Parce que t'es chiante. Est-ce qu'il était vraiment sérieux là ? Parce que jusqu'à preuve du contraire, il était le seul à lui avoir pété les ovaires pour rien du tout en fait. Alors ouais, Camila, elle trouvait ça gonflé qu'il lui reproche les choses quand il était le seul à se mettre dans tout ses états. Et si elle pétait les plombs actuellement, c'était simplement parce qu'il se croyait tout permis quand il n'était rien d'autre qu'un passe-temps qu'elle s'offrait de temps en temps. Depuis quand les hobbies devenaient aussi prise de tête ? Non mais parce que clairement, elle allait tirer un trait et vite fait si c'était comme ça. Lenny, au moins, il lui prenait jamais la tête. Il la laissait partir quand il le fallait, savait très bien ce qu'elle faisait à côté et pourtant ne levait jamais le ton contre elle. Faudrait peut-être qu'il file quelques cours à Amare en fait. Genre.. Comment devenir moins relou en deux leçons. "Ah, parce que maintenant, quand tu me sautes, le monde doit arrêter de tourner ?" Déja, elle le gratifiait de sa présence, il allait pas en plus commencer à devenir exigeant. "Et puis pourquoi tu ramènes Agathe à ça, qu'est-ce que je m'en tape de ta Agathe !" Faux mais fierté oblige, Camila elle préférait largement l'envoyer bouler. C'était la seule chose qu'il méritait de toute façon. D'aller se faire foutre une bonne fois pour toute. "Ouais, tellement conne que je me fais baiser par toi." Dans tous les sens du terme même. Et bordel, il allait vraiment la faire sortir de ses gonds en fait à se jouer d'elle comme si elle était une marionnete. L'empêchant d'être libre et usant de sa force pour ne pas qu'elle sorte. A peine à t'elle gagné le sol qu'il se l'approprie à nouveau passant ses mains sous ses fesses pour la porter et putain ce qu'elle voudrait lui faire manger un mur pour la peine. "T'es au courant quand même que me forcer à faire quoi que ce soit ça s'appelle du viol ?" Toujours dans ses bras alors qu'il s'asseoid sur le lit elle reprend. "Je serais limite plus en sécurité à poil dans la rue qu'avec toi." Parce que le seul mec qui avait des accès de violence et qui voulait la sauter plus que de raison à l'heure actuelle, c'était lui. Personne d'autre. "Ah, tu me demandes mon autorisation maintenant ? J'ai finalement le droit de choisir ce que je veux ?" Parce que l'embrasser de force, l'empêcher d'envoyer des sms et lui bloquer la sortie il savait faire. Camila, pas une seule fois elle avait eu l'impression d'avoir vraiment le choix.

Se prendre la tête avec Camila lui avait presque manqué en fait. C’était presque une habitude qu’il avait prit avant puis perdu à cause de son putain de cancer. Maintenant, retrouver ça, c’était comme revenir à la maison. Il était bien conscient que ce n’était pas normal. Amare est un peu étrange pour ne pas dire complètement. Il pensait avoir un droit de propriété sur tout le monde mais être libre lui. Il n’a de compte à rendre à personne et c’est ça qui rend le monde fou. Il est possessif, manipulateur, sadique, il se sert des gens comme des poupées, comme des marionnettes, il s’en sert et ne s’en cache absolument. Peu de personnes arrivent à ne pas être sous ce joug impossible à comprendre, comme Camila, Agathe. Cassie, il ne sait pas. C’est toujours étrange avec elle parce qu’elle est attachante, fragile et forte. Camila, elle le rend fou, complètement hors de contrôle. Et Agathe, ils sont proches, trop proches pour ne pas se comprendre, trop proche pour être ensemble. Mais Camila, ah, elle est sa plus grande frustration. Incapable de l’attraper plus que quelques heures, impossible de s’en séparer. « Ouais. T’as pas lu les règles avant d’attraper mon engin ? » Il s’en fiche d’être vulgaire. De toute façon, ça fait partit de lui. « Tu t’en tapes pas vu que quand je la saute tu pètes les plombs. » Il sait bien que cette relation dysfonctionnelle est loin d’être saine. Mais quelle relation d’Amare est saine. Même son amitié avec Ashleigh a commencé avec une envie de coucherie qu’il a réussit à avoir. « Tellement conne que tu te fais baiser par Lenny plutôt. » Chaque réplique a droit à une autre. Un cercle sans fin, un cycle sans obstacle. Ils