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I LOVE HARVARD
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    riandro ق Perdo la ragione per te..
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    Lien du postMer 6 Sep - 13:09
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    je passais enfin la porte de chez moi, la mine fatiguée et le corps presque épuisé. j'avais passé ma matinée à suivre mes cours habituels avant de rejoindre le cabinet où je travaillais à mi-temps et fort de ma motivation certaine, je me rendais compte que tout cela m'épuisait un peu quand même. j'étais bien content de retrouver mon chez moi et de pouvoir me poser enfin. je prenais le temps de sortir quelques trucs du frigo pour me faire un repas puis, je me dirigeais vers la salle de bains avant d'entendre mon portable sonner. intrigué de recevoir un message à cette heure, je me dirigeais vers la source de cette sonnerie avant d'enclencher la lecture automatique du sms et là, je ne pus m'empêcher de sourire de tout mon long. c'était Riaden. j'étais un peu étonné et en même temps ravi d'avoir de ses nouvelles. d'ailleurs, il me demandait s'il pouvait passer ce soir et je n'y voyais aucune objection bien au contraire. j'adorais ce gars. je confirmais donc le fait que s'il voulait venir, il était le bienvenu, comme à chaque fois puis, je retournais dans la cuisine pour ranger ce que j'avais sorti du frigo. je changeais de programme, si Ria venait, j'allais faire une pizza maison, ça serait plus sympa et en plus, pas besoin de la mettre des heures à l'avance. je sortais donc une pâte à pizza avant d'y mettre de la sauce tomate, des champignons, des olives et quelques autres ingrédients indispensable pour avoir une pizza parfaite puis, je mettais préchauffer le four avant de rejoindre finalement la salle de bains, histoire d'être un peu plus présentable pour l'arrivée de mon pote. je me douchais donc rapidement avant de m'habiller plus confortablement. une fois à l'aise, j'allais glisser la pizza dans le four à feu doux avant de tenter de m'affaler sur le canapé, c'était peine perdue. on venait de sonner à la porte et je savais que Ria n'avait qu'une parole... ça devait donc être lui. rapidement, je retournais dans ma chambre pour enfiler un t-shirt avant de retourner vers la porte d'entrée, l'ouvrant dans un geste avant de sourire franchement. je lui glissais un « hey, Ria. vas-y entre, je t'en prie » d'une voix enjouée alors que je m'écartais pour le laisser entrer. une fois à l'intérieur, je refermais la porte derrière lui avant d'ajouter « la prochaine fois, entre sans sonner hein, fais comme chez toi » d'une voix amicale alors que je l'invitais d'un geste à venir s'asseoir sur le canapé. c'était encore un peu le bordel, quelques trucs traînaient un peu partout mais bon, il avait l'habitude. j'étais pas un mec maniaque de base alors bon, j'rangeais pas souvent l'appart..
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    Lien du postMer 6 Sep - 15:03
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    lisandro & riaden

    Les jours défilent, se lassent, s'embrasent, se fâchent, puis s'éparpillent en cendres. Je m'efforce de croire qu'il n'est là qu'un mauvais jour, l'un de ceux dont on rigole une fois qu'ils sont passés. Toute la nuit, mon corps tout entier n'a eu pour désir que celui d'être griffé, de haut en bas, intensément à en laisser des traces étroites, ocres, saillantes. La journée, ce sont mes semelles qui m'ont quitté, m'octroyant une démarche loin d'être banale. Enfin, quand bien même le mot n'est guère le bon, il n'a fallu attendre que seize heures pour bénéficier de cette lourde pile de dossiers répertoriant divers cas à étudier. Il manque, ce temps à soupirer innocent, le dos courbé contre le bois des bancs de central park, à admirer ces feuilles déchirées, malmenées, valsant avec le vent. Il manque ce temps aux odeurs de café bon marché accompagnées du bruit incessant de la cuillère venant heurter les extrémités. Il manque ce temps, toujours il manque. Il manque sans manquer, parce qu'au fond, je sais que tout ça, ce n'est pas ma vie, non, ce n'est pas la mienne. C'est celle de mon idéale, de ce deuxième moi, de cet homme que je m'invente, que je joue. Cet homme que j'ai besoin de quitter aujourd'hui, plus que tous les autres jours avant de céder, de craquer, de devenir fou.  

    Mes phalanges se donnent en spectacle sur l'écran. Le message est envoyé et sans perdre plus de temps, sans même attendre une réponse de ce dernier, je file en sa direction. Cela fait longtemps que je ne lui ai pas parlé, lui, Lisandro. Il est l'un de ces correspondants que j'ai dans mes contacts depuis que je rêve d'évasion, de franchir ces limites à l'horizon. Il est le rêve, celui que j'ai réalisé et que chaque jour je continu à vivre. Il est un tout trop important pour moi, il est l'échappatoire, il est le coin de vie, il est la raison, la vraie raison, en dehors de toutes celles que je m'invente paupières fermées, foi simulée.

