Y’en a plus que marre. Il n’en peut plus Aisling. A chaque fois qu’il essaye de faire les choses bien, il finit par tout gâcher, par tout ruiner, tout casser pièce par pièce. Et là, il a en plus que marre. Il aimerait faire table rase du passé, mais ce n’était pas possible. C’était juste impossible de continuer ainsi avec Agathe. Dans une sorte de flou total qui ne menait à rien, qui les freinait plus qu’autre chose. Elle ne voyait donc pas qu’ils n’étaient que coincé. Qu’ils étaient un couple en carton précisément, à être ensemble sans rien faire ensemble, sans s’aider à part en ami, à faire semblant. A croire qu’elle le faisait exprès. Il voit bien qu’elle n’est pas pareille, il se doute même qu’elle flirte avec certains démons du passé, mais il ne dit rien. A quoi bon. Pourquoi vouloir réparer quelque chose de casser, et dont personne ne voit la blessure. « J’te fait chié parce que c’est mon rôle merde. »Il commence à s’énerver. Vraiment. Elle l’agace à faire sa princesse à qui il doit tout céder, y compris sa santé mentale. Ça l’agace de la voir ainsi parce qu’il sait que ce n’est pas ce qu’elle est au fond. Elle est une princesse manipulatrice surtout quand elle est en colère. Et là, elle est enragée comme un pitbull. Si bien qu’aucune phrase censée ne sort de sa bouche. « Mais putain, qu’est-ce que t’es casse pied avec ton attitude là. J’essaye vraiment de ne pas gueuler mais bon dieu, tu me soules. Tu crois que c’est facile aussi pour moi de faire ça ? »Il en a marre de passer pour le méchant avec elle. D’être l’idiot de service, le cocue de service, le mec qui ne sait pas quoi faire avec les voix dans sa tête, avec ses médocs et qui se coupe les veines dans une chambre d’hôtel. Il en avait marre d’être la victime. Pour une fois dans sa vie, il ne va pas subir les conséquences mais faire quelque chose pour se remettre. « Ok, tu ne veux plus de moi dans ta vie y’a pas de soucis. Mais sache une seule putain de chose, je ne fais pas ça par guetter de coeur. Si je le fais, c’est pour me soigner, ce dont tu n’as pas conscience j’ai l’impression. Peut-être que toi aussi tu devrais le faire d’ailleurs. »Mais bordel, il explose en douceur là. Il garde sa voix calme et douce, mais la colère gronde comme un volcan en éruption. Il n’en peut plus de voir comment elle agit, comment elle prend les choses. « Je t’aimerais toujours, ça c’est sur. Mais bordel, j’ai besoin de m’occuper de ce qui se passe là haut si je ne veux pas RETENTER DE ME TUER MERDE ! »Voilà, c’est dit. Il devait le lui dire, il devait lui faire comprendre le plus simplement possible qu’il en avait réellement besoin. Ça devenait vital.

et bien sûr qu'elle disait ça sur un coup de tête. bien sûr qu'elle n'en pensait pas un traître mot. mais agathe elle était en colère, elle était blessée, elle était heurtée comme jamais et forcément que ça ne faisait pas bon ménage. est-ce qu'il réalisait qu'en réalité, elle avait le coeur en mille morceaux ? qu'elle pourrait s'écrouler d'une seconde à l'autre tant c'était douloureux de faire face à ce genre de mot. elle avait la sensation qu'on était en train de lui arracher le coeur de la poitrine et personne ne pouvait faire face à ça. pas même elle. "ah, ton rôle c'est de m'emmerder ?" bah qu'il change de rôle alors. parce que la dernière chose dont elle avait envie c'était bien qu'on la fasse chier pour tout et n'importe quoi. et ouais, il était en train de l'agacer à une puissance qu'il ne devait même pas remarquer. "bla, bla, bla." elle le nargue là, se fout ouvertement de ce qu'il pouvait dire. elle le saoulait ? très bien, c'était réciproque. et ouais, c'était facile pour lui. elle se pliait en quatre pour lui et il l'envoyait péter comme la dernière des idiotes alors qui était la conne dans l'histoire ? non mais parce qu'elle était fatiguée qu'on se joue d'elle de la sorte. les bras croisés sur sa poitrine, elle levait les yeux au ciel faisant preuve de toute sa suffisance. ouais, elle allait se la jouer hautaine et tant pis si ça ne plaisait pas. elle n'en avait plus rien à foutre agathe là. sauf que les mots qu'il avait par la suite, c'était dur. vraiment dur. peut être que toi aussi tu devrais le faire d'ailleurs. se faire soigner. wow. elle aurait jamais cru qu'il lui balancerait un truc comme ça et soudainement, agathe, elle perdait de sa prestance. livide, sur le cul. choquée et blessée. et cette fois, ça se voyait, elle ne cachait rien sous un masque de froideur bien trop abasourdi par ce qu'il venait de dire. "je.." elle suffoque en fait. ses grands yeux bleus s'humidifient, s'embue de larmes qu'elle tente de contrôler. elle recule, passe ses mains froide sur son visage pour se calmer. "a quel moment j'ai cessé d'être ton monde ais ?" qu'elle murmure. parce que lui, malgré tout, il était toujours le sien.

