Vu de l'extérieur, vous vous direz que j'ai eu une vie absolument parfaite, que j'ai grandis avec une cuillère en argent dans la bouche et que je n'ai aucune raison de me plaindre de quoi que ce soit. Et bah vous avez tort. Il m'est arrivé de vivre mes périodes de doute moi aussi et beaucoup plus souvent que vous ne le pensez. C'est à Athènes en Grèce que je suis née au printemps 1995. Deuxième et dernière enfant du couple Lawson, j'ai vécue mon enfance comme une véritable princesse. En effet, mes parents, qui avaient tous les deux des emplois très bien rémunérés, nous offraient absolument tout ce qu'on désirait. Mon père, riche américain qui avait déménagés en Grèce pour épouser la femme qu'il aimait, travaillait comme avocat et avait une excellente réputation. Tant qu'à ma mère, elle était l'un des mannequins les plus réputés de Grèce et participait aux plus grands défilés. Bref, c'est dans la joie que c'est passé toute mon enfance.

Mais comme nous le savons tous, c'est à l'adolescence que les choses se compliquent. Lorsque j'avais treize ans, mes parents ont décidés que nous déménagions tous à Los Angeles. Mon père s'était trouvé un poste mieux rémunérés aux États-Unis et il jugeait que nous y serions plus heureux. Quitter mes amis d'enfance a été un réel calvaire, d'autant plus que je partais dans un pays qui m'était complètement étranger. Je crois que c'est à partir de cette période que j'ai commencée à me former une carapace. J'ai eu du mal à me faire des amis au départ tant je craignais qu'on puisse voir ma vulnérabilité. À tout ceci s'ajoutait le fait que mon père avait commencé à mettre depuis quelques temps de la pression sur mon frère et moi afin que nous excellions dans tous les domaines. J'avais une note de 80% à un contrôle ?? Il me disait qu'un 90% aurait mieux paru sur mon bulletin. Je rejoignais l'équipe de cheerleading ?? Le conseil étudiant aurait été une meilleure activité. Tout était prétexte à la critique et au bout d'un certain moment, j'ai commencée à moi-même me mettre une pression insoutenable sur les épaules.

C'est à seize ans que les choses ont commencés à vraiment se compliquer. À cette époque, j'ai compris ce que je voulais réellement faire de ma vie. Toute ma vie, j'ai toujours adoré les animaux. Que ce soit au zoo ou en rendant visite à des copines qui avaient des chats ou des chiens, je me sentais bien en présence de ces petites bêtes qui, dans un sens, avaient beaucoup moins de malice en eux que ce que nous nous pouvions avoir. Devenir vétérinaire me semblait donc le choix le plus judicieux pour mener une existence heureuse. Évidemment, quand j'ai parlé de mon projet à mon père, il s'est empressé de me dire que ce n'était pas un travail digne de notre famille et que je devrais viser plus haut. Quelque chose dans le genre d'avocate ou médecin. Seulement, cette fois, j'ai décidée que je ne céderais pas. C'était ma vie, mes projets d'avenir et je ferais tout ce qui était en mon pouvoir pour les concrétiser. C'est alors que mes parents m'ont posés un ultimatum : je leur obéissais ou ils me coupaient les vivres. N'importe quelle fille venant du même milieu que moi et saine d'esprit aurait cédée, mais je ne suis pas n'importe quelle fille. Je suis beaucoup trop bornée pour me laisser faire de la sorte.

Pendant un an, j'ai donc vécue sur mes économies, poursuivant le lycée comme si de rien était en feignant à mes amis que rien n'avait changé. Seulement voilà, avec le temps, l'argent que j'avais économisé devenait de plus en plus inexistant et dans mon monde, il est plutôt malaisant d'annoncer aux autres que nous n'avons pas les moyens de s'acheter le dernier sac Prada du marché. C'est ainsi que je me suis rapproché de John, un ami de longue date de mon père. John était lui aussi avocat et il avait une demeure encore plus luxueuse que la nôtre. Sans aucun enfant à son actif, son mariage battait également de l'aile et à ce qu'on disait, sa vie manquait elle aussi de piment. J'étais très exactement ce dont il avait besoin. C'est ainsi qu'il est devenu mon sugar daddy. Je lui offrais mon corps et mes charmes et en échange, il me fournissait l'argent dont j'avais besoin. J'ai vécue avec cette situation pendant un an. Je prétextais aller étudier chez une copine et je me rendais chez mon amant à sa demande. Seulement voilà, on finit par se lasser de cette situation et bien que je n'aie toujours aucune envie de sacrifier une carrière qui me plaierais pour faire plaisir à mes parents, j'étais tout de même prête à un compromis. J’étudierais en médecine vétérinaire comme je le souhaitais, mais je ferais tout de même un double cursus en droit afin de me garder des possibilités d'ouverture. Évidemment, mon père en a été ravi et a décidé de me refournir pour l'argent qu'il me fallait. Du même coup, j'ai pu abandonner cette petite aventure avec John qui me plaisait de moins en moins.

À dix-huit ans, je suis donc partie pour Harvard à Cambridge, lieu où mon père a fait ses études de droit et où mon frère se trouvait. Je l'ignorais alors, mais c'est là que devait se bâtir ma vie. Je me suis rapidement fait une place dans cet endroit à la fois impressionnant et familier. Ce n'était guère surprenant en même temps. J'étais une Lawson. J'étais faite pour avoir le monde à mes pieds. Tout en faisant la fête le plus souvent possible, je m'efforçais d'avoir les meilleurs résultats possibles, toujours désireuse d'être la meilleure en tout. Il y a eu la difficile période des agressions dont j'ai moi-même été la victime, puis celle du tremblement de terre lors de notre voyage pour le Spring Break. Malgré les grandes frayeurs que j'ai vécue avec les années, je me suis toujours efforcée de rester digne et fière, comme on me l'avait appris. Je me suis rendu compte qu'avec le temps, je me suis peu à peu transformer en bloc de glace. En même temps, c'était guère surprenant. J'avais été élevée de cette façon après tout.

Aujourd'hui, je continue de m'épanouir au mieux dans cet environnement qui est devenu le mien. À la rentrée, j'en serai déjà à ma cinquième année à Harvard. Malgré le fait que je m'efforce d'avoir es meilleurs résultats possibles, je commence à me dire qu'il serait peut-être temps que je profite encore bien davantage des biens-faits que peuvent nous apporter l'université. Après tout, ces instants ne se reproduiront pas. Qui sait ce que la rentrée prochaine me réserve ?? Seul le temps me le dira.