Harvard était derrière moi depuis neuf mois, mon diplôme obtenu je remettais les voiles direction la Russie, laissant derrière moi Alexys, ma femme.. La séparation était à chaque fois difficile, je comprenais tout à fait le fait qu'elle ne pouvait pas tout quitter et me suivre en Russie, elle arrivait aussi à comprendre le fait que je devais assumer mon rôle de PDG au côté de mon frère ainé. Notre mariage reposait sur une confiance presque invivable pour les deux camps. Mois après mois, je tenais bon, rendant visite à Alexys au court des premiers mois, mes visites s'espaçais de plus en plus au fil du temps, j'étais constamment embarqués dans les nouveaux projets de Pyotr. Cette société, au final, c'était le projet de vie de mon défunt père.. j'avais beau retourner le problème dans tout les sens, j'en revenais toujours à cette conclusion : j'étais bloqué dans un engrenage installé depuis des années. J'ai toujours été formaté dans le but de reprendre la société de mon père, je n'aurai jamais imaginé que mon père allait nous quitter aussi rapidement. Durant toute ses années, il était inconcevable pour moi de décevoir ma famille, dans sa totalité.. quoique la seul personne indifférente face à tout ça était mon petit frère Artur. Je réalisais peu à peu que je mettais ma vie de couple entre parenthèse en assumant mon rôle d'enfant formaté. C'est à ce moment que je commençais à douter de moi, je me mettais en tête que Alexys méritait certainement mieux qu'un mari absent. J'aimais cette fille plus que tout au monde, cependant je gérais mal notre relation longue distance, j'étais coincé entre remplir mon rôle envers ma famille en Russie et mon projet de vie avec ma femme restée à Cambridge. Je perdais pied peu à peu, débordant d'énergie quand il fallait régler son compte à quelqu'un dans une soirée bien arrosée.. c'était une façon d'évacuer cette frustration, la violence à souvent était un refuge pour moi, à croire que ces années passées ne m'ont toujours pas soignées.
Prise de conscience. Aucune peur au ventre, j'abandonnais mon rôle de PDG de façon peu orthodoxe. Un mot que j'avais posé sur le bureau de Pyotr : « On m'a formaté dans le but de reprendre le projet de vie de père, à l'époque ça coulait de source. Je suis ensuite arrivé à Harvard, les choses ont commencé à changer, ma vision de la vie aussi. Je ne te raconte pas la suite puisque tu l'as connait. Je ne me reconnais plus depuis quelques semaines, je ne suis pas en train de faire une nouvelle crise existentiel à deux balles. Après mure réflexion, j'ai décidé de partir, notre oncle serait beaucoup plus apte que moi. Je ne sais pas vraiment vers quoi je me dirige, tout ce que je sais c'est que je ne veux plus de cette vie, si platonique soit-elle. » Evidemment quelques heures après la déposition de cette lettre, je recevais un appel de Pyotr puis de ma mère.. étonnamment elle s'en doutait, je me doutait bien qu'elle n'était pas vraiment d'accord avec cette prise de décision. Le seul qui était amusé par la situation c'est Artur finalement. Je décevais la famille, c'est ce qu'il avait toujours voulu. Artur avait le beau rôle dans tout ça, père ne l'avait jamais cité pour reprendre les rennes de la société, il le qualifiait d'incapable, immature.. je savais pertinemment que cette situation arrangé complètement mon frère cadet puisqu'il ne voulait pas de cette responsabilité et je le savais très bien. Artur avait toujours joué de cette position, c'est principalement pour cette raison que je ne le supportais pas, j'avais juste du mal à me l'avouer.

