Mais il est où ? Cherchant de ton regard azur le jeune homme sur le bateau, tu commençais sérieusement à te demander s'il n'était pas resté pépère sur son transat. L'eau était particulièrement froide et tous tes sens s'éteignaient petit à petit comme une anesthésie diffuse. Gigotant tes bras et tes pieds pour ne pas couler, tu t'apprêtais à rejoindre le navire lorsqu'une de tes jambes fut tirée brutalement vers le fond. En une fraction de seconde, tu avais sombré sans aucune résistance. Apeurée, tu avais ressurgi en colère, éclaboussant Alan qui riait pendant ce temps là. Furieuse, tu continuais de l'asperger finissant tout de même par ricaner au vu de ses grimaces. Tout à coup, le blondinet s'était précipité sur toi, cognant sa bouche contre la tienne. Était-ce pour se faire pardonner ? Une chose était sûre, il avait bien gagné. Entourant sa nuque de tes bras, tu lui rendis son baiser avec fougue, te laissant couler tout en étant enroulée à lui. À cet instant, plus rien n'existait. Le temps semblait s'être arrêté et ton ouie avait enfin eu un moment de répit. Tu te laissais désormais porter par les flots, souriant amoureusement à Alan. Ces quelques secondes au fond de la baie avait définitivement estompé ton courroux. En effet, en remontant des abysses, tu avais tout d'abord repris ton souffle bruyamment, puis tu avais foncé sur celui qui avait toujours su te tempérer quand tu disjonctais. Un désir énorme avait pris possession de ton corps lorsque tu étais immergée. Ce désir n'était pas purement charnel, il était plus complexe. " Viens vite, je dois te montrer un truc " chuchotas-tu au futur Mather en prenant la poudre d'escampette vers l'échelle du bateau. Bien entendu, ce n'était qu'une ruse pour t'extraire de cette flotte glaciale mais surtout pour pouvoir profiter de lui pleinement sans effort. Grimpant à toute allure, tu t'étais ensuite faufilée à l'intérieur de la cabine supérieure, te cachant grossièrement dans un angle le temps que ton chéri réapparaisse. Lorsqu'il se pointa enfin de nouveau, tu sautas à l'extérieur tout en criant pour le terrifier. Tu t'étais ensuite jetée vers lui, empoignant son visage de tes deux mains pour l'embrasser avec passion. Vos corps ruisselaient encore et glissaient l'un contre l'autre. Totalement excitée, tu stoppas néanmoins tes baisers langoureux pour plonger ton regard dans le sien. Ça devait sortir, ces fichus mots n'en pouvaient plus d'être enfermés " Je t'aime Alan. " murmuras-tu à moins d'un centimètre de son visage. Jonglant entre ses pupilles, tu n'attendais pas spécialement de retour de sa part, cependant, pour toi, ça ne pouvait plus durer. Tu avais terriblement besoin de lui avouer ton amour, l'invitant même à aller plus loin s'il se sentait prêt.