Un pass d’accés pour cette chambre et les milles plaisirs qui m’y attendaient, oui, ça se méritait. Mais croire que Cléo allait me livrer le secret pour l’obtenir, comme ça, en claquant des doigts, c’était sous estimer le côté joueur de la demoiselle. « Je trouverais alors… Je trouve toujours. » Mon regard planté dans le sien, un sourire ourla mes lèvres, amusé, joueur, et un peu trop captivé. J’en avais même pas vraiment conscience, de cette façon qu’elle avait d’accaparer mon attention. Regardez moi à réclamer la clé de sa suite alors même que c’était le genre de chose qui m’aurait fait faire demi tour en courant avec d’autres, parce que ressemblant bien trop à une forme d’engagement. Le sérieux reprit ses droits dans notre discussion puisqu’il s’agissait de Cam. D’Aaron. D’un moyen de l’atteindre ce bougre. Et ses potes étaient clairement dans notre viseur même si l’espace d’un instant, on s’éloigna du plan, moi rageant contre les révélations de Cléo. Alors elle aussi elle était sortie avec le taulard ? Mais qu’est-ce qu’elles avaient toutes avec lui ? J’en pouvais plus… Les rumeurs sur Gab, Hippo, maintenant Cléo ? C’était qui la prochaine sur la liste de ce petit merdeux ? Nina ? Ouais, vu son mauvais goût en matière de mecs, pourquoi pas… Cléolya sembla mal à l’aise, prise au dépourvu, tâchant de se justifier. « C’était sérieux ? » demandai-je avec mauvaise humeur, alors qu’elle essayait de clore le sujet ensuite. « Ouais ouais… » En mode ronchon, je chassais ma rancœur pour me focaliser sur un plan d’action. Et je réalisais qu’en fait, j’avais aucune envie d’envoyer Cléo dans la gueule du loup. Que ce soit Forbes ou bien même Maxime.  Et elle s’amusa, taquine, à interpréter cette demande d’éviter finalement de séduire les deux hommes comme une forme de possessivité de ma part. « Quoi ? Non, n’importe quoi… » Secouant la tête, niant en bloc, me justifiant. « C’est des mathers. De la mauvaise graine. Faut mieux pas se lier à ça trop intimement. » On est d’accord que si le BFF d’Aaron avait été lowell, dunster, quincy, ou whatever, j’aurais pas plus voulu envoyer Cléo dans ses bras pour se venger. Mais mon excuse tenait la route puisque les deux noms cités étaient verts ou d’anciens verts. Et puis la brunette m’offrait une bonne porte de sortie en mettant Pluton sur le tapis. « T’as raison… Pluton en espion. On l’envoie copiner avec l’autre coco. Il enquête, il joue les niais, je suis sûr qu’il sera doué dans ce rôle, et hop, il nous rapporte l’info qui nous permettra de mettre Aaron plus bas que terre. Excellente idée. Tu le contactes ou je m’en charge ? » Et sans lui laisser le temps de répondre, j’ajoutai :  « Peut être que c’est mieux si c’est toi. J’ai un léger passif avec Pluplu, j’suis pas sûr d’être son grand pote. » expliquai-je, sans trop en dire d’abord. Et puis, la conversation Cam eclipsée, tout dérapait à nouveau. Baiser volé, interdiction de recommencer et divagations sur nous… Les souvenirs de notre nuit flottant dans toute la pièce surement. C’est d’ailleurs sur ça qu’elle m’interrogeait, reconnaissant ainsi se sentir faible face à moi. Clairement, elle ne la voyait pas, l’emprise qu’en retour elle avait sur moi. « J’ai rien fait Cléo… J’ai rien fait c’est toi. » Et puis elle venait contre moi, dans mes bras, je la serrai doucement, lui signifiant que si je pouvais faire quoi que ce soit… Si d’abord elle refusait, encore, affirmant une nouvelle fois que ça allait, elle finit par rapprocher ses lèvres des miennes. Baiser furtif, doux, mais trop court car elle se reculait presqu’aussitôt ses yeux dans les miens scrutant ma réaction qui ne se fit pas attendre. Mes lèvres retournaient à l’assaut des siennes. Nouveau baiser, plus long, plus appuyé, plus passionné…

