• Différent de tous les autres Summer Camp que j'ai pu passé,j'avais eu la chance de faire plusieurs rencontres qui m'avaient permises de me changer les idées. Mes putain d'idées noirs. Ma putain d'envie de ne pas avancer, de rester bloquer dans le passé. Mon ex-femme avec qui je me battais pour avoir la garde de mon fils. Les papiers que je dois fournir à mon avocat. Le bordel, c'était le gros bordel, et garce à toutes ces rencontres, j'ai pu me changer les idées. J'ai pu retrouver l'envie d'aller de l'avant, de me reconstruire, de prendre ma vie entre mes deux mains et de la changer, de la rendre meilleure qu'elle l'a été ces derniers mois. Une personne avait participé à ça, une jeune femme, j'avais trouvé en elle un deuxième mois, complètement folle, aimant relever les défis, toujours partante pour rigoler, pour s'amuser, et puis, elle était plutôt jolie, on va pas se mentir hein. C'est pourquoi aujourd'hui j'avais envie de passer du temps avec elle, j'avais envie de continuer de voir jusqu'à où on pourrait aller ensemble. La dernière soirée que l'on a passé ensemble, je l'avais joué gentleman, je l'avais raccompagné chez elle, déposé dans son lit, puis je l'avais laissé, sans rien tenter, sans rien essayer, j'étais juste parti en lui souhaitant une bonne nuit. J'avais eu l'envie de faire les choses bien, de ne pas me précipiter, de ne pas aller trop vite au risque de me planter en beauté. Bref, je parle je parle, mais j'explique même pas ce que je fais en ce moment. C'est simple, j'avais envoyé un message à la jeune femme, lui demandant de me rejoindre devant l'un des lacs les plus connus du Laos, lui envoyant la position gps par message. Assis sur mon draps de plage, je fumais ma cigarette attendant son arrivé, regardant le paysage qui s'offrait à moi, réfléchissant à ma vie, à tout ce qui avait changé. •

Chaque année, c'est la même chose. Nous participons à un magnifique Summer Camp, on s'éclate, on fait des conneries, on participe à des activités et nous lions aussi de nouveaux liens en rencontrant de nouvelles personnes. Cette année, je me suis fait de nouveaux amis. Enfin, certains qui resteront des amis, mais avec d'autres, c'est purement.... Bref, je ne pense pas les revoir à la rentrée. Il y a eu une période de ma vie où j'étais triste, seule sans la personne la plus importante pour moi. En grandissant, j'ai retrouvé ma sœur, lorsqu'elle a décidé de me rejoindre à Boston, mais ce n'est plus pareil. Non, elle ne pense qu'à son ex, pleure son ex bref, je l'adore, je l'aime, mais elle me déprime plus qu'autre chose. Je suis plus le genre de personne à vouloir rire, m'amuser avec les autres. Alors, oui, je suis là pour mes amis et ma famille, mais ma sœur n'y met vraiment pas du sien et reste à broyer du noir. Tant pis pour elle, on a qu'une vie et moi, j'en profite. J'en profite avec lui, avec Alek. Il me fait rire, et ça fait bien longtemps que je n'ai pas autant rigolé avec quelqu'un. C'est pour ça qu'en recevant son sms, je n'ai pas hésité à répondre positivement à son invitation à le rejoindre au lac. Il m'a même envoyé les coordonnées GPS, j'ai l'impression d'être dans Koh-Lanta. Ayant été en retard à notre dernier rendez-vous, je me dépêche pour arriver au lac, suivant les renseignements qu'Alek m'a donné. Une fois sur le lieu de notre rendez-vous, je reste bouche bée devant le paysage qui est tout simplement magnifique. La nature, pas la beauté d'Alek hein. Cherchant du regard ce dernier, un sourire se dessine sur mon visage lorsque je l'aperçois. "Coucou toi !", dis-je toujours en souriant, déposant mes lèvres sur sa joue. "Comment vas-tu ?". Regardant l'heure, ça va, je ne suis pas en retard. Ouais, faut que je perde cette mauvaise habitude avec lui. Sortant ma serviette, je l'allonge à côté de la sienne, finissant par retirer ma petite robe.

