Mais Bulle, tu vas pas me laisser quand même ? tu disais, à l'intention de ta sœur. Tous les deux âgés de dix ans, elle venait tout juste d'annoncer, enfin plutôt de crier, à votre mère qu'elle allait s'en aller vivre avec ton père. Tu le comprenais parfaitement, ta mère devenait invivable au fil des jours et visiblement Bulle ne le supportait plus. Votre père était aux Etats-Unis, c'était un grand humoriste très connu et il n'a jamais arrêté de voyager, de ce fait Bulle avait décidé d'aller faire le tour des USA avec lui, te laissant derrière elle, seul avec ta mère. Je suis obligée Samy, j'en ai marre d'être ici, promis on se donnera des nouvelles. tu soupirais alors que ta mère, elle, ne réagissait même pas. Le monde de ta mère, tu ne l'a jamais aimé, même du haut de tes dix ans. L'argent, l'hypocrisie, la superficialité et surtout, cette idée de vouloir dicter ta vie "tu feras des études de comptabilité et tu viendras travailler dans mon entreprise" disait-elle. Sauf que toi, c'est pas ton truc. T'en as jamais rien eu à faire de cette entreprise, t'as toujours agis avec elle comme l'enfant parfait, qui fait tout ce qu'elle veux et qui dit jamais non. C'est exactement ce qu'à fait ta sœur jumelle jusqu'à aujourd'hui, puisqu'elle en a eu marre. Toujours faire attention à ce que l'ont dit, à ce que l'ont fait, aimer seulement les choses que ta mère souhaite que tu aimes, t'as jamais vraiment pu faire ce que toi t'aimais et ça te pèse déjà. Ca t'a toujours pesé.

En grandissant, les relations avec ta mère se sont davantage compliquées, disputes à gogo, tu as refusé toute autorité venant d'elle. Tu n'as plus eu de nouvelles de ta sœur depuis cinq ans, depuis son départ en faite et ça t'a beaucoup attristé mais, tu avais compris son choix. La seule chose avec laquelle ta mère et toi étiez d'accord, c'était Harvard. Ca a toujours été ton rêve d'y aller mais, certainement pas pour étudier la comptabilité. Non, toi ton truc ça a toujours été le Journalisme, parce que t'as toujours été ce gamin curieux et fouineur. T'as hésité pour la branche mais, t'as le temps d'y penser encore. C'est à dix-huit ans, lorsque tu as dû remplir ton dossier pour Harvard que tu as avoué à ta mère avoir demandé le Journalisme, ce fut le cataclysme du siècle. Et non maman, ton fils ne faisait plus tout ce que maman voulait, il a prit sa vie en main et il fait ses choix seul. Compliquée à comprendre pour elle, tu lui as simplement demander de respecter ton choix sans donner de jugement, ce qu'elle a finit par faire.

Et pour ton propre bonheur, tu as été admis à Harvard. Après dossier, divers test et surtout entretien, ton rêve devenait réalité. Tu n'avais quasiment aucun doute quant à ton admission étant donné que tu as toujours été un petit génie en quelque sorte mais, t'es pas du genre à prendre les choses pour acquises, tu te bats toujours jusqu'au bout pour que ça fonctionne, tu ne comptes sur personne à part toi-même. Et le meilleur dans tout ça ? C'est que tu as retrouvé ta sœur à Harvard, sans même le savoir. Tes parents ont finalement décidé d'un commun accord de l'inscrire pour la calmer, ils ne t'en ont même pas parlé avant, t'as jamais vraiment su pourquoi mais tant pis, t'allais retrouver ta sœur et c'était tout ce qui comptait pour toi. Ta rentrée a été quasiment parfaite, tu as fais la découverte du campus, des étudiants, de tes professeurs et de tes matières, tu te sentais déjà à la maison après deux semaines, c'était incroyable.

Quant à ton caractère, tu as toujours été vu comme un mec sociable, simple, drôle et très déconneur. Certes tu as un cerveau qui marche à 200 à l'heure mais, ton débit de connerie également. Tu adores faire la fête avec tes amis, tu ne refuse jamais une soirée, tu sais très bien faire la part des choses entre les études et les soirées et tu gères tout cela à la perfection. Tu as de la chance d'avoir des facilités qui te permettent de faire cela, tu sais que ce n'est pas donné à tout le monde. T'es sociable, tu adores rencontrer de nouvelles personnes et tu es très ouvert sur tous les sujets, ce qui facilitent encore plus le contact avec les autres. T'es loyal, fidèle et très franc, tu cherches pas les embrouilles mais si on a tendance à te chercher, t'es pas du genre à te laisser faire. En soit t'es un gars plutôt simple, facile à vivre et Harvard est désormais ta maison, plus que Paris ne l'a jamais été.