Janvier 2005 : Cher journal, je crois que je ne me suis jamais sentie aussi bien que quand j'écris ici ! Je me sens dans mon monde, sur mon nuage. J'ai enfin trouvé une échappatoire pour pouvoir écrire sur cette vie horrible que je vis. Oh oui je n'ai pas la vie normale d'une gamine de 11 ans, malheureusement. Moi je vis dans un appartement miteux avec mes 2 frères et ma mère... Et puis ce gros moche qui pue toujours l'alcool, son mec à maman. Je sais pas trop comment la voir ma mère. Parce qu'une mère, c'est censé être un exemple pour les petites filles, mais pour moi c'est complétement différent étant donné que c'était une prostituée et qu'à l'heure d'aujourd'hui elle fait encore des trucs pas très catholiques avec cet homme qu'elle fait vivre sous notre toit.
D'ailleurs, cette mocheté est alcoolique et violent. On s'en prends plein la tronche avec Martin et Aaric, et moi comme je suis plus faible, il aime bien me terrifier. Mes deux frères sont là pour me protéger, mais ils ne pourront pas le faire éternellement et tous le temps, c'est bien pour ça que je me prends des coups dès fois. C'est triste, mais c'est la vie. J'aimerais juste partir loin de cette maison et surtout, de cette vie.

Décembre 2009 : Cher journal, j'ai passé mes 15 ans et je suis aujourd'hui au lycée. C'est carrément top, j'ai de nouvelles amies et puis il y a pleins de beaux garçons. Sur quoi devrais-je commencer par écrire ? Entre tous les ragots qu'il y a entre filles et toutes les histoires d'amour qui se créent en ce moment je ne sais même plus quoi dire ! Encore pire lorsque LE garçon le plus beau du lycée m'a invité à sortir avec lui ! C'est carrément trop génial... Mais je peux dire adieu au rendez-vous. Lundi, nous serons placé dans une famille d'accueil avec Martin. Avec de la chance, Aaric a réussi à se trouver une famille en deux deux. Nous, on va sûrement moisir pendant des années dans les orphelinats, les familles d'accueils, vu que personne ne veut adopter des "grands" enfants. De toute façon, personne ne peut me séparer de mon sang, de ma moitié, mon Martin. Tant que je l'ai lui, tout ira bien. Et on peut enfin partir loin de cette vie misérable et je peux dire adieu aux bleus, aux griffures sur mon corps et aux larmes qui coulent tous les soirs. C'est fini. Et honnêtement, juste le fait que je sois loin, ça me suffit.

Avril 2011 : Cher journal, on a enfin été accepté quelque part avec Martin. Le temps se faisait long et toutes ces différentes familles, à la longue, ça devenait très chiant. La famille qui nous adoptent ? Les GATES. Ca sonne bien, c'est simple. Et ce qui m'attend avec mon frère jumeau, c'est carrément pas ce à quoi je m'attendais. Je passe de l'enfer au paradis, comme si la passerelle pour le jardin d'Eden c'était un simple aller entre le trou à rat dans lequel je me trouve et ce paradis qui s'offre à nous. Je suis maintenant la fille de l'homme le plus riche au monde, Bill Gates. Il est notre sauveur, dans tous les sens du terme. Il voit clairement le futur en nous, dorénavant, il est mon père, le seul à mes yeux.

Aujourd'hui : J'ai décidé de quitter le nid familial depuis 5 mois. J'ai tout compris. Avec ma nouvelle vie, j'ai décidé de tout reprendre en main et mon père, Bill, me soutient dans mes projets. Dorénavant j'ai l'ambition et je souhaite devenir quelqu'un de reconnu. Mais pour cela, je dois m'en donner les moyens avec une bonne université et qui dit mieux qu'Harvard ? Mes frères y sont déjà mais ils sont en vacances ou je ne sais où. En attendant, j'ai profité de Boston, c'est une belle ville. Tout allait pour le mieux jusqu'à ce qu'un drame arrive, un drame dont j'ai été la victime.
C'était une soirée qui semblait être comme les autres, j'étais au bar avec des copines. Mais je me sentais fatiguée alors j'ai décidé de partir plus tôt. Et comme je n'habite pas très loin, je décide d'y aller à pieds, après tout je l'ai fais des centaines de fois depuis que je suis ici. Hey ma belle, où tu vas comme ça ? J'essaye d'ignorer, parce que les mecs relous la nuit y en a tous le temps. Mais il est ailleurs, il a l'air de vouloir autre chose qu'un simple sourire. J'accélère le pas, et il va encore plus vite que moi pour me rattraper. Mais où tu vas comme ça ?! Faut qu'on s'amuse un peu tous les deux. Hein? Alors il me prends par le bras et m'emmène dans une ruelle de force, j'essaye de crier au secours parce qu'on est pas loin de bars et de restau, mais il me frappe. Ca me rappelle de mauvais souvenirs, ceux que j'ai essayé d'oublier. " Mais lâchez moi espèce d'ordure !!" hurlais-je. Mais il me pousse par terre violemment. Cet endroit pue tout autant que ce type. Je commence à pleurer à chaude larmes lorsque je sens ses mains sur mon corps. J'essaye de me débattre, mais les coups se font plus forts de sa part pour que je me calme. Mais je lâche rien et je continue, quitte à me faire frapper. Mais c'est beaucoup trop fort pour moi à un moment donné et je me retrouve, 10 minutes plus tard, pleine de sang, partout. Parce qu'il m'a battu pour me violer, et que jusque là j'étais encore vierge. Il me laisse pour morte dans cette ruelle, les habits déchirés. Je ne peux plus bouger, parce que j'ai trop mal partout et que je ne réalise pas ce qu'il vient de m'arriver. J'entends quelqu'un arriver, putain j'espère tellement que ce n'est pas lui qui arrive à nouveau. "OH MON DIEU !" j'entends la voix d'un homme, il a l'air d'appeler les secours et la police. Il me regarde et je ne peux plus m'en empêcher... j'hurle, je pleure à chaude larmes. Tellement les larmes coulent sur mon visage, j'en ai mal à cause des égratignures que j'ai sur le visage. Cet homme ne me connaît pas, mais il me prends dans ses bras. Il m'a recouvert avec une veste car je suis à demi nue sur le sol sale. Je crois que ce moment est bien plus pire que tout ce que j'ai connu. A ce moment, j'aurais même préféré être encore à Manhattan, dans cet appartement de merde, à être battue par un minable. Plutôt que violée et avoir cette cicatrice toute ma vie. Parce que rien ne sera plus jamais comme avant et que Boston sonne déjà comme une mauvaise note pour moi. Où vais-je ?

"Je sais ce que je veux devenir, je sais ce que je veux faire et je sais ce que je dois faire. Je suis déterminée et il faut dorénavant que je remonte la pente. Seule. "