s’attaquent l’un à l’autre sans même se soucier des conséquences. Ils pourraient se battre en plein milieu de l’immeuble que ce ne serait pas étonnant. Amare ne violenterait jamais une femme, jamais. Mais il aurait bien mis une correction à cette blonde dans un lit s’il pouvait. Parce qu’il résout tous ses problèmes comme ça, avec une baise. Avec un baiser. Avec un joint et une bière. Il résout ses problèmes comme ils commencent. Mal. Ils les terminent avec une beauté qui fait mal. « J’te forcerais jamais à baiser avec moi, ça va pas ou quoi. » Il a conscience qu’il va loin, très loin. Il n’aurait pas du l’embrasser de force, il n’aurait pas du la ramener ainsi à l’appartement. Mais malgré l’envie pressante qu’il a de la faire sienne, il ne blesserait jamais Camila. « Ouais c’est ça. En attendant qui te donne un pantalon à mettre sur tes fesses, c’est moi. » Il n’allait pas la retenir si elle ne voulait plus rien avoir à faire avec lui. A quoi bon se battre quand on voit que la personne en face n’est que de mauvaise foi. « T’as le droit de la fermer surtout. » Il sort de la chambre, lui lance son foutu pantalon et va dans la cuisine. Prenant une bière à peine fraiche, il l’ouvre en la faisant cogner sur le plan de travail. Manque de bol, il s’ouvre la main avec la capsule en métal, lui faisant lâcher la bouteille en verre sur le sol qui répand son liquide et s’éclate. « BORDEL DE MERDE ! »

C'était dingue cette capacité qu'il avait à lui faire péter les plombs en un temps record. Et vraiment, vraaaaiment, elle avait envie de le gifler. Parce que ce n'était pas normal d'être aussi con. C'était pas normal de croire qu'on pouvait s'approprier les gens comme ça. Camila, elle n'était pas à lui. Elle n'était pas à lui et elle ne serait jamais à quelqu'un parce qu'elle refusait qu'on lui enlève sa liberté. Elle s'était battue toute sa vie pour ça. Contre ses propres parents. Résultat, elle n'avait aucun droit sur la compagnie de son père. Ce n'était pas pour que quelqu'un lui mette la corde au cou. Certainement pas un abruti comme lui. "Tu peux te les mettre dans le cul tes règles." Elle sait faire elle aussi dans la vulgarité, elle n'a pas peur. Qu'il arrête donc de la chercher deux minutes. "Mais retourne donc la baiser. Tu veux que ça me fasse quoi ? Tu finiras toujours pas te tirer parce que c'est ce que tu fais de mieux !" Et c'était pas ce qu'elle voulait dire. Parce que là, elle avouait que ouais, elle était bel et bien toujours fâchée de son départ. Camila, elle venait de laisser échapper une information prouvant qu'effectivement, ça lui avait fait de la peine. Se mordant la lèvre avec force pour se punir elle-même, elle détournait le regard. "LENNY JE L'AIME !" Et elle t'emmerde par la même occasion. Il pouvait pas comprendre de toute façon. Il n'aimait personne. Personne à part lui même. Alors qu'il arrête donc deux minutes de jouer les possessifs puisque ça ne menait clairement à rien. "Et qu'est-ce que tu fais là ?" Parce que depuis le début de cette guerre, il ne lui avait laissé aucun choix. "T'es quand même la cause du fait que j'suis sortie à moitié à poil !" Qu'il remette donc les choses dans leur contexte avant de se permettre ce genre de réflexion. Parce que concrètement, c'était de sa faute à lui tout ça. Il la pousse et lui envoie son jean l'air de rien avant de se tirer de la chambre. Mais elle en a rien à foutre Camila qu'il soit en colère. Elle en a rien à foutre qu'il pète les plombs. Elle se contente de lever les yeux au ciel levant son cul du matelas alors que l'éclat de voix s'faisait entendre. A la vitesse de l'éclair qu'elle le rejoignait, attirée par l'éclat de verre retentissant sur le sol. Elle regarde le dégât par terre, le regarde lui et son regard alterne entre les deux scènes à plusieurs reprise alors qu'elle pousse un soupir. Pieds nus, elle prend le risque pourtant de s'avancer vers le massacre attrapant sa main blessée avant de l'entraîner vers la salle de bain. "T'es vraiment un bouffon." Elle peste mais une part d'elle ne peut pas le laisser comme ça. Elle ouvre les placards, en sort une trousse à pharmacie quasi vide pestant encore plus. "Laisse moi m'en occuper."

