Peut-être que je voulais éviter ça en effet mais ce n'était pas pour le protéger lui car il ne le méritait pas, c'était pour TOI et c'est ça que tu refuses d'entendre ! Bambi essayait tant bien que mal de se contenir, de ne pas tenir rigueur à Ciarán pour cette explosion qu'il lui envoyait en pleine figure mais c'était de plus en plus difficile et face à la confession qu'il lui fit, le monde sembla s'écrouler pour l'italienne. Je vois... articula-t-elle en serra violemment les poings jusqu'à en sentir ses ongles s'enfoncer dans sa peau. La douleur lui permettait de garder à peu près la tête froide mais elle ne le regardait plus et gardait la tête rivée vers le sol, interdite. Et bien apparemment j'ai beau être si parfaite, ce n'est pas franchement assez pour que tu ailles jusqu'à dire ce que tu viens de dire. Comme quoi tu vois, la perfection... fit-elle, amère. Ne t'inquiètes pas, pour moi un ami ne se comporte pas ainsi alors il n'est pas près de me revoir, mais ce n'est pas la question. Toi, toi, toi... tu n'es pas fatigué de prononcer ce mot Ciarán ? C'était important pour toi mais merde, tu as idée de l'effort que cela me demande de te dire la vérité sans avoir peur que tu n'ailles te battre avec lui ? Te blesser ou autre ? Eh bien non. Parce que tu ne vois que le fait que je n'ai pas dit la chose quand TU le voulais et que je pourrais bien être désolée à jamais, te demander pardon des heures durant et même me jeter à genoux pour obtenir ta clémence apparemment ça ne suffira pas. Je suis... fatiguée. soupira-t-elle finalement avant de se diriger à son tour vers la chambre sans le regarder, se déshabillant avec des gestes virulents pour attraper une tenue de jogging. La raison ? Elle allait sortir, oui. Mais elle allait courir aussi. Parce que là, il fallait qu'elle évacue. D'urgence.

@Ciarán S. Halstead

C'était ce que tu étais. Ce mec complexe, presque névrosé dans ces moments-là. Mais bien sûr que si tu avais su et que si tu avais eu Niels sous les yeux, ça aurait mal fini. Dire que jamais tu n'aurais pensé dans ce cliché bidon de deux mecs qui se battent pour une nana. Et Bambi fût, et là ton monde s'écroulait. Tout changeait perpétuellement depuis elle. Alors tu préférais ne même pas lui répondre, parce que même si elle pensait n'avoir rien dit pour toi, elle l'avait fait inconsciemment fait pour elle : pour ne avoir à te voir blessé. Après cogner, ça te connaissait. Elle t'avait déjà vu faire plus d'une fois. Quand tu ne sais rien c'est un problème, mais quand je te dis ce qui est important ça l'est aussi ?! Tu ne savais plus sur quel pied danser n'est-ce pas ? Tu t'étais ouvert comme jamais la veille, et là tu sentais que tu te refermais au point que tu en avais mal. Elle te reprochait presque d'être égoïste, ce qui était le cas d'ailleurs mais elle savait depuis le début à quoi s'en tenir avec toi. Encore une fois ce n'était pas à Bambi que tu en voulait le plus, mais c'est bien à toi. Tu t'en voulais à toi-même de t'être exposé à tout cela. Tu sais quoi ?! Au point où on en est, considère que je t'en veux pas. Oui, de toute façon ta rancune envers elle ne pèsera jamais plus sur la balance que ce que toi tu pouvais te reprocher. Persuadé d'avoir un sachet de beuh quelque part, tu comptais te rouler plus qu'une simple cigarette. Vous étiez en froid, et tu en avais besoin.

