mission présidence. depuis son alliance avec aymalyne, agathe voulait s'assurer d'avoir toutes les cartes en main. perdre, ce n'était pas vraiment son truc, bien au contraire. et si elle ne passait pas, il y avait intérêt à ce que son alliée s'offre une place dans la présidence. dans tous les cas, le but était d'abattre cole. parce qu'il le méritait. parce qu'il était un tyran et par dessus tout, parce qu'il était un sacré psychopathe. alors ouais, il avait voulu la discréditer ? lui mettre la misère ? semblait-il ne pas avoir encore comprit qu'elle était une sacrée adversaire et qu'il faudrait bien plus que ça pour qu'elle plie le genoux. il allait connaître ce qu'était une revanche made in agathe et il allait surtout s'en mordre les doigts. mais pour ça, il lui fallait d'autre personne dans la poche. d'autre personne comme.. jaden. elle venait à peine de ranger ses affaires dans la chambre à la eliot qu'elle repartait dans les couloirs à sa recherche. il était bizut donc avait obligation d'être ici, et après avoir trouvé sa chambre, la blonde tapait contre la porte avant d'entrer dedans. bingo, il était seul. que le jeu commence. prenant un air confus, elle venait s'asseoir sur son lit, rabattant une mèche de cheveux derrière son oreille. "tu me manques jay.." qu'elle soufflait alors. ce qui était la vérité mais là, elle s'en servait surtout pour obtenir ce qu'elle voulait. "j'crois qu'on a besoin de discuter toi et moi." et fallait qu'elle ait les bons mots, que ça ne soit pas trop gros pour qu'il puisse gober tout ce qu'elle avait à dire.

La rentrée. Harvard. Autant dire que c’était un peu ce que j’avais tenté d’éviter en faisant du rentre dedans à Agathe tout l’été mais n’ayant pas été plus que concluant, j’étais bien obligé de continuer ici, à Cambridge. Et je n’étais pas un fervent admirateur des États-Unis, pensant qu’ils ont tous été idiot d’élire un homme comme Trump, bien qu’ils ait de bonnes idées. Il reste cependant un incompétent dans le rôle d’un leader de pays et autant dire qu’ils avaient bien du souci à se faire. Mais l’heure était au rangement. J’avais pris quelques affaires de mon appartement que j’avais sur Boston pour pouvoir les mettre dans ma chambre à la Eliot House. Parait que c’est obligatoire pour les bizuts. Soit. Ainsi, j’étais tranquillement en train de ranger tout, dans mon coin, sans venir faire chier qui que ce soit et c’était quelqu’un d’autre qui venait réclamer mon attention. Agathe. Elle était là, à la porte de ma chambre et venait s’assoir sur le lit afin qu’on discute. Étrange, en effet. Mais plaisant pour autant. “Agathe.” J’esquissais un sourire avant de disposer quelques bouquins sur le bureau avant de venir la rejoindre sur le lit. “Discuter ? De quoi pourrait-on discuter ?” finissais-je par dire à la principale intéressée. “Tu étais plutôt claire la dernière fois. Aisling reste dans le tableau.” Et ça me faisait plutôt chier pour le coup, parce que je lui foutrait bien des coups de pied au cul à ce mec pour qu’il dégage à l’autre bout de la planète.

