dancing in the dark with you between my arms — Ce soir, c'est le calme. Parce que la journée a été longue. Bien longue. Puisqu'il est partie à la découverte des environs. Sachant que c'est la seule occasion qu'il est au Laos, il profite des randonnées et des activités qui sont organisés. Puis, il a ce besoin de bouger. Mais ce soir, il reste dans sa chambre d'hôtel à se reposer. Demain, il se rattrapera bien vite. C'est posé sur le lit, avec la télévision face à lui, qu'il reçoit le message de Sage. Elle lui manque. C'est juste dingue; S'il pouvait la voir, tout les jours. Mais il garde cette distance pour ne pas l'étouffer, peut être ? Disons qu'il ne veut pas être oppressant. De plus, il sait qu'il doit prendre cette habitude d'envoyer des messages, plus souvent. Parce qu'il n'a pas peur des premiers pas, des premiers messages. Non, juste qu'il n'a pas l'habitude d'envoyer autant de message. Une habitude qu'il a perdu, d'ailleurs. Face à l'appel de détresse de la blonde, il ne se fit pas attendre, il sortit de la chambre et de l'hôtel pour rejoindre la boite de nuit, la plus proche. Il y en a deux, seulement. Et la première ne fut pas la bonne... Bordel. Il se bouge autant qu'il peut pour atteindre la seconde et chercher la jeune femme du regard. Normalement, elle est dehors. Il y a du monde, dehors. Mais il la repère bien vite, par sa chevelure blonde. T'es là.. tout va bien ? dit-il, plus rassuré, qu'il y a quelques secondes. Parce qu'elle est là, devant lui. C'est le plus important.

Ce soir j'étais venue me réfugier dans une boite du coin, près de l'hôtel. J'avais déjà bien bu en arrivant, j'avais continué à l'intérieur et j'avais pas mal consommer. Trop d'alcool, trop de drogues, et les pupilles plus que dilatés. C'était mon genre de soirées sombres, celles où j'vais terriblement mal mais, où l'illicite me fait me sentir bien. J'me sentais bien jusqu'à penser à Aaron, encore une fois, une énième fois depuis notre moment dans ma chambre. Putain, je secoue la tête pour tenter de le balayer de mon esprit mais rien n'y fait. Il est omniprésent, et encore plus avec la farine qui m'est montée au cerveau. Alors j'écris, j'attendais son message mais il n'est jamais venu et j'arrive plus à résister. J'ai envie d'être avec lui, là, maintenant, tout de suite. Il arrive, et j'sors devant la boite pour l'attendre. Je sors une clope que je cale entre mes lèvres rouges carmin, et je m'appuie contre un mur. Tirant deux, trois barres sur ma cigarette, sa voix résonne enfin et je tourne la tête pour l'apercevoir face à moi. - Maintenant que t'es là.. Tout va bien ! J'souris pleinement, titubant jusqu'à lui pour venir enrouler mes bras autour de sa nuque. Les yeux grands ouverts, rouges sang. - Oups. Je manque de tomber, je resserre l'étreinte un peu plus, me rapproche encore contre lui. - Tu sais que t'es beau quand même ? La voix qui déraille, un surplus d'alcool qui me fait avouer ce que j'aurais pas pu dire aussi naturellement en étant sobre.

dancing in the dark with you between my arms — Séjournant dans l'hôtel qui vaut cher, Aaron doit faire des pas en plus pour rejoindre l'autre hôtel, ainsi que les boites de nuit qui la longe. C'est vrai, qu'il s'offre un peu de luxe. C'est son dernier Summer Camp, en tant qu'étudiant donc, il profite. Puisqu'il a de l'argent de côté? Qu'il garde pour sa fille, essentiellement. Mais il peut y toucher pour un petit plaisir. Diplômé d'Harvard, ça ne se refuse rien. Rapidement, il retrouve Sage, contre un mur. Sourire aux lèvres, soulagée de la retrouver. Mais il remarque son état. Alarmant et disons que ça ne lui plait pas, vraiment. Il la rattrape quand elle maque de tomber, l'entourant de ses bras. Bordel Sage.. qu'est-ce que tu as foutu.. Ses yeux.. C'est tout ce qu'il déteste. Ces merdes de drogue. Pourquoi pas se contenter d'herbe ? C'est assez, pas besoin de davantage. Non, il ne comprendra jamais, pour le reste. Tu dirais pas la même chose à la lumière du jour. Ouais, après la journée qu'il vient de passer, il ne doit pas être beau à voir. La fatigue, bien qu'il ne la ressent pas des masses. Allez viens, je te ramène. dit-il en prenant le chemin de son hôtel, prenant soin d'elle, pour ne pas qu'elle ne tombe. Dans le fond, il n'aime pas la voir comme ça, il serait capable de lui faire la moral ou de s'énerver mais il contrôle. Demain, peut être.

