Perdue, désorientée, triste. Voilà ce qui résumait Katherine, en gros, en ce début de Summer Camp. Elle avait tout fait de travers, entre trahir la confiance de sa meilleure amie, avoir des sentiments pour Nathanaël et pour finir, enterrer tout ça pour ne blesser personne, sauf elle. Oui, c'était le bordel dans la tête de la blonde, elle en pouvait plus, elle voulait juste penser à autre chose, oublier, ne serait-ce que pour quelques heures, tout ce qui lui faisait mal. Alors elle avait naturellement envoyé un message à Ilhan, égoïstement, parce qu'elle savait qu'il serait toujours là pour ça. Toujours là pour lui faire tourner la tête, lui faire oublier tout le reste sans prise de tête. Par chance, le jeune homme était également au Laos, pour le plus grand bonheur de Katherine, qui ne se priva pas d'une petite visite nocturne, l'improviste, parce qu'ils marchaient comme ça ces deux là. En effet, ils étaient ce qu'on pourrait appeler des sexfriends, mais depuis le départ de Ilhan pour le Japon, ils ne s'étaient plus parlés, alors elle s'y était habituée Katherine, peut-être qu'au final elle était tombée sous le charme de Nate parce qu'elle n'avait personne d'autre pour lui prouver qu'elle pouvait plaire, elle aussi. Peut-être qu'avec un autre homme dans sa vie, même si ce n'était que physique, elle serait restée à sa place, en tant qu'amie. Mais avec des si, c'était facile de refaire le monde. Donc elle était là, devant la chambre d'hôtel d'Ilhan, une bouteille de vodka à la main, en frappant vivement à la porte, pour fêter ces retrouvailles.

Mon cœur ne battait plus. Je ne vivais plus, excepté dans ces mondes imaginaires, au travers des personnages inventés. Ceux qui tombaient amoureux, qui donnaient leur cœur en même temps que leur dignité et qui ne récoltaient que des regrets. J’étais comme eux. Excepté qu’ils ont tout fait pour celles qui retenaient leur cœur en otage. Ils avaient peur qu’elles l’écrasent, les détruisent mais ils signaient leur arrêt en ne prenant pas de risques. Ce risque je l’ai pris, j’ai fusillé mon propre cœur en trompant Billie. Comme ça elle n’a pas eu à le faire. La fumée de ma cigarette s’évaporait par la fenêtre et je souriais en la regardant. Tout a une fin un jour ou l’autre. Les sentiments disparaissent, les souvenirs s’effacent et les gens meurent. Rien ne reste. A part peut-être ces cicatrices qui nous forgent l’âme, nous rappelant que nous sommes mortels et que nous pouvons mourir même si notre cœur ne s’arrête pas. Aujourd’hui j’avais beau être libre de mes choix, n’avoir aucun contrainte, l’impression que quelque chose manquait restait ancré en moi. Mais quoi ? Pas le temps d’y réfléchir, quelqu’un frappait à la porte. Pas non plus besoin  d’essayer de deviner qui c’était, Kat m’avait envoyé un message pour savoir où je me trouvais. Ecrasant ma cigarette sur le rebord de la fenêtre, je la balançais dehors avant d’enfiler un débardeur. « T’as fait vite ! Je te manquais tant que ça ? » Un petit sourire qui s’affiche à la vue de la vodka. « Et à ce que je vois t’es venue en bonne compagnie, honnêtement j’hésite à n’accepter que la bouteille ». Et je restais planté devant elle, comme pour faire durer la blague. Au fond, elle savait sûrement que jamais je ne refuserais une nuit dans ses bras. Parce qu’elle était intelligente Katherine, elle était belle, elle avait tout pour elle. Et moi j’étais juste le mec qui lui assurait qu’elle plaisait mais je m’en contentais. Du moment que je pouvais sentir la chaleur de son corps, tout m’allait.  

