« Allez tire Raul. » Le petit garçon arma alors sa frappe avant de feinter le gardien et de pousser le ballon dans le but vide. Un sourire fier trôna alors sur son visage tandis que les garçons venaient le féliciter. Raul adorait le football. Du haut de ses huit ans, c'était déjà un sacré joueur avec une bonne technique. Faut dire que lorsqu'on habite au Brésil et plus particulièrement à Rio de Janeiro, il est difficile de ne pas aimer le football. Torse nu, pieds nu, vêtu simplement d'un short aux couleurs de l'équipe nationale du Brésil, Raul ne dérogeait pas à la règle et il adorait venir retrouver ses camarades ici pour pratiquer son sport favori. Mais il n'était pas là juste pour jouer, il était là pour briller, gagner et n'hésitait pas à insulter ses partenaires lorsqu'ils jouaient mal ou à narguer ses adversaires lorsqu'il gagnait. Il avait déjà ce côté provocateur qu'un gamin riche peut avoir. Cette fierté, cet égoïsme et ce pouvoir donné par son nom. Wells-Nichols.

Alors qu'il n'avait que 12 ans, Raul participa à un tournoi de soccer. Même si ces parents auraient préféré qu'il s'intéresse au droit, à l'entreprise familiale, il était l'aîné et il avait donc droit aux largesses de ses parents. Des largesses qu'il exploitait autant qu'il le pouvait. Et malgré son jeune âge, il avait très bien compris ce que l'argent et la célébrité pouvait apporter. A ce tournoi, il brilla, inscrivant un nombre incalculable de but et menant son équipe sur la deuxième marche du podium. Une déception pour lui mais pas pour les observateurs de Fluminense FC. Quelques jours après, il signait dans leur centre de formation. Il y resta pendant 4 ans. 4 années où il survolait dans sa catégorie d'âge. Joueur prometteur mais qui avait tendance à se reposer sur ses lauriers, à n'en faire qu'à sa tête. Un leader mais avec un caractère de cochon et un franc-parler qui ne plaisait pas toujours au coach. La goutte d'eau a été une sortie après avoir fait le mur. Il a été surpris dans une boite de strip-tease huppé avec une fausse carte d'identité. Autant dire qu'il se fit viré sans aucun ménagement. Il tenta sa chance dans d'autres clubs mais sans succès. Après tout, il n'avait jamais vraiment rêvé d'être joueur professionnel.

Son ambition était plutôt de devenir kiné-ostéopathe. Malgré son tempérament de fils à papa, de gosse de riche, il avait poursuivi ses études au centre de formation et il avait réussi toutes ses années. Alors forcément, le fait de se faire virer ne l'accabla pas. Il reprit ses études avant d'être accepté à Harvard. Il était plutôt fier de suivre les traces de son père et il rejoignit Boston avec beaucoup d'ambition. Il décida de rejoindre les dunsters. Il fit la connaissance de Vick, une cabot, première année comme lui. Ce fut le grand amour. Il n'avait jamais ressenti cela pour personne mais avec elle, c'était différent. Elle était belle et elle faisait ressortir le côté gentil et doux de Raul. Il aurait pu faire n'importe quoi pour elle. Il était fidèle, attentionné et ce n'était plus le gosse de riche qu'on avait connu à Rio. Mais après plusieurs mois de relation, Vick le largua par SMS. Mais ce n'était pas tout, en consultant ses comptes, il constata qu'une grosse somme d'argent lui avait été volée. Quelle salope. Fou de rage, il prit alors sa voiture avant de rouler vite dans Boston. Il finit par s'encastrer dans un arbre, heureusement, sans dommages trop graves. Par contre, il eut le droit à une grosse page dans la presse people et un énorme scandale mais il n'en avait que faire.

Cette histoire le changea. Il redevint le gamin de riche, fier de son argent et qui adore fréquenté tous les endroits huppés, qui se sert de son argent pour faire tout ce qu'il désire mais surtout, il prit la décision de ne fréquenter que des personnes de son rang social. Comme cela plus de jalousies et il ne risquerait plus de se faire piquer son argent. Adieu aussi l'amour, il prenait les filles, les jetait sans ménagement mais pas question de s'enticher d'une autre jeune femme. Il quitta la Dunster après un an pour postuler chez les eliots. Il aurait bien plus sa place dans cette maison avec des personnes comme lui. Et depuis plusieurs années là-bas, il se sentait comme un poisson dans l'eau.