private property, no trespassing — Forcément que c'était hilarant. Elle n'avait quasiment aucune force et sa tape sur mon épaule ressemblait à une toute petite pichnette. Ouais, c'était hilarant. Mais la taquiner restait ce que j'appréciais le plus en sa compagnie, en plus des coups tordus qu'on pouvait faire, comme passer du temps dans un centre commercial quand ce dernier est supposé être fermé. Et surtout, réfléchir à un plan pour entrer par effraction dedans en fait. Ouais, on était devenu deux hors-la-loi, mais qu'importe, on s'amusait bien tous les deux et c'était le principal. “Pas encore non” J'avais eu une aventure dans une ruelle, dans un jacuzzi, mais pas encore dans des toilettes publiques. Mais qui sait, un jour ça arrivera. En tout cas, elle n'appréciait pas le lieu et il était clair que jamais je ne la surprendrai le faire dans des toilettes. “Je suppose que toi non” Et c'est le cas de le dire en fait, puisqu'elle ne l'avait jamais fait avec personne. Mais qu'importe si ce détail m'était passé par le dessus de la tête, ça restait non important. Refusant de porter la robe immonde qu'elle me présentait, elle feignait l'indignation et la tristesse, la moue sur le visage. “Gniagniagnia!” Avais-je déjà dit que j'étais fort moi aussi à agir comme un enfant de quatre ans ? Preuve en est, je le suis. Mais bon, elle, elle m'avouait porter que des robes de créateur et forcément, ça tiquait dans ma tête. C'était une toute autre éducation que la plupart des enfants lambda. “Ouais, ça doit être ça” Forcément que si tes parents t'obligent à porter ce genre de vêtements, au final tu t'y habitues rapidement, au point que c'en soit ta seule façon de te vêtir. Qu'importe les robes et autres bouts de tissu. Le sujet important maintenant était la nourriture. Faire rentrer la nourriture dans nos organismes afin d'assouvir nos faims. Moi j'étais parti sur le salé, elle le sucré. Et bien, je pense qu'on trouvera chaussure à nos pieds malgré tout. Et oui, des stands se trouvaient là, prêts à nous offrir les denrées qu'ils dissimulaient. “Je suis un kinder surprise. Tu sais jamais la petite surprise qui se cache en moi” finissais-je par dire en plaisantant. Ouais, brun à l'extérieur, blond à l'intérieur, avec un petit truc en plus. Loin du kinder chocolat quoi. “Mais la blonde reste toi, évidemment” souriais-je en prenant place dans un des stands pour y découvrir la nourriture qu'on allait pouvoir avaler. Préparant mon hot-dog tranquillement, elle vint se placer comme une cliente, passant commande, ce qui me fit rire mais je rentrais dans son jeu, sans chercher plus loin. “Bien le bonjour mademoiselle ! La boule de glace, sur le hot dog ou à part ?” L'air idiot sur mon visage était sûrement surjoué, mais bien trouvé pour la situation actuelle.

