Commencer par un stage, Bambi adorait. C'était une merveilleuse façon que de se remettre dans le bain après des vacances plus que mouvementées. Ce fut non sans un plaisir indescriptible qu'elle mit sa blouse sur ses épaules, vêtue de ses vêtements d'interne, chargée aujourd'hui de faire passer quelques visites médicales simples à des professeurs - notamment de Harvard. La chose l'amusait d'autant qu'elle en connaîtrait certainement quelques uns, au moins de vue... mais en pénétrant dans la première salle d'auscultation, l'italienne manqua d'avaler sa salive de travers en voyant le professeur lui faisant face n'était autre qu'Emrys, quelqu'un avec qui elle avait eu une histoire. Ah parce que j'ai une tronche d'infirmière ? Première nouvelle ! Je ne savais pas que les infirmières étaient habilitée à te donner ton aval pour enseigner... répliqua-t-elle froidement, insensible au compliment qu'il venait de lui offrir sur un plateau. Et pour cause ! A ses yeux, il s'était joué d'elle. Pas étonnant que la brunette s'en souvienne comme si c'était hier... Vous avez amené votre analyse d'urine ? reprit-elle, très professionnellement, en optant pour le vouvoiement. Quelque chose lui disait qu'il valait mieux.

La jolie infirmière ou bien medecin devrais-je dire ou encore mon ex petit-ami semblait pas bien heureuse de me voir ce qui soit dit en passant, relève de l'humour le plus total car avant, elle me voyait, ces yeux brillaient. Jovial et imperturbable, je m'adossais vulgairement contre le dossier. Après que le joli faon est débuté ses hostilités, je reprenais : Bien, tu n'as pas à donner d'aval réellement car je suis assistant et non professeur, je n'ai pas le temps.. avais-je dit très hautain et froid pour la mimer un peu et l’embêter plus encore. Je ne comprenais pas trop sa haine contre moi, je n'avais rien fait de mal, juste ne pas partir avec elle pour pas qu'elle vive un enfer car je n'aurai pas été bien ici à ce moment-là de ma vie et c'est elle qui aurait payé. Je passais une main dans ma chevelure et j'eus un hoquet de surprise quand elle décida de me vouvoyer et sans crier garde, ça sortit tout seul : Tu ne me vouvoyais pas petit Faon quand tu criais mon nom ! J'osais un petit sourire narquois et un clin d’œil. Je confirmais ensuite au vue de la petite feuille que je montrais que mon urine avait été récupéré puis je repris en me levant, très entreprenant : Je suppose qu'à présent, tu veux que je retire ma chemise ? Un sourire, je réitère mes mimiques de séduction et provocation précédente.

Bambi levait à peine les yeux vers Emrys, évitant soigneusement son regard car elle ne le connaissait que trop bien : lui, son humour, ses mimiques, sa façon de prendre les choses à la légère... autant de choses qui auraient tôt fait de la faire sortir de ses gongs en deux temps trois mouvements. Il valait mieux qu'elle garde le contrôle. Ah tu n'es qu'assistant ? Tout s'explique ! Petite pique pour laquelle elle eut aussitôt des remords mais il l'avait bien cherché. Il n'avait qu'à pas la qualifier d'infirmière... et encore moins de pas donner la moindre chance à leur histoire. Finalement, peut-être que l'italienne lui en tenait rancune, surtout quand elle voyait tous les malheurs lui étant arrivés ensuite. Mais ça, plutôt crever que de lui avouer. A la place, elle le fusilla du regard à sa phrase avant de lever les yeux au ciel et de hausser les épaules Tu t'en es privé tout seul que je sache, Zacharias le singea-t-elle avant de l'approcher pour récupérer la feuille qu'il lui tendait et de l'arrêter alors qu'il s'apprêtait à ôter sa chemise. Pas la peine de tout enlever ! Je vais juste te prendre la tension et écouter ton cœur, quelques boutons et ta manche relevée me suffiront, prends pas tes désirs pour des réalités ! Puis c'est vrai ça, en tant qu'assistant, toutes les midinettes doivent bourrer ton casier avec leurs numéros, alors j'm'en fais pas pour toi.