Elle l’exaspère autant qu’elle l’excite, autant qu’elle le stimule. Une relation entre amour charnel et haine mutuelle. C’est comme ça qu’on peut presque définir leur lien, que l’on peut appréhender leur relation. Parce qu’il est hors de question de mettre une étiquette sur ses relations pour Amare. Hors de question de les classifier, de les ranger dans une catégorie. Non. Il vit ses relations avec les autres comme elles sont, comme elles arrivent, comme elles se déroulent. Même quand il est en couple comme on dit, il ne se dit pas ça dans sa tête. Il se dit plutôt qu’il partage un lien plus qu’amical, plus que ce qu’il a avec d’autres personnes. Un couple pour lui est une réunion d’âme, d’esprit, de coeur. Alors oui, il ne dit pas ça à la légère. Le seul couple qu’il ait jamais formé, c’est celui avec Romy. Alors ouais, les étiquettes, très peu pour lui, bien qu’il aimerait bien en mettre une sur la pseudo relation qu’il entretient avec Camila pour pouvoir la ranger dans une catégorie et ne plus s’en occuper. Mais non, elle est inclassable, comme lui, libre de ses actes et de ses gestes, libre de coeur et d’esprit, libre de corps et de formes. « Je me suis pas tiré par plaisir j’te ferais dire. » Oups, too much information. Mais il s’en fiche à ce moment là. La colère surpasse le tout. Peut-être qu’un jour, quand ils arrêteront de se hurler dessus ou de sauter l’un sur l’autre, il lui dira à propos de sa maladie. Mais ce jour est loin d’arriver, il est loin d’être proche. Il est loin, aussi loin que ce foutu Lenny qu’elle hurle aimer. Quelle idiote. Elle ne sait rien de l’amour avec son coeur à deux balles, son coeur aux moeurs si légères qu’on se demande si elle en possède réellement un. Il en a marre de la voir, marre de tenir à elle, mais il le fait, parce qu’il ne peut pas s’en empêcher. Lui qui a tant de mal à s’accrocher à quelqu’un, une fois que c’est fait, c’est presque irréversible. « Je te sors de la rue à moitié nue. » Il lève les yeux à sa réplique et sort de la chambre. Mais quelle petite emmerdeuse cette Wildingham. Elle est vicieuse et s’infiltre sous votre peau sans même qu’on ne s’en aperçoive. Parce que ouais, elle s’infiltre, vicieusement, en douceur sans même qu’on ne voit la différence jusqu’à ce que son absence se fasse remarquer. Dans la cuisine, il ouvre de rage sa bière et se coupe, lâchant la bouteille en verre sur le sol, causant une véritable bordel et jurant comme un charretier. Il se demande bien à quel moment il est devenu si fragile tiens. Il n’a même pas le temps d’aller foutre sa main sous l’eau que la blonde sort déjà de la chambre, habillée, et prend sa main dans la sienne. « Pas une nouvelle. » Il a mal, mais ne montre rien. Ce n’est rien par rapport à la sensation de substances toxiques traversant son corps, rien par rapport à son réveil après son opération. Il a d’ailleurs recouvert sa cicatrice avec un tatouage. Camila ouvre les placards et en ressort un kit de premier secours presque vide. Ben ouais, il se coupe pas super souvent le bougre. Et elle prend sa main, la panse, la soigne, doucement. Elle fait preuve d’une douceur qu’il ne lui connait absolument pas. Durant tout le processus, il la regarde, elle. Pas sa main, mais elle. Fasciné par sa douceur et le silence qui règne dans la pièce. Elle finit par apporter la touche finale, et le laisse avec une main parfaitement pansée. « Merci. » Il ne sait pas trop quoi dire d’autre. Il agit comme un con et se retrouve bien idiot maintenant.