  De mon excuse, proposée comme alibi just in case, Pluton imaginait aussi les idées que les gardiens se feraient. Du sexe dans des sanitaires publics. Forcément, j’en grimaçais, d’autant plus qu’inexpérimentée dans le domaine j’avais une vision beaucoup plus romantique et fleur bleue de la chose. Le garçon répondit alors, quand je le questionnais sur ça, qu’il ne l’avait pas ‘encore’ fait. « C’est un projet ? » rigolai-je alors, relevant ainsi le –encore- de ses propos. Il avait bien vite compris que moi non. « Pas encore non… » pouffai-je en imitant sa réponse. Pas encore et probablement jamais. Quoique, dieu seul savait ce que l’avenir me réservait mais bon, à cet instant précis, j’étais bien incapable de m’imaginer faire une telle chose. Le magasin de vêtements fut l’occasion d’exprimer toute notre grande maturité et j’accueillis le Gniagniagnia enfantin de mon ami avec un nouveau rire. Donc voilà ce qu’était une sortie shopping en vrai ? J’étais contente de le vivre au moins une fois, version nocturne. Bon ma copine de boutiques n’était pas très conciliante, mais peut être que de journée, j’embarquerais Bambi pour une sortie du genre une autre fois. Après tout, mes parents n’étaient pas à Boston pour checker ma garde robe désormais.  On abandonna donc le magasin, les robes, tout ça pour aller prendre soin de nos petits estomacs. Le débat sur nos couleurs de cheveux et sur les bêtises qu’on pouvait sortir reprit avant qu’on ne s’attèle à notre dégustation. Je passai commande à Pluton, qui entra dans le jeu. Nouveau rire de ma part. « Une seule boule ? Moi j’en veux deux. » Petit air angélique. Deux boules et une saucisse, commandé par n’importe qui d’autre ça aurait l’air salace, mais avec mes yeux plein de candeur et d’innocence, impossible d’y percevoir une quelconque connotation sexuelle. « A part. Je trouve que la vanille ne se marie pas trop avec la moutarde. »  

private property, no trespassing — J'y peux rien si elle était pure et chaste et ne pensait aucunement aux répercussions que peuvent avoir ses excuses. J'étais ancré dans le monde réel, avec un esprit un peu mal placé et clairement, il était véridique que les gardiens, s'ils avaient à écouter cette excuse, viendraient à penser que nous avions couché ensemble dans les toilettes. Ouais, clairement, aussi choquant que ça pouvait être pour elle, ils penseraient ça. “Disons que si l'occasion se présente, je ne dis pas non” finissais-je par dire en riant légèrement. Je n'étais pas contre de nouvelles aventures. Preuve étant, nous étions entrés tous les deux dans ce centre commercial par effraction, à la recherche de l'adrénaline. Et quand je supposais qu'elle ne l'avait jamais fait dans ce lieu, je n'avais pas tort du tout pour le coup. Quoiqu'il en soit, après un tour dans les vêtements, on avait trop faim et il était temps d'aller manger. Et du coup, c'était sans trop de difficulté qu'on retrouvait les stands de bouffe, notamment le stand de hot dog qui m'était particulièrement cher à mon cœur. Et à mon estomac. Après un petit écart sur la couleur de nos cheveux et des petites blagues d'enfant de quatre ans, je jouais le cuistot qui allait la servir. Prenant l'air sérieux, je rentrais dans le jeu. “Êtes-vous prête à en mettre le prix demoiselle ? C'est $100 de plus pour une seconde boule !” Ok, l'exagération hein. Parce que bon, deux boules et une saucisse dans un pain.. disons que ça ressemble drôlement à Sausage Party cette histoire. “Pourtant vous devriez essayer avec le ketchup. Une tue-rie ! L'explosion en bouche est indescriptible !” Ok, j'allais encore dans l'abus, mais certes, elle en rigolait bien pour le coup. Je lui préparais son hot-dog et à côté, je mettais deux boules de glace dans un petit pot, les lui servant par la suite avec un grand sourire aux lèvres. “Bon appétit demoiselle” Attrapant mon hot-dog, je revenais vers elle, m'installant sur une chaise non loin de là, pour déguster mon met si désiré.

 Comment on était venu à parler de cela déjà ? De sexe dans des sanitaires publiques ? Je ne savais même plus, et au final qu’importe… Ce qui était drôle, c’était que même avec ce sujet, celui avec lequel j’étais peut être le moins à l’aise, complètement inexpérimentée, y’avait ce naturel et cette décontraction avec Pluton. Peut être parce qu’il représentait l’adrénaline, l’interdit, le petit diable sur mon épaule qui me poussait dans de nouvelles aventures interdites. Peut être… En tout cas, à sa réponse, je secouais la tête en riant, me moquant gentiment du garçon. Pour l’instant, et après l’épreuve des robes, c’était vers le stand d’hot dogs qu’on filait avec empressement, monsieur jouait les vendeurs. On a 20 ans on joue à la marchande, et oui ? C’est quoi le problème ? « 100 dollars ? » fis-je en jouant les clientes outrées. « Elles ont intérêt à être bonnes vos boules monsieur… » Oh non tais toi Cassie. Peut être que pour toi, c’est purement gustatif, mais là ça prenait franchement des allures trop allusif, surtout qu’il était question de saucisse également, d’explosion en bouche. Moi je rigolai aux conseils de mon cuistot, plus naïve tu meures. Et on se posait ensuite pour savourer notre repas.  Un peu de hot dog, beaucoup de glace et en levant les yeux vers mon ami je constatais qu’il avait du ketchup jusque sur les joues. « Attends bouge pas… » Mon index récupéra la sauce sur sa peau et vint alors l’étaler sur le bout de son nez. « Comme ça t’as vraiment une bouille de clown ! » commentai-je avec un sourire malicieux avant de me lever de ma chaise en apercevant la devanture d’une boutique, un peu plus loin dans la galerie. « Viens, y’a un truc que j’ai toujours rêvé de faire… » fis-je en attrapant sa main pour le tirer et l’inviter à me suivre, précisant en sentant qu’il résistait : « Promis, c’est pas des fringues. » Et hop, je l’entrainais avec moi jusqu’à… un magasin spécialisé dans la vente de lit. Matelas, sommiers, à perte de vue devant nous. Et ni une, ni deux, je grimpe sur l’un des lits de démo et testais la marchandise en sautant dessus, comme si l’objet était un trampoline. Typiquement le genre de trucs que j’avais eu le droit de faire dans mon lit à baldaquin de princesse, et encore moins au pensionnat religieux.  

