Chère parents biologiques,

Longtemps j'ai pensée vous écrire pour vous parler de ce qu'il m'arrivait, suite à votre abandon. Suite à NOTRE abandon à William et moi. Mais je ne sais pas où vous êtes, ni même qui vous êtes et cela paraîtra peut-être égoïste, mais je ne vous chercherai pas. Je vous écris simplement pour me vider le cœur et je sais bien que cette lettre n'arrivera jamais à bon port, mais j'aurai au moins pu vous dires ma haine envers votre lâcheté. Parce qu'abandonner ses jumeaux dans un orphelinat, alors qu'ils n'ont que trois ans, c'est d'une cruauté inimaginable. Alors que certains parents ne peuvent concevoir UN enfant, Dieu vous a permis d'en avoir deux en même temps et vous...avez crachée sur ce cadeau. Vos raisons d'avoir fait cela? Je m'en fiche éperdument et même si j'ai l'air d'être en furie, ce n'est que le calme avant la tempête. J'ai accumulée tellement de rage et de peine en mon cœur, que je ne peux faire autrement, pour passer à autre chose que de vous déversez le fiel de haine que j'ai contre vous.

Vous savez, même si vous avez fait ça pour nous donner une "meilleure vie" que celle que vous nous auriez donnez...ce n'aurait franchement pas pu être pire. Mais quand je dis ça n'aurait pas pu, je vous le jure, que pire que ça...ça n'existe pas. À 3 ans, quand ce couple est venu nous "acheter", c'est comme ça que je le vois, ils avaient l'air gentil et attentionné. Ce fût le cas quelques années, pour moi du moins. Ils ne voulaient que moi, mais on venait en pack de 2 et c'était non négociable. Les responsables des orphelins ont tentés de nous séparer, William et moi, mais c'était pire qu'une troisième guerre mondiale. Alors, ils ont renoncés préférant prévenir les "parent" que l'un ne vient pas sans l'autre. C'est ça que vous avez fait en nous abandonnant, nous laissant l'un à l'autre comme une bouée de sauvetage. Un port, un repère. Nous nous sommes appuyez l'un sur l'autre, comme si aucun autre ne comprenait, des inséparables voilà ce que vous avez fait de nous. Mais pour ça, je ne vous en veux pas, quoique parfois c'est lourd pour nous deux. Être incapable de vivre sans son jumeau est atroce, puisqu'en vous séparant c'était un peu comme si on vous arrachait carrément un membre du corps. Et quand on veut partir ou devenir un couple...vous savez l'autre est jaloux malgré que ce ne soit pas le même genre de jalousie qu'en amour. Je vous dirais que c'est pire. Parce que Will, pour moi, c'est ma vie, carrément et peut-être que pour ce besoin de l'autre, je vous en veux un peu, au fond. Mais de me l'avoir laissé ça, je vous en remercie. Il est la personne la plus importante à mes yeux et comme je disais, il est ma vie.

Ils nous ont pris tous les deux, à contre cœur. En fait, ils ont pris Will à contre cœur, ne voulant que de moi. Je n'ai pas compris sur le coup, mais quand j'ai vu ce qui lui faisait office de chambre : Un placard à balai, tout petit, minuscule où un lit n'entre même pas! Et moi, en haut avec la chambre de rose peinturé, un lit baldaquin d'un blanc immaculé. Des peluches qui jonchent le lit, des rideaux d'un rose pâle, une coiffeuse...mais à l'âge que j'avais, je ne comprenais pas. Je ne savais pas que mon frère s'apprêtait à vivre les pires années de sa vie. Quant à moi, j'en aurais des meilleurs certes, mais pour combien de temps? Je n'en savais rien à l'époque. Et puis, ils m'ont interdit d'aller voir Will dans sa "chambre" et il ne venait pas dîner avec nous. Je le réclamais, mais ne le voyait guère. Je suis entré à la petite école et tout allait bien, du moins pour moi. Nos "parents" adoptifs nous ont permis de nous voir à partir de ce moment, mais je n'avais en aucun cas le droit de prononcer le nom "William" ou "frère" en présence d'inviter ou à l'école. C'était interdit sous peine de punition. Je ne comprenais pas, ils disaient qu'il était un mauvais garçon, un monstre, mais moi je ne croyais pas cela. Je pleurais pour le voir et ils ont céder à plusieurs conditions. La première fois que je l'ai vue, il ne parlait même pas et ne marchait pas. Il était maigre à vous faire frissonnez l'échine et moi pimpante de rose et habiller à la dernière mode...dans mon cœur d'enfant de 7 ans, j'en voulais à ceux que j'appelais "papa, maman". J'ai alors débuté des cours à mon frère, revenant de l'école pour lui apprendre à lire et à écrire. Pour lui amener à manger, pour le nettoyer...il était tellement mal en point. Et il pouvait sortir dehors qu'une fois, comme ça dans le jardin. Mais c'était tout. Les années ont passés, je voyais bien la petite voisine tenter de savoir où était Will, qu'elle avait remarqué une journée qu'il avait eu droit de sortir et j'ai cru bon de les faire se rencontrer. Qu'il ait une amie, autre que sa sœur jumelle, vous voyez?