Ça le tuait. Littéralement, ça le tuait. Ça le tuait parce qu’il voit autant de choses se passer sans avoir la moindre prise, sans avoir le moindre contrôle sur les mots qu’il prononçait. Il n’arrivait pas à se contrôler car lui même était dans un état de tristesse intense, de colère. Il n’arrivait pas à voir par delà le masque rouge que la rage lui donnait. Son apparence calme et douce n’était que ça, une apparence. Il voulait la prendre dans ses bras, et en même temps, la secouer dans tous les sens. Il voulait l’embrasser jusqu’à plus soif, et en même temps la rendre aussi folle que lui. Ces sentiments contradictoires, ces émotions étranges qu’il ressentait, tout était fait pour qu’il doute, seconde après seconde de la décision qu’il a prise de rompre ses fiançailles. Elle détourne ses mots, fait semblant de ne pas l’entendre, et ça l’énerve, le pousse à bout. Le rend fou. Plus qu’il ne l’est déjà. Si bien qu’il sort les mots qui changent tout, si bien qu’il dit ce qu’il ne voudrait jamais dire, ce qu’il ne voudrait jamais entendre de la bouche d’Agathe. Et il ne s’en rend compte que lorsqu’il voit les larmes couler sur les joues diaphanes de la jeune femme. Que lorsque l’éclat glacé des yeux bleus d’Agathe se perd, petit à petit, noyé dans un océan d’eau incontrôlable. Passant sa main dans ses cheveux, il continue encore un peu, jusqu’à remarquer tout ça et se rendre compte de la connerie qu’il vient de faire. Putain. Il entend à sa voix faible la bêtise qu’il vient de commettre. « Putain, non. »Il se rapproche d’elle, doucement. Restant à une distance raisonnable d’elle. « Tu ne cesseras jamais d’être mon monde. Mais je ne peux pas t’obliger à vivre dans un monde malsain. »Il parle de sien. De son esprit, de son monde qui n’est que brisé, continuellement. Il se rapproche un peu d’elle, toujours doucement, toujours avec cette douceur qui le caractérise mais dont il a tant de mal à retrouver après tout le bordel auquel il a du faire face. « Je t’aime Agathe. Ne doute jamais de ça. Même maintenant, je t’aime. Je ne veux pas que notre histoire finisse, mais je ne veux pas te briser plus que je ne l’ai déjà fait non plus. »C’est dur pour lui de dire ces mots, de lui montrer cette fragilité qu’il a envers leur couple. Prenant son doux visage entre ses mains, il essaye de ne pas la brusquer, mais il ne peut empêcher ses propres larmes de glisser sur ses joues. « Tu es mon monde. Un monde si beau que ça fait mal. »Il aimerait l’embrasser. Il aimerait pouvoir la prendre dans ses bras, mais il ne sait pas où il en est avec elle. Il ne sait plus quoi faire avec elle.