  Le pass se méritait, certes, et ça sentait le défi à plein nez cette affirmation de miss Strauss. Et en attendant, elle ne me fermait pas la porte, sous entendant ans sa phrase que je pouvais toujours venir toquer et lui rendre visite dans sa suite. Je souris à cette perspective et orientai ensuite la discussion sur sa voisine de suites justement, sa meilleure amie, ma cousine, Cam. Inquiétudes, envie de vengeance à l’encontre d’Aaron, on était carrément sur la même longueur d’onde à ce sujet. Une discussion que amena Cléo à me révéler un fait déroutant : elle était sortie avec le taulard de sa sœur. Et… ça me mettait hors de moi. Pourquoi ? Ca je ne me posais pas la question, j’analysais pas, je passais au dessus, me contentant de ronchonner et de pester contre l’ancien mather, ne regrettant pas pour le coup de l’avoir envoyer moisir en prison. Au moins, il pouvait se brosser désormais pour espérer retrouver une place comme étudiant sur ce campus. Avec un casier judiciaire, c’était peine perdue. Et la question qui s’échappa de mes lèvres, c’était la nature de leur lien. Mon interlocutice m’avoua alors que l’histoire avait été éphémère, quelques semaines, mais qu’elle l’avait vécu comme sérieuse malgré tout. Sans pour autant connaître son point de vue à lui. Et ce qu’elle ajouta ensuite, cette précision selon laquelle elle n’aimait pas les relations pas sérieuses, ça aurait surement du m’interpeller. Parce que notre lien à nous, il se classait où là dedans ? Mais à nouveau, dans le déni, quand il s’agissait de magouiller contre Wade ou Maxime, je justifiais ma réticence à la savoir dans leur bras parce qu’étant d’anciens mathers. Je n’étais pas jaloux. Ou du moins, je n’étais pas le genre de garçons qui assumait l’être. Et finalement, on optait pour l’idée de recruter Pluton pour nos plans. Il était désormais dans la vie de Cam, il fallait qu’il comprenne qu’être avec une Wild impliquait forcément de se faire des ennemis, et être capable d’en découdre avec eux. Et puis l’instant, d’après, avec ce baiser volé, tout s’enchaina. Elle s’éloignant, me signifiant que je ne devais pas recommencer, mais avec cette façon qu’elle avait de me regarder, je savais déjà que ça serait difficile, voir impossible… Et elle se livrait un peu, sous estimant clairement le pouvoir qu’elle, elle avait également sur moi. Peut être parce que j’étais doué dans la dissimulation de mes émotions. Parce que je n’étais pas du genre à laisser une fille avoir trop d’influence sur moi. Et pourtant, elle finit dans mes bras, avec moi m’inquiétant pour elle, la serrant tendrement, le genre de chose qui ne me ressemblait pas, le genre de truc qu’on ne faisait pas avec un plan cul occasionnel, le genre de trucs qui aurait du m’alarmer sur la place que la brunette commençait un peu trop à prendre pour moi. Ses lèvres contre les miennes, un baiser à son initiative cette fois, doux, posé, rapide. Un baiser qui déclencha le mien. Ma bouche retourna s’emparer de la sienne, de façon plus marquée, de façon plus intense, plus fiévreuse… Et lorsque nos lèvres se séparaient pour qu’on reprenne nos souffles, j’en profitais pour lui glisser : « Laisse moi encore imprimer mon odeur sur tes draps… » avant de reprendre le chemin de ses lèvres, tout en la guidant doucement vers le lit…

 Ca n’avait pas tenu longtemps, la résolution de Cléo, sa décision que l’on ne devait pas faire ça, que je n’avais pas le droit de poser mes lèvres sur les siennes… Y’avait eu mon baiser, puis y’avait eu ce moment où elle venait dans mes bras, et rapidement, tout s’enflammait… Je m’enflammais. Fondant sur elle, partant à l’assaut de ses lèvres à nouveau, avec plus de fougue cette fois. Et elle, elle répondait à la pression de mes lèvres avec la même fièvre, la même envie, la même urgence. C’était juste impossible… De se contenter d’une seule et unique nuit avec elle. Parce que le moment, l’alchimie, tout ça avait été trop parfait pour qu’on ne s’essaie pas à nouveau à cela. Alors oui, je lui fis savoir mon intention de ce soir encore lui faire l’amour dans ce lit, son lit, d’imprimer un peu plus mon odeur sur ses draps. Mes doigts s’attardaient à lui retirer le tissu qui la recouvrait encore, les siens s’occupaient de mes vêtements, alors qu’on avançait jusqu’au lit, où inévitablement nous allions finir. Ma bouche contre la sienne, mes mains sur son corps, je la basculais sur le matelas, l’allongeant, me glissant en elle ensuite pour le faire mienne avec un désir difficile à maitriser, m’embarquant pour une nouvelle nuit de plaisir dans ses bras, tout ça dans une sorte de frénésie irréfléchie, lui offrant ainsi l’occasion de se défouler bien autrement après sa prise de tête avec sa sœur, après les mots blessants qu’elle avait du encaisser. Défoulement à l’horizontale… Entre baisers enflammés, coups de reins sauvages et orgasmes puissants…