@Bambi C. Corleonesi

Bambi ne répondit pas à son énième attaque. Pour elle, il s'agissait plus de cela que d'une véritable question à vrai dire. Pour le moment, elle s'habillait pour un jogging, tellement énervée qu'elle en avait du mal à fermer sa fermeture éclair, preuve que ses mains tremblaient avec force. Ce fut pire encore pour attacher ses lacets, lui donnant l'impression d'être une petite fille à qui il fallait tout réapprendre. C'est ça, après tout ce que tu as balancé tu m'en veux pas, on va te croire... soupira-t-elle avant de quitter la pièce sans autre forme de procès mais également l'appartement pour une longue, très longue course. Épuisante, aussi. Bambi ne s'était pas autant dépensée à ce niveau depuis bien longtemps mais il lui fallait évacuer sa colère, sa frustration, sa tristesse plus que toute autre chose. A la fin de sa course, alors que sa poitrine lui faisait un mal de chien, elle s'assit sur un banc proche de leur immeuble pour pleurer un bon coup, relâcher la pression, vider tout ce qu'elle pouvait vider. Résultat, elle ne fut de retour que trois heures plus tard, pâle comme un linge, et surtout essoufflée comme rarement. Où était Ciarán ? Aucune idée. Pour éviter de remettre de l'huile sur le feu, elle se contenta de se rendre à sa salle de bain pour se passer de l'eau sur le visage et essayer de reprendre son souffle, se demandant si elle avait bien fait de rentrer.

@Ciarán S. Halstead

Tu avais du temps avant de te rendre compte que Bambi avait quitté l'appartement. Tu as roulé ton joint tranquillement, parce qu'au fond c'est comme ça que tu t'apaisais après tes disputes avec elle. C'est comme ça que tu t'apaisais tout court. Ce moment où tu tirais tes tafs, et où tu finissais presque plus lucide que jamais. Ces moments de réflexion profonde, sans trop saigner. Tu la blessais une fois de plus mais tu semblais tellement déçu par le fait qu'elle ne t'ait rien dit que tout ça t'agaçait au plus haut point. C'est en allant récupérer ton briquet et ton téléphone que tu t'es rendu compte qu'elle n'était plus là. La porte de sa chambre était ouverte, et plus l'once d'un bruit à l'horizon. C'est donc seul avec ton joint que tu voyais ce post de commère te tomber dessus. Putain d'enfoirés ! Tous autant qu'ils étaient, Niels en tête d'affiche. Ta mâchoire s'est contractée comme jamais et ton téléphone a traversé violemment la pièce avant de s'éclater le mur et tomber au sol. Les commérages tu détestais ça, tu détestais même qu'on puisse même s'intéresser à ta vie de trop près. Mais là s'en était trop, sans compter que le message s'adressait à toi, ce qui était particulièrement agaçant. Tu fumais dans ta chambre sans même avoir entendu l'italienne revenir.

@Bambi C. Corleonesi

Bambi passa un long moment dans la salle de bain. À se rafraichir le visage, à essayer de ne surtout pas penser à toutes les horreurs qu'ils avaient pu se balancer au visage. Mais autant dire que c'était mission impossible, yeux ouverts comme fermés, l'italienne rejouait la scène dans son esprit. La colère l'avait quittée pour le moment, et la lassitude demeurait entre deux toux. Forcément, après un tel jogging, sa poitrine lui faisait mal et elle toussait allègrement et douloureusement. Pourtant elle quitta cette salle de bain. Pas de trace de Ciarán mais elle savait plus ou moins où il devait se trouver. Elle pénétra dans la chambre et jeta une œillade pour vérifier qu'il était bien là mais n'osa pas l'affronter, pas cette fois. A ses yeux, elle n'avait rien fait de mortellement répréhensible et c'est lui qui se trompait d'ennemi. Ce fut pourquoi, toussotante, Bambi se dirigea vers le frigo pour prendre une rasade de vodka. De quoi se remettre les idées en place.