C'est fou qu'il puisse la mettre dans ce genre d'état. Camila, elle n'est pourtant pas du genre à perdre son self contrôle. Sauvage ? Oui. Mais pas au point d'hurler comme ça. Pas au point de devenir folle de rage. Y a qu'Amare pour la mettre dans ce genre d'état. Parce qu'avec les autres, elle s'en fout. Elle se fiche bien de ce qu'ils disent, elle en rit plus qu'autre chose. Parce que Camila, elle se moque de tout et de tout le monde. Mais pas avec lui. Lui il la rend folle en un regard, pourrait lui donner envie de tout détruire sur son passage et c'est nocif. Terriblement nocif pour une nana comme Camila qui rêve de liberté sans prise de tête. Et dans le fond, elle sait que là, à ce moment précis, elle aurait dû s'en aller. Se foutre de tout et claquer la porte sans un regard en arrière juste pour lui faire comprendre qu'il n'avait certainement pas le droit d'agir de la sorte. Mais c'est plus fort qu'elle. Quand elle voit le sang s'écouler de sa main, les débris de verre sur le sol, elle fonce sans hésiter analyser les dégâts d'elle même. Vérifier que les points de suture ne sont pas nécessaire. Puis elle s'affaire à trouver de quoi arranger tout ça. Un peu de désinfectant, des bandages surtout. Et elle s'en occupe Camila. L'air concentrée, elle nettoie la plaie, désinfecte correctement avant de panser le tout avec douceur. Elle a l'habitude de ce genre de chose. Avec un grand frère casse cou comme le sien, elle avait plus d'une fois pris soin de lui pour diverses égratignure. Peut-être que dans le fond, Camila est bien plus douce que ce qu'elle veut laisser croire. Bien plus attentionnée que ce qu'elle veut bien renvoyer à la face du monde. Et quand elle termine, elle a la sensation qu'une sorte de malaise à prit place sans qu'elle ne s'en rende compte. Un silence pesant et un simple merci qui vient sortir de la bouche du mather. Elle hausse les épaules et range le tout sans un mot. Repart vers la cuisine et s'affaire à nettoyer le sol, réparant les dégâts causés. Elle a besoin de se calmer Camila, de réfléchir à tout ça, à ce qu'ils s'infligent quotidiennement parce que c'est plus possible. "Je devrais y aller.." qu'elle murmure une fois terminé. C'est sûrement le mieux à faire quand les choses dérapent comme ça. Et étrangement, elle est calme Camila. Beaucoup trop calme pour une fois.

Elle prenait soin de lui. Elle le soignait, le pansait. Elle prenait sa main avec une douceur qu’il ne lui connaissait pas. Son visage concentré, ses traits à peine plissés, elle faisait preuve d’un calme qu’il ne lui connaissait absolument pas. Elle était douce et attentive. Il ne broncha pas une seule seconde, bien trop habitué à avoir mal pour sentir la moindre chose. Les combats, le cancer, la rue, il a été tabassé et a eu mal plus souvent qu’il ne s’est senti bien dans sa vie. Sa peau douce sur la sienne fait office de caresse. Il la regarde autrement. Il ressent un calme inconnu en sa présence. Eux qui se déchirent à longueur de temps, les voilà dans un calme qui les apaise autant qu’il les rend nerveux. Elle finit son bandage et il sent comme un vide. Elle va partir, il le voit bien. Il dit un merci à peine plus fort qu’un murmure. Sa réponse n’est qu’un hochement d’épaule. Rangeant le tout, il la regarde faire en restant statique. Il ne réfléchit même pas, il ne sait juste pas quoi faire. Pour une fois dans sa vie, il ne sait pas quoi dire. Il ne sait pas quoi faire. Mais quand elle dit devoir sans aller, il revient à la réalité. Il revient à lui. « Non. Attend. » Il se précipite devant elle, silencieux. Il ne sait pas trop quoi faire Amare, il se laisse aller. Il se laisse vivre. Mais différemment. Autrement que ce qu’il fait d’habitude. « Je peux t’embrasser ? » Lui qui ne demande jamais vient de le faire. Lui qui prend sans se demander si ça blesse l’autre vient de ne rien prendre sans consentement. Il est silencieux, attendant sa réponse. C’est étrange pour lui. Ramenant la mèche de cheveux blonds qui tombent sur les yeux de Camila, il la replace derrière son oreille, frôlant doucement la peau de sa joue au passage. C’est calme. Pas un cri, pas un hurlement, pas un mot. Ils se regardent sans se voir. Ils voient une autre facette de l’autre, une autre partie d’eux. Leur habitude vient d’être brisé pour un moment impossible à imaginer pour eux.