• J’aime pas la mort. Bon, okay, qui est-ce qui peut aimer ? Peu de monde j’crois. Après, ouais, t’as des personnes un peu plus suicidaire que d’autres, des personnes qui ne pensent qu’à en finir avec leurs vies, certaines d’entre elles auront le courage d’essayer, d’autres passeront leurs temps à se plaindre, à trouver des moyens de s’autodétruire tout en restant en vie, comme si se faire du mal était un moyen pour extérioriser sa douleur. Mais putain, réagissez, ouvrez les yeux. La vie vaux la peine d’être vécu, on a beau avoir quelques petits problèmes, est-ce que se foutre en l’air règlerait tout ? Est-ce qu’en faisant ça, on pense à tout le mal qui pourrait ensuite sortir ? A la tristesse de nos proches, à toutes leurs questions, à se demander ce qui a était fait, ou plutôt ce qui n’a pas été fait, comment nous ne nous en sommes pas rendu compte plus tôt ? Comment on aurait pu éviter ça ? Une multitude de questions viendraient alors les envahirs. La tristesse, la colère, trop de phase bien trop compliqué à expliquer. J'dis pas que j'ai pensé à la mort en revenant ici, loin de là, j'avais seulement l'impression de l'être. Comme si seul mon corps était présent, à la recherche de mon esprit, de mon âme... Et puis, j'ai réagis, j'me suis foutu deux claques dans la gueule et j'ai décidé d'avancer, d'arrêter de vivre avec le passé et de me construire une nouvelle vie. Dans cette nouvelle vie, il y avait Piper. Je ne savais pas vraiment où tout ça allait nous mener, je ne me posais pas la question, en réalité, j'y allais à l'instinct. Je me sentais bien avec elle, elle avait ce petit quelque chose en plus qui m'attirait, et plus le temps passait, plus j'avais envie d'être à ces côtés et de passer un moment en sa compagnie. Allongé sur la plage, j'attendais qu'elle vienne, et, contrairement à la fois précédente, j'étais à l'heure, j'étais même en avance putain. Sortant de mes pensées lorsque sa voix se fit entendre, je la salua, la regardant prendre place à mes côtés. "Regarde pas ta montre, t'es dans les temps !" Un léger sourire sur les lèvres, je me redresse légèrement la regardant se déshabiller. "J'vais finir par croire que c'est une habitude à la longue." En même temps, elle ne va pas rester avec ces vêtements alors qu'on est au bord d'un lac, elle aurait l'air un peu con... •

Pourquoi mourir, quand on peut vivre ? Tiens, ça devrait être la prochaine question de Philo au BAC. Bref, c'est une vraie question. Les personnes qui pensent à la mort, moi, je ne les comprends pas. Peut-être, parce que je ne connais personne qui ait déjà pensé à se suicider, ou bien parce que je suis trop égoïste en voulant profiter de ma vie, avant d'y mettre fin. Au pire, un de ces jours, j'irais me jeter par la fenêtre de mon appartement à Boston. Enfin bref, quand je vois où je suis en ce moment, je ne peux penser qu'à la vie et ce qu'elle m'apporte. J'ai une famille chiante mais formidable, des amis en or même si avec certains, on se demande parfois s'il n'y a que de l'amitié. Bon, le seul côté qui merde, c'est le côté cœur. Faudrait peut-être que je règle ce côté-là, mais bon, je suis jeune, on est pas pressé. Surtout, quand je tombe sur des cons...ah bah non, j'ai toujours eu des mecs biens, c'est moi la conne dans le lot en fait. Enfin bref, on arrête de racontage de sa vie et on en passe au rendez-vous avec Alek. Le beau Alek, je ne sais pas quoi d'ailleurs, je ne connais pas son nom, tout ce que je sais, c'est qu'il est un peu trop sûr de lui, mais qui ça me fait beaucoup rire. Il est taquin et bizarrement, j'aime bien ça. Cela change des autres, qui font les beaux parleurs ou qui te sortent des phrases sorties d'un film. Alors oui, ça en fait rêver plus d'une, mais ce n'est pas vraiment mon truc. Moi, je préfère faire le porté de dirty dancing.... Tiens, en plus Alek m'a donné rendez-vous à l'un des lacs les plus connus du Laos. Une fois le jeune homme en vue, je le salue, allonge ma serviette à côté de la sienne. "T'as vu, je fais des progrès ! La prochaine fois, je serais en avance !". Riant à ma connerie, je me déshabille, rangeant mes vêtements dans mon sac, je finis par secouer la tête à ses paroles. "Une habitude ? Si tu voulais me voir avec des vêtements, il fallait choisir un autre endroit ! Puis bon, on sait tous que tu baves sur mon corps, alors vas-y profite !", dis-je en lui faisant un clin d'œil, m'essayant enfin sur ma serviette. "Bon papy, à poil qu'on aille se baigner. J'ai pas envie de mourir de chaud et transpirer comme un phoque sur ma serviette !". Ce n'est tellement pas glamour en plus. Lui tapotant pour sur l'épaule, je me finis par me lever et m'avancer vers l'eau. On peut s'y baigner au moins ?. Ouais, certainement, en plus, là, il n'y aura pas de requin.

