Encore une soirée bien lancée, encore une soirée bien alcoolisée. Tu les enchaînes toutes, tu ne laisses aucun répit à ton foie. Tu carbures la journée en cours et t'arrives le soir à repartir, à ressortir. Tu passes la plupart de tes soirées avec tes nouveaux potes, ceux que tu t'es faits en soirée depuis que tu es arrivée à Harvard. Ce soir, t'étais avec eux. Vous avez commencé en before chez l'un d'eux et vous avez attéri ici. Mojitos sur mojitos, tu t'es déglinguée à nouveau le cerveau. La musique cubaine, en fond sonore, te fait sourire et parfois danser. Pour l'instant, t'as pécho personne, t'as été sage, tu t'es un peu calmée. T'as passé la soirée à déconner et à lancer aux autres des défis à la con. Adossée au comptoir, le verre à la main, la paille à la bouche, t'aperçois un mec plutôt mignon. Tu l'as encore jamais vu ici, ni même sur le campus. À moitié bourrée, tu le fixes et tu demandes à tes potes s'ils le connaissent. Ils te disent que c'est Alek, le fameux, le mec d'harvard qu'a disparu du jour au lendemain, qu'a plaqué sa meuf, enfin sa femme, et son gosse pour partir je ne sais où. Cette histoire, on te l'avait déjà racontée et ça t'avait fait halluciner. C'est à ce moment-là que tu bénis le ciel, dieu ou bien l'alcool de ne t'être jamais trop attachée à un mec pour finir à ce niveau là. Mais ça te plaît, il te plaît. Ça te donne envie d'aller le voir, d'aller lui parler, de voir à quoi il ressemble en fait. C'est un peu un défi. Tu le vois mettre sa veste et se diriger vers la porte. Faut pas que tu le loupes. Tu finis d'une traite ton verre, en recommande deux dans la foulée, les saisis en tu te mets limite à courir pour le rejoindre. Tu passes la porte et tu le vois adossé contre le mur. " je crois que t'as oublié ton verre ". Tu lui tends un mojito, plein, et lui souris.  

• Je ne fais que ça depuis que je suis revenu. Je bois, j'enchaine les soirées les plus arrosés les unes que les autres, je me retourne le crane comme si c'était la seule solution. Mais la solution à quoi ? A mes problèmes ? Est-ce qu'au fond de moi je suis conscient que ça ne résoudra rien ? Que ce n'est pas en étant complètement alcoolisé que je vais pouvoir récupérer mon fils ? Je pense que je le sais, mais j'ai surtout besoin de boire pour me vider l'esprit, c'est le seul moyen que j'ai trouvé. Aucune envie de fumer des joins, de prendre des drogues durs pour être complètement pété. Je me contente de l'alcool comme seul issue. Je m'étais retrouvé dans cette soirée sans trop savoir pourquoi, l'ami d'un ami d'un ami, vous voyez le plan foireux. Mais j'avais accepté, je n'avais pas refusé, j'y étais allé, c'est comme ça que je ferais de nouvelles connaissances et que ma vie reprendra son cours, que je pourrais redevenir celui que j'étais avant de péter un câble, avant de plaquer tout ce que j'avais de plus chère dans ce monde. Assis sur un canapé, je bois à n'en plus pouvoir, je laisse le liquide passer par ma gorge et descendre, ne grimaçant même plus tellement j'ai pris l'habitude de boire, l'alcool c'est de l'eau. Mais j'ai besoin d'air, trop de musiques, trop de monde, trop de parole, si je reste ici, je vais me sentir mal, encore plus mal que je ne le suis déjà, alors j'attrape ma veste et je sors. J'allume une cigarette que je porte à mes lèvres, crachant la fumée en regardant le ciel et ces milliers d'étoiles, et je me perd, je me perd dans cette immensité. Sauf que je n'étais pas seul bien longtemps, une jeune femme arriva à mes côtés, un verre en main pour moi, et je soupire. "J'en avais pas commandé, mais... Merci." Je l'analyse, je la détaille, jamais vu. Je n'ai aucune idée de qui elle est, et surtout, aucune idée du pourquoi du comment elle m'a rejoins. •  