Incongrue comme situation ? c'était le mot. Le médecin chargeait de s'occuper de moi, c'était mon ex, j'en revenais pas et je me délectais de la taquiner mais au bout d'un moment, ça me faisait du mal car en la voyant, je me rendais compte qu'elle m'en voulait et ça n'avait jamais été le but. Oui, je n'ai pas assez de bagage pour devenir professeur... pas comme toi qui réussi en médecine comme mon frère Priape l'avait fait !avouais-je pour montrer que je n'étais pas que arrogant et que je pouvais parler sérieusement. Je savais aussi me faire petit. Je ne souriais pas pour pas qu'elle imagine que je voulais faire quoi que ce soit ; la piéger ou la draguer réellement. Certes, je n'aurai rien contre mais je ne la sentais pas pour alors au fond, dans mon jeu, je respectais tout de même. Oui, je l'ai perdu seul mais pour la bonne cause... Dis-je négativement, malheureux de la situation mais ne souhaitant pas spécialement parler du pourquoi du comment de notre rupture. Une fois debout, elle expliqua froidement que quelques boutons ouverts suffisait. Je les ouvrais et je me posais sur la table à ausculter. Je la regardais plus calme et sérieux, ne bronchant plus car je devais tout de même aller vaquer à mes occupations ensuite mais c'était plus fort que moi. Après quelques minutes de silence, alors qu'elle prenait ma tension, je m'activais quitte à fausser le résultat : Écoute, tu disais pas non quand je te baisais, quand je t'embrassais, quand je te montrais de l'affection et je t'ai rien fait de mal alors ça suffit ton regard méprisant... tu me connais tout de même depuis tout à l'heure, je te provoque pour rire parce que je vois ton mépris mais a part te protéger, j'ai rien fait de mal, merde ! Dis-je énervé.

Il est jamais trop tard pour bien faire... reprit-elle en se radoucissant un chouïa. Mais juste un chouïa, car la fierté de Bambi l'empêchait de faire réellement un pas vers Emrys, ce pas de pardon. C'était bien trop lui demander pour le moment, surtout lorsqu'elle l'entendit lui dire qu'il l'avait fait pour la bonne cause. L'italienne se mit à bouillir intérieurement, mais se retint de répondre quoi que ce soit. Il valait mieux se taire... après tout, la brunette n'oubliait pas qu'elle se trouvait sur son lieu de travail et que les convenances devaient être maintenues. Elle le laissa déboutonner sa chemise et commença à écouter son cœur, très professionnelle, bien qu'elle ne put aller au bout car il explosa avant. Quand tu me baisais ?! Putain c'est vachement élégant, tu me vends tellement du rêve si tu savais ! reprit-elle méchamment. Il ne valait mieux pas trop la chatouiller sur le romantisme, surtout qu'elle était blindée d'hormones en ce moment. Tu ne m'as rien fait de mal ?! Tu m'as protégée ?! On a pas vécu la même histoire, c'est pas possible... t'as juste... Bambi balança son stéthoscope sur le lit présent avant de prendre une inspiration et de reprendre. Tu t'es juste défilé. Comme un beau lâche. Tu voulais pas revenir ici, soit. Mais tu m'as pas retenue là bas, que dalle ! T'as juste dit que les relations à distance c'était de la daube, et basta cosi ! Moi j'y croyais. Moi j'avais envie de me battre... mais dans un couple faut être deux. Et tu m'as protégée de rien du tout, parce que t'as pas idée de ce qu'a été ma vie après.

