try to resist — Le Laos, ce pays pas du tout attirant à vue d'oeil. Et pourtant, j'étais là. Pourquoi ? Je savais même pas. Être avec mes proches ? Non, c'était surtout pour la fête, tout le temps. Disons simplement que le Summer Camp, c'était un Spring Break qui durait deux mois avec la décadence qui allait avec. Et j'en avais besoin bordel, vraiment besoin. De l'alcool, des substances, tout. C'était l'ensemble qui me ferait sûrement remonter la pente. Mais en avais-je envie dans un premier temps ? J'étais pas le genre de personne qui se foutait des coups de pied au cul tout seul, j'avais toujours besoin de motivation. Là ? Je n'en avais clairement plus aucune. J'avais tout perdu. Littéralement tout. Et bordel, j'arrivais pas à éteindre cette putain de douleur qui me prenait à la poitrine à chaque instant. L'alcool aidait, mais n'effaçait rien, au contraire. Le réveil était plus douloureux le lendemain quand j'avais tout qui me revenait à la gueule. Y'a plus d'Az, plus d'Hendrix. Ils étaient partis, tous les deux. Et merde quoi, le manque se ressentait et j'en pouvais plus de tout ça, il fallait que ça s'arrête. Que toute cette merde arrête. Posé au bar de ce pub irlandais - bien heureux de trouver quelque chose de civilisé ici - je m'enquillais les verres de whisky - irlandais, obviously - et rapidement, je sentais que l'ébriété s'emparait de moi. Et il y a cette fille, qui s'installe à deux tabourets de moi, gringalette dans son genre et plutôt bien gaulée. “Hey, toi” Autant commencer par le principal : la salutation. Parait qu'ils y tiennent beaucoup ici.

try to resist — Je ne sais pas trop ce que je viens faire ici pour être franche. Quand Royce m’a dit qu’on devait se retrouver au pub Irlandais dans le Sud de la ville, je ne savais pas à quoi m’attendre. J’ai beau avoir pas mal voyagé dans ma vie grâce à mes parents plus que fortunés, je n’ai jamais mis un pied en Irlande ni même dans un pub Irlandais tout court. Quand je suis arrivé devant le bâtiment, j’ai tout de suite compris : les bières, les gens qui boivent plus que raisonnablement.. les regards qui se tournent vers moi quand j’entre seule dans cette taverne d’hommes. Je m’assoie au bar en priant pour que Royce arrive le plus vite possible car je ne me sens pas tout à fait à l’aise ici toute seule. J’aurais dû arriver plus tard, j’aurais dû arriver en retard mais moi et ma manie de toujours arriver en avance a été trop forte. “Hey, toi”  Mon regard se tourne vers le gars assis à un ou deux tabourets de moi. Il a l’air déjà complètement alcoolisé alors qu’on est en début de soirée, ça annonce direct la couleur. Un sourire mêlé à une grimace se forme sur mon visage et j’hoche la tête,  « Ehm.. salut. » Je passe ma main dans la poche de mon short pour en sortir mon téléphone et je vois que Royce a essayé de m’appeler. Je le rappelle en regardant droit devant moi, bien que je sente le regard insistant du gars bourré à côté sur moi. Royce répond et m’explique qu’il ne pourra finalement pas venir. Je raccroche, lève les yeux au ciel en a marmonnant un « Fais chier » et je range mon téléphone dans ma poche. Comment se retrouver dans une situation gênante en une leçon, merci Royce.

try to resist — L'alcool restait le maître mot de ma vie actuelle. Noyer tout chagrin dans l'alcool. Ouais, c'était sûrement faible de ma part mais je n'arrivais tout simplement pas à m'en défaire. Saoul du réveil au coucher, il m'était impossible de voir la vie clairement et sobrement. Impossible et je n'en avais certainement pas envie. Je ne voulais pas voir la vie sans Az. Pour moi, c'était pas une vie que d'être privé de la femme qu'on aime. Alors on boit, on boit, on se drogue un peu plus, on essaye de passer du bon temps, en vain. Et puis, on répète ça, jour après jour. Je ne pouvais pas faire autrement parce que dès que je pensais à elle, je me sentais repartir de plus belle dans ces envies de me ôter la vie. Et non, je ne pouvais pas faire ça, pas pour Ava. Pas pour Robyn. Pour tous mes proches également. Holly, Briony, Keyla. Nevada aussi comptait. Wade, Maxime... Je devais rester, pour eux. Mais c'était dur, ça faisait mal. Alors j'éteignais ce mal par l'alcool et peut-être qu'un jour ça ira mieux. Aujourd'hui ? Je ne pense pas. Ces verres étaient ingurgités et ça faisait du bien. Pas énormément mais un peu quand même. Et y'a cette fille à côté, plutôt bonne. Alors je tentais de l'approcher, après tout pourquoi pas. Mais elle ne semblait pas vraiment intéressée pour le coup. Son retour de salutation laissait à désirer. “T'es pas contente d'être ici ? C'est un beau lieu pourtant” Non mais clairement, si j'étais pas américain, j'aurais voulu être irlandais. Sans la rousseur, évidemment, mais c'était une communauté qui m'appelait et.. ouais, irlandais c'est cool. Un appel plus tard et mes doutes se confirmaient, elle ne voulait pas être ici. “Si on t'a posé un lapin, tu peux rester avec moi, j'vais pas te bouffer”