@Ciarán S. Halstead

Bientôt tu finissais persuadé qu'elle était de retour, et au fond de toi tu étais rassuré. Non parce que soyons honnête, tu venais de péter ton téléphone, et tu aurais donc été incapable de la contacter si ce n'était par l'intermédiaire d'un tiers. Or, le moins qu'on puisse dire c'est que tu était bien à l'appartement, loin de tous, à cet instant. Rien que toi et ton joint. Le beuh t'avait calmé tout naturellement. Tu avais beau être toujours en rage, cette colère semblait plus asphyxié. Sortant de ta chambre, tu l'as aperçu dans la cuisine et vu comment vous aviez pu vous disputer il fallait reconnaître que la bouteille de vodka à sa main te faisait même plus envie qu'elle. Mais là, tu avais faim. Fumer te donner faim. Si le quart de ce qui se dit est vrai... je préfère que tu me le dises. Au fond de toi, tu savais que ce vous aviez été trop fort pour qu'elle n'ait ne serait-ce qu'été bousculé par un timide baiser, alors échanger un truc langoureux, c'était un loin d'être un truc que tu pourrais croire facilement. Mais encore une fois, il y a simplement ce besoin de l'entendre de sa bouche. Et si les rumeurs disaient vraies, il n'y aurait pas à parier longtemps, tu plierais bagages définitivement.  

@Bambi C. Corleonesi

Bambi sursauta face à la phrase de Ciarán, avant de soupirer. N'avait-il donc rien écouté de ce qu'elle avait pu dire tout à l'heure, ou avait-il l'esprit trop embrumé par la beuh qu'il s'était envoyé dans les poumons et les neurones ? Difficile à dire. Apparemment tu ne m'as pas écoutée tout à l'heure... fit-elle valoir en déposant la bouteille de vodka dans le frigo après une énième rasade, pour mieux tousser ensuite. Ce baiser ce n'était rien. Une vulgaire façon de fanfaronner à cause des "bisous pour boire" instaurés par les Mathers pour le bal. Il n'y avait rien de passionné, de langoureux, niente ! Niels a gâché notre amitié pour un geste débile, et crois-moi je lui en veux mortellement. Quant à ce que je ressens pour toi... c'est évident que c'est toi que je choisi, toi que j'ai toujours choisi et toi que je choisirai toujours. Peut-être qu'un jour tu arrêteras d'en douter et de m'en mettre plein la face alors que moi je n'ai rien fait. Rien. Rien à part défendre notre soirée, notre bulle. Je t'aime Ciarán. Il n'y a que toi pour douter d'une chose pareille ! Bambi avait caché son visage quelques secondes pour mieux essuyer ses larmes.
@Ciarán S. Halstead

Avais-tu entendu plutôt ce qu'elle avait pu dire ? Oui. Mais plutôt tu ne lui en avais aucunement voulu pour ce baiser. Non toi tu lui en avais voulu et tu lui en voulais de n'avoir rien dit plutôt. C'est pour ça que tu avais autant la rage, parce que toute une soirée, toute une nuit, tu avais été mis à l'écart d'un tel détail. Tout à l'heure et les conneries de calomnies, c'est deux choses différentes. Tu l'as lu au moins ? Autant être honnête tu avais beau ne pas y croire, la description de ce qui c'était passé, et le jeu de Cambridge Secret, ne vendait clairement pas la même chose. Alors te sentais-tu humilié ? Pas vraiment, puisqu'à l'évidence tu faisais tout sans l'avis des autres. A l'inverse tu faisais toujours les choses quand tu te sentais le cran et l'envie de les faire. C'est pour ça que tu t'es ouvert à Bambi la veille et c'est aussi pour ça que tu aurais aimé qu'elle ne garde pas un tel détail pour elle. Si il ne t'a embrassé que pour boire, alors il est plus crétin que ce que je pouvais penser. Elle n'avait rien dit sur les motivations de Niel, pourtant tu avais été persuadé que ce n'était pas anodin de sa part. Pas quand on sait qu'ils étaient si proches. Arrête avec ça, je doutais pas de toi. Je disais juste que tu aurais du me le dire. Ces conneries de smooking, de bal c'est pas ma came et tu le sais d'ailleurs c'est pareil pour ces awards à la cons. Tous ces enfoirés je leur dois rien, moi, et je me fiche pas mal de leurs avis. J'y étais pour toi parce que je te devais bien ça Bambi et toi tout ce temps, tu savais et t'as rien dit. Voilà ce qui me rend dingue. Tu savais que ça n'aurait rien changé à vos plans suite, et votre soirée en amoureux. Tu n'en doutais pas. Mais à l'inverse si tu avais pu soupçonner ce baiser rien de votre nuit d'hier n'aurait eu lieu. Au lieu de ça tu as été le mec qui laissait danser sa nana avec un autre sous prétexte qu'il était un si fidèle ami. Si tu trouves ça trop égoiste alors tu t'es peut-être tompé sur la marchandise. Elle t'avait reproché le moi, moi, moi mais en lui disant ce qui te rendait dingue, tu explicitais encore ce moi mais tu étais égoïste. Tu l'étais rarement avec elle mais depuis le début tu avais eu peur de ne pas pouvoir indifférent face à des conneries pareilles. C'était ça être amoureux et faire confiance à l'autre. Et Bambi tu lui faisais confiance, sinon jamais tu n'aurais explicité ce qui t'avait tant dérangé dans toute cette histoire.

