'élargir, au point d'atteindre mes oreilles.  « Ça devrait pas être trop pénible. » Pendant qu'elle prépare les cafés, je jette un coup d'oeil curieux au salon, facile à entrevoir à partir de l'endroit où je me trouve. Tout était réellement sans dessus dessous, ce qui laissait parfaitement présager la débauche de la veille. Je ferme les yeux en essayant de me rappeler, mais le lendemain de veille se fait encore trop lourd et présent pour me permettre de me souvenir de quelconques détails. « Rien qui ne vaille vraiment le coup de m'y présenter. J'irais voir un médecin pour justifier mon absence et puis voilà. Je m'étais assise sur l'une des chaises entourant la table en plein centre de la salle à manger, sirotant doucement mon café. J'observe Jaimie fouiller les armoires, à la quête d'un petit-déjeuner. À la voir faire, je réalise que mon ventre commence à crier famine. Et pourtant, j'ai encore envie de jouer. Jouer avec elle... Tu veux que j'prépare des pancakes ? » De ma canine, je me mords la lèvre inférieure en déposant ma tasse sur la table. Je pivote sur moi-même, pour faire face à la jeune femme et lentement, j'entrouvre les jambes, ce qui lui donne vue prenante - ou presque -, sur ma culotte. Joueuse? Oui. Ça m'amuse? C'est tout à fait possible. Je fais l'innocente, en lui répondant joyeusement: « C'est parfait. Tu veux que j't'aide? »