ou alors, elle n'avait qu'à être sincère et simplement éviter de la conversation tous les points négatifs. ouais, peut-être que comme ça il aurait plus de facilité à la croire. du moins, c'était ce qu'elle espérait. et maintenant qu'elle était assise sur son lit, elle n'avait pas le droit au moindre faux pas. fallait qu'elle trouve les bons mots, qu'elle le persuade d'être en train de sérieusement y réfléchir et là, elle s'assurerait d'avoir sa voix et son total soutien pendant tout le long des élections. "de.. nous ?" ce qui semblait logique au fond. elle ne venait pas lui parler de la pluie et du beau temps. disons que pour ça, elle aurait plutôt choisit quelqu'un avec qui les choses allaient un peu mieux. "ouais je sais.." elle soufflait cherchant alors comment rebondir sur tout ça. "sauf que toi, tu sors pas de ma tête." ouais voilà, c'était plutôt un bon début de lui dire un truc comme ça. "j'ai beau tout faire t'es toujours là jay.." détournant le regard, elle se mordillait la lèvre inférieure avant d'hausser les épaules. "j'arrive plus à savoir si je prend la bonne décision ou pas." et jay, il savait qu'agathe, elle avait toujours baigné dans l'incertitude alors y avait zéro chance qu'il n'avale pas ce qu'elle était en train de lui dire. "j'arrive plus à savoir si t'es réellement nocif pour moi ou si je suis juste terrifiée de ce que je ressent pour toi."

Étonnant de la voir ici, alors qu’elle est de retour dans sa ville, dans sa vie. Elle a été claire la dernière fois qu’on s’est vu, c’était limite devenu froid entre nous. Je devais lui prouver des choses, cesser de la manipuler, de faire du chantage pour arriver à mes fins. Disons qu’il y avait énormément de contraintes pour réussir à la récupérer. Et elle était loin d’être heureuse de ma présence dans sa vie, quand je ne l’emmène pas au septième ciel tout du moins. Alors oui, la voir ici m’étonnait et je ne savais pas quoi penser de tout ça. Du coup, je me contentais d’écouter ce qu’elle pouvait dire, puisque c’était tout ce que je pouvais faire à l’heure actuelle. “Nous.” répétais-je alors, installé à ses côtés tout en cherchant à la sonder du regard. Avouant alors qu’Aisling ne sortait pas du tableau, elle confirmait, sans pour autant laisser les choses là. Intrigué, je la laissais parler, regardant sa gestuelle qui semblait pourtant si sincère. Certes, c’était ce que je voulais savoir au final, si j’étais toujours dans sa tête, dans son cœur. Une chose est sûre, j’ai bien fait d’être patient. “Je suis pas nocif pour toi, je ne le serai jamais plus.” Glissant ma main le long de sa joue, je cherchais à capter son regard par le mien, avant d’esquisser un léger sourire. “Laisse-moi te prouver que je suis pas nocif pour toi” Parce qu’à mes yeux, je restais la meilleure chose qui lui soit arrivée et je n’osais simplement pas imaginer ma vie sans elle. “Ton instinct te dit quoi ?”

et peut-être que c'était un peu des deux dans la finalité. peut-être qu'il continuait à être nocif mais qu'elle était elle aussi complètement terrifiée à l'idée de continuer à l'aimer. quand elle avait prit la fuite, elle l'avait mit derrière elle, s'était faite la promesse de ne plus en parler et de faire comme si cet épisode de sa vie n'avait jamais existé. sauf qu'il était de retour et les souvenirs étaient revenus avec. les bons comme les mauvais. dans tout ça, elle ne savait plus vraiment ou donner de la tête. alors certes, son objectif du jour était de le manipuler pour obtenir ce qu'elle voulait mais ça ne changeait pas le fait que ses mots étaient terriblement sincère. ce qui expliquait certainemnt pourquoi est-ce qu'il avait l'air de n'y voir que du feu ne se doutant pas une seule seconde du jeu qu'elle était en train d'instaurer. "plus jamais ?" parce que c'était de ce sujet dont elle n'était pas sûre. il se faisait peut-être violence là maintenant et laisserait ses démons reprendre le dessus à partir du moment où elle aurait baissé sa garde. "je ne sais pas.." elle savait que pour que ça fonctionne, elle ne pouvait clairement pas abdiquer directement. fallait qu'elle continue dans ses indécisions. "il me dit de.. j'en sais rien jay." son instinct n'avait jamais été le bon de toute façon puisqu'elle avait enchaîné sans cesse les erreurs. "mais parfois, j'ai envie de retrouver." du grand spectacle, du grand agathe.

