En revenant je m'arrêtais sur l'embrasure de la porte vitrée pour profiter encore de ce corps au courbe désirable qui était allongé sur mon lit. "Ca redescends ? " la taquinais-je avec un léger sourire aux lèvres. J'avais tendance à envier ces demoiselles... La capacité qu'avait leur corps à étendre un orgasme sur plusieurs secondes puis de voir les vagues de désirs déferler en s'atténuant decrescendo au fil des minutes était - comment dire - amusant ? Impressionnant ? Tu veux boire quelque chose ? demandais-je ensuite poursuivant mes propositions tout en me rapprochant du lit. Manger quelque chose ?... Que je te raccompagne ? Ou dormir ?... Prendre une douche ?... Recommencer ? terminais-je avec un semi sourire m'asseyant près d'elle sur le lit.

Je riais tot bas avec elle, hésitant même à la provoquer encore un peu rien que pour voir cet effet durer encore un peu plus. Car cet état était l'expression même de l'agréable moment qu'elle venait de passer en ma compagnie. J'en tirais une certaine satisfaction. Qui ne le serait pas de savoir que j'avais comblé cette bombe. Et ciel ! Qu'elle m'avait comblé elle aussi. Alors qu'elle me répondait, je hochais lentement la tête et répondais tout bas : Avec plaisir ... Je ne savais jamais vraiment comment aborder ce genre de suite. Certaines hésitaient à repartir le plus vite possible pour faire comme si rien de tout cela ne s'était produit. D'autres rêvaient d'un petit déjeuner au lit. Je n'étais de ceux qui disparaissais aussitôt le biscuit dévorer. J'aimais savourer chaque instant que je pouvais avoir avec mes amantes. Profitant de multiples manières d'elles indifféremment l'une de l'autre. Toutes n'appréciaient pas forcément mon mode de fonctionnement, redoutant bien trop de s'attacher à terme. Et j'ignorais encore si Lucky était de celle-ci.
Je la regarde s'éloigner jusqu'à ma salle de bain avant de retirer l'arme à feu que je cachais entre les deux larges couffins qui servaient de tête de lit. Je vérifiais brièvement qu'elle ne m'avait pas vu faire, puis je passais derrière le lit, dans la partie dressing de ma chambre pour cacher l'objet dans un compartiment à ceinture. Une fois que ce fut chose faite, j'enfilais un boxer et descendais chercher ce que la belle m'avait demandé.
Revenant près d'elle, je lui tendais le verre d'eau et m'allongeais à ses côtés en soupirant de bien être. Wouha... Tu m'as épuisé. avouais-je en tournant la tête pour la regarder. J'allongeais ensuite le bras vers elle, l'invitant silencieusement à s'allonger sur mon bras.

Faire des choses sans que personne ne soit au courant de ce que j'avais derrière la tête était mon quotidien depuis que j'avais réintégré la vie civile. Aussi n'était pas surpris que Lucky n'ait rien remarqué. A moins que cette dernière attende de me mettre devant le fait accomplit. Et ce genre là, j'avais déjà en tête un bon nombre d'excuse à lui servir pour légitimer la présence d'armes chez moi. Car non bien sur, ce n'était pas la seule !
A nouveau allongé sur mon lit, près d'elle, je fermais moi même les yeux, mon torse se soulevait et s'abaissait tranquillement. Alors qu’elle me complimentait, je souriais brièvement autant pour cela que pour la légèreté de ses doigts sur ma peau. « A ton service. » lâchais-je. Sa référence à notre première rencontre me fit penser que je pouvais moi aussi remercier mon client pour ce contrat ainsi que mon idée on ne peut plus farfelu de me glisser dans les tuyaux d’aération de la cuisine de cette pâtisserie pour terminer d’isoler la pièce et provoquer l’explosion qui cacherait toutes traces de mon passage. Physiologiquement incapable de rester éveiller, je laissais le sommeil me porter.

Le lendemain, réveillé aux aurores comme bien souvent, j’étais sorti du lit en veillant à ne pas lui arracher à son sommeil récupérateur. J’avais fait quelques dizaines de pompes avait filé à la douche puis trop tenté par ce sublime corps de même que par cette douce endormie, je l’avais finalement réveillée avec caresses et baisers. Puis nous avions une fois encore profité du corps l’un de l’autre avec autant d’ardeur que de tendresse.
Je l’avais ensuite raccompagné à la fac où elle avait un point de rendez vous avec d’autres étudiants où ils rejoindraient tous ensemble l’aéroport direction la Finlande.