• Je ne sais pas à partir de quel moment j'ai décidé que moi aussi, je voudrais aider les gens qui m'entourent, que moi aussi, toute cette misère et tout ce bordel, cette image d'un monde qui s'autodétruit, j'en avais marre et que j'aimerais changer ça. Mais, je ne suis pas un super héros, j'suis loin d'être un meneur. Je suis plutôt le mec qui rigole bien, pas le mec qui va te dire toi tu fais ça, toi tu fais ça, toi tu vas là, toi tu niques lui et tout ça. J'ai jamais vraiment été à l'aise dans ces rôles, et ça, même si j'ai réussi à mener il y a quelques années mon équipe à la première place du summer camp, même si j'ai été vice-président de la Quincy House. Je ne suis pas quelqu'un qui aime donner des ordres, qui aime dire aux autres quoi faire, alors, comment voulez vous qu'un mec comme moi puisse changer le monde ? C'est quasi impossible bordel... J'me concentre plus sur l'idée de changer le monde de plusieurs personnes, petit à petit, car j'me dis que si j'arrive à rendre une personne heureuse, si j'arrive à la sortir de sa routine, à lui faire voir le monde d'une autre façon, pourquoi pas faire ça à une plus grande échelle, pour que tout le monde soit heureux ? Bon okay, c'est impossible, je le sais, c'est de l'utopie, un rêve de gamin ou chaque personne sur terre serait heureux et sans soucis, aimant son prochain, mais, je continue de m'accrocher à cette idée. Je continue de me dire que c'est possible, car à défaut d'être comblé à cent pour cent, j'pouvais faire en sorte que les personnes qui m'entourent le soit... "Toi en avance ? J'demande à voir !" Comme une sorte de défi que je lui lançais, elle ne pouvait qu'accepter et me prouver la prochaine fois qu'on se verrait qu'elle peu être en avance. "Tu me dis d'en profiter en plus ? J'vais finir par tourner autour de toi comme une mouche autour..." Et là j'me stop, me rendant compte de ma comparaison, ne voulant pas aller plus loin. J'crois que je vais devoir apprendre à formuler de meilleurs comparaison putain. Une fois qu'elle eu terminé, je l'écouta, me levant à mon tour de ma serviette pour me déshabiller, terminant en short de plage. Je tend ma main en sa direction, un sourire sur les lèvres. "Montre moi tes talents de phoque dans l'eau, il faisait nuit la dernière fois j'ai pas pu analyser ça correctement." J'vais surement me faire engueuler d'avoir repris ces mots pour la désigner, mais j'm'en tape, c'est drôle, et la piquer, c'est un petit plaisir. •

À mon arrivée à Boston, j'avais trop hâte de commencer mes cours à Harvard mais en même temps, j'avais peur. Je ressentais cette peur en moi d'être seule, de ne connaître personne, la peur de ne pas avoir d'amis. Au fil du temps, ce sentiment a fini par disparaître. Je me suis fait des amis, j'ai intégré le club des pom-pom girls mais j'ai vite arrêté. Non pas que je n'aimais pas ça, mais les cours étaient juste beaucoup trop important. Tellement, que j'en ai largué Niels. Le pauvre. Le fait est, que Boston m'a apporté beaucoup de joie et d'amis et que ce voyage pour le Summer Camp fait de même. Bon, même si j'ai fait la rencontre du petit frère d'E.T ; Alek. Ah ça, on ne peut pas le cacher, il est plutôt beau garçon, bien foutu, marrant, mais bordel qu'est-ce qu'il est maladroit. A moins qu'il soit con, mais alors vraiment con. Je me pose la question, mais le fait que je me sente bien à ses côtés