I deal with your dangerous mind — Elle était clairement.. Dévastée. Quoi que la colère prenait pas mal de place elle aussi. En fait, elle n’arrivait pas à comprendre comment ça avait pu se produire. Comment on avait pu la trahir de la sorte. C’était pire que tout en fait. Parce qu’Aisling, il lui fait tous les reproches du monde mais au final, il ne valait vraiment pas mieux sur ce coup-là. C’était même pire à vrai dire. Parce qu’en plus de coucher avec une autre alors qu’ils étaient censés arranger les choses entre eux, il ne trouvait pas mieux que se taper sa meilleure amie. Et Hippolyte dans cette histoire, elle ne valait mieux. Coucher avec Aisling quand elle était censée arranger les choses. Clairement, Agathe était au bord de la crise de nerf. En colère contre tout le monde avec une envie certaine de déclencher un ouragan. C’était l’hôpital qui se foutait de la charité en fait. La faire passer pour le monstre de l’histoire et croire pouvoir s’en sortir par la suite en faisant un truc de la sorte ? Même pas en rêve. Dans la finalité, elle ne voulait plus en entendre parler. Pas maintenant et probablement jamais. Et elle peinait à réaliser qu’il puisse lui faire un truc pareil. Lui, le gars se proclamant être irréprochable. Et blondie, elle finissait par éteindre son cellulaire, pas d’humeur à recevoir le moindre message. Ni d’Aisling, ni d’Hippolyte. Probablement parce qu’elle serait capable de faire un meurtre à ce moment précis. De tout ravager sur son passage sans même y réfléchir. Repoussant une mèche de cheveux rebelle, elle faisait les cent pas dans la pièce commune de la Eliot House avant de se mordre la lèvre. Tant pis pour l’éthique. Sans attendre une seconde plus, elle empruntait les escaliers grimpant quatre à quatre les marches, traversant le long couloir avant de s’arrêter devant la porte de la chambre de Cole. Une fraction de seconde pour hésiter et finalement, elle abaissait la poignée sans même prendre le temps de signaler sa présence. Agathe de toute façon, elle avait toujours eu l’habitude de faire comme bon lui semblait. Et c’était une fois après avoir refermée qu’elle prenait finalement la parole s’adressant au « vice-président ». « J’attends toujours ma réponse Cole. » Tu sais, la question qu’elle t’as envoyé et que t’as esquivé par un bonne journée. Sauf que là, elle est devant toi, dans ta chambre et qu’au fond, tu sais pertinemment ce que ça veut dire.

I deal with your dangerous mind — Elle savait qu’elle ne devrait pas être là. Avoir succombé une première fois était une erreur, y retourner était faire preuve d’une stupidité déconcertante. Bien sûr qu’elle était stupide à s’enfoncer dans tout ça, à passer la porte de sa chambre comme si ça ne créerait pas le moindre dégât. Mais fallait les voir les deux pour comprendre. Chacun d’entre eux était un bordel à leur façon. Cole et Agathe, c’était la glace et le feu. Différent mais complémentaire dans un sens. Avide de destruction. On ne tirait rien de bon d’une association des deux. Y en aurait toujours un pour détruire l’autre. Et pourtant la blonde, elle se jetait dans la gueule du loup sans réfléchir plus longtemps. Aisling lui avait demandé de bien se tenir ? Qu’il aille au diable lui et ses sermons. Et plutôt que repousser la passion ardente que faisait naître Cole dans ses pupilles bleutées, poupée fonçait tête la première dans un jeu cruel où aucun de des deux ne semblait réussir à garder le contrôle. Elle était censée le détester le riche londonien aux allures provocatrices. Le détester et le garder très loin de sa personne. A la place, elle gravitait autour comme s’il y avait réellement une logique entre les deux. Cole il avait cette aura malsaine qui forçait l’admiration même si jamais blondie ne l’avouerait à voix haute. Et peut-être avait-il eu raison la dernière fois quand il lui avait dit qu’elle était exactement comme lui. Peut-être qu’il avait eu raison en avançant le fait qu’elle aspirait à quelque chose de dangereux, d’excitant, d’interdit. Et mine de rien, il représentait pas mal de ces choses-là ce qui avait le don de la frustrer tout comme de l’intriguer en même temps. Se mordillant la lèvre, elle gardait son regard fixe dans celui de l’Eliot esquissant un demi-sourire. « Mh.. Avant.. » Elle humidifiait sa lèvre inférieure reprenant finalement la parole. « C’était un de tes coups d’envoyer Hippolyte se taper Aisling ? » Typiquement le genre de chose qui lui ressemblerait, la question méritait donc d’être posée. Puis Agathe, elle ne comptait pas lui donner ce dont il avait envie en un claquement de doigt. Le faire languir paraissait pus attrayant.