La drogue est devenue depuis longtemps ma bouée de secours, la douleur trop présente pour être supportable j'avais aucun autre moyen que celui-là. Les marques de piqure sur mon bras sont les témoins du nombre de mes maux, du nombre de mes mauvais jours. Des jours comme celui-là où j'suis pas assez forte pour tenir, pour faire semblant. J'ai tourné dans la boite des heures, recherchant ce petit truc qu'Aaron a, sans jamais le trouver alors j'avais opté d'aller le chercher à la source. À l'original. Lui. Qui se trouve maintenant en face de moi, j'peux pas m'empêcher de sourire bêtement, tout c'que je ressens, l'attirance était exacerbée par ce que j'avais ingurgité. Il me détaille, j'peux voir dans ses yeux l'inquiétude, le dégoût, un peu tout mélangé. Son regard de l'autre soir s'était envolé et ça m'braque. Je me détache de lui, baisse les bras et penche la tête sur le côté. - Arrête ça. Je grince des dents, elles claquent, l'effet de la coke. Me juge pas comme ça, pas toi. - J'pourrais le dire tous les jours s'tu veux. Ouais, parce que t'es beau. Réellement beau, et ton visage est devenu mon obsession depuis cette nuit ensemble. Il me maintient, m'entraînant avec lui dans le chemin inverse de la boîte. Je me dégage de son emprise, m'éloignant de quelques centimètres sans marcher droit. - C'est de la pitié. Et j'veux pas de ta pitié Aaron ! Ton regard me le fait clairement comprendre. J'peux le ressentir malgré mon état, j'déteste ça. - Barres toi. Je rentrerais seule. Toutes mes émotions étaient amplifiées, de l'amour à la colère, tout était multiplié fois dix.

dancing in the dark with you between my arms — C'est tout ce qu'il déteste et ça l'énerve, dans le fond. Oui, ça l'énerve de la voir comme ça. Tout se mélange, parce qu'il s'inquiète pour elle. Pourquoi prendre ses merdes ? Pour le plaisir ou pour son malheur ? Aucun des deux, c'est la réponse qu'il espère. Parce que d'une certaine façon, il ne la connaît pas aussi bien. Elle reste encore un mystère pour lui. Un mystère totale. Connaître son corps n'est pas assez, il veut davantage. Elle se braque et ça devait arriver. Pour lui, c'est seulement l'effet de la drogue qui parle. Ouais, ça va être long et pénible. Il n'aime pas la voir, comme ça, pas du tout. Que j'arrête quoi ? Concrètement, oui, qu'est-ce qu'il doit arrêter ? Puis, elle lui fait un compliment, qui lui fait plaisir, oui mais il ne le montre pas vraiment. Parce que pour lui, ça n'est pas réel, pas sous ce genre d'effet. Il veut la Sage, la vraie, celle de l'autre nuit. Est-il arrivé trop tard ? Ou est-elle sous l'emprise depuis des heures, déjà ? Il hausse juste les épaules à sa réponse. Non, il ne prend pas au sérieux, ce qu'elle peut dire. Alors, il l'entraîne mas elle se dégage bien vite, titubant à peine. Arrête tes conneries, Sage. C'est pas de la pitié, je veux juste te ramener à ta chambre. C'est vrai, en plus, il veut la ramener et veiller sur elle, toute la nuit. Oh, il ne compte pas la lâcher même s'il est énervé par son état. Son regard posé sur elle et sa tête qui se secoue de droite à gauche, doucement. Je me contre fou de ce que tu veux, là. J'te laisserai pas rentrer seule, dans ton état. Là, il ne fait rien de plus, il ne bouge pas. Il ne va pas la forcer... quoique, il pourrait faire quelque chose mais, il aurait peur qu'elle vomisse. Oui, tout dépend de comment, il va la porter. Le mieux, c'est en princesse, comme on dit et c'est ce qu'il vient à faire, tout de suite. Pas le choix. Aaron est assez protecteur et il ne la laisserait jamais seule, dans cet état, seule. Jamais.