C’était quand même étrange d’être ici, dans cette université, dans cette maison. J’avais un objectif clair et net et je ne savais pas si j’allais réussir à le mettre à bien. Je voulais Agathe, plus que tout. J’avais manipulé son abruti d’ex afin de l’avoir en tant que bizutrice, chose qui avait fonctionné à merveille puisque je l’avais vraiment. Mais était-ce nécessaire pour être encore plus proche d’Agathe que je ne le suis déjà ? Visiblement, elle revenait elle-même à la charge dans ma chambre que j’étais en train d’aménager à mes propres goûts. Que voulait-elle, de quoi voulait-elle parler ? C’était étrange mais agréable, d’autant plus que chacun de ses mots sonnaient comme une chanson dans mes oreilles. “Plus jamais.” C’était une promesse, ou presque. Je ne savais pas tellement comment je pouvais réagir face à elle, face à ses actes. Et encore une fois, je voyais l’opportunité de la faire revenir sur le droit chemin, celui qui ferait d’elle mienne une nouvelle fois. “Tu peux me retrouver. Entièrement.” Et clairement, je n’attendais que ça depuis bien longtemps. Mais elle semblait encore hésitante. Alors j’approchais mon visage du sien, collant mon front à celui juste en face du mien. “Je suis qu’à toi Agathe. Tout entier.” Et maintenant, il fallait qu’elle soit mienne pour que les choses se passent dans le meilleur des mondes.

est-ce que c'était la vérité ? sûrement un peu. sinon, il était clair qu'elle ne serait pas aussi crédible. alors oui, peut-être que dans le fond, elle voulait réellement le retrouver mais c'était le genre de chose plutôt difficile à assumer à vrai dire et.. elle préférait se cacher derrière son jeu de manipulation plutôt que de concevoir que c'était réellement son envie première. "j'ai peur" qu'elle murmurait doucement. peur de tout ce que ça pourrait engendrer, de tout ce que ça pourrait bousculer dans sa vie. parce qu'il était certain que les choses ne seraient plus pareilles si elle le laissait revenir vraiment. son front collé contre le sien, elle inspirait doucement, légèrement perdu, sans trop savoir quelle direction prendre mais clairement, il fallait qu'elle s'assure sa voix pour les élections à venir. "tu ne vois personne ?" qu'elle demandait doucement. ouais, est-ce qu'il y avait d'autres filles pour lui faire passer le temps ? c'était ce qu'elle voulait savoir agathe. si elle était bel et bien la seule ou s'il en voyait d'autres puisqu'il ne l'avait pas elle. mais doucement, elle venait effleurer ses lèvres, pour lui en donner un peu, pour créer l'illusion qu'il gagnait du terrain. terrain qu'elle lui enlèverait aussitôt les élections terminés. ouais, c'était moche ce qu'elle était en train de faire mais après tout ce qu'il avait pu lui faire endurer, il le méritait. alors non, elle n'allait pas se rétracter. pas alors qu'il semblait croire dur comme fer à ses paroles.

Ouais, le but de la manœuvre restait assez flou pour moi mais je m'en fichais pas mal. Agathe était dans ma chambre, alors que j'étais en train de la ranger à mon image : sobre et classe. Mais qu'importe. Je mettais un peu la décoration de côté, préférant me concentrer sur cette fille présente à mes côtés. “Peur de ?” demandais-je intrigué, alors qu'elle venait de me faire part ses pensées. Peur de quoi ? De moi ? De me céder ? Je ne comprenais pas pourquoi elle ressentait ça alors que j'avais bien prouvé à plusieurs reprises qu'elle pouvait me revenir sans avoir peur. Mais faut croire que le passé de notre relation surplombait encore trop le présent et l'empêchait de voir clair dans ce qui était le mieux pour elle. Fronts collés l'un à l'autre, je gardais mon regard plongé dans le sien, cherchant à la sonder de la quelconque façon possible, en vain. Je voyais que ce qu'elle me permettait de voir, ni plus, ni moins. “Agathe Thomspers serait-elle jalouse ?” demandais-je avec un petit sourire en coin, clairement satisfait de voir que ça pouvait lui importer. Et clairement, je ne savais pas trop quoi lui répondre. Personne en ce moment certes, mais je n'étais pas fermé à la moindre occasion. “Il n'y a que toi” finissais-je alors par lui confirmer, sans aucun mensonge au final. Je n'avais envie que d'elle, encore et toujours. Rien ni personne ne changerait ça.