me fait vite oublier cette question-là. "Pourquoi es-tu si négatif ? J'ai été en retard qu'une fois !", bon ok, on ne s'est pas vu quinze mille fois, mais quand même. Je n'ai pas l'habitude d'être en retard, je déteste ça même, mais ça doit être l'effet du Laos, ou bien le soleil qui me tape trop sur la tête. Déjà, que j'ai le cerveau d'une blonde, ça n'aide pas trop. Me déshabillant, j'ai le droit à une petite réflexion, à laquelle je réponds avec grand plaisir. Sauf qu'il se lance dans une taquinerie pas très glamour, puisqu'en gros, il me compare à de la merde. À une putain de merde quoi !. Je suis sur le cul, bouche bée. "Je...je rêve ou tu me compares à de la merde Alek ?", je lui demande en le fusillant du regard. Non mais quel con. Voilà, j'ai ma réponse, il est con. Vu sa tronche, il a sûrement capté son erreur, mais ça doit certainement le faire rire. Les mecs et leur humour à la con. Toujours dans mes pensées, je ne prête même pas attention au fait qu'il se déshabille, enfin ça, c'est une fois que j'entends sa voix raisonner dans ma tête. Ah merde, j'avais oublié que ce con était bien foutu. "Le phoque, enfin la merde, va se baigner seule !", je lui réponds en lui donnant une petite tape sur la main, refusant donc de la tenir. Les bras croisés contre la poitrine, je passe devant lui, mettant d'abord les pieds dans l'eau. Ah, bah, elle est bien meilleure qu'à la plage. C'était quand même bien l'autre soir, on avait bien rigolé. Il avait même parlé des étoiles et là...bah il fait une comparaison pas chic. Phoque encore ça va, puis c'est hyper cute un phoque, MAIS UNE MERDE NON. Ptit con. Je continue de m'avancer, l'eau arrivant jusqu'à mes genoux. Oui, elle est bonne, mais pas au point d'y rentrer d'un coup hein.

• Il y a des personnes comme ça avec qui le feeling passe tout de suite. Au cours de ma vie, j'ai rencontré grand nombre de filles, de garçon, d'animaux même, et j'ai toujours fonctionné à l'instinct, au feeling. Avec Piper, ça a tout de suite collé, elle a un petit truc en plus qui m'a poussé à aller vers elle. Bon déjà, elle est loin d'être moche hein, mais pas seulement ça, sa façon de faire, de penser, d'être elle même, ça me plait. Elle ne joue pas un rôle, elle n'essaie pas d'être quelqu'un qu'elle n'est pas, elle me fait rire, elle est drôle putain. Je ne sais pas vraiment ce qu'elle pense de moi, mais je me dis que si elle est là, c'est qu'elle doit bien m'apprécier non ? Bizarrement, on a pas besoin de se raconter nos vies, notre passé, tout vient naturellement, petit à petit sans forcer les choses, et c'est ce que j'apprécie, le fait de ne pas bousculer. Je n'ai aucune idée d'où tout ça va nous mener, si ça aboutira à quelque chose ou non, j'apprécie juste le moment présent en espérant qu'il puisse y en avoir d'autres. "Je dis plus rien ! On verra la prochaine fois !" Un large sourire sur les lèvres, je lance cette phrase comme un défi, un défi qu'elle devrait relever pour la prochaine fois. Enfin, prochaine fois, vu ce que je viens de poser comme comparaison, pas sur qu'il va y en avoir une. J'ai parlé sans réfléchir, comme à mon habitude, j'me suis arrêté au bon moment, mais c'était déjà trop tard, elle avait compris la suite de ma phrase, et vu son regard, ça ne lui plaisait pas. Bon d'accord, c'est compréhensible. "Mais non mais c'est pas ça..." J'me gratte la tête, comment sortir