Ilhan, c'était l'homme parfait. L'homme au physique de rêve, à la discussion facile et au grand cœur, malgré ce qu'il pouvait laisser paraître. Sous ses airs de grand tombeur que rien ne pouvait atteindre, y avait quelque chose, quelque chose qu'elle appréciait Katherine, qui lui permettait de parler librement au jeune homme, sans barrières. Elle ne savait pas vraiment ce qui le poussait à se cacher derrière une carapace, enchaîner les coups d'un soir, ne porter un intérêt que temporaire aux filles qu'il rencontrait. Peut-être qu'elle n'avait même pas envie de savoir au fond, peut-être qu'elle se complaisait dans cette ignorance. Elle aimait vraiment passer du temps avec lui, mais s'il fallait qu'elle gère en plus les problèmes de son ami, elle allait péter un câble. Leurs soirées lui suffisait, pour l'instant, comme celle qu'elle comptait passer avec lui. « Je peux repartir et te laisser la bouteille si tu la veux tant que ça. » répondit-elle en riant, avant de rentrer dans sa chambre, parce qu'elle savait qu'elle était autorisée. C'était muet, mais l'invitation était là, elle pouvait franchir ces murs parce qu'ils savaient tous les deux pourquoi Katherine était venue, inconsciemment. Posant la bouteille sur la table avant d'enlever ses chaussures et sa légère veste, elle jeta un coup d’œil à qui allait servir de chez lui à Ilhan pour cet été. C'était cozy, un peu petit, mais suffisant. « T'as des verres pour pouvoir profiter de cette magnifique bouteille que j'ai ramené, rien que pour toi ? » dit-elle en se tournant vers lui, jouant avec ses mains, un léger sourire aux lèvres. Ils jouaient la carte de ceux qui n'avaient aucune idée de ce qu'ils faisaient, c'était totalement faux.

J’étais trop faible. Je ne pouvais pas résister aux femmes, à leurs courbes, à leurs lèvres si bien dessinées. Mais je ne les aimais pas assez pour ne rester qu’avec l’une d’entre elles. L’homme n’aime pas être apprivoisé, avoir l’impression d’appartenir à quelqu’un. Pourtant l’homme ment le soir venu, quand il dit n’aimer que cette femme, qu’il profite de la douceur de sa peau, qu’il s’extasie sous son toucher pour ensuite l’abandonner le lendemain sans aucune explication. Et chaque nuit il s’enfonce un peu plus dans ce pathétisme qui le définit avec l’impression d’avoir plus de pouvoirs que jamais. Moi je suis une bête. Je ne m’attache pas, je ne pense qu’à me reproduire. Et tant pis si la fille espère quelque chose, il ne faut pas faire confiance à un égoïste. Pourtant t’es là toi, avec ta bouteille de vodka, enlevant ta veste et tes chaussures comme si de rien n’était. Quant à moi, je t’écoute parler, m’humectant les lèvres avant de rigoler. « Rien que pour moi hein ? Dans ce cas pas besoin de verres, je peux boire à la bouteille ne t’en fais pas ». Mais la vodka reste sur la table tandis que mon regard ne quitte pas le tien. En quelques pas, on se retrouve face à face alors doucement, comme pour ne pas te brusquer, ma main vient caresser ta joue, repousser une mèche de tes cheveux. Mes lèvres se rapprochent dangereusement des tiennes avant de s’arrêter brusquement. Pas un baiser, rien. Juste un sourire en coin qui se dessine. « Pour l’instant je préfèrerais le goût de l’alcool ». On n’a pas besoin de se presser Kat, la nuit nous appartient. Mais surtout, cette nuit on s’appartient.