Elle est fatiguée de se battre contre lui, elle veut juste que ça s'arrête. Et peut-être qu'il est temps de mettre fin à tout ça. De réellement se quitter pour de bon plutôt que continuer à être tant nocif l'un pour l'autre. Dans le fond, Camila elle sait qu'ils auraient dû prendre cette décision il y a bien longtemps. Et là, elle cesse juste de se battre. Ses nerfs se sont apaisés, elle a prit soin d'Amare pendant quelques secondes et maintenant il est temps que ça s'arrête pour de bon. Parce qu'elle peut plus, parce que ça la rend folle et qu'elle ne veut pas se mettre dans ce genre d'état. Alors elle se dirige vers la sortie, prête à s'en aller cette fois. Sans éclat de voix, sans rien. Et avant qu'elle n'atteigne la porte, il lui barre la route. C'est différent, il est calme lui aussi. Elle le regarde un peu crispée, souhaitant intérieurement qu'un nouveau conflit ne se déclenche pas et la question la déroute. Elle se mord la lèvre, ses yeux plongés dans les siens, à la recherche d'une explication, d'une compréhension de la situation. Elle essaie de comprendre Camila mais y a sa main qui vient décaler une mèche de ses cheveux avec douceur lui faisant rater un battement de coeur. A quoi il joue ? Parce que c'est pas lui ça, c'est pas lui de lui demander l'autorisation pour que ce soit. C'est pas lui d'attendre qu'elle lui dise si oui ou non il peut agir. Elle le sonde pendant encore quelques secondes, inspire lentement et pose doucement sa main sur sa joue ses doigts effleurant lentement sa peau avec la même douceur dont elle avait fait preuve quelques instants plus tôt. Mais elle ne répond pas, elle ne répond pas et préfère poser ses lèvres sur les siennes d'elle-même. Doucement. Sans précipitation. Et ça n'a rien à voir avec leurs habitudes ce genre d'échange. Rien de sauvage, rien de bestial. Juste un simple baiser.

Ce n’était pas. En tout cas, ce n’était ce qu’on attendait de lui. Ce n’était pas l’image qu’il renvoyait constamment. Parce qu’Amare, il est sans coeur. En tout cas, c’est ce qu’on pense. Il n’est pas ignoble comme on peut le croire. Il n’est pas insensible comme on l’imagine. Il cache tout simplement très bien son jeu. Il fait croire ce qu’il veut à qui il veut, et c’est ça le plus dangereux, c’est ça le plus terrible. Il trompe tout son entourage avec des mots sans pensées. Il les manipule sans même s’en apercevoir. Alors quand il est calme comme ça, quand il ne hurle pas, ne jure pas, n’insinue pas des choses clairement hors de propos, c’est que quelque chose se passe. Quelque chose d’important qu’il ne veut pas perturber. Qu’il ne veut pas troubler. Sa main sur la joue de Camila, la sienne en faisant de même. Ils étaient comme deux enfants s’apprivoisant pour la première fois. Comme deux personnes aveugles se découvrant pour la première fois. Elle ne prononça pas un seul mot, ne dit rien. Elle vint juste poser ses lèvres contre les siennes. Il savoura l’instant. Le fait qu’il lui ai demandé rendait le moment encore plus important. Mais c’est Amare, et il ne commence rien sans l’avoir fini. Ils auraient pu en rester au baiser, mais la frustration qu’il accumulait, la rage qu’il avait en lui. Il continua le baiser, n’en pouvant plus des lèvres de la jeune femme. Quelque part, dès qu’il se touchait, il avait l’impression de laisser partir un peu de sa colère contre le monde. Mais quand ils commençaient à parler, tout partait en vrille. Il avait tellement l’impression que ce baiser était un baiser d’au revoir qu’il ne voulait pas la laisser partir. Il ne voulait pas la laisser glisser entre ses bras. Encadrant son visage, il pencha sa tête, légèrement mais assez pour approfondir l’échange, assez pour qu’ils soient collés l’un à l’autre. Si elle voulait arrêter, il n’allait rien forcer. Il a appris sa leçon. L’idée qu’il avait de la perdre était pire que celle de l’avoir contre son gré.