elle allait faire quoi sans lui ? jamais encore elle ne s'était posée la question. jamais encore elle n'avait envisagée ce que ça pourrait être sans le roux dans son monde. alors elle était censée faire quoi maintenant qu'elle avait la sensation qu'il était en train de l'évincer du sien ? parce qu'elle n'en avait aucune idée agathe. elle avait l'impression que tout son monde était en train de basculer et que d'une seconde à l'autre, elle allait juste s'effondrer sur le sol, en morceaux. elle n'était pas capable d'avancer sans lui et c'était là qu'elle se rendait compte de toutes ses conneries. cole, jaden.. personne ne pouvait surpasser aisling et là, elle était en train de le perdre. c'était pas possible, elle ne pouvait pas affronter ça. elle l'aimait, elle l'aimait terriblement malgré toute la distance qu'elle avait pu mettre entre eux. alors quoi ? c'était juste terminé ? elle pouvait pas faire avec. elle n'en était pas capable. "je veux vivre dans ton monde, peu importe comment il est." malsain, magnifique. elle s'en fiche agathe, c'est lui qu'elle veut. juste lui. pourquoi n'était-il pas capable de le voir ? pourquoi ne saisissait-il pas qu'il était son tout ? "tu ne peux pas me quitter ais.. comment je vais faire sans toi ?" comment pourrait-elle avancer ? il était en train de rompre les fiançailles, de rompre ce qui la faisait tenir depuis que tout partait en vrille. elle pouvait pas agathe. et les larmes continuaient à rouler sur ses joues alors qu'il entourait son visage de ses mains. "ne pars pas, s'il te plait.." tu le vois l'état dans lequel elle se met pour toi ? elle te supplie de rester avec elle quitte à paraitre pathétique. elle te supplie de ne pas la laisser tomber parce qu'elle est incapable de vivre sans toi. alors tu peux pas la laisser comme ça parce que probablement qu'elle n'y survivrait pas.

Il ne pouvait pas, il n’y arrive plus. Il est sur de sa décision, mais la voir ainsi fait vaciller sa résolution comme neige au soleil. Elle le tue à le regarder ainsi, sa tristesse si visible, à nue devant ses yeux. Son coeur si fragile en train de se briser entre ses mains. C’est horrible. Il doit choisir entre lui et elle et il est prêt à la choisir elle. Il la choisira toujours avant tout. C’est Agathe avant lui. « Même si dans mon monde, je suis prêt à me tuer à la simple pensée de toi avec lui ? » Parce que c’est comme ça qu’il voit son monde. Un monde où la destruction règne à la simple pensée de le voir avec un autre, de la voir dans les bras d’un autre. Sa jalousie maladive, sa possessivité extrême. Horrible et pourtant vrai. « Je ne te quitte pas Agathe. Jamais je ne le ferais. » C’est certain. Il a beau rompre cet engagement qu’il s’était promis de respecter, jamais il ne la quitterais. Jaden n’a pas réussi à la séparer, Cole non plus, il ne le fera pas. La seule chose qui pourrait les séparer, c’est eux même. Et là, il ne le fait pas. Il veut qu’elle comprenne, qu’elle voit à quel point il est plongé dans leur relation si bien qu’elle devient destructrice, violente pour lui. Son thérapeute parle de relation fusionnelle, mais là ils ont dépassé ce stade car l’un ne peut vivre sans l’autre sinon ils meurent. Il la prend dans ses bras, ne supportant plus la vision de son visage ravager par les larmes. Lui même pleure, ravager par des émotions contradictoires, ravager par une rage contre lui et le monde. « Alors aide moi à aller mieux. » Il ne veut que ça. Aller mieux. « Je ne pourrais pas le faire sans toi, mais ce mariage, je veux qu’il soit fait dans les bonnes conditions. Je ne veux pas qu’il soit entaché par ma maladie. » Il faut se faire une raison. Il a fait sa demande en pleine crise. Des mois qu’il fait les montagnes russes, qu’il jongle entre dépression et bonheur extrême. « Je t’en demande beaucoup. J’en ai conscience. Mais c’est la dernière fois. Je te le promet. » dit-il en posant son front contre le sien, ses lèvres à quelques centimètres des siennes. Ses yeux entrouverts fixent les deux lignes roses charnues dont il veut prendre possession. Il la veut, maintenant. Se rapprochant d’elle, il attend sa permission parce qu’il ne fera jamais rien sans elle.