Huit mois loin de Cambridge, loin de mes responsabilités envers Alexys qui était rappelons-le, ma femme. Je temporisais notre éloignement en lui expliquant avec de bonnes pirouettes que la société traversait une mauvaise période et que je ne pouvais pas m'absentais plus de deux jours. Mensonge, j'avais quitté mon devoir familial il y a plus d'un mois, obligeant Artur à fermer sa gueule.. si il ne voulait pas que certaines histoires arrivent aux oreilles de notre mère, il avait plutôt intérer à tenir sa langue vis à vis de Alexys, qui était nul autre qu'une bonne amie pour lui. Il y avait un avantage à faire partie de la famille Mordachov, on était plus où moins formaté à ne jamais trahir notre fraternité, quoi qu'il en coûte. Quoique mon nouveau comportement montrait clairement que cette alliance se fragilisait de mon côté puisque j'avais tout bonnement abandonné Pyotr. Mon frère ainé trouvait certainement son compte à diriger cette entreprise, son destin était tout tracé, ça le rassurait.. J'étais tout son opposé, je m'en rendais compte que récemment.
[…] C'était l'histoire d'une proposition alléchante, une nouvelle aventure qui allait certainement me changer mais également changer le court de ma vie dans sa totalité.. Elle est arrivée au bon moment, comme si cette fille avait senti mon envie de frisson, d'adrénaline, elle ignorait que cette proposition d'emploi non déclaré allait devenir mon nouvel exutoire. « Zakhar Mordachov ? » Cette voix sortait de nul part, me sortant d'une longue prise de conscience alcoolisé. Je posais mon verre sur le comptoir du bar, regardant de haut en bas la personne qui venait de me citer avec assurance et audace. Je fronçais les yeux, cette femme me disait clairement quelque chose.. je commençais a réaliser que j'avais ingurgité un peu trop de whisky pour pouvoir y voir plus clair dans ma tête. « Lui même. » Elle allait certainement me renseigner sur son identité, j'ignorais totalement ce qu'elle pouvait me vouloir à une heure si tardive. Cette fille n'avait clairement pas l'attitude de la fille qui avait l'intention de me mettre dans son lit dans les prochaines heures. Peut-être qu'elle essayait une autre tactique, sachant que j'étais un homme marié et étrangement fidèle quand tu connaissais mon passif sentimental. « J'ai entendu dire que tu étais sans activité depuis quelque temps.. » je levais les yeux au ciel. « Les nouvelles vont vite ! » Je ne comprenais clairement pas où elle voulait en venir. « J'ai une proposition à te faire Zakhar, une proposition que tu trouveras bizarre à chaud.. » je sentais son souffle chaud dans mon oreille, sa main agripper mon épaule d'une main ferme. « mais quand tu feras le point sur ta vie si ennuyante soit-elle en ce moment, je suis sûr que tu sautera sur l'occasion et t'empressera d'accepter. » Un sourire plutôt faux-cul se dessinait sur mes lèvres. « Tu m'as l'air plutôt bien renseigné mais surtout un peu trop sûr de toi. » Comme à mon habitude je ne laissais rien transparaître, préférant finir mon verre de whisky posait sur le comptoir. La jeune tête brûlé s'empressait de m'expliquer ce qu'elle attendait de ma personne.. j'écoutais sans broncher, totalement impassible. Cette soirée prenait une tournure totalement inattendu, je me retrouvais à parler d'un avenir peu certain avec une jolie inconnu tout droit sorti d'un film américain.