    Face à la porte, le cœur noyé, le corps endoloris, les lèvres taillées, les iris sombres, le regard muet, vide d'émotion, j'attends. Ma notion du temps se dissipe et je m'éternise au pied de la plaque qui me bloque l'accès. Il ouvre, aussitôt mes commissures se redressent. Je passe le pas de la porte et ne me fais pas plus prier pour m'étaler faiblement sur la surface qui n'attend plus que de m'épouser. « Mashallah. » Un long soupire aux allures de bonheur s'extirpe alors que je profite de mon nouveau confort. Les yeux levés, j'enchaîne avec mes premières plaintes. « C'est bon d'être posé. Ma journée est sponsorisée par le sheitan tu n'imagines même pas. J'ai passé une nuit avec des jnouns sans le moindre doute, puis j'ai eu un petit problème de... chaussures. » D'une impulsion maîtrisée, je lève la jambe, dévoilant la semelle dissociée du reste avant de tout reposer, mettant fin à ce drame obscure. « Et enfin, j'ai récupéré tous ces dossiers. Je suis littéralement sur le point de craquer. » D'une main hésitante, je désigne mon sac bossu, beaucoup trop remplis. Mes muscles s'endorment, mon poids s'accroît, je m'enfonce peu à peu entre deux coussins.  « Je sais que cela ne me ressemble pas... et qu'Allah me pardonne mais, si tu as à boire, je suis partant. »

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    Lien du postMer 6 Sep - 16:04
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    si je m'attendais à recevoir sa visite, pas le moins du monde. mais après tout, j'adorais les surprises parce qu'au fond, je n'étais qu'un gamin qui n'avait jamais vraiment grandi. je supportais la douleur de haïr mon père malgré sa mort, la haine que je ressentais depuis des années contre ma mère qui était partie alors que nous étions encore si jeunes et aujourd'hui, je vivais surtout en ayant à l'esprit que tout n'était qu'un simple jeu. tout n'était qu'une simple mascarade à laquelle on pouvait donner un sens si on le désirait. de mon côté, la vie n'était qu'une chose avec laquelle on pouvait s'amuser. je ne me prenais pas au sérieux et ... d'ailleurs je ne prenais rien au sérieux sauf mes études et mes proches. le reste, je m'en foutais comme de l'an quarante. j'étais incapable d'être sérieux avec une fille, incapable de lui montrer qu'il n'y aurait qu'elle parce qu'au fond de moi, j'étais un électron libre. j'avais peur de faire souffrir ces filles ... alors en échange, je restais le gentleman que j'avais toujours été mais je ne pouvais plus me voiler la face, je les respectais du moment que je pouvais garder ma liberté, du moment que mon secret n'était pas découvert non plus.

    il venait de passer la porte de l'appartement et je lui faisais signe d'aller directement sur le canapé. j'avais senti qu'il n'était pas comme d'habitude. il semblait fatigué aussi, tout comme moi je suppose. je l'écoutais parler, comme à chaque fois et bizarrement, j'avais l'impression que sa journée avait été aussi pourrie que la mienne. ce n'était pas qu'une impression d'ailleurs... lorsqu'il prononçait le mot « sheitan », je compris à quel point il avait du souffrir aujourd'hui. je lui souriais doucement avant de lui répondre « je peux peut-être réussir à égayer ta fin de journée, non ? » d'une voix amusée tandis qu'il levait son pied pour me montrer sa chaussure qui semblait dans un piteux état. je ne perdis pas de temps, allant près de l'entrée pour récupérer une de mes paires de chaussures. je venais les poser non loin de lui en lui glissant un « vas-y tu seras mieux avec ça » d'une voix amicale tandis que je me demandais maintenant si on faisait la même pointure. boh tant pis, c'était le geste qui comptait après tout. il me parlait à présent de ses dossiers et à la vue de son sac rempli, je ne pus que compatir à nouveau. je connaissais bien ça aussi, la magie des cours de droit.. toujours dans l'optique d'être un bon gars, toujours présent pour ses potes, je lui proposais « si jamais t'as besoin d'aide, on peut toujours bosser ça ensemble tu sais » d'une voix calme alors que je m'asseyais à présent sur l'accoudoir non loin de lui. il semblait exténué, vraiment. ce qu'il me demandait ensuite me surpris légèrement. lui qui ne buvait jamais, lui l'enfant sage voulait boire quelque chose. bien, je n'allais pas m'y opposer mais j'étais quand même très étonné. je lui glissais donc « j'ai un punch mandarine qui vient direct d'italie, ça t'irait ? » d'une voix amicale alors que je me levais pour aller vers la cuisine, ajoutant « d'ailleurs, je t'ai pas dit mais comme tu venais j'ai fait une pizza maison, j'espère que t'aimes ça » d'une voix enjouée alors que j'allais vérifier si tout allait correctement dans la cuisine..