c'est tellement horrible pour elle d'être dans cette situation. tiraillée par ce qu'elle pouvait ressentir. avec la douloureuse impression qu'elle était bel et bien en train de tout perdre. et non, elle ne pouvait pas survivre à tout. elle en était juste incapable. il était son monde depuis cinq ans maintenant. personne ne pouvait attendre d'elle qu'elle tire un trait sur tout ça d'un seul coup. elle ne le pourrait jamais. agathe, elle n'était pas capable d'expliquer ce qu'elle ressentait pour lui. c'était trop fort, ça la prenait aux tripes la plupart du temps mais c'était bel et bien réel et surtout, terriblement vrai. "je ferais n'importe quoi pour toi ais.." réellement n'importe quoi. est-ce qu'il le comprenait au moins ça ? elle avait beau être butée, blessante, elle ferait n'importe quoi pour lui parce qu'elle était juste incapable de le sortir de sa vie. "pourquoi on ne peut pas être juste un peu heureux ?" pourquoi fallait-il que les choses soient aussi compliquées ? pourquoi ne pouvaient-ils pas être un couple normal ? "j'fais que ça ais.. j'suis là, je ne te laisse pas tomber.. j'suis toujours là. mais j'peux pas y arriver si toi tu me repousses." et c'était l'impression qu'elle avait. qu'il ne cessait de la repousser encore et encore. alors bien sûr qu'elle avait elle aussi prit des distances, qu'ils n'avaient pas eu de geste d'affection depuis une éternité mais elle était là. fallait pas qu'il en doute. "d'accord" qu'elle souffle. et pour la première fois, elle capitulait face à lui. elle le laissait faire ce qu'il avait envie taisant alors les siennes. front contre le sien, la respiration un peu trop forte, elle sentait son souffle s'abattre sur son visage et doucement, leurs lèvres venaient se retrouver. pour la première fois depuis des jours et des jours. doucement, avec une tendresse non dissimulé.

Horrible. Horrible d’être celui qui casse quelque chose d’aussi sacré. Mais d’un point de vue strictement logique, strictement thérapeutique, il en a cruellement besoin. Il a besoin de se retrouver, seul, de comprendre sa maladie. Il voit bien qu’Agathe l’aime comme il est, malade ou pas. Mais lui, il ne s’aime pas. Apprendre en plus que son père était atteint de la même maladie le rendait d’autant plus anxieux. Sa pire crainte était de finir comme lui, malgré tout l’amour qu’il lui porte. Sa mère a souffert, surtout que personne n’était au courant. Alors oui, il veut se soigner, mais cette chaîne dans sa main avec la bague était un poids trop lourd à porter pour le moment. Une responsabilité aussi importante le pesait. Elle ferait n’importe quoi pour lui, Agathe et son coeur aussi énorme que la Terre. Son masque tombé, il ne reste plus qu’elle, dans sa fragilité affolant et son coeur brisé par celui qu’elle aime. Il ramasse les morceaux Ais, un à un, les cajole et les lui remet en place. « On le sera un jour, j’en suis sur. » Il en est certain. Quand il ira mieux, quand elle sera aussi belle que forte. Ils le seront un jour, libéré de leurs démons et de leur problèmes à répétition. « Je ne le ferais plus, je te le promet. Donne moi juste une dernière chance de te montrer ce que je peux être, ma meilleure version digne de toi, même si tu me veux comme je suis maintenant. » Parce qu’il a finit par comprendre. A travers sa colère, sa rage, son masque de glace, elle l’aime ainsi. Comme il est maintenant. Elle l’aime avec ses défauts et sa maladie ingérable. Mais lui non. Lui, il se déteste. Il se déteste de ne pas se contrôler, de ne pas se comprendre. Et surtout, de lui faire du mal pour aller mieux. Un mal nécessaire mais qui fait mal quand même. Et elle capitule. Elle dit d’accord, elle lui donne son accord. Un accord à double sens car il lui promet de revenir. Il reviendra toujours. Ses lèvres trouvent les siennes, avec une tendresse infinie et un amour éternel. Ils sont liés l’un à l’autre et personne ne pourra le leur enlever ça. Retrouver ces lèvres, c’est comme rentrer chez lui. Doux, chaud et reposant. Il resterait ainsi durant des jours s’il le pouvait. « Je suis toujours là. » Il glisse la chaîne dans la poche d’Agathe, elle gardera cette foutue chaîne comme une promesse. Celle qu’il lui a fait il y a trois mois.