Je n'aurai surement pas du agir comme ça mais je suis ainsi. Je ne peux pas me sentir si mal jugé et ne pas me forcer à sortir la carapace, c'est ainsi ! L'italienne me foudroie du regard puis se radoucit, cherche à expliquer ce qui ne va pas mais ne me fait pas de cadeau. Je l'écoute déverser son venin surement réaliste et normal à ses yeux mais nous n'avons pas la même vision des choses. Je n'ose pas parler, je la laisse en monologue et je reste vraiment impassible. Je ne peux pas répliquer, je lui dois au vue de ses paroles ; le silence pour qu'elle lâche tout. Elle déverse sa colère et dans ses paroles, je ne me reconnais pas alors je réplique après en avoir prit pour mon grade : Les gens qui se mettent avec moi ... Souffre ! Merde, je suis pas un mec bien et tu le dis toi même ... je voulais pas de ça pour toi... Je m'énerve, je me leve de la table et part vers la porte, je frappe le mur et pousse mes cheveux vers l'arrière en les arrachant presque de nervosité. Je serais venu avec toi, tu en aurais bavé car j'aurai pas été bien ici ... Je respire, je soupire, je ne sais plus quoi dire tant je m'énerve de savoir que j'ai encore déçu une personne qui était entrée positivement dans mon cœur. Je ne voulais pas te priver de tes reves, de tes études, de tout changer pour moi ... Je me laisse tomber ensuite sur une chaise dans le coin près d'un porte manteau.

Bambi avait dit ce qu'elle avait à dire, ce qui lui restait sur le cœur depuis la fin de l'année dernière et s'arrêta brusquement lorsqu'elle sentit une crampe abdominale. Pas de stress, avait dit son obstétricien... tu parles ! Avec des discussions pareilles, c'était au delà du stress et de la colère. Je n'ai jamais dit que tu étais un sale type, ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit ! s'exclama-t-elle pour qu'il n'aille pas s'imaginer des choses fausses. L'italienne avait beau posséder de nombreux griefs à son égard, ce n'était pas une raison de l'insulter tout de même. Elle sursauta lorsqu'il frappa contre le mur, ne s'étant pas attendue à une telle réaction. J'aurais pu faire mes études de médecine à UCLA... il y a une très bonne fac à New York, ça n'aurait pas été le problème ! Mais je pense que tu n'étais pas aussi prêt que moi, c'est tout. La voix de la brunette s'était radoucie et elle s'approcha pour regarder sa main d'Emrys, qu'il avait écorchée. Tu t'es encore arrangé, tiens...

Elle tente d'amoindrir les choses. Je tente de me calmer, de retrouver mon calme et directement, je sens ma main qui me fait mal. Légère égratignure, c'est obligé ! Je me suis laissé tomber sur une chaise et débile, je fais la moue. Là, elle reprend un monologue pour m'expliquer ce qui aurait pu se passer mais ce ne fut pas le cas, j'ai pris ma décision et les choses sont passées ; c'est ainsi. Là, elle se rapproche de moi pour regarder ma main. Je sens qu'elle va la désinfecter et non, je dois pas faire la chochotte, j'aurai pas mal. Non mais c'est bon, t'occupe ... je tire ma main, fier. Je veux pas qu'elle s'occupe de moi, on n'est plus rien donc qu'elle me laisse. Je m’évince alors d'elle, m'appuyant donc contre un mur : Bien, tu as refait ta vie depuis ? donc pourquoi ça te fait un truc ... pourquoi tu pretes attention, tu t'en bas les couilles blindes-toi ? Dis-je toujours sur les nerfs.

Le simple fait de sentir et de voir Emrys retirer subitement sa main dans un élan de fierté fit froncer violemment les sourcils de Bambi. Il ne pouvait pas déposer les armes juste quelques secondes, le temps qu'elle désinfecte plutôt que d'en remettre une couche ? Blinde-toi, t'en as de bonne... je ne suis pas un pauvre caillou qui ne ressent rien, tout le monde ne peut pas avoir cette capacité, excuse-moi ta majesté ! répondit-elle froidement en se détournant de lui pour revenir à ses papiers qu'elle continua à remplir avec nervosité. Tu veux que je t'en apprenne une bonne ? J'ai été avec un type, après toi. Il m'a mis battue et laissée à brûler dans une baraque. Mon dos en portera à jamais des cicatrices. Alors viens pas me faire chier avec ta fierté pourrie parce que franchement, tu peux te la flanquer là où je pense.