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    Lien du postVen 8 Sep - 15:12
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    Purgé, vidé, ma langue semble pouvoir s'articuler sans la moindre gêne. La pression qui quelques minutes auparavant perlait à mon front s'est volatilisée. Il n'en est plus rien, sur la scène, lui, moi, un sourire étranger, l'odeur de la pâte grillée qui émane du four, embrassant mes narines frêles. Du bout des doigts, je frôle le tissu de la paire déposée à quelques centimètres. Lisandro est bienveillant, peut-être trop. D'une paume assurée, je repousse l'offre tout en portant à mon visage un léger sourire disant timidement ' non merci, c'est trop généreux '. Un homme sûr, c'est ce qu'il est, toujours là, derrière-moi, prêt à me rattraper lorsque je suis sur le point de chuter. C'est ce que je veux également être pour lui, lorsque je le sens fragile, noyé de larmes qui ne parviennent à s'échapper.  « Non, ne t'embêtes pas avec mes études de cas, je ne suis pas venu ici dans l'espoir que tu m'aides. J'ai juste envie de souffler et... Je crois que tu es la meilleure personne pour cela. » Je ne crois pas, j'en suis totalement sûr. Il est le seul dont je pense tout savoir, sans pour autant qu'il ne sache réellement tout de moi. Il est un sentiment de confiance, il est la bulle qui résiste au furies de l'air. Il est le jardin secret, la page vierge de ce carnet abandonné aux fonds d'un tiroir, il est le reflet dans le miroir, la voix imaginaire des matinées rasoirs. Il est cette fragrance dans un parfum qui fait toute la différence.  « Punch mandarine ? » Je ne connais rien, si ce n'est que les noms. Je ne sais pas de quoi ce compose un tel met, je sais simplement qu'il est particulièrement apprécié à toutes ces soirées auxquelles j'ai assisté.  « Bien, si c'est bon, ça me va. Tu m'accompagnes au moins ? » J'ai peur, peur de boire seul, d'affronter ces terres inconnues sans le moindre soutien en interne, peur de découvrir cette sensation qui porte le doux nom 'saoul' tout en faisant face à mon ami complètement sobre. « d'ailleurs, je t'ai pas dit mais comme tu venais j'ai fait une pizza maison, j'espère que t'aimes ça » Mes yeux comme deux billes brillent, mes canines scintillent. Mes deux mains viennent, se rencontrent, s'amourachent tout en se logeant au front de mes narines, émerveillé. « Mon dieu, je me souviens pourquoi je t'apprécie tant. Tu es génial. » Ce n'est plus Riaden vingt-six ans qui se tient sur le canapé, c'est Riaden sept ans et demi, heureux plus que n'importe qui à l'idée de se goinfrer. Je me redresse légèrement, abandonnant cette posture lasse, prêt à ingurgiter la liqueur, à savourer la tomate ardente étalée sur ce lit à la substance succulente.

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    Lien du postVen 8 Sep - 20:05
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    je le sentais différent et en même temps, j'étais particulièrement à l'écoute de tout ce qu'il m'apprenait. je pensais pouvoir le décharger un peu de son travail mais visiblement, ce n'était pas pour ça qu'il était venu ce soir. je lui aurais bien proposé aussi de le ramener en voiture après notre petite soirée mais vu ma cecité, c'était plus un risque qu'autre chose. la suite de sa phrase m'arrachait en revanche un sourire plus que franc. j'étais rassuré d'être cette personne, rassuré de voir qu'il pensait pouvoir compter sur moi en toute confiance parce que pour lui, j'étais capable de tout. c'était mon pote, j'me voyais pas le lâcher comme ça sans raison. hors de question. alors le fait qu'il me voit de cette façon me faisait vraiment plaisir, c'est sans doute pour cela que je lui répondais « t'as bien fait de venir, je t'accueillerais toujoursà bras ouverts » d'une voix amusée tandis que je me rendais compte que cette visite impromptue était finalement une vraie source de détente pour moi. lorsque je lui proposais de boire un punch, il semblait inquiet, réfléchissant un peu avant de me dire que c'était ok, avant de me demander si j'allais boire en sa compagnie. un petit sourire charmeur collé au visage, je lui répondais alors « évidemment, c'est le meilleur punch d'italie mec. tu trouveras jamais meilleur que ça alors ouais, bien sûr que je t'accompagne. et plutôt deux fois qu'une ! » d'une voix enjouée alors que je savais très bien qu'il devait être mal à l'aise. je connaissais bien Ria, depuis quelques années maintenant et je voyais bien que boire de l'alcool n'était pas encore chose facile pour lui. alors j'étais une nouvelle fois le mec qui allait l'accompagner, celui qui allait le rassurer et lui montrer que tout se passerait bien puisque j'étais là. je me relevais alors de l'accoudoir où j'étais assis pour me rendre dans la cuisine tout en lui avouant avoir préparé une pizza rien que pour sa venue. à sa remarque, je ne pus que rire sincèrement avant