c'était pourtant moche cette manière de se jouer d'une personne. je le savais, probablement même que tout le monde le savait et pourtant, je fonçais droit dans cette stratégie. parce qu'à la eliot, la moindre voix pouvait tout changer et s'en assurer quelques unes pouvait largement renverser la tendance. jaden, c'était plus ou moins la cible facile au vu de l'historique que l'on pouvait avoir. il était tellement prêt à tout pour me récupérer que récupérer son vote sonnait comme un jeu d'enfant. alors bien sûr, je minaudais un peu, disait les mots qu'il voulait entendre et advienne que pourra. pour le moment, il avait l'air de courir droit dans la direction que je voulais lui faire emprunter ce qui dans le fond n'était pas plus mal. j'devais avoir des sérieux talents d'actrices mine de rien. "de ce que ça pourrait être avec toi." sans se voiler la face, ça avait été douloureux cette relation. destructeur. j'en gardais encore les marques et les questions. y retourner, ça s'annonçait comme le pire des choix à faire et de par ce fait, j'avais toutes les raisons du monde d'avoir peur de ce que ça pourrait impliquer. "jalouse n'est pas le mot, je dirais.. un brin possessive." après tout, il se battait depuis deux long mois pour repartir sur des bases solides, en voir des dizaines d'autres à côté ne serait pas le choix le plus judicieux. mais c'était un sourire qui venait étirer mes lèvres quand j'avais finalement ma réponse. "je préfère entendre ça" que je lançais dans un souffle, mes doigts s'aventurant sur les traits de son visage. "je devrais peut-être y aller.." et ne pas trop lui en donner d'un coup pour éviter les questions et doutes de sa part.

Le truc, c'est que ça faisait du bien de la voir dans ma chambre, s'intéresser à moi. Faire le premier pas. C'était rare mais c'était toujours aussi agréable. Et c'était surtout la preuve que je gagnais du terrain, encore et toujours. Agathe, elle serait de nouveau mienne, j'en étais persuadé. Qu'est-ce qui se trouvait entre notre chemin ? Aisling visiblement. Notre passé. Mais je m'évertuais à lui prouver que je pouvais changer alors pourquoi ne pas me croire quand je faisais le mec parfait depuis un moment maintenant ? “J'ose espérer que tu sais que j'ai changé depuis le temps. Et que ça sera en rien le calvaire que j'ai pu te faire vivre.” Enfin, c'est ce qu'elle voulait en tout cas. Pour ma part, je ne savais pas tellement ce que ça allait donner nous deux si elle venait à me redonner une nouvelle chance. Déjà, l'empêcher de voir ce fiancé qui semblait prendre un peu trop de place dans sa vie. Pour moi, elle n'avait pas à rester en contact avec son ex, tout simplement. Moi, c'était évidemment différent. Les autres, ils allaient se faire voir, tout simplement. J'étais son grand amour et rien ni personne ne changera ça. “J'aime te savoir possessive.” avouais-je, sentant ses doigts sur la peau de mon visage. Oui, c'était agréable mine de rien, je ne pouvais pas le nier. Mais oui, elle était la seule, elle le savait et j'espérais que ça entrait en compte dans un choix qu'elle aurait à faire incessamment sous peu. “Attends.” Mon visage proche, le souffle court, le regard plongé dans ses yeux azur, je venais capturer ses lèvres pour un baiser. Bien sûr que je cédais à la tentation. J'étais faible face à elle. Je la voulais, la désirais, la convoitais. Et je n'allais pas laisser la moindre occasion de la faire mienne.