J'ai 6 ans quand un soir j'entends la porte de ma chambre s'ouvrir pour laisser place à mon père...qui ce soir-là à commencer à me violer. Pendant les 8 années qui vont suivre, chaque soir ou presque, l'homme qui devait me protéger me volera ma vie, mon enfance et mon innocence alors que mon frère, à la cave est tenu comme un chien en cage. Voilà ce que vous nous avez fait en nous abandonnant! Parent indigne d'avoir ce qualificatif. Et vous voulez savoir la suite? Nous somme sortie de là à 15 ans et nous avons dû nous séparé. NOUS SÉPARÉS. Vous vous rendez compte que les inséparables ont dû être séparés? Je suis retourné à l'orphelinat, ne voulant pas être sans-abris et Will pour lui c'était inconcevable de retourner dans cet endroit qui l'avait conduit à ses années de terreurs et d'horreur. Donc ce fût avec le cœur briser en mille millions de morceaux que nous avons pris des chemins différents. Je me suis fait de nouveau adopté, mais cette fois par un couple de lesbienne, HALLELUJAH ! Aucun homme pour m'agresser et deux mamans pour le prix d'une ! J'étais aux anges malgré les moqueries que j'ai vécues par la suite. Elles étaient les meilleures du monde, elles m'ont payés les meilleures thérapies, les meilleures spécialistes pour me faire revivre. Elles m'ont fait entrer dans les meilleurs collèges privés, m'ont donné tous. Je les aime profondément et encore aujourd'hui, je les appelle "maman" et elles sont mes mamans. J'ai eu 18 ans et j'ai appliqué pour venir à Harvard, avec le soutien de mes mères qui, encore aujourd'hui m'appellent et me forcent à venir pour Thanksgiving.

Quand à Will? Je parlais de lui à mes mamans, je pensais à lui, je pleurais ne sachant pas où il était ni même dans quelle ville. Et puis, la vie fait bien les choses, à mon entrée à Harvard, je l'ai vue, il était là. Mon frère, mon héros, l'homme de ma vie, mon jumeau! Il était à Harvard pour étudier, il avait réussi, comme un grand et depuis nous sommes encore plus inséparable qu'avant, vivant ensemble dans un appartement. Incapable de nous séparer, vous voyez William? Je suis derrière, pas loin. Vous me voyez? Will est quelques parts dans les alentours. Pour le reste? Vous n'avez pas vraiment besoin de savoir, mais comme je me sens d'attaque, je vais vous dire que grâce à mes mères, je vais mieux. Beaucoup mieux, mais que j'ai dû suivre thérapie, voir psychologue et psychiatre et qu'aujourd’hui si vous croyez que j'ai peur des hommes, vous avez raisons. Malheureusement, je me sers de tout ça pour parvenir à mes fins. Par contre, je drope toujours avant que l'intimité ne s'installe. Ça, c'est au-dessus de mes forces. J'espère que vous allez regretter de nous avoir abandonnés. Que vous allez même pleurez en lisant ces lignes. Que vous serez mortifier de voir combien nous avons souffert, nous VOS enfants.

Élisabeth Mercy Spencer.