d'ajouter « t'as raison, je suis tellement parfait dans le fond » dans un rire plus qu'amical alors que je revenais en compagnie de la bouteille du fameux punch ainsi que de deux verres d'une taille assez relative. puis, je retournais en cuisine pour ramener la pizza ainsi que deux assiettes. une fois le tout posé sur la table, je m'asseyais presque nonchalamment à côté de lui, nous servant deux verres généreux avant de couper la pizza dans un geste assez maladroit. puis, je lui tendais son verre avant de prendre le mien, lui tendant alors que je lui demandais « alors on boit à quoi ce soir ? à ton premier punch mandarine ? » d'une voix douce tandis que nos verres tintèrent ensemble quelques secondes plus tard. installé plus que confortablement dans le canapé, je laissais mes oreilles apprécier les news de la télévision alors que mon ventre se remplissait peu à peu de liqueur et de pizza. seulement, j'avais encore oublié que l'alcool et moi, souvent, ça faisait au moins deux. alors je sentais mon esprit s'envoler lentement mais sûrement à chaque nouvelle gorgée, m'attardant de plus en plus sur Ria alors que je lui avouais « tu sais, je crois que tu vas être obligé de dormir ici ce soir, j'pourrais pas te ramener en voiture après avoir bu.. » d'une voix amusée alors que je ne me rendais même plus compte que le problème n'était pas l'alcool mais bien ma vue un peu trop défaillante.. la soirée promettait de se corser au rythme des verres que j'allais ingérer..
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    Lien du postVen 8 Sep - 21:16
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    « alors on boit à quoi ce soir ? à ton premier punch mandarine ? » Mes poumons se gonflent, se surchargent, s'apprêtent même à exploser. Mes yeux s'aimantent aux ressacs du liquide qui s'éclatent contre les fines parois de verre. L'impression qu'une lame de glace me tranche la gorge vient couper toutes réflexions, tout engagement de ma part. L'envie de tourner les talons, de fuguer comme animal aux abois se fait omniprésente mais quelque chose m'empêche de l'assouvir, peut-être le trouble qui macère à l'intérieur de ma poitrine, peut-être l'investissement déjà trop avancé de mon ami ou encore la peur, se tenant à mon cou comme une écharpe excessivement bien serrée. Je craque ma nuque dans un mouvement machinale avant de me recentrer sur cet excès que je souhaite commettre. Le brun, lui, ne se fait pas prier. Ses lèvres luisent, recouvertes de la liqueur gisant sur la surface. Je le vois, l'admire, l'observe se faire emporter et je suis là, sobre, apeuré.  « tu sais, je crois que tu vas être obligé de dormir ici ce soir, j'pourrais pas te ramener en voiture après avoir bu.. » Un léger rire s'échappe de mes commissures alors que j'hoche timidement de la tête tout en renforçant l'étreinte de mes doigts sur la matière glacée contenant le mélange. « Tout à fait... à mon premier punch mandarine ! » Je ferme les yeux, le contenu se renverse directement sur le bout de ma langue oscillante de curiosité. La première gorgée me fait grincer des dents, mes paupières se rétractent plus qu'elles ne le peuvent réellement. La deuxième, se veut plus douce, plus agréable. Je souffle, l'alcool émane déjà de mon haleine pourtant si pure d'ordinaire. « Effectivement, ce n'est pas mauvais. » Loin de là, c'est même excellent, raison pour laquelle je vide mon verre dans les secondes qui suivent sans prendre en compte l'effet secondaire qui en découle. Je l'ai oublié, lui. En quelques minutes, je pense perdre une dizaine de kilos. Mon corps en redemande, paraître si léger est étrangement agréable. Mes pensées sont floues, tous les sujets me trottent en tête et il me vient soudainement à l'esprit que depuis la seconde où j'ai passé la porte, il n'a pas une seule fois parler de lui. « Et toi alors, tu as du nouveau ? Tout va pour le mieux ? Je ne suis pas très démonstratif mais parfois je m'inquiète tu sais. » Mes propres mots m'échappent. M'inquiéter, de toutes évidences, l'avouer, surement pas. Je me pince la lippe et attrape un énorme morceau de pizza qui dans un geste totalement maladroit vient ébranler le bout de mon nez, déposant une légère tâche aux teintes brique sur les esquisses de mon visage. Je lève les yeux, agacé de ce corps qui ne semble plus fonctionner alors que je me nettoie d'un revers de la main. Parfois, un geste, comme un discours ne délivre pas la réponse attendue. « Bon, apparemment l'alcool ça ne m'aide pas à être plus propre. » Ton moqueur, l'autodérision n'est pas nécessairement mon amie cependant, il faut croire que cette sensation qui m'anime change bien des règles. « Mais aujourd'hui on s'en fout, je veux être saoul. » Des mots qui s'échappent en même temps que des éclats de rires que je ne parviens à contrôler. Mon âme d'enfant a décidé, ce soir, c'est son tour, le vieux Riaden n'a plus qu'à se coucher.