Après son éruption soudaine dans ma chambre, 24 heures après notre échange de sms et sa question laissée en suspend, la voilà devant moi. Je m’approchai, me plantai devant elle, mon regard dans le sien, joueur défiant, la scrutant alors que je lui demandais de me reposer la question, comme la dernière fois, comme à Monaco, de cette même et exacte façon qui avait conduit à notre rapprochement initiale. Un sourire amusé aux lèvres, je ne ratais rien du sien, de l’esquisse qui se dessina sur ses lèvres qu’elle mordilla avant d’humidifier, temporisant un instant la répétition de cette interrogation. Elle en avait une autre avant. Une autre qui me fit perdre toute marque d’amusement sur le champ : Hippo et Aisling ? MA meilleure amie et action man ? « C’est une blague ? » grognai-je alors avec agacement. Je serrai les poings quelques instant, mâchoire serrée, regard sombre. A quoi jouait ma meilleure amie ? Non parce que déjà que le coup de mon cousin, ça passait moyennement. Elle avait couché avec Dimitri alors que ce dernier s’envoyait en l’air avec Nina, maintenant elle ajoutait ce guignol à sa liste. Bon, on savait déjà qu’Hippo avait très mauvais goût en matière de garçons. Denys ou Royce en guise de preuve, mais ce mec… Bah c’était quand même l’ex d’Agathe censée être sa meilleure amie, ce mec qu’elle me vendait comme un type bien, le gars idéal pour miss Thomspsers… Au final, elle avait craint que je m’en prenne à la demoiselle, mais qui faisait du mal à blondie à cet instant précis ? Bref, je me repris, essayant d’atténuer un peu mon air contrarié : « Non. Ce n’est pas moi… » Et je la scrutais un instant, son petit air agacé à elle me frappa alors d’un coup. Elle était pas juste venue là pour jouer non… Elle était venue là parce qu’elle avait appris cette info qu’elle venait de me révéler, elle savait fraichement pour sa BF et son ex et c’était ça, uniquement ça, qui l’avait fait pousser ma porte. « Ca fait mal hein ? Tu te sens comment ? Trahie ? Déçue ? Triste ? Bye bye le pavillon de banlieue, le toutou et la missionnaire annuelle. » Je savais que ce texto l’avait bien énervée, c’était choisi subtilement de le reprendre à cet instant précis. Piquer. Blesser. Appuyer là où ça faisait mal parce que y'avait ce constat qui me restait en travers de la gorge : elle était juste venue jusqu'ici pour se venger de lui. Je la contournais donc pour venir saisir la poignée et rouvrir la porte de la chambre, lui montrant la sortie en annonçant : « Va-t-en Agathe. T’es contrariée, t’es fâchée contre lui… Je te veux t’as raison, mais pas à ce point là tu vois… Pas de cette façon là. » Je serais pas ton instrument de vengeance, trouve toi un autre joujou pour atteindre ton mec.

I deal with your dangerous mind — Y avait plus aucun intérêt si elle venait lui offrit tout sur un plateau d’argent. Aucun intérêt si elle faisait irruption dans sa chambre pour s’envoyer en l’air avec lui dans les secondes suivantes. Tout le jeu perdrait alors de son intérêt et rien ne serait attrayant dans tout ça. Alors elle préférait bavarder, discuter de tout et de rien, appuyer sur les points qui lui semblaient important et en tirer pourquoi pas quelques informations. Ouais, ça pourrait être bien. « J’ai l’air de plaisanter ? » Il serait idiot de répondre par l’affirmative au vue de la mine renfrognée qu’elle pouvait arborer à ce moment précis. Et à en juger par la mine qu’il avait lui aussi, y avait fort à parier qu’il ne soit effectivement absolument pas impliqué dans tout ça. A moins qu’il ne joue une nouvelle fois de ses talents d’acteurs. « Mh, amusant. » Elle arquait un sourcil le dévisageant de haut en bas avant d’hausser les épaules. « Je dirais plutôt soulagée. Si je m’accorde à tes mots, j’étais de toute manière absolument pas faire pour ce genre de vie. » Puis c’est pas à Cole qu’elle va se confier de toute façon. Bien-sûr qu’elle est blessée. Blessée d’avoir été trahi par Hippolyte, sa meilleure amie. Blessée qu’on lui ait fait à l’envers et en colère de s’être rabaissée devant Aisling pour finalement se prendre un couteau dans le dos. Mais Agathe, montrer ses sentiments c’était pas du tout son truc. Elle préférait rester froide, de marbre et se dire que ça finirait bien par passer. Pourquoi s’attarder sur cette situation alors que de toute évidence, elle méritait bien mieux ? Mais Cole, il réagissait d’une toute autre façon ouvrant la porte, l’invitant à s’en aller et.. Non. Absolument pas. Bras croisés, elle poussait un soupir, s’avançant jusqu’à lui, appuyant la paume de sa main contre le bois pour la refermer. « Et de quelle façon alors ? » Elle sourit, s’écarte et vient prendre place contre le bureau où il était précédemment installé. « Je suis là parce que j’en ai envie. Alors non, je ne partirais pas. T’à quelque chose à redire contre ça ? » Elle le fixe avec intensité pianotant de ses doigts sur la surface lisse de son point d’appuis. « Fais moi donc sortir si tu y tiens tant.