L'alcool fait petit à petit son effet, tu sens ton corps flotter dans l'air, tu te sens toute légère et tu te sens toute puissante. À ce moment-là, tu sais ce que tu as en tête. Tu n'as qu'une envie, démarrer une conversation avec ce mystérieux Alek et réussir à le mettre dans ta poche. Vu l'état dans lequel il a l'air d'ête en ce moment, ça te paraît plutôt facile. Une proie facile, c'est ça. Tu t'es approchée de lui, tu lui as tendu le verre et il s'est mis à soupiré. "Ça te déplaît tant que ça de te faire offrir un verre par une fille comme moi ?" Tu balances cette phrase, pleine de sous-entendus et tu lui souris Il n'a pas l'air d'être très loquace, il va falloir que tu le fasses boire plus. Tu sirotes ton mojito et tu le rejoint, contre le mur, à côté de lui.

• Le retour à la réalité n'est pas facile. Peut-être que je n'aurais jamais du revenir, peut-être que j'aurais du tout simplement disparaitre à tout jamais. Je ne sais pas, je ne sais rien. J'ai jamais été confronté à ce genre de situation auparavant, moi qui avait réponse à tout et des solutions pour tout, je me retrouvais complètement démunis, perdu. T'es fort Alek, t'es très fort sur ce coup. Alors je bois, je noie ma peine dans l'alcool comme si ça allait m'aider, mais je me rends compte que non, que ça ne servirait à rien, c'est pour ça que je suis sortie, que j'ai eu envie de prendre l'air. De me remettre les idées en place. Peut-être que j'aurais pu le faire, mais je fus rapidement dérangé par une jeune femme que je ne connaissais pas. J'avais accepté son verre sans me montrer enjouer, sans vraiment la remercier, et sa réponse m'arracha un léger sourire. Je la détaille, de haut en bas comme un simple bout de viande. "Je ne suis plus vraiment habitué dirons nous..." Il y a quelques mois, je lui aurais simplement montré mon alliance, alliance que je ne pouvais plus porter désormais. Elle se met contre le mur à mes côtés, soit gentil Alek un peu. "T'en veux une ?" D'une main, je lui tends mon paquet de clope, c'est comme ça qu'on est gentil non ? En étant généreux ? Elle doit pas être une mauvaise fille, elle ne doit pas être très méchante je pense, alors autant discuter un peu... •

T'aimes jouer avec les hommes, t'aimes les manipuler, t'aimes les voir à tes pieds. Ça te donne de l'adrénaline, ça te rend heureuse, c'est un peu une drogue. Tout ça, parce que tu ne veux pas souffrir. Ils ne doivent pas prendre le dessus, ils doivent être à ta merci, et c'est à toi de décider quand ça s'arrête. C'est assez simple, et puis tu as pas mal d'entraînements. En fait, si tu fais tout ça, c'est pour une bonne et simple raison. Tu ne veux pas souffrir, tu ne veuc pas donner la possibilité à un homme de te faire du mal. Tu ne veux pas t'attacher, mais tu veux tout faire pour qu'ils s'attachent. C'est encore plus jouissif de les voir perdus, ne sachant pas quoi faire vis-à-vis de toi.
Alek, tu ne sais pas encore comment tu vas l'approcher, l'aborder. Tu tentes une approche assez simple, assez classique. Il a l'air un peu sur ses gardes, un peu sur sa réserve. Mais ce n'est que le début... Tu lui souris, et tu arrives à le faire sourire. Il te propose une cigarette que tu retires de son paquet. "Merci, c'est gentil. Tu me l'allumes ?" Tu mets la cigarette dans la bouche, et approches ton visage du sien. Une fois allumée, tu lui lances "Au fait, moi c'est coco".