private property, no trespassing — Je m'amusais réellement, c'est le cas de le dire. Je me dis aussi que c'était parce que Cassie était avec moi et qu'elle avait cette volonté de lâcher prise à certains moments, et je pense qu'avec moi, elle y arrivait. Preuve étant qu'on parlait de coucher dans les toilettes, c'est quand même une conversation assez atypique. Mais on le faisait, dans toute la décontraction du monde. Parce qu'on est cool nous. Et puis, après la séance robe et apprentissage du langage des robes, c'était avec la bouffe qu'on allait s'amuser. Hot dog et glace, autant dire que c'était un repas de rois. Surtout dans un centre commercial vide de toute personne, dans lequel nous étions entrés par effraction. Comment allons-nous sortir ? Je me poserais la question... plus tard. Ouais, plus tard. “Oh mais elles le sont mademoiselle ! Du lait de vache purement suédois !” Ouais bon, l'exagération était marrante pour le coup et je ne me lassais pas de ce moment avec elle. Boules, hot dog, encore une fois, ça tournait très sexuel et pourtant, tout allait bien. En fait, ça me faisait plus marrer qu'autre chose cette histoire. Posés tous les deux sur une des tables présentes, on savourait clairement notre repas qui était digne de Top Chef. Et forcément, son esprit malicieux venait jouer avec moi. Ok, je savais pas trop manger, mais c'était pas la peine de m'en foutre partout. Ouais bon, au pire ça partait avec un coup de serviette. “Fais gaffe, je vais me transformer en ce clown tueur et tu n'auras aucune chance de survivre” Les deux bras en l'air, mains en forme de griffes, je fis alors une tête qui faisait soit-disant peur. Ouais, pas sûr que j'ai réussi à faire ce que j'avais en tête. Mais clairement, elle n'en avait rien à faire. Son esprit était déjà parti loin.. Et son idée était de m'emmener avec elle. Engloutissant le reste de mon hot dog à la hâte, je m'essuyais les lèvres et le nez rapidement avant de la suivre pour découvrir une boutique de literie. Et là, je la voyais sauter sur le lit, comme s'il s'agissait d'un trampoline. Forcément que je rigolais, c'en était très drôle de voir sa chevelure aller et venir de haut en bas. Et puis, son sourire de bonheur était tellement réel que je n'avais aucun regret de l'avoir embarquer dans cette histoire. La suivant, je me mettais sur le lit d'à côté - de peur que celui qu'elle ait choisi ne supporte pas nos deux poids - et je l'imitais, rigolant alors comme un enfant de quatre ans. “Tu sais aussi qu'ils ont une aire de jeux pour enfants, non ? Avec piscine à boules, tout ça tout ça”

Donc on parle de coucher dans des toilettes publics, on filait au stand de nourritures, et devant des hot dogs et des glaces, la conversation prenait encore des connotations sexuelles que mon innocence et mon inexpérience en la matière ne me permettaient pas de saisir réellement. Trop de candeur en moi. Posés à table ensuite, savourant notre repas improvisé, je ne tenais pas très longtemps avant d’aller chercher à nouveau Pluton, taquine, en voyant la traînée de ketchup qui peinturait sa joue. Du bout de doigts, je m’amusais à relocaliser l’excédent de sauce sur le bout de son nez, commentant en le comparant à un clown. Je rigolai en entendant sa menace alors. « Toi, t’as regardé trop de film d’épouvante quand tu étais môme. » Parce que les clowns, c’était censé faire les pitres pas vous foutre la frousse à la base. En tout cas, vu mon rire