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    Lien du postVen 8 Sep - 21:58
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    je tentais de le mettre à l'aise, de me montrer toujours aussi avenant parce qu'après tout, il me connaissait comme ça. il était l'une des seules personnes à savoir que derrière le masque du dom juan italien se cachait en fait un gamin effrayé. effrayé par la vie, par son handicap, par son incapacité à rester calme. je savais que c'était sûrement sa première fois et je regrettais amèrement de ne pas pouvoir apprécier de mon propre regard le geste qu'il s'apprétait à faire. j'avais parfois l'impression de ne pas servir à grand chose, de ne pas être capable d'apprécier l'entièreté d'un moment et pourtant, je m'efforçais d'être moi-même. avec Ria, c'était simple, je n'avais pas besoin de me cacher, il savait tout. pas parce que j'étais d'un naturel bavard, non. simplement parce que j'avais l'impression de me retrouver en lui et ça, c'était une des seules choses qui arrivaient à m'apaiser. j'attendais son verdict, j'attendais de voir s'il allait réellement faire ce qu'il s'apprétait à faire et lorsque j'entendis qu'il me disait que ce n'était pas mauvais, je laissais échapper un rire franc avant de lui répondre « je te l'avais dit, le meilleur. pas besoin de mélange quand on a une merveille pareille chez soi » d'une voix enjouée alors que mon verre descendait bien plus rapidement que prévu. mon coeur battait bruyamment dans mon oreille, mes sens s'éveillaient plus que de raison et mon corps en redemandait. est-ce que c'était une excuse pour oublier cette connerie du SC ? oui, peut-être. après avoir vu willow, je m'en étais voulu. amèrement. sincèrement. mais je ne pouvais pas admettre ma faiblesse. c'était la première fois que je buvais depuis cet incident, la première fois aussi que je me rendais compte que je ne voulais plus penser à cet accident. du moins pas comme ça.. je penchais la tête en arrière, fermant les yeux comme pour les apaiser alors que sa question ne tombait pas dans l'oreille d'un sourd. comment j'allais ... il s'inquiétait ... est-ce que je devais lui dire pour ... l'alcool embrouillait mon esprit et je me sentais à mi chemin entre l'euphorie et la détresse extrême. d'une voix faible, je lui avouais pourtant « je t'ai pas dit mais.. j'ai eu un accident au Laos. rien de grave mais bon... mon corps s'en est remis doucement. ma tête c'est autre chose » dans un rire maladroit comme si j'avais envie qu'il sache ... mais que j'avais peur d'entrer à nouveau dans le détail de cet accident. cela me rappelait trop celui de mes seize ans et une boule se formait à présent dans ma gorge. je relevais alors ma tête, massant doucement mes tempes alors qu'il me signalait que l'alcool ne l'aidait pas à être plus propre. me retenant de rire, je le complimentais d'un « qu'est ce que j'vais faire de toi ? » d'une voix amusée alors que je souriais à présent. il me changeait les idées, il avait ce pouvoir de me rendre calme en quelques mots et cette soirée finalement se révélait aussi agréable que toutes celles que nous avions passées ensemble. sa dernière remarque me fit tiquer. je me demandais s'il n'y avait pas quelque chose qui le tracassait mais .. c'était Ria et je savais qu'il avait du mal à se dévoiler, même avec moi. je me contentais donc de reprendre la bouteille, nous servant deux nouveaux verres en l'affublant d'un « je te suis, ça peut pas me faire de mal » dans un rire amusé alors que je lui tendais à nouveau son verre, le regard brouillé tandis que je lui lançais un « à la tienne » d'une voix franche tandis que mon nouveau verre ne fit pas long feu, finissant rapidement au fond de ma gorge en un cul-sec mémorable, annonciateur cependant d'une soirée bien arrosée...
