remember who you were — Enfin au Laos. Disons que j'avais eu assez hâte de voir ce que ça pouvait donner que d'être en compagnie de tout le monde, ressentir tout cet engouement. Ouais, j'avais eu hâte, d'autant plus que l'ambiance à Boston était tout sauf géniale puisqu'on attendait le réveil du frère de Cam. Et ouais, un coma qui pouvait gâcher le début des vacances. Et puis, je ne parlais même pas du voyage pour venir jusqu'ici. Découvrir qu'un autre homme attendait après Cam, c'était énervant. Autant Cléo je pouvais comprendre. Mais Lenny ? Non, j'appréciais pas vraiment ça. Et j'avais eu la rage pendant tout le long du voyage, ayant préféré m'isoler à plusieurs reprises pour ne pas taper de crise. Chose qui n'a pas duré puisqu'une fois arrivés, il a fallu une journée pour que je m'engueule avec Cam, lui faisant péter un câble. Mais les choses allaient mieux. Elle m'aimait.. peut-être que je l'aimais aussi et.. ouais, on pouvait être heureux elle et moi, j'en étais certain. Là, c'était avec Katherine que j'allais passer du temps, et ça allait très certainement me faire le plus grand bien. Voir d'autres têtes, autres que Cam, Lenny, Cléo ou encore Cole. Ouais, de nouvelles têtes, le plus grand bien. Me rendant alors sur le lieu de rendez-vous, je la trouvais là, m'attendant et un sourire se posait sur mon visage. “Regarde-moi qui vient d'arriver, avoue t'es ravie de voir ma tronche” Et voilà que j'étais à son niveau, prêt à passer une partie de ma journée avec elle.

remember who you were — Surement que ça me ferait le plus grand bien de voir d'autres personnes. Et puis, quand bien même Cam était devenue un peu tout mon monde, fallait que je voie d'autres personnes. Et clairement, Kath était le bon choix pour le coup. Elle restait une fille simple, nature et avec qui je n'aimais pas me prendre la tête. C'était une relation des plus cools et j'appréciais grandement lui apprendre à arrêter de se prendre au sérieux. Ça pouvait être simple mais ça ne l'était pas des masses. C'était tout un truc à assimiler au fur et à mesure du temps et au bout d'un moment, ça devient naturel. Et quand j'arrivais vers elle, c'était avec un beau sourire et complètement content d'être en sa présence que je venais me faire un auto-compliment. Non mais parce que c'était le mieux à faire dans ce genre de moment. Et elle, et bien elle me clashait, tout simplement. Posant mes deux mains sur mon cœur, je fis semblant d'être touché là où ça faisait le plus mal, me reculant d'un pas avec une mine des plus tristes. “Touché en plein cœur... je ne sais pas si je m'en remettrai un jour... ugharghaaaah” Mais très rapidement, je me mis à rigoler et me repositionnais normalement avant de la prendre dans mes bras. “Je sais que tu m'aimes, pas la peine de le nier, je t'ai trop manqué”

remember who you were — C'est pas parce qu'on est à l'autre bout du monde qu'il fallait cesser de voir les gens qui nous tenaient à cœur. Et forcément, Katherine était une des filles avec qui j'étais assez proche en temps normal alors quand elle proposait de se voir, c'était avec plaisir que j'acceptais. Même si bon, j'avais tiré la tronche en voyant qu'elle voulait marcher. Pour moi, les vacances c'était surtout de la farniente, surtout quand, comme moi, on prévoyait d'hiberner pendant 48h. Mais voilà, j'avais accepté et je m'étais rendu au rendez-vous convenu. “Bah je sais pas, c'est quand même toi qui m'a tué” Ce serait con de léguer des trucs à mon meurtrier. “Attends, j'appelle mon avocat pour te retirer” Je fis mine d'avoir un téléphone à la main mais rapidement, je laissais tomber ce délire pour la prendre dans mes bras, content de la voir. Ça faisait quand même une dizaine de jours que le voyage avait commencé et je ne savais pas trop ce que j'avais loupé. Sûrement énormément, à mon plus grand regret. “C'est réciproque” Et quoi qu'il en soit, on était là pour faire une randonnée, je crois ? Alors c'était parti. La jeune femme s'était tournée vers le chemin derrière nous et me présentait le programme de la journée. “C'est parti !” Je m'enthousiasmais alors tout seul, parce qu'il le fallait bien après tout. Me mettre dans le bon mood, c'était clairement la meilleure chose à faire. “Bon, sinon, quoi de beau dans la vie de Kate ?” Autant discuter en même temps non ?