elle espérait qu'il sente ce qu'elle pouvait ressentir. elle mettait des barrières agathe, elle le savait. elle savait que parfois, quand elle éprouvait trop de peine, elle paraissait être la reine des garces. parce qu'elle devenait méchante, froide et sûrement bien trop distante. c'était son moyen de se protéger dans le fond et.. non, elle ne voulait pas qu'il pense qu'elle avait cessée de l'aimer. c'était pour cette raison qu'elle choisissait d'être elle même pour une fois. de ravaler sa fierté et de lui montrer ce que ça lui faisait réellement d'imaginer être sans lui. c'était insurmontable, elle ne pouvait pas. et peut-être qu'elle aurait dû être plus attentionnée envers lui. peut-être qu'elle aurait dû être plus présente. pas seulement comme une meilleure amie mais comme la fiancée qu'elle était supposée être et ouais, peut-être qu'elle l'avait laissé tomber sans vraiment s'en rendre compte, bien trop ravagée par sa propre colère. "toutes tes versions me conviennent ais. j'suis tombée amoureuse de toi. tes qualités, tes défauts, je prends tout." même si c'était dur par moment. même si ça semblait insurmontable. et fallait qu'il le comprenne ça. fallait vraiment qu'il le comprenne. et pour la première fois depuis longtemps, ils partageaient un vrai moment. un vrai baiser. assez pour l'apaiser, pour calmer la colère qu'elle dirigeait sur lui depuis le début de cette conversation. "t'as juste pas autant besoin de moi que ce que j'ai besoin de toi.." parce que c'était la sensation qu'elle avait et ouais, c'était dérangeant dans le fond. elle aurait voulu pouvoir tout arranger sans en venir à des extrêmes. "j'ferais mieux d'y aller.." elle aussi avai besoin de réfléchir pour le coup. prendre le temps et surtout encaisser tout ça.

Il a beau voir et se rendre compte qu’Agathe l’aime comme il est, il ne peut pas s’y résoudre. Son problème : ne pas s’accepter. Il n’accepte pas qui il est, ce qu’il est, sa maladie, ses défauts, ses soucis. Il a besoin de contrôler de manière presque maniaque ce qu’il est. Hors c’est impossible. Mais il veut être meilleur. Bien meilleur que ce qu’il est maintenant. Que ce qu’il lui fait subir depuis trop longtemps. Depuis le début de leur histoire. « Ne voudrais-tu pas que je m’aime aussi ? » Parce que là est toute la question. Il veut apprendre à s’accepter comme il est. À aimer ce qu’il est, sa maladie le rend unique alors autant accepter ça. Agathe l’aime, il le sait, il le voit, il l’accepte. Mais il faut que lui le fasse aussi. Il lui montra combien il l’aime à travers ce baiser, ce long baiser qu’ils partageaient. Trop longtemps qu’il n’avait pas senti son petit corps contre le sien, qu’il n’avait pas eut ses cheveux glisser entre ses doigts. « Tu te trompes. Jamais je ne pourrais faire ça sans toi. Et si tu n’étais pas là, je ne serais déjà plus là depuis un bon moment. » Elle est essentielle à son existence. Il a bien conscience que leur relation fusionnelle n’est pas des plus saines mais c’est ainsi qu’ils s’aiment. Avec leur défaut, leur problème, leur amour sans limite. « J’ai besoin de toi plus que tu ne le crois. » Elle veut partir, lui échapper quelques instants. Il ne sait pas s’il est assez sur de ce qu’il vient de se passer pour la laisser sans aller. Mais il est près à le faire. « Tu m’appelles quand tu rentres ? » Incertains, douteux, mais convaincu que c’est ce dont ils ont besoin. Un flou total.