J'étais dans un état lamentable. Un état dans lequel Aaron m'avait jamais vu jusque là, les yeux brillants de détresse cachée sous les effets de la drogue. Une sale manie, une habitude dont j'arrive pu  à m'défaire, dont j'ai pu envie de me détacher parce que pendant l'ombre d'un instant j'arrive à me sentir vivante. À m'sentir bien tout en sachant que dans quelques heures, ce sera encore pire qu'avant. Les maux seront encore plus puissants, plus douloureux que ce qu'ils étaient. Mais l'truc, c'est que j'donnerais tout, j'ferais toujours n'importe quoi pour que ce mal être s'éteigne même quelques secondes. Et lui, il me regarde, il me juge comme tout ces autres. Comme ils le font tous, ce regard que j'déteste par dessus tout, cette façon de vouloir me sauver de tout et n'importe quoi m'extirpe de mon état de bien être. - Ça, de me dénigrer avec tes yeux. Que je réplique, pointant ses yeux avec mes deux doigts, tout en plissant les miens d'un air sournois. Et moi, j'veux plus de toi, j'veux plus que tu m'touche, que tu prennes soin de moi par hypocrisie. J'ai même envie de faire demi tour, et c'est c'que je fais en tournant les talons d'un pas déterminé. J'suis loin, dans un autre monde où n'importe laquelle de mes réactions est exagérées. - J'ai plus envie de rentrer, va chercher une meuf plus clean ! Que je m'exclame dans une mimique en grimaçant. Je ronchonnais tout en marchant, l'imaginant dans les bras d'une autre que moi et.. Ouais, ça m'foutait les nerfs. J'serrais les points rien qu'à cette image, pourtant on s'doit rien, j'suis pas tienne et t'es pas mien. Mais j'veux pas, j'veux pas de toi avec d'autres. Mais il réplique, il m'laisse pas le choix et j'sens mes pieds quitter le sol. Il me soulève, me portant dans ses bras et j'regarde autour de moi dans la surprise sans comprendre ce qui était en train de se passer. - Qu'est ce que tu fous bordel Aaron ! J'regarde en bas, j'le regarde lui, le regard plein d'incompréhension. - Repose moi ! J'ai envie d'aller danser. Non, en fait, garde moi encore près de toi. Serre moi. Fort, de toutes tes forces.

dancing in the dark with you between my arms — Ouais, on peut dire tout ce qu'on veut avec l'image qu'il donne aux autres. Les apparences sont bien trompeuses. La preuve, il cache entièrement son passé, ses origines, prenant le risque de se voir dévoiler, parce que son plus grand ennemi de toujours est au courant de tout. Et pour maintenant, c'est la drogue. En fait, il serait davantage un alcoolique. Il ne fume que des joints et ça s'arrête là. Il ne cautionne pas le reste alors chez les autres. Non, en particulier ses proches et elle. Comment peut-on se détruire à ce point ? Qu'est-ce qui se passe, pour qu'elle en arrive là ? Le plaisir ou les problèmes ? Les deux cas ne lui plaisent pas. Je ne te dénigre pas.. juste, je n'aime pas te voir, dans cet état. C'est dit. C'est la première fois qu'il la voit comme ça. L'était-elle il y a des mois ? Non, pas dans ses souvenirs. Il la rattrape rapidement quand elle détourne, en marchant à moitié, manquant de tomber à chaque pas, qu'elle fait. J'suis venu pour toi, et je reste. Qu'elle le veuille ou non. Il est là et il compte bien rester. En fait, il n'a pas envie de partir. Ouais, l'inquiétude le submerge en la voyant comme ça et oui, son côté protecteur prend le dessus. C'est juste plus fort que lui. Un peu compliqué de la faire revenir sur le chemin de l'hôtel, alors la facilité : la porter. Mademoiselle n'en fait qu'à sa tête, je prend les devants ! qu'il dit sur un ton naturel, faisant quelques pas, dans le bon sens mais il s'arrête à ses mots. Toute seule ou je viens avec toi ? Et puis, qui me dit que tu sais danser ? Ouais, il la défie, il la défie du regard. Il veut captiver son regard, la ramener à lui, la retrouver, bordel.