de cette merde sans trop m'enfoncer ? J'rigole, nerveusement, j'crois bien que j'ai poussé la taquinerie un peu trop loin cette fois ci, car quand je lui propose d'aller se baigner, elle n'attrape pas ma main, non, elle part seule. N'oubliant pas de me rappeler ma taquinerie d'ailleurs. Je la suis, trainant des pieds dans le sable, plutôt difficile à faire ça d'ailleurs, entrant à mon tour dans l'eau. "Je m'excuse d'accord ?" Que je lâche, laissant mes bras tomber le long de mon corps. "J'ai pas employé la bonne comparaison, donc je m'excuse, mais maintenant..." J'me suis excusé deux fois, c'est déjà pas mal non ? "Tourne toi et arrête de faire la gueule là." J'vais pas passer mon après midi à la suivre dans l'eau sans avoir une conversation avec elle, sans rigoler, sans rien faire... •

Les personnes, elles entrent et sortent de nos vies. Certaines parce qu'on a plus forcément de contact, d'envie de se revoir. Pour d'autres, ça peut venir d'une blessure, d'un contacte rompu par la peine. A dix ans, j'ai été séparé de la moitié de ma famille à cause du divorce de mes parents. Aujourd'hui, même si je le vis bien, c'était tout autrement quand j'étais gamine. Alors oui, l'amour je pensais que c'était de la grosse merde, que je n'en voulais pas. Puis, j'ai changé d'avis lorsque je suis tombée amoureuse. Enfin, j'ai vite eu mon premier coeur brisé aussi, mais depuis, je me dis qu'on a tous le droit à ça, à cet amour, se sentiment con qu'on ressent lorsqu'on est avec la personne qu'on aime. Là, je suis avec Alek, alors ok je suis pas amoureuse de lui, je sais pas vraiment ce que je ressens en fait. Je ne saurais même pas mettre un nom sur notre relation, mais je suis bien. Quand on se sépare à la fin de nos rendez-vous, j'ai ce petit vide en moi, ce sourire qui ne s'affiche pas sur mon visage. Je sais pas où tout ça va nous mener, je me laisse juste porter par nos moments ensemble. On verra bien par la suite. "Oh, donc il y aura une prochaine fois", dis-je en lui faisant un clin d'oeil, mais changeant vite d'expression faciale avec sa comparaison à la con. Non mais il est sérieux ? Il peut pas être sérieux, j'ai mal entendu non ? Et bien non, il a bien fait cette comparaison peu charmante. Pour le coup, on peut dire que je suis vexée par ses propos, mais étrangement, ce n'est pas pour autant que j'ai envie de partir. Pour le moment je l'ignore, refusant d'attraper sa main. Ouais, même si j'ai envie, je ne vais pas lui faire ce plaisir. "C'est pas ça quoi ?", je lui demande, balayant le vent de mes mains, tout simplement pour lui dire de ne pas répondre. Je veux pas savoir en fait, ça pourrait être pire. A moitié dans l'eau, je l'entend me suivre, entrer dans l'eau, s'excuser. Dos à lui, je souris, bien que j'essaye de me retenir. Ouais, je ne compte pas vraiment lui faire la gueule, mais ça ne se fait pas de comparer quelqu'un à une merde, surtout quand c'est censé être un compliment. Enfin, c'était un compliment au moins ?. Bref, il continue de parler, de s'excuser et visiblement, ça ne lui plaît pas que je lui fasse la tronche. Tiens, je vais peut-être continuer ainsi. "Non, tu vois pas que je te fais la gueule là ?", je lui demande en me retournant, finalement, essayant de ne pas sourire mais hélas, c'est plus fort que moi. Bah oui, comment voulez-vous que je résiste à cette bouille ?. On ne peut pas, on ne peut.