• Je ne me ferais pas avoir une fois de plus. Je suis tombé réellement amoureux une seule et unique fois dans toute ma putain de vie. Je suis encore jeune, j'en suis totalement conscient, mais disons que pour le moment, je n'en ai plus envie. La seule et unique femme que j'ai aimé et que j'aimerais jusqu'à ma mort, c'est mon ex-femme. Ex femme que j'ai laissé comme une merde ainsi que mon fils par la même occasion. Pour le moment, je ne pense pas être prêt à faire des rencontres féminines, j'en ai pas vraiment l'envie, j'en ressent pas le besoin. Sauf que cette jeune femme qui débarque, elle m'intrigue. Pourquoi est-elle là ? Est-ce que j'ai encore des atouts de séductions dans ma poche ? Est-ce que je sais comment ça marche encore ? Oula, je chasse rapidement ces pensés de ma tête, je ne suis pas là pour ça. Je finis par sortir mon briquer de ma poche arrière pour allumer la cigarette de la jeune femme, et je vois qu'elle me regarde. Putain, elle me perturbe elle. "Alek." Je lâche entre deux taf sur ma cigarette. Limite, on dirait que je ne sais plus tenir une conversation, putain, faut que je me sorte les doigts du cul. "Tu m'as suivi parceque tu t'ennuyais à l'intérieur ou pour une autre raison ?" Elle ne pouvait pas me dire qu'elle avait débarqué ici par hasard, j'étais peut-être à moitié saoul, mais je n'étais pas con... •

T'es pas née comme ça, t'es pas née naturellement charmeuse. Au début, t'en n'avait rien à foutre. Tu ne t'intéressais pas aux mecs, t'avais pleins de potes mecs, mais y'avait jamais aucune ambiguité. En fait, tu ne savais même pas que tu étais belle et que tu pouvais plaire. Le jour où tu t'es mise à t'intéresser aux mecs, t'avais quinze ans. Dès le début, tu t'es mise à jouer des mecs. À aucun moment, tu ne voulais t'attacher, tu ne voulais tomber amoureuse. Pourquoi quinze ans ? Parce que tu venais de perdre ton père. Il était mort, et avait laissé ta mère seule et désoeuvrée. C'était le couple le plus amoureux que tu n'aies jamais vu. Ils étaient parfaits. Et du jour au lendemain, tout s'est brisé, et tu n'as jamais vu ta mère dans cet état. Tu t'es alors promise de ne jamais souffrir en amour. La seule joie que tu avais lorsque que tu allais vers les mecs, c'était de les voir à tes pieds, c'était de les voir galérer. Si eux souffraient, tu savais que toi tu n'allais pas souffrir. Et c'est donc comme ça que tout a commencé...
Devant Alek, tu te poses des questions. Tu sais qu'il a souffert, apparemment. Tu sais qu'il a fait souffrir la femme avec qu'il était. Quelle idée de se marier, d'avoir des enfants ? Tu te dis, au moins, là, il ne pourra pas être au plus bas. Tu te lances comme un défi de le faire aller mieux. Tu te dis qu'au moins, tu feras une bonne action avec les mecs pour une fois. Il allume ta cigarette, tu éloignes ton visage lentement du sien et tu le regardes. T'as envie de le mettre mal à l'aise, de lui montrer que c'est pour lui que tu aies sorti. "On va dire que c'est parce que je t'ai vu seul, et ce serait con que tu finisses cette soirée tout seul...". La bombe est lancée. Tu bois ton mojito, un peu trop vite. Tu te sens bien à côté de lui. Tu n'arrêtes pas de lui sourire. Tu as envie de le charmer et de le faire céder à la tentation.

• Moquez vous si c'est ce que vous voulez, mais mon rêve était d'avoir une famille, une jolie femme, des enfants, une belle maison, et un chien. J'avais réussis à atteindre ce but, j'avais tout ce dont j'avais toujours rêvé, en plus beau, en plus grand. J'avais la villa de mes rêves, la femme de mes rêves, le gosse de mes rêves... Mais tout ça, tout avait disparu, j'avais tout envoyé balader comme un vrai connard. Et désormais, je n'ai plus vraiment de rêve, je déambule sur cette terre comme un inconnu, comme un putain extra-terrestre. J'pense qu'un jour ça ira mieux, qu'un jour je me remettrais de tout ça, je ne peux pas rester complètement vide de l'intérieur pendant des années, il va bien falloir que je me relève. Que j'aille de l'avant. Sauf qu'aujourd'hui, ce soir, je n'ai envie de rien, j'ai juste envie de tout oublier et de me vider la tête l'espace d'une soirée. L'alcool me suffit, je n'avais besoin de rien de plus, sauf que l'arrivé de cette jeune femme changeait tout. Je ne savais pas ce qu'elle voulait, alors je venais de lui demander, et sa réponse me fit avaler ma gorgée de travers. "Who..." Que je lâche. Est-ce qu'elle vient bien de me dire ça ? Qu'elle était venue pour terminer sa soirée avec moi ? "Tu sais pas dans quoi tu t'embarques." Pourquoi est-ce qu'elle essaie de me tenter ? Pourquoi elle veut me pousser dans ces bras, dans son lit ? •

