(chapter one in australia
age : eleven years old).sa grand-mère lui brossait les cheveux tout en marmonnant la mélodie d'une chanson de patsy cline. en fond sonore, salena pouvait entendre son père s'agiter dans la cuisine afin de concocter le repas de ce soir. ce n'était pas inhabituel. c'était la norme dans leur famille. grand-maman s'occupait des deux fillettes tandis que papa s'acharnait sur les fourneaux afin de nourrir sa famille et sa mère terminait des dossiers importants. vers 18 heures, ils rentraient du boulot, s'accordaient un verre de vin rouge avant de commencer la routine. plus tard, je veux être comme toi, nana. lâchait salena en se grattant le bout du nez. sur son index se trouvait un poil de chien. blond. comme celui de son chien : parker. vraiment ? pourquoi ? ça ne devait pas surprendre sa mère. sa grand-mère était une femme forte. vieille, mais forte. elle ne se laissait pas marcher sur les pieds. tu es forte nana. un peu comme wonder woman. elle ne se laisse pas marcher sur les pieds par les garçons. elle suit sa destinée. protège tout le monde. c'est toi, nana. salena s'avançait un peu afin de se retourner et regarder sa grand-mère, sourire en coin au visage. la mère douce de sa grand-mère allait se poser sur sa joue, caressant celle-ci avec douceur et tendresse. tu seras aussi forte salena. tu seras ta propre wonder woman. toutes les femmes sont fortes, ne l'oublie pas. son petit doigt en l'air, sa grand-mère attendait que salena fasse de même. ce qu'elle fit en se promettant de toujours être aussi forte que sa grand-mère.

(chapter two in australia
age : sixteen years old).astoriaaaaaa ! arrête de piquer mes vêtements. la voix de salena retentissait partout dans la maison faisant pratiquement vibrer toute la structure de celle-ci. les oiseaux s'étaient envolés des branches pour s'enfuir haut dans le ciel, loin de cette adolescente criante et dérangeant leur tranquillité. puis, ses pas retentissaient sur la céramique de la salle de bain que salena partageait avec astoria depuis qu'elles étaient en âge d'avoir une chambre à part. dès que sa silhouette apparut dans l'encadrement de la porte, astoria poussa un cri strident. j'y ai pas touché à ton short. quatorze ans. salena adorait sa petite sœur, elle était sa barbie vivante. mais parfois, elle l'emmerdait. surtout lorsqu'elle lui empruntait ses vêtements pour ne jamais lui remettre. tu meeeeens ! je sais que c'est toi. t'es la seule qui ose venir dans mon placard. et aussi la seule qui pouvait porter les mêmes vêtements que salena. même pas vrai. trois mots. trois mots qui déclaraient une guerre entre deux sœurs. en deux enjambées, salena réduisait la distance entre astoria et elle, lui sautait dessus. le seul bruit que les habitants de la maison entendaient était les cris des deux adolescentes qui se chamaillaient. si leur mère n'était pas venue interrompre les deux sœurs en demandant d'une voix autoritaire de cesser tout ce bruit pour qu'elle puisse se concentrer sur ses dossiers, elles auraient continués toute la soirée. j'sais même pas pourquoi tu veux tes shorts. on a l'impression que tes fesses sont celles d'une vieille dame de 95 ans. à une autre personne, les mots auraient blessés. mais pour salena, les mots effleuraient à peine sa peau.continue de mentir comme ça et ton nez deviendra aussi long que celui de pinocchio. du regard, elle localisait sa paire de short sur la pile de vêtements d'astoria et salena s'empara d'eux.

(chapter three in united states
age : twenty-one years old).impatiente. salena commençait à devenir impatiente d'attendre une réponse de lui. il lui avait dit avoir le temps d'avoir une discussion alors que ce n'était pas du tout le cas. les relations à distance étaient les plus pires au monde. toutes ses amies l'avaient prévenues qu'avec le temps, ils allaient s'éloigner et ce, peu importe à quel point ils s'aimaient. sans réellement le dire, ils avaient tous dit que leur histoire n'était qu'une histoire d'été. qu'aussitôt les vacances terminées, ils allaient s'oublier. salena ne l'avait pas oublié. en tout cas, elle pensait souvent à lui se demandant quand serait la prochaine fois qu'ils allaient se revoir. couchée sur le dos sur son lit, les pieds au mur, salena tapotait le dos du portable en soupirant toutes les dix secondes. visiblement, ils n'auraient aucune communication ce soir. quelle bêtise de croire qu'il aurait du temps.

je vais me coucher.
bonne nuit.
je t'aime.
- 21 nov 2014
envoyé à 23:45

pendant cinq minutes, elle patientait pour une réponse de sa part. rien ne venait. au final, elle se redressa sur le lit pour très vite se coucher en fermant la lampe près de son lit. deux minutes plus tard, salena s'endormait. au réveil, aucune réponse de sa part. l'inquiétude était présente bien que salena se disait qu'il s'était endormi et dormait toujours à cet heure. impossible. la différence d'heure n'était pas très grande entre boston et los angeles. ce n'était pas comme s'il vivait en australie.

on doit parler.
- 22 nov. 2014
envoyé à 19:13

pendant une journée, salena avait patienté sans recevoir la moindre réponse de sa part. encore une fois, elle donnait des excuses à son cercle d'amis. afin, aux gens qui lui demandaient comment allait sa relation avec son copain. même sa propre sœur lui répétait qu'il n'était qu'un idiot. peut-être que c'était le cas, au fond. sauf que salena ne voulait pas y croire. salena pouvait se montrer naïve parfois, ça lui arrivait. comme maintenant.

message reçu. t'avais pas besoin de faire l'idiot en ignorant mes messages. j'espère que t'auras une belle vie parce que c'est terminé.
bonne vie.
- 23 nov. 2014
envoyé à 13:22

une partie d'elle regrettait. l'autre ne regrettait pas. au fond, elle en avait marre d'être prise pour la conne de service. il ne la méritait pas. il ne l'avait jamais mérité. salena était mieux que lui. elle méritait mieux. elle ne méritait pas d'être traité comme une idiote.