Aux premiers abords, Katherine était pas le genre à coucher pour coucher, les coups d'un soir n'étaient pas son truc. Au contraire, elle rêvait secrètement d'un futur romantique, une maison, un chien, deux enfants... Ouai, elle était du genre à se trouver un mari parfait après des études parfaites. Mais tout changeait peu à peu à cause de mauvaises décisions. Ces décisions qu'elle voulait oublier, n'était-ce que pour quelques heures, dans les bras d'un homme. Homme qui n'était autre qu'Ilhan, son ami, parce qu'elle préférait oublier avec un ami qu'un inconnu. Avec un ami, elle pouvait parler, elle pouvait aussi se confesser, ce qui était impossible avec quelqu'un qu'elle aurait rencontré dans un bar ou quelque chose comme ça. La preuve était qu'elle était entrain de plaisanter avec Ilhan, sans vraiment faire attention à le blesser parce qu'ils savaient que ce n'était pas sérieux, ils savait que ce rendez-vous avait un but précis. « Hého, je compte boire aussi, même sans verre si tu veux. » lui dit-elle, sa voix s'éteignant au fur et à mesure qu'il s'approchait d'elle, quelques centimètres les séparant. Des gestes tendres et Katherine se sentait déjà bien, elle se sentait déjà mieux. Elle adorait Ilhan pour ça, il lui faisait croire qu'elle était la plus belle femme au monde, la seule, même si c'était faux. L'ombre d'un baiser puis plus rien, le blond se décala sans vexé Katherine parce qu'elle savait ce qu'il faisait. Elle le connaissait ce jeu là, alors elle afficha un sourire qui traduisait son humeur espiègle, attrapant la bouteille pour répondre positivement à son ami. « J'ai toujours su que tu préférais la vodka à mes lèvres, je le savais. » Aucun interdit dans ses paroles, ça ne ressemblait pas à la Katherine habituelle, qui se sentait plus séductrice avec le jeune homme. Elle porta le goulot de la bouteille à ses lèvres après l'avoir ouverte, pour en avaler une gorgée qui la brûla rapidement, mais ce soir là, elle aimait cette sensation. « Alors, le Japon ? T'y as trouvé la femme idéale ? » Non, évidemment, mais elle jouait le jeu.

Elle ne se vexa pas, ne cria pas, ne sembla même pas étonnée. Etais-je si prévisible ? Ou sinon me connaissait-elle plus que je ne le pensais ? Peu importait, je ne me souciais plus de trouver des réponses. S’amuser. Voilà la seule chose à laquelle je pensais. Toute la journée, chaque seconde qui passait, je ne voulais que ça. « En même temps rien ne surpasse la vodka, à part le sexe mais ça je suppose que tu le savais déjà non ? » Comme une évidence. Comme une règle imposée par la société, j’annonçais ça. Sa réaction ne m’effrayait pas, parce que je savais qu’elle comprendrait, qu’elle en rigolerait sûrement. Et je la regardais prendre une gorgée de vodka, trouvant qu’elle était encore trop vêtue à mon goût. Alors ma main droite commençait à passer sous son haut, caressant doucement son ventre du bout des doigts tandis que ma main gauche l’attirait un peu plus à moi. « Et si j’avais trouvé la femme idéale ça ferait quoi ? » murmurais-je, perdant mon sourire. Curieusement, il m’était devenu important de savoir ce qu’elle en penserait. Si cela la toucherait ne serait-ce qu’un peu. « Et si à chaque fois que je t’embrassais, que je te touchais, je pensais à elle ? » Mes lèvres qui ne sont plus qu’à quelques centimètres des siennes sans pour autant sceller un baiser. Tout ça c’était du bluff, un test. Aucune femme n’était idéale pour moi, elles finissaient toutes par souffrir ou me faire souffrir. Je n’avais plus rien à donner, même pas mon cœur que j’avais jeté dans les ordures. Alors pourquoi je lui posais cette question ? On couchait juste ensemble non ? Putain, Ilhan, te prends pas la tête. « Mais bon ce ne sera jamais le cas, impossible de penser à quelqu’un d’autre quand on t’embrasse toi ». Un clin d’oeil, ma main droite qui quittait son poste pour se saisir de la vodka. Boire une gorgée, puis une autre et s’asseoir sur le lit, un sourire énigmatique sur le visage pour enfin lui demander, sûrement par pure curiosité, quelque chose que j’appréhendais. « Et toi ? Quelqu’un en vue ? » Me mens pas Kat.