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    Lien du postVen 8 Sep - 22:44
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    lisandro & riaden

    « je t'ai pas dit mais.. j'ai eu un accident au Laos. rien de grave mais bon... mon corps s'en est remis doucement. ma tête c'est autre chose » Le temps de quelques secondes, mon cœur est un soldat dont le corps criblé de balles trempe dans sa propre flac de sang. C'est soudain, virulent, les battements s'accélèrent et le contrôle n'est plus. Dans son rire, je perçois un malaise que je me contente d'accepter, sans le relever. Il est mal, mal de qui il est, de ce qu'il devient, mal de ses différences tout comme chaque jour je souffre des miennes. Il est mal et tout ça je le sais, peut-être que je lui permet de rendre sa peine moins lourde, je n'en sais trop rien, je me contente d'espérer, d'être utile. Plus je le pense, plus je me vois. Il est l'eau dans une bouteille étroite, il suffit d'une onde pour que le tout déborde. La scène s'éclipse dans un éclat de joie dessiné par une gencive apparente. Les orages, les nuages ont laissé place à un bleu profond, intense. Je reste muet, le regarde remplir avec une banalité déconcertante les verres tout en conservant ce sourire en coin agrafé. Une parole de politesse, un regard étincelant, l'autre mutin, deux culs-secs, je déglutis. Je sens une première vague de chaleur me traverser, me laisser là, bête et pensant, assis, innocemment atteint. Un poison qui s'allonge, traverse d'abord mes tempes, puis descend aux bras et s'éternise au bassin. Cette pub qui passe sans arrêt à la télé devient soudainement réelle. Je suis sur un nuage, je n'ai simplement pas de kinder à ma portée. Je m'allonge doucement sur le côté, laissant tout de même mes pieds au sol, préférant conserver l'équilibre. Un instant, je me sens vivant, plus que jamais. L'air n'est pas frais, mais il est pur. La présence de Lis un peu plus loin me réchauffe tel un radiateur, ou alors l'alcool est la source de cette peau qui rougit soudainement à la hauteur de mon torse. Je ne parviens plus à discerner le réel de l'imaginaire, mes pensées de mes paroles, mes actes de mes idées ou de mes envies. Tout est flou et intense, agréable et immense. D'un appui sur le coude, je me relève et tombe la tête la première de l'autre côté, m'écrasant sur l'épaule du brun qui ne semble lui-même plus réellement en état de discerner tout ce qui l'entoure. « C'est donc ça être saoul... » Naïf, je constate à mes vingt-six ans que j'ai raté un tel état de bonheur. Je n'ai plus envie de sortir de cet état, je n'ai plus envie d'être sobre, je veux vivre d'une ivresse éternelle. Je ne veux plus voir l'ampoule, j'aime me contenter de cet halo lumineux qui perturbe ma vision. Mon regard s'étale sur celui de Lis. J'adopte un regard gai, enfantin. « J'adore. » Je ris à cœur ouvert, bras déployés, si fort que le sommet de mon crâne ne cesse de frapper sa carrure qui peine à présent à conserver sa droiture. Là, le drame. Trop confiant, complètement dépossédé de toutes prévisions de conséquences, je m'ouvre. « Tu sais, j'ai quitté ma mère il y a huit ans avec la certitude de la retrouver un jour. » Comme un maquillage sur lequel se déverse un amas d'eau, mon sourire s'estompe. « Bien, cette certitude n'en est pas une. Je ne vais peut-être jamais la revoir.
    Je ne peux pas partir et elle ne peut pas venir.
    » J'expire longuement, à en devenir blanc, manquant d'oxygène avant de reprendre d'une voix tremblante, hésitante. « Une part de moi veut tout abandonner pour mener ce combat à bien. L'autre...
    L'autre part, plus égoïste, veut profiter de cette mauvaise nouvelle. Je souffre de ce dilemme et je vais souffrir qu'importe ma décision. J'aime plus que tout au monde ma mère mais sa présence m'empêche de vivre. Tu sais...
    » Une larme vient humidifier ma joue droite avant de s'écraser sur le textile du sofa. « Je ne me connais pas, je n'ai jamais eu le temps de me connaître. J'ai toujours été trop occupé à la rendre fière. Je ne sais pas où me positionner dans beaucoup de choses en réalité. Je ne sais pas si je suis vraiment croyant, je m'en persuade pour ma mère et je me donne à fond pour l'être cependant, parfois je n'y crois pas. Une seule de mes vérités pourrait détruire mon monde. Je suis une bombe qui peut exploser à tout moment et je suis le seul à le savoir. C'est dur à vivre, dur à accepter. J'ai peur d'affronter la réalité et je me retrouve soudainement à devoir prendre une décision. Exploser et me libérer au risque de perdre tout ce que j'ai construit depuis mon plus jeune âge on continuer ainsi et me priver de ma véritable nature... » J'attrape un autre morceau de pizza que j'enfile approximativement dans ma bouche, laissant déborder. Me salir n'a pas d'importance, seul mon malaise compte.