I deal with your dangerous mind — Comme bien souvent, elle le met au défi. Le provoque. Il veut qu’elle sorte ? Qu’il la traîne donc dehors. Elle ne reçoit pas d’ordre Agathe, jamais. Elle s’en va si elle le décide, pas quand on le lui demande. Alors non, elle préfère reculer, s’appuyer contre le bureau et le fixer du regard, une lueur de défi dans les yeux. Puis au fond, elle ne comprend pas sa réaction. Elle n’arrive pas à saisir pourquoi est-ce qu’il semble aussi frustré. Depuis quand se soucie-t-il du pourquoi du comment de sa présence ? Elle ne lui doit rien, il ne lui doit rien. Les choses sont censées s’arrêter là. Et puisqu’il veut tant l’avoir dans son lit une fois de plus, en quel honneur se permet-il de protester maintenant qu’elle est là ? Cole est un mystère et Agathe, elle est agacée. « Parce que tu crois que j’ai besoin de ça ? » Elle rit légèrement sa langue claquant contre son palais. Oh non, pas besoin de venir ici pour le faire enrager. Pas besoin de faire quoi que ce soit. Les mots sont bien assez fort, elle pourrait inventer n’importe quoi sans même prendre la peine de se déplacer rien qu’une fois. Elle est là pour le jeu. Parce que pour respect pour Aisling, elle avait choisi en premier lieu de se retenir, de ne plus merder. Mais puisqu’il avait lui-même craché sur tout ça, poupée n’avait plus aucune raison de stopper la moindre de ses envies. A commencer par celles impliquant le vice-président. Ses doigts entremêlés au sien, elle souriait malicieusement approchant son visage pour finalement murmurer à son oreille. « Je peux m’en aller, y a pas besoin qui se passe quoi que ce soit pour que je raconte à quel point ça peut-être torride. » La blonde laisse ses lèvres frôler la ligne de sa mâchoire avant de reprendre. « Je peux toujours inventer l’intensité avec laquelle j’ai gémis ton prénom. » Un sourire malicieux alors qu’elle s’écarte légèrement pour le regarder à nouveau. « Cole » qu’elle souffle amusée le provoquant un peu plus. « Mais t’as raison, peut-être que je devrais juste m’en aller tout compte fait. » Ses yeux bleus dans les siens, elle attend la sentence. Mais nul besoin d’avoir fait de grandes études pour se douter qu’Agathe n’est pas du genre à quémander.

Mon côté vexé ne lui échappa pas, puisque je la mettais presque à la porte. C’est à son tour qu’elle se vexait, allant se poser tout contre mon bureau non sans refermer la pièce, et comme aimanté, je finis de nouveau tout près d’elle, m’amusant à lui offrir mon image pour un selfie, histoire de faire enrager son mec, puisque soyons honnêtes, elle n’était là que pour ça pas près ? Pour Aisling ? Pour Aisling et Hippo, agacée qu’elle devait être d’apprendre qu’ils s’étaient envoyés en l’air ensemble. Mais mon offre expira lorsqu’elle se mot à rire, pas besoin d’une photo quelque qu’elle soit selon Agathe. Mes doigts resserrèrent un peu leur emprise sur les siens alors qu’elle approchait son visage du mien pou mieux murmurer à mon oreille ces mots allusifs, savamment choisi, laissant bien traîner son souffle tout contre ma peau, ses lèvres me frôlant… Et la tension remonta aussitôt, alors qu’elle me livrait le scénario qu’elle se voyait déjà compter au blond… Elle s’écarta ensuite, joueuse, soufflant mon prénom, regard planté dans le mien, avant de conclure qu’elle ferait peut être mieux de s’en aller en effet. « C’est sûr, tu n’as pas besoin de rester… » répliquai-je sans relâcher sa main, ni rompre le contact visuel, mon regard restant intensément accroché au sien. « Tu as une imagination débordante, elle se chargera de le faire rager… » Et alors quoi ? Ce n’était pas la première fois que je ‘rendais’ service en laissant courir certaines rumeurs sur moi. Pourquoi être l’outil de vengeance de la demoiselle me mettait autant en rogne… Me laissant néanmoins prendre au jeu, c’est sur le même ton que j’agrémentais ce scénario fictif qu’elle comptait livrer pour narguer son petit ami. « Tu pourras lui dire comment je t’ai prise sur mon bureau… » Et mes doigts lâchèrent les siens, s’ancrant sur ses hanches, la soulevant pour la poser sur le meuble, venant me loger entre ses cuisses, remontant au passage les pans de sa jupe, laissant l’une de mes mains glisser le long de sa jambe, résistant à l’envie de fondre sur ses lèvres… Toujours et encore vexé, luttant contre l’attraction évidente que miss Thomspers avait sur moi… « Si t’as tout ce qu’il faut en tête pour le mettre hors de lui, dis moi ce que tu fais encore ici ? » soufflai-je donc finalement, contre ses lèvres, continuant mon ascension dangereuse, plus bas contre sa peau.