Tu ne pensais pas tomber amoureuse. Tu pensais avoir mis toutes les barrières possibles pour ne jamais être amoureuse. Passer du temps avec le mec, faire tout ce qui l'excite, être là pour lui, et être distante d'un coup. Le rendre totalement accro, le rendre parano, le faire doute de tout. C'est ça ton jeu, c'est ça que tu aimes faire. Un par un, un après l'autre, ou plutôt, plusieurs en même temps. Tu ne t'arrêtes jamais qu'à un seul à la fois. En avoir plusieurs, ça te permet d'être plus détachée, de pouvoir voir ailleurs n'importe quand. Tu pensais avoir tout fait pour te protéger, et pourtant, t'as ressenti quelque chose de fort pour émilio. Ça t'a fait tout bizarre. Pourtant, t'avais fait comme avec les autres, la même tactique, la même stratégie. Mais avec lui, ça avait été différent. Et puis, ça t'a fait peur. Tu ne savais pas comment te comporter, t'avais arrêté de voir d'autres mecs, t'étais devenue un peu trop addict à lui. T'attendais ses messages, tu compter les heures avant de le voir. Il fallait que tu trouve un moyen de toute arrêter. Alors t'as essayé de voir le plus de mecs possibles. Tout ça, pour le faire souffrir avant qu'il te fasse souffrir. Et puis, il a craqué, il s'en est allé, il t'a fui. Ça t'a fait tout bizarre, parce que même s'il souffrait, toi aussi t'avait souffert...
Avec Alek, tu sais que ce sera différent. Mais c'est ça qui te pousse à aller vers lui. Niveau difficulté, là, c'est un 5 étoiles. Un mec fraîchement divorcé (ou pas encore ?) avec un gosse sur les bras, c'est dur de faire plus dur. Alors ça te donne encore plus d'adrénaline, tu adores les défis. À ta réponse, tu le vis être presque choqué. Ça te fait sourire de plus belle. T'aimes mettre mal à l'aise, provoquer, c'est comme ça que ça marche. "Tu ne sais pas dans quoi tu t'embarques non plus..." C'est vrai, ça. Il n'a pas idée. Il ne sait pas ce qui va lui arriver. Vos verres sont vides, vos clopes sont finies. "Ça te dit un mètre de shooters ?". Après tout, l'alcool est connu pour délier les langues...

• Plus jeune, je n'étais pas une bonne personne. J'enchainais les soirées, j'enchainais les filles, je les faisais espérer pour rien. Par plaisir. Le plaisir de les savoir à mes pieds, le plaisir de savoir que j'avais le contrôle. Combien de filles j'ai fait souffrir, combien de fois je me suis mangé des claques lors des révélations, lors des aveux. Qu'est-ce que celà me procurait au final ? Est-ce que ça m'a fait grandir ? Est-ce que ça m'a permis de devenir un homme ? Pas vraiment, si je n'aurais pas rencontré Nevada, j'aurais surement continué ce mode de vie. Alors aujourd'hui, je me retrouvais au point mort, je n'avais aucune idée de comment me comporter, aucune idée de quoi faire. J'étais perdu putain. Une cible facile. C'est surement pour ça qu'elle était là, Coco. Car j'étais une cible facile. Elle me provoque, elle me fait clairement savoir ces intentions, et je ne vais pas mentir, j'étais loin de m'y attendre, et je pense que ça c'est vu. "J'écoute alors, si un jour j'ai envie de m'embarquer..." J'me laisse prendre à son propre jeu, mais je m'impose des limites tout de même. Je tire une dernière latte sur ma clope avant de la jeter, haussant les épaules. "Un mètre chacun, j'espère ?" Un large sourire sur les lèvres, je me dirige en sa compagnie à l'intérieur. Je ne suis pas un petit joueur, je ne l'ai jamais été, et c'est pas aujourd'hui que ça va commencer. •