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    Lien du postVen 8 Sep - 23:27
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    j'en venais à regretter ces yeux, ce regard qui ne me permettait plus d'apprécier totalement le déroulement de la soirée. avec Ria, j'avais eu peur, comme avec tous mes proches. peur de l'abandon, peur du jugement, peur de me perdre trop loin pour rester ce que j'étais au plus profond de moi. pourtant, il ne m'avait jamais jugé, ni abandonné. il m'avait suivi, jusqu'ici au départ via nos échanges sur internet puis lorsque j'avais débarqué à Boston il y a de ça deux ans. avec lui, je me sentais en confiance. j'me sentais écouté et le pire de tout, compris. et c'était ça qui me maintenait encore dans cet état de semi-conscience. par pudeur ou par respect, il ne commentait pas l'aveu que je venais de lui faire et cela me confortait encore plus dans l'idée que je pouvais vraiment tout lui dire. j'avais eu peur aussi de le choquer mais j'espérais au fond que mon état physique le rassurerait vu qu'il pouvait me voir de ses propres yeux aujourd'hui. doucement, l'alcool commençait à inonder mes veines, à transporter mes pensées ailleurs et c'est peut-être pour cela que je m'étais laissé tomber contre le dossier du canapé. j'avais perdu l'habitude de boire. vraiment. pourtant, lorsque je sentis sa tête s'écraser contre mon épaule, je ne pus que sourire en entendant ses paroles. d'une voix traînante, je lui demandais « C'est la première fois que tu bois ? » alors que je me demandais si c'était vraiment la première fois qu'il buvait de l'alcool avec quelqu'un auquel cas, j'en serais particulièrement touché puisque je voyais à présent la confiance qu'il m'accordait. je soupirais doucement d'aise lorsqu'il m'avouait adorer ça. l'état dans lequel il était. je ne pus m'empêcher de rire bêtement avant d'ajouter « je t'inviterai plus souvent dans ce cas » d'une voix franche. oui, c'était bête mais ... je préférais qu'il boive avec moi plutôt que quelqu'un d'autre. je voulais pas qu'il courre le moindre risque, je voulais pas qu'on abuse de lui, je voulais le protéger d'une certaine manière. ce que je n'avais pas prévu, c'était qu'il se livre à moi avec autant de sincérité. entendre ces quelques mots me bouleversa. tout d'abord parce que je savais que Ria n'était pas du genre à étaler sa vie comme ça à n'importe qui et ensuite.. parce que toute cette histoire était vraiment déchirante à mes yeux. il m'expliquait la situation actuelle et par respect, je me tus durant ses explications jusqu'à ce que j'entende cette expiration, cette voix tremblante qui m'empoignait presque trop douloureusement le coeur. d'un geste presque instinctif, je vins enrouler mon bras autour de ses épaules comme un geste protecteur et doux à la fois, cherchant à le rassurer d'une manière ou d'une autre. je tentais pourtant quelques mots, doux et lucides, qui permettraient peut-être à mon pote de se sentir mieux. je lui glissais donc « je comprends » d'une voix douce alors que je pris quelques secondes avant d'ajouter « tu devrais te concentrer sur toi tu sais... être égoïste parfois, c'est pas plus mal. après, si tu veux vraiment revoir ta mère, on peut toujours se pencher sur un bon bouquin de droit et on trouvera bien une solution pour la faire venir, non ? » tandis que je pensais pouvoir le rassurer ne serait-ce que quelques instants. ce on devenait à présent bien banal entre mes lèvres, bien commun aussi. les mots qui suivirent pourtant me déchirèrent à nouveau le coeur en lambeaux. j'avais l'impression de m'entendre parler, c'était moi, là devant. non. fallait que je me ressaisisse. pourtant, sa douleur était mienne, sa souffrance aussi. pourtant, pour moi c'était une évidence, il ne fallait plus qu'il renie ce qu'il ressentait. il fallait qu'il vive comme il le souhaitait, de la manière dont il le voulait puisque sinon, il finirait par le regretter amèrement plus tard. mon bras pressant toujours ses épaules, je lui glissais alors « je pense qu'il serait peut-être temps que tu vives pour toi, non ? j'veux dire, c'est beau de dire que tu veux rendre ta mère fière de toi mais, tu penses pas que tout ce qu'elle voudrait au fond c'est que tu vives heureux et épanoui dans ta vie plutôt qu'enfermé dans une cage ? » d'une voix curieuse et rassurante à la fois. je ne tentais pas de le brusquer, juste de lui parler comme j'aurais aimé qu'on me parle lorsque j'ai survécu à cet accident... je me râclais alors la gorge avant de continuer en lui avouant « faut pas que t'aies peur d'affronter la réalité.. de toute façon, si jamais tu tombes, je serais là pour te relever, c'est promis » d'une voix sincère alors que je le sentais à présent s'agiter pour manger à nouveau une part de pizza. un sourire tendre barrant mes lèvres, je me contentais de rester assis là, contre lui, la tête en arrière alors que mon bras ne quittait plus ses épaules en un geste qui devenait aussi chaleureux pour lui que pour moi, sentant à présent que l'avoir près de moi lorsqu'il buvait était la chose la plus rassurante pour moi à cette heure tardive..