Plaisanter et ne pas se prendre au sérieux, c'était ce qui définissait le mieux leur relation à Ilhan et Katherine. Elle savait qu'il n'y aurait pas de non-dit, de secret, de gêne. Parce qu'ils ne cherchaient pas à se plaire réellement, ils ne cherchaient pas à se garder l'un pour l'autre. Enfin, Katherine aurait pu se voir avec lui à une époque, elle aurait pu s'imaginer un avenir mais elle le connaissait trop bien. Une fille différente tous les soirs et celles qui s'attachaient trop ? Elles déguerpissaient bien vite face à la froideur du jeune homme. « Même si je ne le savais pas, j'aurais pu compter sur toi pour me l'apprendre. » répondit-elle, la voix suave pour séduire toujours plus. Ils auraient pu sauter toutes ces étapes et passer directement aux choses sérieuses, mais c'était ce qui faisait la beauté du jeu. L'attente, l'impatience, tout ceci accentué par la proximité qu'Ilhan créait en l'attirant vers lui, une main caressant son ventre. La blonde ne bougeait pas, fermant les yeux pour profiter de la chaleur corporel qui émanait de son ami. Un sourire se forma sur ses lèvres alors qu'il parlait d'une autre femme, imaginaire peut-être, mais il parlait d'elle, demandant à Katherine ce que ça lui faisait. Et en toute honnêteté, ça lui pinçait légèrement le cœur, même si elle savait que ce n'était rien. Elle connaissait les habitudes d'Ilhan mais préférait ne pas l'imaginer dans d'autres bras, parce qu'elle aimait se sentir privilégiée. Mais elle ne l'avouerait pas parce qu'elle finirait derrière la porte bien trop vite si elle le faisait, alors elle souriait toujours, se retournant face au jeune homme pour placer ses mains derrière sa tête, ses bras posés sur les épaules du blond. « Dans ce cas, tu devrais courir la rejoindre plutôt qu'être là, avec moi, non ? » Comme pour lui rappeler que c'était bien elle, Katherine, qui était présente ce soir là. Pas une autre, mais elle. Et il semblait comprendre qu'elle ne voulait pas qu'il pense à une femme, lui assurant que ses baisers lui faisait oublier le reste. « T'es pas le premier à me le dire. » Faux. C'était le premier et ça lui faisait du bien, même si ça pouvait faire parti du jeu, elle aimait y croire. Se reculant pour s'asseoir sur le bord de la table, elle regardait Ilhan boire une gorgée de vodka avant de lui poser la question à éviter. Elle ne pouvait plus supporter le regard du jeune homme, tournant sa tête vers ses jambes. « C'est compliqué et surtout terminé. » Avoua-t-elle, parce qu'elle avait mis fin à tout ce bordel.

Je suis désolé Kat, désolé d’être un putain de mec possessif, désolé de te tester comme ça. Parce que, clairement, toute cette comédie avait juste été mise en place pour voir ta réaction, ta possible jalousie. Une improvisation minable par une personne abominable. Ouais, il fallait dire ce qui était : jouer avec les sentiments de quelqu’un était un défi lancé à l’humanité. Mais dans ton cas tu ne semblais pas avoir de sentiments, alors je ne pouvais pas vraiment m’en vouloir, si ? La culpabilité n’était qu’une faiblesse de toute manière. Pourtant tu semblais en ressentir, adossé à la table, le regard rivé sur tes jambes, comme si tu m’avouais une terrible faute. « Si c’est compliqué alors ce n’est pas terminé ». On pouvait le voir rien qu’à ta réaction, à ce sourire que tu avais perdu. Ton coeur allait à quelqu’un d’autre et tu ne pouvais le nier, même en m’offrant ton corps. Et, dans un certain sens, je sentais mon cœur ralentir la cadence, comme s’il allait cesser de battre d’un moment à l’autre. Par contre, sur mon visage, se redessinait un sourire. Pas de ceux qui se voulaient compatissants ou attendrissants. Non, plutôt amusé, légèrement moqueur. Sauvegarde les apparences Ilhan, t’es rien pour elle et elle n’est rien pour toi, tâche de t’en souvenir. « Oublie pas Kat, briser un cœur c’est simple, alors fais gaffe à qui tu le donnes ». Seul conseil que je puisse te donner sans paraître faux. Parce que, ce cœur, je ne voulais pas que tu le donnes, même pas à moi. Couche avec d’autres si tu le veux, c’était notre deal mais ne t’arrête pas de vivre pour quelqu’un. « En fait c’est toi qui pense à un autre quand tu viens ici donc ne me blâme pas si j’imagine Keira Knightley quand on est ensemble ». Aucun reproche dans la voix, juste une blague comme une autre. On était comme ça nous, on ne se prenait pas la tête.