• Une fois, enfin, deux fois, j'ai eu le cœur brisé. La première fois c'était avec Apple, il y a plus de cinq ans en arrière, lorsque j'étais encore le branleur qui couchait avec n'importe qui pour des défis plus débiles les uns que les autres. Je m'étais mis en tête de la mettre dans mon lit, et je m'étais pris à mon propre jeu, tombant amoureux d'elle. Elle a finit par me jeter, comme une petite merde, et ça m'a fait mal, j'étais pas vraiment prêt à ça, en même temps, qui l'est ? Deuxième fois, c'était ma faute, une fois de plus. C'était il y a quelques mois, avec Nevada. J'me suis barré, et j'ai eu mal, j'ai eu mal quand j'me suis rendu compte de mon erreur, quand j'me suis rendu compte de tout ce que j'avais foutu en l'air, de toutes ces années de bonheur balayer d'un simple revers de la main tout ça à cause de ma putain d'impulsivité. C'est pas les meilleures passages de ma vie, mais disons que petit à petit, j'apprends à me reconstruire et à devenir quelqu'un d'autre, une personne qui ne refera pas les mêmes erreurs. "Évidemment qu'il y aura une prochaine fois, j'sais même pas pourquoi tu te poses la question en fait." C'était dans la logique des choses pour moi, on devait se revoir, aujourd'hui, c'était pas la dernière fois, c'était une fois parmi tant d'autres, une fois parmi un millions d'autres fois. Bref, je galère, j'essaie de remonter à la surface après ma comparaison digne du plus gros connard qui puisse exister. Je galère, je rame, enfin, là je marche plutôt dans l'eau mais bon, vous avez saisi la métaphore cette fois ci non ? Et je m'excuse, je lui demande d'arrêter de faire la gueule, de se retourner qu'on puisse reprendre là où on en était, et elle le fait. Elle essaie de garder son sérieux Piper, mais elle n'y arrive pas bien longtemps. Je vois son sourire sur son visage, et sa me fait sourire à mon tour. M'approchant d'elle, je viens la prendre dans mes bras, sans trop lui laisser le choix. "Si tu fais la gueule en gardant ce sourire là, j'veux bien que tu continues alors..." La serrant contre moi, je passa mes mains dans son dos, laissant mes doigts l'effleurer de bas en haut, c'est quand même plus agréable comme ça. •

Niels, il a été mon premier vrai petit copain. J'ai déjà eu un chéri, des petites histoires, mais ce n'était pas ce qu'on appel l'amour. Niels lui, il a été un ange avec moi. C'était peut-être ça le souci, il était trop parfait. J'ai rompu avec lui à cause des cours, voulant me concentrer sur mes études et non sur une amourette. Bah, j'ai bien eu tord. Il y a eu Pluton plus récemment, il m'a quitté, parce qu'il ne voulait pas s'engager. Je lui ai pas non plus demandé de me passer la bague au doigt, mais bon, ça a quand même bien foutu la merde dans notre amitié. Alors, aujourd'hui, je ne me prends pas la tête. Je me laisse aller, et je verrai bien sur qui je tombe. Visiblement, pour Alek, c'est une évidence qu'il y ait une autre fois. Je suis surprise, non pas de l'apprendre, mais qu'il me le dise. Je suis plutôt contente d'entre ses mots sortir de sa bouche, puis surtout, que je ne sois pas la seule à vouloir qu'il y ait une autre fois. Sauf que là, avec sa connerie, je sais plus trop si j'ai envie d'une potentielle autre fois. Enfin si, je le veux, mais pas si c'est pour me comparer à une merde. Je décide donc de bouder, de lui faire comprendre que je n'aime pas ça. Merci mon dieu, ça marche. Heureusement, je ne sais pas si je serais capable de faire durer ça pendant des heures. Puis bon, il s'excuse et j'aime bien le fait qu'il n'aime pas que je lui fasse la tronche. À croire qu'il ne peut pas se passer de moi...hum...hum...Dans l'eau, je l'écoute puis, me retourne à sa demande. J'essaye vraiment, mais alors vraiment de ne pas rire, mais je n'y arrive pas. Pourtant, j'ai essayé de m'imaginer entrain de lui arracher la tête, mais non, ça ne marche toujours pas. "D'accord, je continue de faire la gueule alors", je réponds en hochant ma tête, posant mes doigts sur mes lèvres comme pour cacher mon sourire. "M'enfin, si j'ai le droit à des câlins, je peux facilement te pardonner", j'ajoute en passant mes bras autour de sa taille. Bizarrement, je suis bien comme ça, tout contre lui. Beaucoup trop bien même. "Je sais ! Je sais ce que tu peux faire pour que je te pardonne...", dis-je en glissant mes mains dans les siennes, l'attirant un peu plus dans l'eau.