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    Lien du postSam 9 Sep - 0:56
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    lisandro & riaden

    « C'est la première fois que tu bois ? » Les première fois, parfois les pires, d'autres les meilleures. Ce n'est pas vraiment ma première fois, ça ne l'est sans doute jamais. Dans ma vie, j'ai quelque fois osé tremper mes lèvres dans des verres à moitié vide, abandonnés à leur sort sur le coin des tables et des éviers, envoûté par cette curiosité fluette. Des écarts légers, printaniers, étalés sur une seule saison. Ces instants où je me met à défier mes propres limites, à effleurer l'inconnu, pas n'importe lequel, l'interdit, ce sont ceux qui marquent à l'encre indélébile mes plus vastes souvenirs.  « Pas vraiment. » Tracassé par mon précédent discours, je joue de mes doigts. Ils se mêlent, se croisent, se lacèrent. « Je n'avais jamais assez bu pour être saoul quoi qu'il en soit. Simplement des fonds de verre. Ni plus ni moins. » Dire tout ça me revêt d'une honte que je ne parviens à expliquer. L'impression de rater ma vie et de l'exprimer face à quelqu'un qui l'a réussit. Tous les mots que Lis porte à mon intention deviennent une thérapie. Chaque son qui émane de sa bouche m'apporte un frisson, d'abord aux bras, puis aux côtes. Tout sonne vrai, réel. Il a peut-être raison, du début à la fin. Couper le cordon de manière définitive est peut-être nécessaire pour mon propre bien. Et si il avait tord ? Et si ce cordon m'étais encore vitale ? Mes pensées se bousculent, une impression de migraine s'installe et mon corps fiévreux s'épuise.  « faut pas que t'aies peur d'affronter la réalité.. de toute façon, si jamais tu tombes, je serais là pour te relever, c'est promis » Un coup de langue, un revers de main, je m'épargne de toutes tâches aux rives de mes commissures. Ne pas avoir peur me semble impossible, il m'est même sans doute nécessaire d'avoir peur, c'est la seule chose qui m'oblige à réfléchir, à faire les bons choix, d'abord pour ma mère, puis pour moi. Les autres n'ont jamais véritablement été ma priorité. D'un côté, je suis tout ce qu'il y a de plus égoïste sur Terre, de l'autre, je suis l'un des plus dévoués. Ce qui m'interpelle cependant le plus, c'est son dévouement à mon égard. Comment peut-il m'affirmer de tels propos ? Il est vrai qu'on se connait maintenant depuis de longues années et que je suis moi-même prêt à beaucoup pour lui, d'autant plus dans ces moments aux teintes grisâtres où j'ai l'impression de ne faire qu'un, de vivre à travers lui, de partager sa douleur et la mienne mais le sens de ses mots est à présent trop lourd, trop engageant. Mon esprit à présent torturé et quelque peu flou ne sait plus comment interpréter, comment vivre le moment. Ses mots sont si beaux, c'est la seule chose qu'il me reste en tête à ce même instant. Je relève la tête, lui fais face. Mon regard vient se noyer dans ses larges pupilles qui à ma connaissance ont quelque peu de mal à opérer avec les éléments externes, cependant de toutes évidences, il n'a pas besoin d'une bonne vue pour remarquer la proximité de nos corps. Mes lèvres sont timides, mon souffle également. J'ai peur d'oser et j'en ai terriblement envie. Si je l'écoute, alors je me dois d'oser, d'être qui je suis réellement. Parce que celui que je suis réellement, à ce même instant à envie de l'embrasser. Pas car il est attiré secrètement depuis de longues années, non, car il est plus que touché par tous ces mots, par cet instant, par cet échange. Parce qu'auparavant, il n'a jamais vraiment pris le temps d'observer Lis mais qu'aujourd'hui, il l'observe, et qu'il voit quelque chose de plus beau qu'il ne pouvait l'imaginer auparavant. Parce qu'il sait que l'autre sait tout et que c'est ça, vivre. Parce qu'il sent la fusion des âmes et qu'il ne manque plus que celle des corps. Je me rapproche, mes lèvres ne touchent pas les siennes. Non, l'instant est court, il se compte sans doute en dixième de secondes. Cet instant où les souffles se mélangent. Il est agréable, quand bien même les deux souffles sont alcoolisés. Je n'ose pas, mes lèvres frôlent les siennes sans réellement les épouser et je réalise à ce même instant que ce rêve pourtant éveillé risque de tourner en cauchemars d'une seconde à l'autre. Au plus profond de moi, il semble évident que je regrette déjà. Un baiser peut n'avoir aucun sens cependant, le mien, lui, en avait déjà.

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