qui redoubla devant son petit numéro, c’était cuit. « Pour la carrière clown de film d’horreur tu laisses tomber, ça va pas le faire. »  Mon regard se perdant sur l’immensité de la galerie marchande déserte qu’il nous restait encore à explorer, mes prunelles s’arrêtèrent sur une boutique spécialisée dans la vente de literie. Je me levai ensuite, pressant mon ami qui finit d’engloutir son repas en deux deux, et je l’entrainais avec moi. Des lits à perte de vue devant nous, que j’investissais comme trampoline , fantasme absolue de petite fille trop sage, petite fille bridée, à qui l’on avait toujours tout interdit. Vite imitée par le jeune homme, sur le lit voisin, l’écho de nos rires résonnait dans tout le magasin. Et puisqu’on était retombé en enfance, Pluton m’informait de l’air de jeux pour enfant qui se trouvait un peu plus loin. « Piscine à boules ? Je signe, je veux, on y va. » Et hop je sautais de mon 'trampoline' vers le sien, nous faisant tomber à la renverse sur le matelas dans un craquement sonore qui ne disait rien qui vaille pour les lattes du lit. « Oops… » Ha oui, c’était peut être pour ça qu’on interdisait toujours aux gosses de jouer à ça, c’est vrai…  

private property, no trespassing — “J'en ai regardé un en particulier. Et il ressort au cinéma. Ça te dit de le regarder avec moi ?” Bon, peut-être que les films d'horreur sont loin d'être sa tasse de thé et elle aurait trop peur. Mais bon, je tentais le coup puisque après tout, j'appréciais grandement passer du temps avec elle. Non mais clairement, c'était vraiment cool si elle pouvait le faire. Et je mettrai du ketchup un peu partout sur mon nez pour l'effrayer un peu plus. Pourquoi pas après tout, elle venait de m'en étaler un peu plus sur mon visage, juste parce que je ne savais pas manger. Sympa la fille. Et ouais, j'étais nul en clown visiblement. Du moins, en clown qui fait peur. “Gniagniagnia, avec de l'entraînement, je suis sûr que je peux y arriver” Et puis de toute façon, qu'importe. Moi je veux être journaliste et je y arriverai coûte que coûte. Le travail allait être fourni et je me hisserai en haut des plus grands journaux du monde entier. Ou alors, je peux commencer avec Twitter aussi. C'est bien ça aussi. Quoiqu'il en soit, on finissait notre repas parce que madame avait une autre idée derrière la tête. Et rapidement, je voyais ce magasin de literie devant nous et.. ouais, elle se mettait à sauter sur le lit, tranquille, comme si de rien était. Et sa bonne humeur était contagieuse. M'installant sur le lit d'à côté, je la suivais, sautant alors de haut en bas, toujours un peu plus haut. Le truc, c'est qu'on oubliait assez rapidement qu'il s'agissait que de simples lits avec des sommiers pas forcément solides. Aire de jeux pour enfants non loin, je la tenais au courant et forcément qu'elle en était plus qu'heureuse. Comment aurait-il pu en être autrement en fait ? “Je n'en attendais pas moins de toi” Et voilà qu'elle sautait jusque dans mon "lit" pour sauter encore un peu afin qu'on s'en aille tous les deux sauf que voilà... ça n'avait pas supporté nos deux poids. Crac, ça avait pété. “Oh merde...” Revenant sur la terre ferme, je regardais sous le lit et le sommier était à moitié tombé sur le sol, les lattes y compris. Comment réparer ça ? On le fait pas, on s'en va, tout simplement. “Donc, piscine à boules ? Je sais pas réparer ce genre de truc. Je serai capable d'empirer les choses” Véridique.