I deal with your dangerous mind — Y a la fierté qui fait tout dans ce genre de duel. Elle ne le suppliera pas pour rester. Elle ne le fera jamais. Alors elle préfère l’aguicher, le provoquer juste assez pour s’assurer qu’il ne la mettra pas au défi une nouvelle fois. Qu’il n’oublie pas avoir fait la proposition en premier lieu. Il la voulait ici, il l’avait demandé, se rétracter maintenant serait d’une idiotie sans nom. « Absolument pas besoin » qu’elle soufflait sans se séparer une seule seconde de son sourire. Non, elle n’avait pas besoin de rester pour inventer tout et n’importe quoi, pour laisser son imagination faire le travail pour elle. Elle pourrait raconter n’importe quoi, même la stupidité de quelques baisers pour qu’Aisling entre dans une colère folle. Et elle sentait Agathe que petit à petit, elle gagnait. Les doigts de Cole venant lâcher les siens pour agripper ses hanches la soulevant du sol. Elle se mord la lèvre, le fixe lui et ses mains baladeuses remontant avec indécence sous sa jupe. « Je te l’ai déjà dit » Elle souffle contre sa peau, ses propres mains remontant jusqu’à sa cravate la dénouant alors. « J’ai envie d’être là. » Et peut-être bien qu’elle veut le faire enrager le blond qui a osé se taper sa meilleure amie mais elle cède surtout aux pulsions qu’elle retenait depuis le retour de Monaco. « La question est.. Est-ce que toi tu me veux ici ? » Et il avait plutôt intérêt à répondre par l’affirmative s’il ne voulait pas déclencher la tornade blonde. Les jambes d’Agathe venaient se refermer autour de l’Eliot, l’emprisonnant un peu mieux, ses prunelles azur toujours plongées dans les siennes. « Cole » qu’elle soupire une nouvelle fois ses lèvres venant effleurer dangereusement les siennes. « Arrête deux lutter deux minutes » Les mains de la blonde descendent jusqu’au bas de sa chemise retirant alors un des boutons. Puis un deuxième. Et un troisième. Remontant doucement l’ascension. « T’en as autant envie que moi » qu’elle murmure sans l’ombre d’un doute. Pourquoi lutter dans ce genre de cas ?

 Elle ne cherchait absolument pas à nier : elle n’avait pas besoin de moi, de cliché, de preuves. De simples paroles relatant des faits imaginaires et fictifs sur nous deux suffiraient à faire enrager son petit ami, suffiraient à obtenir vengeance. Et elle restait là, devant moi, souriant et désinvolte alors que je la questionnais donc sur le pourquoi de sa présence, tout en laissant courir mes doigts sous sa jupe après l’avoir posée sur le bureau… Oui si j’étais si inutile que cela, pourquoi ne l’avait-elle pas déjà pris, le chemin de la sortie ? Et elle réaffirma son envie d’être ici, dans ma chambre… Me retournant directement la question, que je laissais volontairement, toujours dans ma frustration vexée, quelques instants sans réponse, en suspens… La réponse était évidente, mes doigts qui arrivaient en haut de sa cuisse, la façon dont je la dévorais des yeux, mon pantalon qui enflait un peu plus à chacun de ses petits gestes savamment calculés… De sa façon de dénouer ma cravate, à celle de déboutonner ma chemise en passant par ses jambes autour de moi qui m’attirèrent un peu plus contre elle… « Agathe… » Et ces fichus quelques millimètres qui persistaient entre nos deux bouches ne furent bientôt plus… Lâchant la bride, incapable de davantage de self contrôle, et malgré l’idée toujours bien ancrée dans mon esprit qu’elle ne serait jamais venue sans ça, sans Aisling s’envoyant en l’air avec Hippo, la tentation était bien trop forte pour que je lutte davantage. « Oui, je te veux ici… » Dans tous les sens du terme. Et ma bouche s’empara alors de la sienne, meilleure réponse que je puisse lui faire en somme, bien plus parlante que les mots.