@Bambi C. Corleonesi

Si tu l'as lu aussi tu dois savoir que moi aussi répliqua-t-elle en le regardant droit dans les yeux. Bambi avait beau se ficher de ce monceau de conneries elle avait commenté la chose avec son cœur sans pouvoir s'en empêcher. Mais ça, Ciarán le savait forcément. C'est parce que je lui ai demandé s'il comprenait quelque chose à ce système qu'il m'a embrassée. Mais je voulais qu'il m'explique pas qu'il me touche ! soupira-t-elle de plus belle. Arrête avec ça. Arrête. Tu veux quoi au juste ? Que je m'en aille ? Que je te donne raison jusqu'au bout, que je te dise que tu as raison, que j'aurais dû tout te dire, gâcher notre soirée, te pousser à ne rien me confier car c'est ce qui serait passé... tu as raison. Je suis trop conne. Tu vas rester en boucle là dessus et j'ai beau mettre mon cœur et mes tripes sur la table tu ne m'entends pas. C'est peut être toi qui t'es trompé sur la marchandise Ciarán... je ne peux rien faire de plus. Je ne peux rien donner de plus et pourtant tu continues à me condamner et ça me tue ! Bambi se mit à tapoter la table avec nervosité. Et son énième toux venait de tacher sa main de sang. Oh non... Stress. Peur.

@Ciarán S. Halstead

Là au moins tu étais certain que vous parliez de la même chose. Tu croyais Bambi forcément. Tu n'étais pas client des ragots et peu importe qui se cachait derrière tout ça, tu t'en fichais pas mal. A l'évidence tu avais confiance en Bambi, et aucunement en tout le reste des étudiants potentiels. Tu te retenais de dire ce que tu pensais quand elle te confiait lui avoir demandé si il avait compris ce système d'embrasser pour boire. Dire que c'était à cause d'une telle réplique serait injuste mais à l'évidence ça avait poussé Niels à l'embrasser. Quel crétin ! Ça n'aurait rien gâché. As-tu râlé pendant sa tirade, persuadé que tu disais vrai. Mais finalement peut-être vous appreniez encore à vous connaître. Peut-être que ce début de confidences à Bambi n'était qu'ouvrir une nouvelle porte. Tu n'en savais rien. Jamais tu ne t'étais autant confié à quelqu'un. Patty ne comptais même pas tant elle savait déjà beaucoup quand elle avait fait ta rencontre. Cela étant dit, tu n'avais pas réagit à la fin de sa réplique mais bon sang même avoir fumé, tu savais que tu n'oublierais rien de tout ça. Elle avait atteint la limite. Cette idée ne faisait qu'un tour dans ton esprit et ça avait eu plus de sens que prévu. Ce n'était même pas bon présage quand on y pense. Eh merde ! As-tu fini par dire en voyant sa main ensanglanté. Tu n'étais donc bon qu'à ça ? Rendre sa vie compliquée ? Entrant dans l'espace cuisine, tu attrapais maladroitement un torchon faisant tomber par deux ou trois ustensiles au passage. Tu as mouillé le torchon en t'approchant d'elle pour lui essuyer le contour des lèvres puis la main. Et le silence finissait roi.

@Bambi C. Corleonesi