Je rigolais devant sa vision du clown. Y’en avait, vous leur disez clown, ils faisaient les pitres, ils pensaient cirque, chapiteau, spectacle pour enfant, monsieur Westerberg lui, il pensait direct au film d’horreur et il essayait en vain de m’effrayer. C’était aussi pour ça que je l’aimais ce gars, parce qu’il avait ce petit côté décalé dans lequel je me retrouvais un peu. J’hochai la tête à l’affirmative, acceptant l’invitation avec un large sourire en émettant quand même une condition : « Juste te mets à crier comme une fillette hein… » Taquine. Genre j’avais peur de rien moi. Enfin, j’avais surtout pas peur de son imitation pittoresque du clown sanglant quoi. Je me moquais, il ronchonnait. Tout était normal. « Entraine toi pour le film, on fera peur aux mamies qui seront dans la salle. » me marrai-je donc. On finit notre dîne improvisé et direction le lit. Yes. Enfin en vrai, le lit c’était un prétexte pour faire un peu plus ma gosse, me sentir libre, là, à sauter sur ce matelas comme on m’avait toujours formellement interdit de le faire sur mon lit à baldaquin de princesses. Et alors que je sautais sur le lit/trampoline de mon ami, je compris pourquoi les adultes nous refusaient ce jeu. Crack les lattes. Merci Cassie. On se levait. J’étais partagée entre le désolement et l’envie d’exploser de rire. Ha et c’est le rire qui l’emporta : « Je crois qu’on devrait faire un régime… C’est les hot dogs, ça a surement du charger un peu trop le lit. » Et puis on oubliait vite la boutique, on courrait jusqu’à l’aire de jeux pour gosses, la piscine à balle plus précisément. « Montre moi, je te suis… » soufflai-je donc en attrapant sa main. « Au pire on ira au rayon outillage ensuite, chercher ce qu’il faut pour ce lit.» Si jamais notre conscience nous travaillait trop… 

private property, no trespassing — C'était de notre génération, on y pouvait rien. Les clowns étaient à présent apparentés à quelque chose d'horrifique, d'effrayant. Et c'était comme ça que je les voyais à présent, pas ces personnes qui étaient supposées faire rire les enfants lors des goûters d'anniversaire ou pour n'importe quelle autre occasion. “Je vais essayer, je promets rien” Après tout, j'étais loin d'être rassuré de les voir à l'œuvre de meurtres et autres crimes sanglants. Mais bon, fallait garder en tête que c'était un film et tout irait pour le mieux. Il ne fallait pas faire tout un pataquès de ces histoires. “Les mamies ? Tu préfères pas les gamins qui viennent alors qu'ils sont trop jeunes, histoire de bien les traumatiser ?” C'était bien plus fun de s'en prendre à des personnes - enfants dans ce cas là - qui n'étaient pas vraiment autorisés à venir ici. Après tout, ils ont manipulé le système pour pouvoir venir, alors faut leur rendre la monnaie de leur pièce. Méchant ? Du tout. Et puis, qu'importe, nos repas terminés, on se dirigeait vers la boutique de literie, qui serait notre aire de jeux pour le moment. A sauter sur les lits, on ne pensait pas les casser, surtout en restant l'un sur le sien. Sauf que Cassie avait décidé de venir sur le mien et.. ouais, nos deux poids ne l'avaient pas épargné. “Évidemment, toujours la faute des hot-dogs de toute façon” Et le truc, c'était que j'étais pas capable de le réparer moi ce lit. J'étais clairement dans une incapacité totale de réparation, tellement je pouvais être maladroit. Le lit allait mal s'en sortir si je m'occupais de son cas. Main dans la main, je l'attirais donc vers l'aire de jeux véritable. Celle pour enfants. Celle qui avait une piscine à boules. Et ouais, les lits ne rivalisaient pas avec la piscine à boules. “Ou alors on laisse un billet en guise de réparation ?” Non mais parce que j'ai beau avoir une conscience, je me risquais pas de prendre un marteau entre les doigts. Et puis, de toute façon, on avait assez à s'amuser dans les boules et quand il fut temps de partir, on s'en allait, comme si de rien était. Comme si nous n'avions jamais été entre ces murs.