Ce soir, tout m'avait ramené à Aaron. Tout me ramène à lui depuis ce dernier soir, depuis cette première fois et j'reste dans l'ombre sans jamais trop vouloir m'imposer. J'ai jamais été de celles qui ont confiance en elles, préférant aimer dans mon coin sans attendre de retour. Mais, ce soir, c'était plus fort que moi. J'voulais le voir lui, j'voulais qu'il me touche à nouveau, qu'il m'embrasse à nouveau, j'avais déjà perdu le goût de ses lèvres. J'le dévisage un instant, fronçant les sourcils sans comprendre en quoi c'que j'pouvais faire ou pas l'importe. - Arrête tes conneries, j'suis une meuf parmi tant d'autres que tu baises. Mes mots étaient crus. On s'était dit de pas se parler des autres, de jamais entrer dans le détail. Pourtant ça m'démange, ça me brûle la langue et l'idée que tu puisses fondre dans les bras d'une autre femme comme tu l'fait avec moi me frustre. J'hausse les épaules, ignorant d'abord ses paroles comme une gamine, avant qu'il ne me prenne dans ses bras en m'obligeant de rester avec lui. J'enroule mon bras autour de sa nuque, la scellant en emmêlant mes doigts. - Hm.. J'hésite ! J'souffle en faisant mine de réfléchir. - Si j'me souviens bien de notre dernière soirée en boite, la danse c'était pas ton point fort. Je le défie du regard, le nargue, mordant ma lèvre en sortant le bout de ma langue. Non, toi ton truc, c'était de me déshabiller dans des toilettes crades.

dancing in the dark with you between my arms — Peut être qu'être dehors et prendre l'air frais peut lui faire du bien ? La faire redescendre et reprendre, peu à peu, ses esprits. Il l'espère, en tout cas.Mais elle touche un sujet sensible. Ne voulant jamais parler de ce genre de chose. Lui, il ne veut pas savoir combien d'hommes peuvent la toucher et rien que d'y penser, ça le frustre. Il n'aime pas. Il préfère être le seul mais ça serait tellement stupide de le croire. Sage est libre, indépendante, volage. Elle fait ce qu'elle veut, où elle veut et avec qui elle veut. Le mieux est de ne rien savoir. C'est mieux que la réalité. Il ne sait pas ce qui se passe dans sa tête. Parce qu'elle commence à avoir cette emprise sur lui, il ne souhaite pas la partager, il la veut. Tellement contradictoire, avec ce qu'il fait, à côté. Je te baise pas. Ouais, il joue sur les mots et alors ? C'est vrai. Peut être que c'était le cas, la première fois mais pas l'autre nuit. T'es pas l'une parmi tant d'autres, comme tu dis. qu'il dit simplement avant de la porter pour l'obliger à prendre le chemin de l'hôtel. Les coups d'un soir, les coups vite fait, ça ne se passe qu'une fois chez lui et de préférence avec une inconnue. Là.. en ce moment, il avoue qu'il profite beaucoup mais il joue aussi, au connard, étant sur plusieurs tableaux. C'est comme être incapable de dire non. Il y a ces attirances, ces désirs mais cette intensité qu'il partage avec Sage est unique. Avec elle, tout est décuplé. C'est différent et ça l'attire plus qu'il ne le devrait. C'est certainement unique mais ça, il n'arrive pas à se l'avouer. C'est que tu ne t'en souviens plus, je te fais une démo, là tout de suite ? Ou.. à moins que tu en profiterai pour t'échapper ? dit-il toujours arrêté, en plein milieu, mais la gardant contre lui. Il veut la sentir, tout proche. Parce que ça fait des jours qu'il n'a pas croisé son chemin. Elle lui manque.

Ressentir sa présence m'fait un putain de bien. C'est comme si j'avais attendu trop longtemps depuis la dernière fois, c'est comme si ce moment ensemble ne voulait plus m'quitter depuis. Comme s'il avait capturé tout les rêves, toutes mes pensées. Putain, Aaron c'que j'aime plonger mon regard dans le tient, comme là, maintenant dans tes bras. Mon visage face au tient, mes doigts qui caressent subtilement ta nuque. - T'as d'beaux yeux.. J'ai plus de filtre, je pense tellement fort que les mots dépassent l'extrémité de mes lèvres. Et j'm'en fou, clairement, j'ai envie que tu l'sache, que tu saches tout ce qui s'passe dans ma tête depuis ce soir là. Je le regarde attentivement, il contourne ma phrase comme il peut. - Tu fais quoi alors ? J'demande avec un petit sourire en coin. Je me rapproche de son oreille, laissant mon souffle caresser sa peau quelques secondes avant de poursuivre. - Tu m'fait l'amour ?.. Que je susurre lentement contre la peau de sa joue, l'effleurant de mes lèvres. - Est-ce toi aussi ça t'prends par les tripes quand j'te touche ?.. Je demande en caressant son torse lentement, mes yeux venant retrouver les siens. - Parce que moi oui. Et ça en devient douloureux tellement. Ça en devient insupportable cette sensation. Il m'énonce l'idée de vouloir me montrer ses talents, j'souris, me mord la lèvre et lève les yeux en faisant semblant de réfléchir. - Et si tu m'faisait une danse en privé plutôt ? Que j'lance dans un flot de sous entendus.