Elle était venue pour s'amuser et passer du bon temps, pas pour parler de ce qui n'allait pas, alors elle comptait vraiment en finir avec cette discussion. Parce qu'elle voulait pas penser à Nate, elle voulait pas penser à ce sentiment qu'elle avait dans la poitrine, comme si elle était sur le point de le tromper alors qu'ils n'avaient jamais été ensemble, encore moins aujourd'hui qu'hier. Tout ce que ressentait Katherine ces derniers temps était décuplé, alors elle préférait ressentir de la joie, de la sérénité et du désir plutôt que de devoir ressentir de la peine en pensant à ça. « J'ai décidé que c'était terminé donc c'est terminé. » dit-elle en relevant la tête pour trouver un Ilhan au sourire moqueur. Elle aurait dû s'en douter qu'il se fichait des histoires de cœur, puisque pour lui l'amour était futile, inutile. Elle se sentait bête sur le moment Katherine, un peu vexée mais fallait qu'elle passe au dessus, n'étant pas venue pour se prendre la tête, au contraire. « La prochaine fois que je donne mon cœur ce sera au prince charmant, personne d'autre. » répondit-elle en lui souriant, faisant comprendre que ce qu'elle disait était une plaisanterie, parce qu'elle se rendait compte jour après jour que le prince charmant n'existait pas et elle en souffrait Katherine. « Moi aussi je pense à Keira Knightley quand je suis avec toi, les hommes sont trop compliqués ces temps-ci. » répondit-elle en riant légèrement, avant de s'avancer pour reprendre la bouteille et la porter à ses lèvres. Le regard posé sur celui d'Ilhan, la jeune femme se posa sur le lit à côté de lui, s'allongeant pour regarder le plafonnier. « Et outre Keira, tu comptes passer ton été ici avec une femme différente tous les soirs ? » parce qu'il était venu au Laos mais sans rejoindre d'équipe, alors elle se demandait si il comptait faire quelque chose d'autre que tester les spécialités féminines du pays, espérant que sa voix n'avait trahie aucune reproche. Peut-être aurait-elle le temps de profiter plus de lui après ces trois mois sans nouvelles qu'il avait passé au Japon ?

Le prince charmant hein ? Etrangement, je ne trouvais pas ça idiot. En tout cas pas le concept. Moi aussi j’avais cru que les princesses existaient, j’y croyais toujours d’ailleurs, enfin d’une certaine manière. En fait, la femme idéale n’existait pas, mais certaines méritaient d’être traitées comme si elles étaient les plus belles personnes sur terre, comme si elles étaient parfaites. Le regard dans le vide, j’imaginais Deirdre, je revoyais avec exactitude son regard lorsqu’elle m’annonçait m’avoir trompé. Cette femme qui avait tout eu, que j’avais aimé d’un amour passionné, peut-être trop. Avait-elle été ma princesse ? Sans aucun doute, je pouvais répondre que oui. Mais maintenant c’était fini, pense pas à elle Ilhan. « Peut-être que oui, peut-être que non ». Retour sur terre, atterrissage forcé. Rien ne comptait ce soir, excepté Kat. Elle était là, m’avait ouvert une partie de son cœur, avait été en quelque sorte sincère avec moi alors hors de question de merder. « Je pense pas qu’au sexe tu sais. Bon je dis pas que je pourrais vivre sans ça mais… J’sais pas, un jour je me caserais, un jour je guérirais de ma connerie et je trouverais quelqu’un ». Dans dix ans, dans vingt ans, cinquante ans même. Le truc c’est qu’au fond de moi, j’espérais retomber amoureux, j’enviais les couples heureux tout en sachant que cette vie n’était pas pour moi. Rien qu’en pensant à ça, mon sourire disparaissait, mon regard se faisait plus doux. Et, finalement, je me laissais tomber à côté de Kat, me tournant vers elle, passant mes doigts sur son bras, doucement, tendrement, comme si je prenais soin d’elle. « Je t’ai conseillé de faire gaffe à qui tu donnais ton cœur, pas parce que l’amour craint ou quoi que ce soit mais parce que c’est cruel de donner une telle responsabilité à quelqu’un. Mais si cette personne est prête à l’accepter alors tu devrais pas hésiter ». Ne regrette juste jamais tes choix, parce que c’est encore pire qu’un cœur brisé.