[…] Deux semaine sont passées, je la rejoignais dans le bar où nous nous étions croisé la toute première fois.. et la seule fois d'ailleurs. Elle m'avait soigneusement glissé un numéro sur une serviette en papier blanc. « Tu es là pour accepter ma proposition, n'est-ce pas.. ? » Je m'asseyais face à elle, je pris une longue inspiration avant de poser mes coudes sur la petite table qui nous séparait. « Tu me demandes d'intégrer ta petite équipe, ainsi tu pourrais jouir de ma belle expérience dans le monde des affaires et de ma réparti légèrement musclé. Seulement je gagne quoi dans l'histoire ? » Je croisais les bras, m'adossant contre mon fauteuil.. le moment des négociations, c'est ce que je préférais dans dans le monde des affaires. Elle portait son verre de vin à la bouche avant de me répondre, son petit côté madame indomptable m'amusais.. il y aurai encore quelques années j'aurai tout fait pour la corrompre, tout ça dans son propre lit. Au jour d'aujourd'hui, j'étais marié jusqu'au cou, même si mon mariage reposait sur peu de chose à l'heure actuelle, il était hors de question de remettre en question mes principes. Elle se redressait de son fauteuil, plantant son regard dans le mien, elle jouait de sa chevelure comme pour m'indiquait qu'elle était prête à être généreuse pour que j'intègre les rangs de la mafia Russe. « J'ai beaucoup entendu parler de toi Zakhar. Le petit prodige diplômé d'Harvard, menant une carrière sportive plutôt exemplaire durant tes études. Tu reprends l'affaire de ton père prématurément, la gérant d'une main de maître.. un chiffre d'affaire augmentant de quinze pour cent la première année. En plus d'être brillant Zakhar, tu as une façon de gérer ta colère d'une façon qui m'intéresse.. tu n'as pas froid au yeux, il nous manque des éléments comme toi au sein de cette grande famille. » Elle savait ce que signifiait le mot famille pour moi, tout au long de ma vie j'ai voulu me raccrocher à une famille.. commençant par ma famille de sang, la Eliot House à Harvard, mon équipe de hockey, ma femme. Ce genre de lien était important pour moi, vital. « Rejoins-nous et tu pourras jouir d'un salaire qui pourrait faire tourner la tête à plus d'un dans cette ville. On fera en sorte que tu sois couvert en cas de pépin. Ta famille n'en saura rien, ta.. femme non plus. Zakhar, regardes ta vie actuellement.. tu as besoin d'action, de renouveau, ton sens des affaires prendra tout son sens chez nous. » C'était bien la première fois que je me retrouvais dans ce genre de situation. La négociation dura encore de longues minutes.. à croire que son discours était parfaitement rôdé puisqu'elle réussi à me convaincre. J'étais à présent convaincu que c'était cela dont j'avais besoin, qu'il était hors de question que je regagne ma place de mari en étant au chômage ou encore coincé dans un costume hors de prix afin d'obéir dans un premier temps à un patron.

Une chose est sûr à l'heure qu'il est.. si je reste ici, si je ne fais rien, mon couple ne survivra pas à cette distance et encore moins à mes mensonges. Alexys n'était au courant de rien, pour elle j'étais encore le brillant PDG, croulant sous les rendez-vous. Je n'avais pas réussi à lui dire la vérité, j'avais complètement abandonné l'idée de reprendre la société de mon père, ce qui me privais de pas mal d'argent.. oui on pouvait dire que ma mère m'avait en quelque sorte déshérité. Si je voulais encore jouir d'une situation financièrement plutôt confortable je n'avais pas le choix, je devais faire jouer mes relations et bizarrement, gagner sa vie de façon illégal était bien plus excitant que d'enfiler un costard haut de gamme tous les matins. Je commençais petit à petit à me faire un nom dans la Mafia Russe, j'avais de l'argent.. beaucoup moins qu'avant mais encore suffisamment pour avoir des petites mains à mes ordres, j'étais surtout assez malin pour flairer les bonnes affaires bien juteuses.. mon cursus a Harvard m'aidait beaucoup. Ce nouveau travail était comme une résurrection pour moi, je me sentais utile, je faisais surtout ce que je voulais quand je le voulais.
C'est en allumant mon téléphone après une soirée bien arrosée que je remarquais un message de ma femme qui disait que je devais rentrer immédiatement sur Cambridge sous menace de divorce. Qu'est-ce qui lui arrivait ? Je fronçais les yeux en me demandant si elle était au courant de mes nouvelles activités. Je sentis une bonne grosse pression monter en moi, Alexys était bien la seule personne qui arrivait à me faire flancher. Sur le coup, je ne savais pas vraiment quoi faire, c'était assez délicat de rentrer à Cambridge comme une fleur alors que beaucoup de choses avaient changées de mon côté.. comment j'allais pouvoir justifier les quelques cicatrices que j'avais gagner au cours des mois précédents, des interventions assez musclés qui avaient mal tournées pour la plupart. Mon nouvel exutoire allait certainement détruire mon couple, j'en étais pleinement conscient et pourtant je ne faisais rien pour changer.. Il était quand même temps de retourner sur Cambridge, j'arriverais certainement à trouver une solution sur place, j'aimais Alexys autant que ma nouvelle vie mais je n'étais pas sûr que cette nouvelle lubie allait plaire à ma femme.