remember who you were — C'était bon enfant, c'était de la bonne humeur qui se lisait sur nos regards, sur nos visages. Et clairement, ça faisait du bien de vivre aussi cette aventure laotienne qui m'avait été privée le temps de quelques jours, à mon propre choix, pour tenir compagnie à ma petite amie qui vivait une épreuve difficile. Je ne regrettais pas ce choix, non, mais voir que tout le monde s'amusait sans que je ne sois là, c'était compliqué à assimiler. Mais qu'importe, à présent j'étais là et je le vivais bien. “Avec des crevettes ? Avocat crevettes c'est un bon mariage avec une bonne sauce cocktail” Encore une preuve de mon humour pourri, mais qu'importe de toute façon, elle avait l'habitude à présent. De toute façon, je venais tout simplement de casser son côté sérieux avec un humour des plus nuls. Enfin, on allait profiter tous les deux d'une journée des plus intéressantes. “T'es pas très explicite, mais je suppose que l'été fait ressortir tous les dramas chez les gens” Après tout, la mienne n'était pas épargnée. Mais qu'importe si elle n'allait pas dans les détails, je n'allais pas insister. Après tout, c'était sûrement qu'elle ne voulait pas en parler. “Que du bonheur, peut-être pas mais je suis bien avec ma copine. Je pense même être vraiment amoureux” Chose qui n'était pas arrivée depuis.. Tanja. Ou alors ce n'était qu'une illusion parce que j'étais réellement bien en sa compagnie. “J'espère juste qu'on ne va pas tout faire foirer”

remember who you were — Bien sûr que mon humour était douteux. Et ma maladresse pouvait dans certains cas en rajouter une couche. Alors ouais, elle ne devait pas s'étonner de m'entendre parler de crevette quand on discutait avocat. Et puis forcément, sa menace me faisait bien rire. À tous les coups, j'y tomberai tout seul, comme un grand, grâce à ma maladresse. “Ça sert à rien Kath, je suis du genre déperlant, l'eau glisse sur moi et impossible de me noyer” Ok, c'était clairement une tentative de dissuasion afin de lui éviter de me pousser dans le Mekong. Mais quoiqu'il en soit, on avançait doucement tous deux, engageant la discussion afin de se remettre à niveau dans nos vies respectives. Et j'en concluais rapidement que c'était le chaos chez elle. “Je vois, faut pas se prendre la tête, t'en fais pas, ça ira mieux à un moment donné” C'était certainement le meilleur conseil que je pouvais donner à la jeune femme, que ce soit pour sa vie amoureuse ou sa vie tout court. Et je lui confiais les sentiments que j'avais pour Cam et visiblement, ça la rendait heureuse. “Oh tu sais.. rien n'est gagné. Ma maladresse.. ma peur de l'engagement, je peux tout foutre en l'air en un claquement de doigts, je me connais. Et elle.. elle est du genre à tomber amoureuse du premier passant alors j'ai peur que je sois pas suffisant” Disons que notre relation venait à peine de prendre une ampleur un peu plus grande et voilà que je flippais à chaque instant. D'autant plus qu'elle n'est pas avec moi là, donc elle est peut-être avec un autre, qui lui plait, qui la fait craquer. Non, non. Fallait pas penser ça. “Enfin bref, je vais pas t'embêter avec toutes mes peurs et incertitudes” C'est le meilleur moyen de foutre en l'air l'ambiance joyeuse qu'on avait tous deux instaurés dès le début.