Elle ne sait pas trop pourquoi mais ça la déroute Camila. Elle ne comprends plus vraiment. Y a rien de normal dans ce qui se passe. Rien de ce qu'ils ont l'habitude. Et Camila, elle n'arrive pas à saisir. Pourquoi la retenir ? Pourquoi demander son autorisation ? Pourquoi faire preuve soudainement d'une douceur qu'il n'avait jamais montré. C'était comme si soudainement, une nouvelle facette d'Amare venait faire son apparition et la blonde, elle était perturbée. Elle ne le visualisait pas comme ça le Mather, elle ne l'avait jamais fait. Pour elle, il était sauvage, cru, froid, à la limite de la méchanceté par moment. Un bon coup, certes, mais pas de ceux qu'elle apprécie vraiment. Et là, y a quelque chose. Quelque chose qui se produit vraiment. Sauf qu'elle ne sait pas comment réagir, elle n'arrive pas à analyser. C'est trop soudain, trop inattendu. Et il s'empare de son visage, la bloque contre lui, donne de l'intensité à tout ça. La douceur laisse place à une passion évidente. C'est pas comme d'habitude encore une fois. Elle a l'impression de le redécouvrir Camila. Elle a la sensation de voir une nouvelle personne et elle laisse ses lèvres bouger à l'unisson des siennes, vient chercher sa langue pour approfondir tout ça et sent l'envie la prendre dans le bas ventre alors qu'elle s'accroche un peu plus. Y a ses bras qui viennent entourer sa nuque et elle l'embrasse de plus belle. Elle ne résiste plus Camila parce que cette fois, elle ne se sent pas forcée. Parce que cette fois, il lui laisse le choix et elle succombe à cette douceur nouvelle qui l’enivre. "J'ai envie de toi" qu'elle murmure doucement lui donnant par la même occasion le feu vert pour aller plus loin.

Ils sont deux êtres se sachant pas comme interagir l’un avec l’autre. Ils sont aussi perturbés par leur vie que par l’autre, ne voyant pas une place dans la vie de l’autre, ne voyant pas une issue à leur situation. Mais ils sont pourtant là, l’un en face de l’autre, l’un défiant presque l’autre de le surprendre. Amare ne sait pas où se placer avec Camila. Il ne sait pas où se mettre, où se positionner parce qu’elle bouscule tout sur son passage sans le moindre effort. Elle le frappe sans un geste, elle l’embrase sans un mot. C’est étrange, compliqué et nocif. Nocif pour les deux car il ne veut pas qu’elle lui échappe mais fait tout pour la faire fuir. Sauf maintenant. Maintenant, il l’embrasse. Il l’embrasse avec la passion qui l’habite depuis le début de sa vie, depuis qu’il a posé le pied sur Terre. Il l’embrasse avec la passion qu’il retient tout le temps jusqu’à ce qu’elle explose, jusqu’à ce qu’elle devienne incontrôlable. Jusqu’à ce que son envie d’elle devienne implacable, si bien qu’il ne puisse la retenir plus longtemps. Ces lèvres sur les siennes, son corps si près du sien, les bras de la jeune femme viennent entourer sa nuque, et encore une fois ils se laissent aller à leurs instincts les plus primaires, les plus beaux, les plus bestiaux. Il sourit sur ses lèvres, la prend dans ses bras, la forçant presque à entourer ses hanches de ses jambes fines. Il sent déjà la bosse dans son pantalon fin, il sent déjà l’appel de son corps le faire tourbillonner. Il l’apporte jusqu’au lit encore défait, l’y allonge doucement. Son corps est un temple qu’il va chérir, qu’il va caresser et adorer. Retirant le jean qu’elle venait de mettre, il posait une pluie de baiser doux, très différents de ceux qu’il donnait habituellement, sur la peau de la jeune femme. Du haut de ses cuisses, jusqu’à ses chevilles, il la caressait, sa peau glissant sur la sienne doucement. Remontant d’un coup au niveau de son visage, il chassait ses cheveux de son visage d’un geste de la main pour reprendre ses lèvres, pour reprendre ce dont il a tant envie. « Tu peux retirer ton tee shirt ? » Il est différent Amare, parce qu’il se rend compte qu’avec Camila, il ne pourra, sans doute, jamais avoir plus que ça alors autant que ce soit beau, unique, magestieux. Il ne veut pas lui faire de mal parce qu’elle est … à part. Parfaitement à part.